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31/01/2008

L'enfant, l'école, les dons : un avis de George Steiner

George  Steiner  interrogé  par  Elizabeth  Lévy  dans Le Point (sur l’avenir de la culture, les classiques et la démocratie) :


 

« …Jusqu'à maintenant, aucune formule de scolarité de masse n'a réussi à garantir la transmission des savoirs. Pour moi, qui suis un anarchiste platonicien, notre devoir est d'identifier ce qui dans un enfant peut et veut se réveiller et d'aplanir tous les obstacles financiers, sociaux qui peuvent l'en empêcher. Un grand système éducatif donne leur chance aux  doués.  Or  nous  ne  savons que niveler. Oui, il y a un don, et amoindrir ce don est commettre un blasphème  – et j'emploie à dessein un vocabulaire religieux. »

 

 

http://www.lepoint.fr/content/debats/article.html?id=220360

 

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Commentaires

HERETIQUE

> Entièrement d'accord. Mais dire cela dans le système totalitaire qu'est en train de devenir l'éducation nationale est jugé hérétique. Oui, niveler et faire rentrer les enfants dans un même moule est un blasphème. Mais dans notre société matérialiste-mercantile on ne veut plus de Mozart, de Michel-ange, d'Einstein ou tout simplement d'un menuisier doué ou d'un mécanicien talentueux. Dans notre société, il faut "s'identifier" à la personne et l'on accepte pas de ne pas pouvoir le faire. Or, on ne peut s'identifier à celui qui est doué, qui a un don qu'on ne peut avoir ni expliquer. Nous vivons une époque d'orgueil et de jalousie. Tous à la même hauteur et à la même vitesse. On n'a pas le droit de dépasser ou plutôt on n'a pas le droit de me dépasser, pense le citoyen-consommateur de base.

Écrit par : vf | 31/01/2008

MERCI À STEINER

> George Steiner, à l'instar de René Girard est sans doute l'un des derniers grands humanistes contemporains. Sa vivacité d'esprit est contagieuse.
Je me souviens d'un "Bouillon de culture" où il récitait Goethe ou Shakespeare par coeur (dans le texte of course...) c'était particulièrement impressionnant.
Steiner insiste beaucoup sur le rôle de la mémoire qui, le moins que l'on puisse dire n'est pas la faculté la plus stimulée dans notre système scolaire...
Ses livres sont assez ardus mais sa pensée est d'une puissance étonnante. Je trouve assez émouvant de voir un personnage de son envergure regarder dans le rétroviseur en remettant un peu les choses à leur place.
Steiner parle de l'obscénité des couvertures de magazines, notamment ces derniers jours... en France. On se demande bien de quoi il veut parler :-)
Selon lui, le silence et l'érudition ont laissé place au culte du fric et à la consommation, le plaisir de découvrir des oeuvres (y compris musicales), à la société du jetable et du prêt-à penser.
Rêvons un peu. On devrait inviter Georges Steiner plus souvent sur les plateaux. Si certains se sentent capables de l'inviter. Car d'autres sont encore capables de l'écouter.
Voilà pour mon hommage.
Merci Mr Steiner.

Écrit par : Lennob | 31/01/2008

BIEN SÛR QUE SI

> Bien sûr que si, les savoirs sont transmis, et essentiellement par l'école...
Et bien sûr que oui, tout est don, tout est grâce...
Mais qui n'a pas le souvenir, parmi toutes les personnes qui l'ont aidé à grandir, à se révéler à soi-même et aux autres, d'un instituteur ou d'un professeur, parfois d'un pion ou d'un plus grand...
Et chacun n'a pas eu besoin du même accompagnement, mais chacun a rencontré selon ses besoins...
Quel ce soi-disant anarchiste qui ne parle que "devoir" et "système" et qui mélange Platon et blasphème...
Vanitas vanitatis...
Et si on manquait juste un peu de bienveillance ?

Écrit par : Christine | 31/01/2008

@Christine

> Je ne pense pas que le premier but de l'école doit être d'aider les enfants à gandir. C'est aux parents d'éduquer leurs enfants. A l'école on reçoit un enseignement, on apprend des choses: l'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le calcul...mais avec les méthodes actuelles dites ludiques mais surtout incohérentes, rien n'est surement aquis. Beucoup délèves arrivent en 6° sans maitriser la lecture, l'écriture et le calcul.
On ne peux pas affirmer que "chacun a rencontré selon ses besoins..." Un enfant normalement éveillé (non abêti par la TV et les jeux vidéo) se trouve totalement déstructuré par l'enseignement scolaire qui ne le "pousse" pas du tout, mais qui au contraire freine son développement.

Écrit par : AS | 03/02/2008

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