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05/12/2007

Ségolène Royal : les limites du marketing

Un livre creux et mièvre, mais obstiné. Retour en tête de gondole :


Elle s’acharne. A-t-elle tort ? Un peu tôt pour le dire... Mais la lecture de son livre (lancé par le fracas médiatique) montre qu’elle n’a rien appris. Aucune proposition sérieuse pour l’avenir. En revanche elle réécrit le passé, toujours dans la même intention : montrer qu’elle est une victime et que le destin fut injuste. Comme dans la chanson d’Aznavour, est-ce « la faute au public qui n’a rien compris » ? Non, puisque Ségolène se considère comme moralement portée par le peuple. Alors la faute à qui ?  Au PS et à François Hollande, dit-elle : « la candidate n’a pas trouvé d’épaule où poser son front pour se lâcher, pour pleurer quand c’était dur… Oui, pour gagner une prochaine fois, il faudra le soutien de tout un parti et d’un compagnon amoureux, à fond avec la candidate. » Vous avez bien lu : maman avait droit à l’amour et on l’en a frustrée. C’est pour ça qu’elle a été vaincue. Ou plutôt battue. Voilà : Ségolène est une femme battue.

 

Il sera intéressant, dans les mois qui viennent, de savoir si les forces du marché qui avaient lancé Mme Royal voudront (et pourront) la re-lancer : toujours en s’appuyant sur les sondages, toujours en forçant le PS à la suivre.

Peut-être que non, pour deux raisons :

- si le parti continue à imploser, il n’y aura plus rien à conquérir ;

- les citoyens (ou « le grand public », comme disent les agences qui se substituent aux partis) ne sont peut-être pas aussi moutonniers ni mièvres que le marketing ne le suppose.

Ségolène n’a rien à dire, et c’est clair pour tout le monde. Mais elle cherche à ré-imposer son personnage de série télé : celui de la commissaire en colère qui marche nerveusement à travers le décor, suivie par la caméra, en proférant des « c’est pas vrai ! ». On lui dit : « ça va aller ? », elle répond : « faut qu’on se parle » ; le dialogue a été entièrement conçu en agence. Les concepteurs imaginent que ça va aller, parce qu’ils croient que les citoyens ne sont plus qu'un public.

 

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-  Cela dit, ne croyez pas que je soutienne la droite !  Pour vérifier le scepticisme politique de ce blog, lisez les notes publiées pendant la campagne électorale. Notre engagement est social. Il ne sera jamais « partisan ».  Pas de temps à perdre.

 

 

Commentaires

LA QUESTION SEGOLÈNE

> Mais la question de Ségolène reste entierement posée.
Comment en est-elle arrive là ?
Elle ne vient pas du parti comme tel dans le sens traditionnel du pouvoir conquis a coup de discours et de votes dans les rangs d'un parti avec tout ce que sa comporte de magouilles et de manipulations, (souvent je me demande comment on peut vivre la foi dans un parti, mais bon),
mais son ascension indeniable vient de son influence populaire qu'elle a acquise dans les blogs et forums sur le net. Et oui, elle a su jouer le jeu mediatique avec les nouvelles regles d'Internet mieux que les autres. Et je trouve cela quand meme serein de sentir que le peuple peut bousculer les regles.

Mais reste a vérifier s'il y a de la substance dans ce qu'elle propose.

Soyons honnête, entre la Super-Maman du PS et le Papa inflexible de l'UMP, on trouve alors que l'on se sent plus chez Sebastien le samedi soir ou les gens nous font croire que la magie ça marche vraiment. L'un et l'autre sont creux et cachent donc un agenda caché. Mais en me promenant dans les village du Royaume de France, j'ai pu constater qu'on cherche une image charismatique, soit d'une femme moderne, musclee, sensuelle, divorcee, avortee, riche et empathique, ou soit d'un homme décidé, moral, inflexible, traditionnel en veston cravate avec la Police et les militaires a ses côtés prêt a tout remettre en ordre. Pas de place pour des gens d'action et de solutions comme Jospin qui réussissaient a combler le trou de la secu en assurant que la France conserve le meilleur systeme de sante du monde.

