01/09/2007
Le 10ème anniversaire de la mort de Mère Teresa de Calcutta
...nettement moins commenté que celui de la mort de Lady Di :
5 septembre 2007 : dixième anniversaire de la mort de Mère Teresa de Calcutta. Jusqu’ici, peu de choses dans la grande presse : elle a préféré le dixième anniversaire de la mort de Lady Di. Quelques lignes tout de même, ici et là : on rappelle que la religieuse des bidonvilles, avec son œuvre immense, était « discutée » pour ses positions « conservatrices » (contre l’avortement) et son « prosélytisme ».
L’usage actuel du mot « prosélytisme » en dit long.
S’il s’agissait de condamner des méthodes d’évangélisation abusives, d’accord : aucun chrétien cohérent n’a le droit de prétendre forcer des consciences.* Cet abus n’était pas le fait de Mère Teresa. Au contraire : entourée aussi de musulmans et d’hindous (les « Coopérateurs » des Missionnaires de la Charité), elle était la première à savoir qu’on n’évangélise que par le témoignage d’une vie personnelle évangélique…
Mais ce que les anti-Teresa condamnent comme « prosélytisme », c’est le fait qu’un chrétien puisse souhaiter que des hindous, des musulmans, des athées ou des bouddhistes viennent au christianisme.
Notre époque pense sincèrement que « l’intolérance » consiste à croire en une religion (donc à souhaiter que les autres y croient aussi).
En pratique, l’époque voudrait que les croyants cessent de croire. La foi est devenue suspecte en elle-même.
C’est logique de la part du matérialisme mercantile, qui veut que chacun flotte au gré des impulsions.
Ce ne serait pas logique de la part de chrétiens. Or on constate l’existence, en Europe, d’une tendance à se dire encore chrétien tout en zappant la foi (rebaptisée « prosélytisme »). Ainsi une revue catholique, institutionnelle et intellectuelle, intitulait cet été Comment être chrétien aujourd’hui un dossier purement sociologique et quasi-communautariste, c’est-à-dire relativiste, où l’élément de foi n’était même pas pris en compte.
Tant qu’une partie des milieux « chrétiens » donnera ainsi l’impression de ne plus y croire,* les médias seront excusables de mal juger ceux qui y croient toujours.
La première évangélisation aujourd'hui est de ré-évangéliser une partie des chrétiens ! C’est un devoir. Ils y ont droit. Sauf un très petit nombre de postchrétiens conscients et organisés, beaucoup sont dans cet état sans s’en rendre compte, sans l’avoir voulu, sous l’influence de l’air du temps. (SVP, que des censeurs ne me traitent pas de pharisien pour avoir écrit ça : je ne fais que répéter ce que dit le pape. Josef Ratzinger a beaucoup écrit sur ce problème).
> Pour en savoir plus sur l'idée d'évangélisation, un texte remarquable de l'évêque de Meaux :
http://www.anuncioblog.com/index.php?2007/08/31/222-l-eva...
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(*) souvent par une profonde ignorance envers la religion catholique.
m
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00:00 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Mère Teresa, Diana, catholicisme, christianisme, psrosélytisme, foi, tolérance
Commentaires
MATERIALISME MERCANTILE
> Je vous reprocherai une fois de plus votre interprétation habituelle à l'aune du "matérialisme mercantile". Si incontestablement il s'agit là d'un trait important de notre époque, ne faut-il pas chercher ailleurs, dans une attitude proprement spirituelle, la clef du libéralisme social? Il me semble que les socialistes européens sont des libéraux sur le plan social sans être "matérialistes mercantiles". Je ne propose pas une telle clef d'interprétation car je la cherche toujours. Quelqu'un peut-il m'éclairer? Quelle est la source dans notre société du libéralisme social, de l'indifférence religieuse, du relativisme et du matérialisme philosophiques, de la perte du sens de la transcendance? Y a-t-il une clef qui explique tout cela en même temps?
