Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/03/2007

Cinquantenaire de "l'Europe" : le texte de la Déclaration de Berlin

medium_2758924029_1_.jpg...et quelques réflexions constructives, bien qu'irrévérencieuses :


 

g

g

g

 

LE TEXTE DE LA DECLARATION

 

Berlin, 25 mars :

g

<<  Pendant des siècles, l'Europe a été une idée, un espoir de paix et de compréhension. Cet espoir s'est aujourd'hui concrétisé. L'unification européenne nous a apporté la paix et la prospérité. Elle a créé un sentiment d'appartenance commune et permis de surmonter les antagonismes. Chacun des Etats membres a contribué à l'unification de l'Europe et à la consolidation de la démocratie et de l'état de droit. C'est grâce au désir de liberté des hommes et des femmes d'Europe centrale et orientale que nous avons pu mettre un terme définitif à la division artificielle de l'Europe. L'intégration européenne nous a permis de tirer les leçons de conflits sanglants et d'une histoire douloureuse. Aujourd'hui nous vivons unis, comme jamais nous n'avons pu le faire par le passé.  Notre chance pour nous, citoyennes et citoyens de l'Union européenne, c'est d'être unis.

g

 

1.   Nous mettons en oeuvre nos idéaux communs au sein de l'Union européenne. L'homme est au coeur de notre action. Sa dignité est inviolable. Ses droits sont inaliénables. Femmes et hommes sont égaux.

 

Nous aspirons à la paix et à la liberté, à la démocratie et à l'état de droit, au respect mutuel et à la responsabilité, à la prospérité et à la sécurité, à la tolérance et à la participation, à la justice et à la solidarité.

La manière dont nous vivons et travaillons ensemble dans le cadre de l'Union Européenne est unique en son genre, comme en témoigne la coopération démocratique des Etats membres et des institutions européennes. L'Union européenne repose sur l'égalité des droits et la solidarité.

 

Ainsi, nous concilions de manière équitable les intérêts des différents Etats membres.

 

Nous protégeons l'identité et les traditions diverses des Etats membres au sein de l'Union européenne. Les frontières ouvertes et la formidable diversité de nos langues, de nos cultures et de nos régions sont pour nous source d'enrichissement mutuel. Nombreux sont les objectifs que nous ne pouvons atteindre qu'ensemble, et non pas seuls. Les tâches à accomplir sont réparties entre l'Union européenne, les Etats membres et leurs autorités régionales et locales.

 

g

2.  Nous devons relever de grands défis qui ignorent les frontières nationales. Notre réponse, c'est l'Union européenne. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons préserver notre idéal européen de société dans l'intérêt de tous les citoyens de l'Union européenne. Ce modèle européen concilie réussite économique et solidarité sociale. Le marché unique et l'euro nous rendent forts. Nous pouvons ainsi maîtriser, dans le respect de nos valeurs, l'internationalisation croissante de l'économie et une concurrence de plus en plus vive sur les marchés internationaux. L'Europe est riche des connaissances et du savoir-faire de ses citoyens; c'est la clé de la croissance, de l'emploi et de la cohésion sociale. Nous lutterons ensemble contre le terrorisme, la criminalité organisée et l'immigration illégale, tout en défendant les libertés et les droits des citoyens y compris contre ceux qui les menacent.

 

Jamais plus le racisme et la xénophobie ne doivent avoir une chance de s'imposer.

Nous nous mobilisons pour que les conflits dans le monde se règlent de manière pacifique et que les hommes ne soient pas victimes de la guerre, du terrorisme ou de la violence. L'Union européenne veut encourager la liberté et le développement dans le monde. Nous voulons faire reculer la pauvreté, la faim et la maladie et continuer de jouer un rôle majeur dans ce domaine.

 

Nous avons la ferme intention de progresser ensemble dans le domaine de la politique énergétique et de la protection du climat et contribuer à la lutte contre la menace que fait peser le changement climatique sur la planète.

 

 

 

3.  L'Union européenne continuera à se nourrir à la fois de son ouverture et de la volonté des Etats membres d'approfondir son développement interne. Elle continuera de promouvoir la démocratie, la stabilité et la prospérité au-delà de ses frontières. Grâce à l'unification européenne, le rêve des générations précédentes est devenu réalité. Notre histoire nous commande de préserver cette chance pour les générations futures. Il nous faut pour cela toujours adapter la construction politique de l'Europe aux réalités nouvelles. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui, cinquante ans après la signature des traités de Rome, nous partageons l'objectif d'asseoir l'Union européenne sur des bases communes rénovées d'ici les élections au Parlement européen de 2009.