Personnellement, je ne crois pas qu'elle ait la force de caractère de Thatcher (qui a bousillé une grande partie de l'économie anglaise pour favoriser une clique d'amis) ou la finesse d'Hillary Clinton qui pourrait enfin ramener les democrates au pouvoir aux USA et realiser l'assurance-maladie universelle gratuite.

Mais des fois, je me demande si Segolene n'est pas le pur produit d'une droite qui a su constituer un vilain petit pingouin pour mettre la zizanie dans le PS.

De meme, je ne suis pas partisan mais je constate qu'une bonne democratie merite une opposition forte pour éviter de sombrer dans les abus d'autorité. A voir les matraques qui se brandissent meme dans les églises de la banlieue de Paris pour sortir de pauvres et fragiles demandeurs d'asile, on peut commencer a se poser se serieuses questions.

Sans parti pris, je constate aussi que, dans l'histoire de l'humanite, la droite n'a jamais eu de projets reels et genereux pour combattre la misere et la pauvrete, question centrale que nous pose les Beatitudes. La droite est encore plus dangereuse quand elle est conservatrice comme c'est le cas en France.

Écrit par : Luc | 05/12/2007

> Dites, en y réfléchissant, le cas Ségolène n'est-il pas l'aboutissement de la télé-réalité?

Écrit par : Vf | 05/12/2007

BENCHMARKING

> Segolene ne dit peut être rien, mais combien veulent entendre quelque chose ? Le produit répond à l'attente du plus grand nombre.
Pour rester dans le marketing (ou le benchmarking ?) je vous signale l'existence d'un "comparateur" de promesses pour le produit concurrent :
http://institut-thomas-more.org/barometre-sarkozy/

Écrit par : Qwyzyx | 05/12/2007

Cher Luc,

> Gardons un peu de distance entre l'Evangile et telle ou telle incarnation politique. La générosité de façade c'est aussi du marketing et l'expérience communiste a montré que les belles intentions pouvaient cacher les pires réalitude. L'évangile n'est ni de gauche , ni de droite. La gauche et la droite sont des distinctions du monde. La vraie distinction est entre une politique inspirée d'une vision chrétienne de l'homme et dune vision athée. A ce titre Hillary Clinton n'est pas vraiment un exemple...

Écrit par : ludovic | 06/12/2007

BERNADETTE LOVES HILLARY

> Et Mme Chirac, la (paraît-il) supergrande chrétienne de l'Elysée du temps de son mari, qui court aux States se déclarer solidaire d'Hillary ? Ils ont bonne mine, les petits cathos qui nous disaient naguère "heureusement qu'il y a Bernadette". Heureusement pour QUOI concrètement ?

Écrit par : Michèle Luiz | 06/12/2007

SEGOLÈNE ET SA PSYCHÈ

> votre note est un chef d'oeuvre de psychologie...j'en partage complètement le sens...S. Royal est un fruit caricatural de notre époque, version monde politico-médiatique et son faux sérieux, c'est un monde terriblement clos et non-ouvert sur les fondements philosophiques et religieux des doctrines, une pensée très très sociologisée, avec un pathos propre à S. Royal: féminité blessée, révolte d'enfant gâtée, peurs non traitées, susceptibilité exacerbée par le déficit de la dimension théorico-rationnelle et de la vie spirituelle de l'âme...

Il ya aujourd'hui à l'oeuvre un analogue de la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel... certains se dégradent dans leur oisiveté théorique et leur toute-puissance, s'offrent toutes les facilités, bavardent à n'en plus finir, abusent de leur position dominante...d'autres, les derniers, les parias, sont obligés de surmonter leurs blessures, de travailler leurs insuffisances, d'intégrer leurs épreuves et grandissent, grandissent...cela portera du fruit à la manière chrétienne: les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers..c'est quand je suis faible que je suis fort, etc...

Écrit par : vicenzo | 06/12/2007

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