Pierre
(De PP à P. - Si vous trouvez la cause première, expliquez-la moi. Mais vous admettez vous-même qu'elle n'effacera pas le matérialisme mercantile en tant que "cause seconde" ! Je crois beaucoup aux causes secondes, parce qu'elles conditionnent l'air du temps, et que c'est cela qui influence directement les esprits. Cela dit, l'air du temps lui-même vient du vieux péché de l'homme, c'est bien certain.
ps/ Les socialistes européens ne sont pas des matérialistes mercantiles, dites-vous ? Alors comment expliquer les présentations de mode, paillettes-champagne, organisées au siège du PCF du temps de Robert Hue ? Dérivé de 68, le "nouvel esprit du capitalisme" (livre remarquable de Boltanski et Chiapello, Gallimard 1997) imprègne les milieux "décideurs", qu'ils soient de gauche ou de droite.
ps2/ Le "matérialisme mercantile", dont il est souvent question dans ce blog, est une notion établie par Jean-Paul II dans les années 1990. Elle désigne l'ensemble du climat des sociétés occidentales, de plus en plus conditionné par l'économique au sens consumériste, avec des conséquences illimitées sur les comportements et les valeurs.]
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Écrit par : Pierre | 01/09/2007
RELATIVISME
> A l'époque où sévit le relativisme philosophique il est logique que la vision de la vérité ne soit que ...relative, or la vérité ne peut être qu'absolue, c'est sa caractéristique essentielle.
Aussi il est clair que ceux qui favorisent le relativisme savent pertinement qu'à force de présenter de tels arguments ils éloigneront un peu plus les gens de "la recherche de l'absolu", même ceux qui se croient bons chrétiens tomberont dans le panneau comme vous l'expliquez fort justement.
Il est donc nécessaire de rester ferme dans la foi et d'aider nos frères à prendre conscience de ce danger insidieux de la pensée.
Écrit par : thierry | 01/09/2007
DIANA ET TERESA
> Je préfère tellement Diana à Teresa... Eh oui, comme tout le monde, j'en envie de croire que je fais partie "des gens bien" sans avoir pour autant trop à me forcer. Signer une pétition sur les mines anti-personnel, faire une mine de cocker triste devant un malade du sida, tout en passant le reste de ma vie à me vautrer dans le fric ? En voilà, un idéal qui est à ma portée !
Mais engager la totalité de ma vie envers les pauvres en partageant leur condition, c'en est bien trop ! Alors je préfère dézinguer ce genre de personnes pour des motifs fallacieux de peur de devoir reconnaître, face à de tels exemples, que je suis un peu misérable de coeur ...
Écrit par : Fab | 01/09/2007
"NOTRE-DAME DU NON"
> Les Missionnaires de la charité ne mendient pas.
Elles prennent ce qu'elles trouvent comme un don de Dieu et travaillent de leurs mains. Si vous leur proposez votre aide, elles n'accepteront que le travail de vos mains. Sinon, la réponse sera toujours radieuse: "nous n'avons pas besoin". Si vous insistez pour leur donner de l'argent, elles le donneront immédiatement à l'une ou l'autre des personnes démunies qu'elles hébergent. Elles ramassent ce qu'elles trouvent par terre à la fin des marchés, rendant toujours grâce lorsqu'elles trouvent un légume ou un fruit, précieux pour elles, pourri pour nous.
Lorsqu'elles arrivent sur les marchés, à l'heure où les stands se plient, les maraîchers les accueillent souvent, font exprès de leur laisser des melons ou des tomates dans un coin. D'autres les chassent comme des chiens...sans dire pourquoi.
Ce qui fait leur force, à nos petites soeurs, c'est ce qu'appelait Mère Teresa "une ferme résolution".
Discerner ce dont nous n'avons pas besoin, et dire "NON". Non aux tentations, non à la facilité qui a toujours un revers de médaille, non aux gadgets, non aux plaisirs immédiats qui engourdissent la volonté et la liberté. Mgr Michel Dubost avoue souvent prier Notre Dame du non. Pour dire OUI à la vie de Dieu, dire NON à la vie du monde, être dans le monde sans être du monde.
