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17/06/2007

La foi chrétienne n’est pas un conservatisme

C'est même une révolution :


 

Les  trois  lectures  liturgiques  de  ce  dimanche (le crime de David, la lettre aux Galates, l’évangile de la femme et du pharisien) tournent autour de cette idée : l’homme n’est pas sauvé par son comportement (« vertueux »), mais par sa confiance en Dieu (la « foi »). « Croire que Dieu est proche, c’est être proche de Dieu », dit l’exégète. Croire que Dieu pardonne, c’est s’ouvrir au besoin de pardon.

 

Pourquoi insister aujourd’hui sur cette idée ? Parce qu’elle est inconnue de la société actuelle, et que cette méconnaissance est l’une des causes de l’incompréhension envers le christianisme. On prend le catholicisme pour un puritanisme, ce qu’il n’est absolument pas ; et pour une croyance en un Dieu gendarme, ce qu’il n’est pas du tout non plus.

 

A l’inverse, l’époque ne veut pas du besoin de pardon, ni de l’idée que Dieu soit proche de l’homme : parce que cette idée introduirait un bouleversement dans les existences et les façons de vivre, et que l’époque n’a qu’une seule religion : ses façons de vivre, précisément.

 

La foi chrétienne est une « révolution », comme dit Benoît XVI. Paradoxalement, accepter cette révolution est qualifié d’attitude « conservatrice » par le conformisme d’aujourd’hui. Cet étiquetage est inexplicable.  Est-on conservateur quand on est révolutionnaire, et que l’on remet tout en cause ? Il faudrait finir par s’expliquer là-dessus : disons-le à ceux qui répètent la phrase (toute faite) qualifiant les chrétiens croyants de « secteurs les plus conservateurs de l’Eglise ».  Cette étiquette ne veut rien dire. Elle empêche de voir la réalité.

 

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Pardon de me citer moi-même (chronique du Spectacle du Monde, juin) :  « Si vous disiez à Ratzinger qu’il est un conservateur, il vous répondrait que non. Un conservateur défend le statu quo. Benoît XVI ne le défend pas. Il souhaite changer les choses, dans un domaine qu’il juge vital : faire découvrir la foi chrétienne aux foules d’Europe, qui n’en ont pas – ou n’en ont plus –  la moindre idée. »

 

 

Commentaires

ERREUR DE TRADUCTION

> Je suis tout à fait d’accord avec vous. Le christianisme est authentiquement révolutionnaire.
Vous parlez de l’Evangile de ce jour, celui de la femme et du pharisien Simon. A ce propos, un ami m’a fait remarquer aujourd’hui, et à juste raison me semble-t-il, que la traduction française officielle pour la liturgie commet un contresens.
La traduction officielle de Lc 7, 47 est ainsi: « Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour ».
Si on se reporte au texte grec, on lit : ου χαριν λεγω σοι αφεωνται αι αμαρτιαι αυτης αι πολλαι οτι ηγαπησεν πολυ. La traduction mot à mot donne : « A cause de cela, je te dis : ses nombreux péchés ont été pardonnés, parce qu’elle aima beaucoup ».
Mais, en fait, le « οτι », traduit habituellement par « parce que », est une conjonction déductive. Il faut comprendre : « C’est parce qu’elle a beaucoup aimé qu’on en déduit qu’auparavant ses péchés pardonnés avaient été très nombreux ».
Voici d’autres traductions françaises qui me paraissent plus satisfaisantes :
Chanoine E. Osty : « A cause de cela, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés lui sont remis, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour ».
Père D. Buzy : « C’est pourquoi, je te le dis, ses péchés, nombreux, lui sont remis, puisqu’elle a aimé beaucoup ».
Version d’Ostervald : « C’est pourquoi je te dis que ses péchés, qui sont en grand nombre, lui sont pardonnés ; et c’est à cause de cela qu’elle a beaucoup aimé ».
Je reconnais que ce passage est délicat. Mais il est regrettable que, par son contresens, la traduction officielle de la liturgie dénature ainsi l’ensemble du message que le Christ a cherché à nous transmettre, par l’intermédiaire de Luc, son évangéliste.

Écrit par : Sophrone | 17/06/2007

ITALIANO

> Je me permets de reproduire ici un extrait de l`homélie du Saint Père aujourd`hui à Assise.
Pour ceux qui lisent l`italien!

"E veniamo al cuore evangelico dell’odierna Parola di Dio. Gesù stesso, nel brano appena letto del Vangelo di Luca, ci spiega il dinamismo dell’autentica conversione, additandoci come modello la donna peccatrice riscattata dall’amore. Si deve riconoscere che questa donna aveva osato tanto. Il suo modo di porsi di fronte a Gesù, bagnando di lacrime i suoi piedi e asciugandoli con i capelli, baciandoli e cospargendoli di olio profumato, era fatto per scandalizzare chi, a persone della sua condizione, guardava con l’occhio impietoso del giudice. Impressiona, al contrario, la tenerezza con cui Gesù tratta questa donna, da tanti sfruttata e da tutti giudicata. Ella ha trovato finalmente in Gesù un occhio puro, un cuore capace di amare senza sfruttare. Nello sguardo e nel cuore di Gesù ella riceve la rivelazione di Dio-Amore.
A scanso di equivoci, è da notare che la misericordia di Gesù non si esprime mettendo tra parentesi la legge morale. Per Gesù, il bene è bene, il male è male. La misericordia non cambia i connotati del peccato, ma lo brucia in un fuoco di amore. Questo effetto purificante e sanante si realizza se c’è nell’uomo una corrispondenza di amore, che implica il riconoscimento della legge di Dio, il pentimento sincero, il proposito di una vita nuova. Alla peccatrice del Vangelo è molto perdonato, perché ha molto amato. In Gesù Dio viene a donarci amore e a chiederci amore."

