04/07/2007
Eglise catholique : les vocations en Europe
Communiqué du Service européen des vocations :
<< Le Service européen des vocations (EVS) a tenu son congrès annuel à Baške Uštarije (Croatie) du jeudi 28 juin au dimanche 1er juillet 2007. L'EVS est présidé par Mgr Wojciech Polak (Pologne), évêque délégué pour la pastorale des vocations du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE), sous la coordination du P. Jean-Pierre Leroy (Belgique). Les diocèses de Zadar et de Gospić ont accueilli une cinquantaine de responsables pastoraux de 17 délégations nationales: Albanie, Allemagne, Angleterre et Pays de Galles, Autriche, Belgique, Croatie, Espagne, France, Hongrie, Irlande, Italie, Pologne, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Suède et Suisse.
Le thème du congrès – La famille, lieu vocationnel – fut placé dans l'héritage vivant du concile Vatican II et du document phare pour la pastorale des vocations : Nouvelles Vocations pour une nouvelle Europe (Rome 1997). La famille est le premier terreau à cultiver, un espace d'intériorité et d'envoi. Malgré les difficultés, la famille demeure un lieu de grande espérance.
Dans une société européenne marquée par une grande diversité de situations familiales, les participants ont constaté que cette société reste profondément marquée par une culture individualiste et consumériste, voire laïciste. L'Europe souffre d'un athéisme diffus, d'une certaine intolérance face à la vérité, d'une allergie à la foi, voire parfois d'une certaine « christophobie ». Dans ce contexte historique parfois pesant, la vie et les vocations restent un don de Dieu. Les parents sont invités a donner la vie, éduquer les enfants et transmettre la foi pour que les jeunes puissent parvenir librement à des choix mûrs et responsables. La sainteté devient un projet fascinant à proposer joyeusement à la nouvelle génération. L'enfant ne doit jamais être un objet manipulable, voire une projection égoïste d'idées préconçues. L'enfant est un don de Dieu. La famille est la petite Église domestique, le sanctuaire de la vie, le lieu de la fécondité et le vivier naturel des vocations.
L'Europe souffre d'un manque certain de vocations sacerdotales et religieuses. Cette pénurie quantitative n'a pas de solution immédiate, mais demande une longue et patiente maturation. Les deux sacrements de la mission – le sacerdoce et le mariage – s'appellent l'un l'autre. Si le séminaire est le lieu privilégié pour la formation des prêtres, la première semence pour une abondante moisson de vocations en Europe repose sur la vocation du mariage. Dans le jardin de la Création, Dieu appelle sans cesse l'homme et la femme à l'amour, au don de soi.
La pastorale des vocations demande aussi des étroites collaborations entre les diverses vocations consacrée, sacerdotale, laïque, matrimoniale et baptismale. S'unir pour travailler ensemble afin de distinguer la spécificité propre à chaque vocation devient une des priorités incontournables. Dans la grande famille de l'Église, tous grandissent ensemble ou personne ne grandit.
Mme Marie Hendrickx (Belgique), théologienne de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a présenté notamment la figure du fondateur de ATD Quart-Monde, Joseph Vresinski. Jésus a grandi dans une famille très pauvre mais d'une richesse extraordinaire par la présence même du Fils de Dieu. [...] Mgr Ivan Prenđa, évêque de Zadar, ancien recteur du séminaire, a partagé son expérience des visites et du contact avec les familles durant le communisme et le drame de la guerre. Les participants ont découvert les réalités historiques, culturelles, sociales et ecclésiales de la Croatie et partagé leurs expériences afin de mieux connaître les différentes personnes engagées dans le champ des vocations. La messe, la prière et l'adoration ont rythmé les journées.
Le congrès a finalement fêté joyeusement l'ordination de 3 nouveaux prêtres à la cathédrale de Zadar. Une famille croate de 11 enfants a donné son témoignage sur la croissance des vocations au sein de son foyer. Le vent de la Mer Adriatique a finalement propulsé tous les participants vers leurs pays pour avancer dynamiquement au large: Duc in altum ! Prochain Congrès de l'EVS du 3 au 6 juillet 2008, à Porto (Portugal).
EVS, Baške Uštarije, le 1er juillet 2007. >>
09:35 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Eglise catholique, vocations, foi, christianisme, famille, éducation, Europe
Commentaires
SACERDOCE ET MARIAGE
> " Les deux sacrements de la mission – le sacerdoce et le mariage – s'appellent l'un l'autre. "
Effectivement, une ordination est une cérémonie de mariage, avec l'Epoux, avec l'Aimé. Il suffit d'y aller pour s'en rendre compte. C'est véritablement très beau, très émouvant, c'est le summum de la liturgie.
