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05/05/2007

Elections : une victoire historique ?

medium_image121_1_.gif...celle des nationalistes écossais, dont le programme est l'indépendance :


 

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Dans le tapage de leur présidentielle, les Français n’ont pas remarqué un événement : l’Ecosse, travailliste depuis cinquante ans, vient de donner une (courte) majorité aux indépendantistes du Scottish National Party. Curieux mélange de social-démocratie et de traditionalisme, le SNP, dont l’emblème est un chardon d’argent sur fond d’azur (couleurs du drapeau écossais), vient ainsi de couper le cordon entre la gauche britannique et l’Ecosse, qui avait jusqu’ici largement approvisionné le Labour londonien. A la veille du départ de Blair  – lui-même d’origine écossaise –, cet événement fait l’effet d’un coup de tonnerre au Royaume-Uni.

 

Le vieux rêve du nationalisme écossais a-t-il maintenant une chance d’aboutir ?  Ce courant d’opinion, né au début du XXe siècle d’une fusion entre des poètes de gauche et des poètes de droite, a connu son vrai décollage politique dans les années 1970, grâce au pétrole de la mer du Nord :  revendiqué  par  les  nationalistes (« It’s Scotland's oil »), il offrait au rêve indépendantiste une assise économique. Et l’exemple de la Norvège était là : ce pays pauvre devenu soudain riche grâce au pétrole… Du coup, le Pàrtaidh Nàiseanta na h-Alba (“Parti national écossais” en gaélique),  fondé  en 1934, pouvait se doter d’un programme d’indépendance crédible. C’est ce que vise le leader du SNP, Alex Salmond, s’il devient Premier ministre à Edimbourg : engager des négociations pour abolir l’Acte d’Union de 1707, par lequel Londres supprimait la traditionnelle autonomie écossaise. L'Ecosse deviendrait ainsi un nouvel Etat membre de l'Union européenne. Mais un Etat hostile à l'OTAN, car les nationalistes ne sont pas atlantistes !

 

Ainsi l’on verrait un parti de centre gauche, le SNP, venger à la fois : a)  le carnage de 1746, quand le duc de Cumberland (“Cumberland le Boucher”) ravagea le pays pour écraser l’insurrection du fils du prétendant Stuart, “Bonnie Prince Charlie”, après la défaite de Culloden ;  b)  l’exil forcé de milliers de paysans écossais aux XVIIIe et XIXe siècles, sous l’effet de la politique foncière des grands propriétaires terriens...  L’histoire a de ces rendez-vous étranges.

 

medium_charles_1_.gif

 "Welcome to Scotland, prince Charles Edward Stuart !"

 

 

Commentaires

Quelques questions:

> cette (courte) majorité est-elle issue d'une progression de l'idée autonomiste dans la population? Fut-elle aidée par une abstention forte? Bénéficie-t-elle d'une chute de confiance dans l'autre camp ? Le château qui garde sa grille close... jusqu'à ce qu'un Stuart revienne, n'est pas prêt de la rouvrir.

paulo

[De PP à P - Je vois que vous connaissez le terrain ! Quant à la situation électorale, elle s'explique évidemment par le discrédit du blairisme plus que par une déferlante "scotnat". N'empêche que le SNP est maintenant à la manoeuvre.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : paulo | 05/05/2007

MAX GALLO

> J' ai besoin que vous m' éclairiez sur un point. je souhaite acheter des livres d' histoires de l' écrivain Max Gallo, que je suis à la télé mais je suis hésitant, car je ne sais pas ses rapports avec l' Eglise ...

jed
(abidjan)

[De PP à jed - Je ne suis pas informé des rapports exacts de MG avec l'Eglise, mais ce qu'il écrit est excellent.]

Écrit par : jed | 05/05/2007

CELTIC EMIRATE ?

> Il me semble que l'Ecosse, avec tout le pétrole qui se trouve dans ses eaux territoriales, se dit que l'indépendance pourrait faire d'elle un deuxième "émirat" en Europe, après la Norvège (avec une manière de dépenser la manne pétrolière bien différente de celle des vrais émirats du Golfe).

Écrit par : B.H. | 05/05/2007

Souhaitons avant tout aux Ecossais un avenir économique favorable et la disparition de cette ambiance de misère qui caractérisaient beaucoup de quartiers de Galway et d'Edimbourg.

Souhaitons aussi que l'indépendance de l'Ecosse ne soit pas un Loch Ness politique comme l'est celle du Québec. Une Arlésienne du Septentrion. Tout le monde en parle mais personne ne la connaît.

Écrit par : Qwyzyx | 05/05/2007

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