12/04/2007
Washington soutient les "hedge funds" prédateurs...
...contre les gouvernements et l'économie réelle :
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Avant le G7-Finances du vendredi 13 avril, le FMI et la banque centrale américaine (la Fed) s’opposent à ce que l’on contrôle l’activité des hedge funds (fonds spéculatifs opaques et peu fiables, y compris pour leurs propres investisseurs). "Nous n'appelons pas à davantage de réglementation pour les fonds spéculatifs", déclare Simon Johnson, chef économiste du FMI. Ben Bernanke, président de la Fed, dit carrément que les investisseurs n’ont qu’à assumer les risques et à "saisir la complexité des institutions financières auxquelles ils confient leur argent". Cette attitude, frôlant le cynisme, est un grave souci pour l’économie mondiale.
En effet, les appels à une régulation plus étroite se multiplient depuis la banqueroute du fonds Amaranth Advisors en 2006 (des dizaines de millions de dollars de pertes pour les investisseurs). Lors du précédent G7-Finances, en février, les sept ministres des Finances réunis en Allemagne avaient appelé à la "vigilance" face aux fonds spéculatifs. Aujourd’hui le gouvernement allemand, entre autres, appelle à un encadrement législatif plus strict pour contrôler ces fonds. Berlin souhaite aussi que ce problème soit à l'ordre du jour du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) en juin. Mais l’opposition de Washington bloque toute évolution dans ce sens.
Les 9000 hedge funds actuellement existants disposent de quelques 1.400 milliards de dollars. Leur comportement prédateur, gravement nuisible à l’économie réelle, est considéré comme une menace par les experts indépendants et les gouvernements. Mais ils sont défendus par les idéologues ultralibéraux, partisans de "faire confiance aux fonds et aux mécanismes autorégulateurs des marchés". C’est en ce sens que l’ultralibéralisme actuel n’a plus rien à voir avec le libéralisme classique : constat que les esprits routiniers se refusent encore à faire, bien qu’il soit déterminant pour comprendre l’époque. Le 12 novembre dernier, le pape Benoît XVI a appelé les peuples et les Etats à "réformer le système global".
10:35 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hedge funds, FMI, Fed, fonds spéculatifs, Benoît XVI, Bush
Commentaires
TARTES AUX POMMES
> Les USA ne se résument pas à des ménagères pieuses qui font des tartes aux pommes. Les "réunions de prière" des dirigeants américains préludent à des décisions du genre de celle-là. Le système US d'aujourd'hui est le prédateur du reste du monde. Tant qu'on n'a pas vu cela, on est hors du sujet.
Écrit par : lisa | 12/04/2007
ULTRALIBERALISME
> Ca n'a pas grand sens de dire que "le système US d'aujourd'hui est le prédateur du reste du monde": quel combat des Etats-Unis contre le monde? quel profit des américains aux dépends des autres pays? L'ultra-libéralisme nie l'existence des nations, leur enracinement dans une histoire et un destin commun. Pour lui, il n'y a que des individus s'entendant autour d'un pacte social, chacun cherchant son profit propre. Pour lui il n'y a que "le mécanisme autorégulateur du marché" qui ait quelque réalité. Il n'y a pas une once de patriotisme dans cette idéologie qui d'ailleurs s'exporte très bien, hélas!
Écrit par : Blaise | 12/04/2007
SUR L'AUTEL DE LA BOURSE
> Je ne suis pas sûr que ceux qui défendent ces fonds de pensions et la toute puissance du marché fassent des réunions de prières. Ou alors c'est sur l'autel de la Bourse qu'ils déposent leurs offrandes. Encore ce mois-ci, une fonderie séculaire vient de fermer pas loin de chez-moi. Rachetée il y cinq ans par un groupe financier américain, elle a été vendue à un groupe indien l'an dernier. Ce dernier vient de la fermer pour réouvrir la même production en Inde! Bilan: quatre-vingt personnes au chômage (il y en avait 250 avant le rachat américain) et sans réelles perspectives dans la région. Alors, les partisans du marché auto-régulateur et qui brûleraient leurs opposants comme hérétiques s'ils le pouvaient , que diraient-ils à ces familles qui doivent vivre avec d'autres soucis que de s'occuper de suivre leurs placement à la bourse? (je précise que cette entreprise avait un carnet de commande plein).
Écrit par : Vf | 12/04/2007
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