C'est une cérémonie qu'il faut avoir connue dans sa vie de catholique pour mesurer toute la puissance de la foi qui s'y exprime. Allez-y. C'est le plus sur moyen d'encourager les vocations.
Écrit par : Qwyzyx | 04/07/2007
D'UN EVANGELIQUE
> « L'Europe souffre d'un manque certain de vocations sacerdotales et religieuses. Cette pénurie quantitative n'a pas de solution immédiate, mais demande une longue et patiente maturation. »
Voilà donc la vision de l’Eglise de Rome en ce début de 21ème siècle. Comparons la à la vision biblique :
« Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit. (…) Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. » (Ac 2,38-41)
Le nombre des disciples du Christ à Jérusalem augmentait donc de manière exponentielle, que ce soit celui des simples saints (hagioi, coupés du monde = chrétiens) ou des anciens (presbyteroi, d’où « prêtres »). Pierre n’attendait pas une « longue et patiente maturation » avant d’envoyer des ouvriers dans la moisson (cf Mt. 9:38) – c’est à vue d’œil que le Royaume grandissait et que la Parole était prêchée vers tous les points cardinaux.
Où se trouve la différence ? Elle est, à mes yeux évidente : il y a d’un côté une église remplie de l’Esprit saint ; de l’autre, une église qui a perdu depuis longtemps son « premier amour » (Ap. 2,4) et se contente de gérer le déclin.
Le nombre des ordinations diocésaines en France est passé solidement en dessous de la barre des 100 par an (vocations.cef.fr/IMG/pdf/vocspefrance.xls.pdf). Si l’on extrapole les chiffres d’entrée au séminaire, ce sera 60 par an dans quelques années. Une division par quinze en 50 ans.
Par contraste, mon église évangélique en Angleterre envoie une trentaine de travailleurs chrétiens à plein temps chaque année – une dizaine de séminaristes, une dizaine de missionnaires et une dizaine dans d’autres tâches directement liées à la nouvelle création. Tout cela pour un simple église locale, c'est-à-dire l’équivalent d’une paroisse.
Les catholiques à qui j’en parle sont généralement éberlués. Mais il n’y a en fait rien d’étonnant – c’est la situation normale d’une communauté chrétienne vivant l’évangile. Concrètement, que faisons-nous ? C’est très simple. D’abord nous prions, car absolument rien n’est possible par nos propres forces. La prière est vitale. Pas une vague récitation de mots pré-écrits une fois l’an, mais une prière sincère et persistante, que Dieu ouvre les cœurs et fasse grandir son Royaume. Ensuite, comme Pierre, nous prêchons l’évangile sans relâche : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés ». Enfin, ayant imploré l’Esprit de manifester sa puissance, nous agissons de manière concrète, par exemple en faisant régulièrement intervenir ces travailleurs chrétiens devant la congrégation, afin que les fidèles connaissent mieux ces différents ministères, leurs joies et leurs peines. Et Dieu, fidèle à sa promesse, fait grandir les communautés où sa Parole est prêchée et vécue. C’est simple, biblique, et donc efficace.
Si une église ne prie pas, aucun fruit n’en sortira. Si elle ne prêche pas l’évangile, elle ne fera aucun nouveau converti et dépérira. Si elle n’agit pas, l’Esprit-conseiller (Paraclet) ne la guidera nulle part. Comment alors s’étonner du « manque certain de vocations sacerdotales et religieuses » ? C’est l’inverse qui serait étonnant ! Priez, prêchez, agissez ; et alors le Seigneur, fidèle à sa promesse, vous enverra des ouvriers. Mais tant que vous compterez sur de pieuses familles de 11 enfants dans la vieille Croatie pour convaincre un de leurs fils d’entrer au séminaire, vous continuerez à dépérir ; et il ne faudra vous en prendre qu’à vous-mêmes.
l'Anglais
[De PP - Ce message va indigner des lecteurs catholiques. Qu'ils le relisent à tête reposée. Ils feront le tri entre ce qui est polémique anticatholique, et ce qui est témoignage d'une communauté vivante. D'où viennent les vocations sacerdotales catholiques ? Des milieux croyants, qui prient. Les milieux postcatho desséchés ne produisent plus rien, et c'est logique.
Cela dit, que l'Anglais me permette de lui faire une observation : on ne peut confondre les vocations sacerdotales (propres au catholicisme et à l'orthodoxie) et les engagements militants d'évangélisation. Ce n'est pas la même chose. L'eucharistie est la raison pour laquelle je suis rentré dans l'Eglise catholique, non ailleurs.]
Cette réponse fait suite au commentaire
Écrit par : l'Anglais | 08/07/2007
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