Écrit par : Luisa | 17/06/2007

Traduction rapide pour les non-italophones

> "Venons-en au coeur de l'évangile d'aujourd'hui. Jésus lui-même, dans le passage de l'Evangile de Luc que nous venons de lire, nous explique le dynamisme de la conversion authentique, nous donnant comme modèle la femme pécheresse rachetée par l'amour. il faut reconnaître que cette femme avait beaucoup osé. Sa manière de se poser devant Jésus, baignant de larmes ses pieds et les essuyant avec ses cheveux, les baisant et les couvrant d'huile parfumée, était propre à scandaliser celui qui, en raison de sa condition, la regardait avec l'oeil impitoyable du juge. Elle nous impressionne, au contraire, la tendresse avec laquelle Jésus traite cette femme, rejetée par beaucoup et jugée par tous. Elle a finalement trouvé en Jésus un oeil pur, un coeur capable d'aimer sans réserve. Dans le regard et le coeur de Jésus, elle reçoit la révélation de Dieu-Amour.
Pour éviter les équivoques, il faut noter que la miséricorde de Jésis ne s'exprime pas en mettant entre parenthèses la loi morale. Pour Jésus, le bien est bien, le mal est mal. La miséricorde ne change pas les traits du péché, mais le brûle dans un feu d'amour. Cet effet purificateur et guérissant s'accomplit s'il y a dans l'homme une correspondance d'amour, qui implique la reconnaissance de la loi de Dieu, le repentir sincère, le choix d'une vie nouvelle. A la pécheresse de l'évangile, il est beaucoup pardonné, parce qu'elle a beaucoup aimé. en Jésus, Dieu vient nous donner l'amour et nous demander l'amour."

Écrit par : Upteegit | 18/06/2007

> Traduction rapide et impeccable! Merci!
Je me permets juste de dire que le verbe "sfruttare" que le Saint Père répète deux fois est plus fort que "rejeter" ou "sans réserve".Benoît XVI nous dit que cette femme était exploitée par beaucoup et qu`en Jésus elle a trouvé un coeur capable d`aimer sans exploiter.
Merci encore!

Écrit par : Luisa | 18/06/2007

L'ERREUR D'ONFRAY

> Votre post me fait penser à un passage de l'ouvrage de Matthieu Baumier "L'anti traité d'athéologie" par lequel il explique l'inconsistance de la théorie de Michel Onfray qui fonde le postulat de base de son athéologie sur un dieu qui n'est pas celui des chrétiens mais des païens, un mythe prométhéen plus proche du matérialisme que de la religion. "Le Dieu des chrétiens n'est en aucune façon un Dieu tout puissant (...) Il ne fait pas 'peser sa domination' (Marc, 10, 43) (...) Dieu est Amour. (...) Le Dieu, qui par Amour, crée le monde et l'homme afin que la liberté humaine puisse être librement, en dehors de toute providence. Voilà le Dieu des chrétiens, celui de la kénose, mystère de la négation de la toute puissance divine au nom de l'Amour. (...) Ce Dieu n'a pas créé le monde afin de le régenter. (...) Il a créé le monde pour que la vie soit." (P. 28 & 29)

Ciao Luisa...

Écrit par : Kraptschouk | 18/06/2007

Deus caritas est !

> Est-ce que je vous connais Kraptschouk?
Seriez-vous aussi Upteegit?
Qui que vous soyez je vous dis aussi: Ciao!
Quant à l`Eglise "conservatrice", attendez donc la pubblication prochaine du Motu Proprio de Benoît XVI qui rend plus aisée l`utilisation du Missel de Pie V.
Je vois déja d`ici les réactions, surtout en France.
C`est d`ailleurs à cause de l`opposition des évêques français , écoutés avec beaucoup d`attention par le Pape, que la signature du texte a été retardée.
D`ailleurs le Saint Père a décidé de joindre au Motu proprio, une lettre d`explication.
Préparons-nous à une déferlante d`articles dont on peut d`ores et déjà écrire les titres!

Écrit par : Luisa | 18/06/2007

---> Luisa

Nous ne nous connaissons pas. Je ne suis pas "Upteegit".

J'ai confiance dans le magistère de Benoît XVI. L'essentiel est de l'accompagner et de le soutenir par notre présence à la messe. Nous y sommes de plus en plus nombreux.

Bonnes continuations.

K.

Écrit par : Kraptschouk | 19/06/2007

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