 

Car nous le savons bien, l'Europe est notre avenir commun.  >>

g

 

__________

r

Commentaire

r

>  Du point de vue chrétien qui est celui de ce blog, la déclaration de Berlin a l’air « bien honnête », comme aurait dit mon grand’oncle. En réalité, elle est  lacunaire et évasive.  Que sont les « droits inaliénables » de l’homme, quand la bioéthique régnante, vassale des industries biotechnologiques, rend toujours plus malléable la notion de nature humaine ?  On comprend la sévérité avec laquelle Benoît XVI a mis l’U.E. en garde (hier samedi et ce matin) contre ce vide mental et moral.  Mme Merkel y a répondu indirectement en évoquant (à titre personnel) les racines chrétiennes de l’Europe ; mais ce ne sont que des mots. Et l’on sait avec quelle hostilité Paris réagit à cette évocation.

 

 

>  Du point de vue politique et économique, on doit constater, dans ce texte, une tendance à l’euphémisme.  Le « sentiment d’appartenance commune »  fait largement défaut sur le terrain (comme le reconnaît un Européen aussi résolu que Jean-Claude Juncker), parce que la technocratie financière qui régit l’U.E. est indifférente à cet aspect.  La « solidarité sociale », et la « maîtrise » de la mondialisation ultralibérale, sont de douloureux manques plutôt que des résultats acquis. (Demandez par exemple aux salariés d’Alcatel ce qu’ils en pensent). L’engagement de l’U.E.  en faveur de l’Afrique est un point d’interrogation…

 

 

>  Du point de vue culturel, on ne peut qu’ironiser lorsque l’on voit le texte se féliciter de la « formidable diversité des langues et des cultures » : cette diversité est directement menacée par l’uniformisation au profit du basic english (ou globish) dans les instances dirigeantes. Et l’on sait que peu de nos voisins partagent l’attachement  – verbal –  de la France envers la  multipolarité  dans le domaine des industries culturelles.

 

 

> Comme nous le notions déjà hier, le texte met au crédit de la construction européenne des évolutions qui ne viennent pas d’elle. Ainsi « la paix », qui se serait aussi bien installée en Europe sans le Marché commun. (Ceci n’enlève rien aux mérites économiques de la CEE).  Ainsi la chute des régimes soviétiques d'Europe centrale.  Ainsi encore, le mythe de « l’ouverture des frontières » au profit des populations : comme si les Européens n’avaient pas voyagé en masse à travers leur continent, du nord au sud et d’ouest en est, bien avant Maastricht et Schengen !  Rappelons aussi qu’au XIXe siècle  (sous le sombre règne des « Etats-nations »), on traversait l’Europe sans passeport…

 

 

>  Ces réflexions ne sont en aucun cas négatives ni europhobes. L’Europe est évidemment « notre avenir », comme le conclut la Déclaration en une émouvante lapalissade.  Mais ce n’est pas avec des textes aussi cosmétiques que l’on sortira l’U.E. de la panne de sens où elle s’est enfermée ! Le chantier de refonte de l’idée européenne reste à ouvrir.

 

 

 

Commentaires

PAR IMPRECISION

> Il y a le mensonge pur et simple.
Il y a le mensonge par omission.
Apparaît désormais le "mensonge par imprécision" dont le texte de la déclaration de Berlin est un exemple.

Écrit par : BH | 25/03/2007

L'HOMME ?

> Quel sirop, mes enfants ! mais n'y trempez pas un bébé dedans ! Ni un vieillard ! Côté dignité de l'homme - de l'être - on nage dans le fromage !
- Unis sur quoi ? Sur le vague, le flou, l'approximatif...on est bien loin "du vierge, du vivace et du bel aujourd'hui" !
- 'L'homme est au coeur de notre action.'...On se marre- hum!-pas vraiment ! L'homme "embryonné", "démocratisé", "bafoué", "pornographié", "politisé", "marginalisé", "médiatisé", "commercialisé", "homophobé"...........
Quel Homme, mon Dieu ?

Écrit par : Gérald | 26/03/2007

" L'EUROPE VASSALE "

> Cette constante référence à l'Union Européenne sans laquelle nous ne connaîtrions pas la paix me hérisse au plus haut point.
Il est patent que la paix ne vient pas de l'Union Européenne mais de notre vassalité vis-à-vis des Etats-Unis! De même que sous la domination de Rome, la Gaule a connu trois siècles de paix, la fameuse "pax romana", de même nous avons la "pax americana". Cela est plutôt un signe d'effondrement de notre influence sur les destinées du monde.
Par contre si l'Europe connaît la paix, elle ne contribue pas vraiment à la répandre dans les autres continents. Ainsi avec son libéralisme sauvage, elle feint d'ignorer le régime implacable de la Chine TOUJOURS communiste qui pour ses bas intérêts pétroliers est en train de soutenir le génocide du Darfour... Avec la complicité de l'Europe qui ne pipe mot! On peut s'attaquer à l'Irak, mais la Chine c'est autre chose! Non seulement c'est un mastodonte mais en plus "ya gros à gagner!" Peu importe si par ce fait nous sommes en train de brader tout notre héritage à courte vue en vendant notre technologie!
L'Europe est en panne? Bravo! Ainsi nous aurons des chances de nous en sortir!

Écrit par : Gentil Loup | 27/03/2007

Les commentaires sont fermés.