Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/08/2007

Sarkozy, Kouchner, l'Union européenne et la mondialisation

Une "lettre de mission" qui électrise les commentateurs :


 

 

Très discutée depuis ce matin, la lettre de mission de Sarkozy à Kouchner parle de transformer le ministère des Affaires étrangères en « ministère de la mondialisation ». Décharge électrique chez les commentateurs ! Mais il faut distinguer les problèmes :

 

1.   La mondialisation est un fait. Nier les faits ne sert à rien (sinon à devenir fou). Les problèmes majeurs se posent à l’échelon de la planète ; savoir comment les résoudre est l’enjeu de rapports de forces sur la scène unique qui est désormais celle du monde. La politique consiste à manœuvrer dans ce cadre, qui est le seul désormais. Parler d'un ministère de la mondialisation n'est donc pas extraordinaire.

 

2.    Deux  éléments posent problème, dans la lettre de Sarkozy à Kouchner :

 

a) l’un est Kouchner lui-même. Cet homme réagit comme s’il était un homme politique US ou un fonctionnaire international  (cf. l’article de Marianne cette semaine) ; on le sent mal à l’aise lorsqu’il lui faut parler dans la perspective propre au Quai d’Orsay.

 

b) L’autre élément est l’éventualité d’une réduction de la présence diplomatique française à travers le monde, au profit d’une présence « européenne » (en raison de « l'intégration européenne de plus en plus poussée », dit la lettre). Mais quelle politique mondiale serait celle de l’Union européenne ?  Celle des ultralibéraux, pour lesquels il ne doit pas y avoir de politique mais seulement le libre jeu des forces financières globales ? Dans ce cas, c’est prometteur… Et c’est juste le contraire de ce que Sarkozy écrivait à Angela Merkel, à propos de l’urgence de contrepoids politiques face aux folies financières.

 

 

 

 

Commentaires

DIPLOMATIE EUROPEENNE ?

> La France possède une des plus importantes présence diplomatique au monde après les USA. Ce qui peut sembler disproportionné, d'autant plus que bon nombre de gens qui ont hantés les ambassades sont les premiers à dire qu'il y a un peu trop de monde dans ces structures...
Que signifie cette réduction de la présence française au profit d'une présence européenne ? On peut imaginer une mutualisation diplomatique dans certains Etats, des pays moins importants où il y a peu de français. Dans ces cas là ce serait des ambassades communes à plusieurs Etats Européens. C'est une source d'économie et d'efficacité.
Cette idée circule déja depuis plusieurs années et est possible en droit communautaire. Ces comme ça que j'interprèterais la lettre de Sarko. Mais je peux me tromper.

CV


[De PP à CV - Le danger est de réduire la question diplomatique au problème des coûts de fonctionnement. Il y a tout de même un autre aspect qu'il ne faut pas perdre de vue : c'est le contenu et les orientations de la diplomatie ! Or il n'existe pas de politique étrangère de l'UE ; ou, si elle existait, on peut craindre qu'elle ne se résume à une "non-politique", alignée sur le Département d'Etat. Si la politique internationale de l'UE est du même tonneau que sa politique commerciale, on voit ce que ce sera...
ps/ Je ne suis pas du tout europhobe, mais je suis (sur ces questions) de l'avis de Védrine.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Charles Vaugirard | 31/08/2007

"CONTRE" LA MONDIALISATION ?

> On peut aussi être contre la mondialisation, car elle conduit l'humanité à sa perte.
Il est bien évident que par définition la mondialisation entraine la standardisation de chacun, l'acculturation de l'individu par le biais du grand melting-pot planétaire. La plupart des problèmes actuels sont dus à la mondialisation.
Vouloir la mondialisation à tout prix tout en cherchant à résoudre les problèmes actuels, c'est comme s'escrimer à éponger en dessous d'un robinet ouvert, ou tenter de vider l'océan avec un dé à coudre.

Stephane


[De PP à S. - La mondialisation est un fait. Protester contre les faits ne sert à rien. Qu'est-elle ? Simplement le fait que les enjeux majeurs sont désormais planétaires, et que plus personne ne peut jouer dans son coin... Tout l'enjeu est de savoir quelles forces sauront en tirer parti. Celles qui seront surclassées sortiront de la scène.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Stephane | 31/08/2007

@ PP

> Vous voyez juste. Le Quai est en train de se départir de sa fonction diplomatique: la lettre que vous citez est à ce titre exemplaire. Le symbole: le déménagement prochain du MAE.
Un mot de Védrine va dans le sens de votre article: nos hommes d'Etat (?), comme Kouchner, se saoulent à "l'Irrealpolitik".

Écrit par : Greg. | 31/08/2007

MAURICE ALLAIS

> Puis je vous rappeler le site internet de Maurice Allais ?
Ce Français, prix Nobel d'économie explique bien les enjeux de la mondialisation et les moyens économiques à prendre pour la réguler.

http://allais.maurice.free.fr/

Écrit par : froissart | 31/08/2007

@ Froissart:

> Merci de ce rappel opportun. Notre seul prix Nobel de sciences éco' est inconnu des français!! Ce prorfendeur de baudruches là est l'un des rares à dire qlq chose d'interessant sur la mondialistion. Ses livres sont en général publiés chez Clement juglart - j'ai le rare privilège d'avoir pu l'étudier à l'Ens Cachan en économétrie. Il préconise aux pays européens de mettre en place un protectionisme contingentaire et non pas tarifaire (nous ne bénéficions d'ailleurs ni l'un ni l'autre, pour le moment, Irrealpolitik oblige). Pour info, il a voté "non" au referundum européen, et, cela va de pair, est sujet d'un ostracisme ahurissant.

Écrit par : Lecteur | 01/09/2007

MONDIALISATION

> Je me permets de préciser mon précédant message.
Dire que l'on ne peut s'opposer à la mondialisation est un dogme. Et l'on peut ne pas être d'accord avec un dogme et le contester.
Merci d'avoir publié mon intervention.

Stéphane


[De PP à S. - La mondialisation n'est pas une idée : c'est un fait. Si vous niez ce fait, vous sortez de la scène et vous l'abandonnez à vos concurrents. C'est votre droit... Par ailleurs, permettez-moi de vous dire que les dogmes, dans la pensée catholique, sont des démarches de l'intelligence pour tenter d'exprimer une réalité !]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Stéphane | 01/09/2007

Les commentaires sont fermés.