Écrit par : Lunette | 02/09/2007
COMMERCE
> Il y a aussi le fait que l'on s'est beaucoup plu à polémiquer sur la mort accidentelle de Lady Diana. Quand une personne de notoriété meurt tragiquement, tout est bon à la récupération dans le but unique de faire du commerce. C'est ce qui se passe pour la Pricesse de Galles.
Écrit par : Christophe | 02/09/2007
LA PLUS IMPORTANTE
> Je partage le point de vue de Patrice de Plunkett sur l’une des causes importantes (je pense la plus importante) de l’indifférence religieuse actuelle que l’on constate dans le monde occidental. On reconnaît un arbre à ses fruits. Où sont les pays de grande foi actuellement ?
- L’Afrique a progressé en un siècle de 3 à 100 millions de catholiques (je cite de mémoire) : elle a du pétrole mais pour le plus grand profit des occidentaux. Le Bénin est une grande terre de conversion actuellement. Nota : il n'a pas de pétrole..
- En Amérique du Sud, pareil. J’ai fait de nombreuses escales dans une campagne sur la Jeanne d’Arc. A la fin de cette campagne, on nous a sondé sur les pays que nous avions préférés. Le Pérou est arrivé en tête, mais ce n’est plus le Pérou…Pas de pétrole, pauvreté et… merveilleux accueil. Dans les derniers, Caracas : occidentalisé, grande insécurité, indifférence, et croulant sous le pétrole.
- nous savons que Jean-Paul II a mis en garde les pays de l’Est sur les risques du matérialisme capitaliste. Cet été j’ai entendu un témoignage de prêtre roumain qui allait exactement dans ce sens : le capitalisme était pour eux (selon lui) (au-delà de l’intérêt évident de bénéficier d’une certaine richesse matérielle) un ennemi de la Foi plus pernicieux, plus insidieux que le communisme.
- et lorsque l’on entend le témoignage d’un prêtre de l’Eglise en Détresse, que nous dit-il? : que les pays martyrisés pour leur foi sont des pays où la Foi est vive. C’est ainsi.
Je ne demande pas mieux que de voir des contre-exemples. Je n’en vois qu’un. Il semble que l’Amérique, qui ne connaît pas notre type de laïcisation, bénéficie d’une très bonne vitalité de la Foi. L’occidental, reconnaissons-le, a l’esprit très accaparé par le désir de consommation sous toutes ses formes. Soyons un peu provocateur : une belle situation à Paris, Carnac l’été, Megève l’hiver.
P .S : pour ceux qui trouveraient que l’explication de la foi par le pétrole est très limitée, je suis le premier à en convenir, je ne suis pas économiste et il ne s’agit que d’exemples.
P.S 2 : je passe l'Eté en Bretagne Sud et je skie dans les Alpes l'hiver...
Écrit par : olivier le Pivain | 03/09/2007
MEPRISANTS RELATIVISTES
> Ce qui est amusant avec les matérialistes relativistes, c'est qu'ils ne s'aperçoivent pas à quel point l'Eglise est beaucoup plus respectueuse des autres religions ( dont elle relève les points positifs), qu'eux même. En effet, ces matérialistes ne font finalement que regarder de haut l'énorme majorité de l'humanité qui croit à la vérité de telle ou telle tradition religieuse....
Néanmoins et paradoxalement, c'est l'Eglise catholique qui est montrée du doigt par ces intolérents relativistes .... Alors même qu'elle est une des religions qui est la plus ouverte via le dialogue inter-religieux, le respect de tout homme, les semina verbi....
Écrit par : Gégé | 03/09/2007
Salut en Christ Jésus notre Seigneur !
> Tout à fait d'accord avec vous, Mr. de Plunkett. Etant moi-même jeune chrétien catholique romain, je constate que de nombreux frères et soeurs en Christ Sauveur de mon âge n'ont pas de vie spirituelle profonde et donc peu de zèle pour la Gloire de Dieu et le salut du monde. Puisse l'Esprit Saint souffler sur tous les baptisés-confirmés afin qu'ils ouvrent leur coeur à son action sanctificatrice et deviennent des missionnaires de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur !
Écrit par : Thomas | 04/09/2007
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