Les obsèques de Michel Serrault à Honfleur

...et la phrase de l'évêque :

HONFLEUR - << Dominant le célèbre Vieux Bassin de Honfleur, l'église Sainte-Catherine n'a pu contenir le millier de personnes qui se pressaient pour assister aux obsèques de l'un des derniers monstres sacrés du cinéma français. Beaucoup ont dû se contenter de suivre la cérémonie sur un écran géant installé sur un côté de la superbe église de bois, dont la nef a la forme d’une coque de navire renversée. Dans son homélie, Mgr Pierre Pican, évêque de Lisieux et Bayeux, qui concélébrait la cérémonie aux côtés d'une dizaine d'autres prêtres, a loué la capacité de Michel Serrault à incarner "les facettes les plus troublantes d'un personnage parfois abominable en montrant que c'était aussi un homme". A l'issue de la cérémonie, Michel Serrault a été inhumé dans l'intimité familiale au cimetière Sainte-Catherine, situé à quelques centaine de mètres de l'église. Le comédien avait pris ses habitudes ces dernières années dans le petit port normand, dans sa grande maison blanche et vieux rose, au milieu d'un parc, sur la falaise qui domine l'estuaire de la Seine.>>  (agences).

 

Commentaire – Ne revenons pas sur la foi chrétienne de Michel Serrault (note du  30 juillet). Notons seulement la phrase de l’évêque sur certains des rôles que l’acteur interpréta au cinéma. L’un des marqueurs du christianisme est de se souvenir qu’un personnage abominable est « aussi un homme » : autrement dit, de ne pas enfermer un être dans ses fautes (qui peut les juger ?). Ni dans son « image » (fabriquée par qui ?)... Ni dans des déterminismes sociaux (le milieu, le « camp »)... Ni dans son passé (la vie permet des retournements)... La conscience endormie peut se réveiller ;  ou plus exactement : elle peut se laisser réveiller, par Quelqu’un. Cette certitude est inséparable de la foi chrétienne. Tout ce qui érode cette certitude est une concession aux idoles.