08/03/2007
8 mars, Journée de la Femme. De quoi parle-t-on ?
Une injustice radicale frappe les femmes en Occident. Qui la dénonce ? L’Eglise catholique :
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8 mars : Journée de la Femme, en France et dans le monde, par décision de l’ONU depuis 1975 et du gouvernement français depuis 1982. Laissons Ségolène Royal proclamer le concept de « sororité » (qu’il faut, selon elle, ajouter à « fraternité » dans la devise républicaine). Laissons-la aussi affirmer – à Dijon hier – qu’une femme au pouvoir serait un « changement radical », une « ouverture nouvelle » et un « regard en avant »*. Là n’est pas le problème, même si l’on peut craindre, en lisant Marie Darrieussecq dans Libération (5 mars), que voter pour une femme « parce que c’est une femme » ne soit le sabordage de tout débat politique.
Alors où est le problème ? Dans une lacune du programme de la Journée de la Femme. Il est beaucoup question de ses droits profes-sionnels : et en effet, la femme est vue comme moins « employable » que l’homme dans les entreprises. Pourquoi ? A cause des grossesses.
Cette discrimination est une injustice radicale envers les femmes. Qui la dénonce ? Les catholiques. Que devrait-on réclamer ? Deux choses à la fois :
a) que la femme puisse choisir, si elle le veut, de se consacrer à ses enfants : ce qui impliquerait le « salaire maternel », et ce serait une révolution ;
b) que les dispositifs sociaux encouragent les entreprises à embaucher des femmes (malgré la perspective des grossesses), sans préjudice de carrière pour les employées au retour de leur congé de maternité.
Utopie ? Non. C’est ce que fait la Norvège. Et c’est le seul pays d’Europe où la natalité se porte bien… Mais Ségolène Royal, qui ne cesse de citer en exemple « l’Europe du Nord », n’a pas encore évoqué cet aspect-là du « modèle ». Et l'air du temps diffuse dans les esprits français une autre solution que celle des Norvégiens : si les enfants gênent l'employabilité, il n'y a qu'à renoncer aux enfants.
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(*) Lorsque le Royaume-Uni s’est lancé dans le féroce carnage des Malouines, il était gouverné par Mme Margaret Thatcher ! Les femmes au pouvoir ne sont pas une nouveauté, et la politique qu’elles mènent n’est pas plus douce que celle des hommes. A l'inverse, Bénédicte Desforges (auteur de Flic - Témoignage d'une femme en bleu, éd. Michalon) expliquait ce matin à France Inter : "Les qualités professionnelles du bon flic n'ont pas de sexe, ce sont les mêmes pour les hommes et les femmes." On pourrait multiplier les exemples. On pourrait aussi s'interroger sur l'étrange dérive qui mène le politiquement-correct à croire en une "nature féminine" qui serait d'une autre espèce que la "nature masculine" ! Eric Fassin, théoricien gay, se félicite dans Le Monde (4 mars) que "notre vision du monde se 'racialise' ". Le "racialisme", stade suprême de la postdémocratie ? Nous en reparlerons.
09:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Journée de la Femme, Ségolène Royal, entreprise, emploi, social, famille, maternité
Commentaires
" LE VERSANT FEMININ DE L'INDIVIDUALISME "
> Troublante ambiance ce matin sur France-Inter : le journal fête comme il se doit dans les médias la journée de la femme. avec entre autre reportage, le soutien de Simone Veil à Nicolas Sarkozy et l'interview de la soeur de Lionel Jospin qui vante les "vertus" de l'euthanasie avec des mots choisis : dignité, en toute conscience, ne pas coûter à ses enfants et à la société... Terrifiant dans l'apparente normalité des propos tenus...
"Morale" de ce début de journée : cette journée n'est qu'une escroquerie destinée à nous emmener toujours plus loin dans les "nouvelles moeurs". Elle ne fête pas la Femme mais le versant féminin de l'individualisme forcené, ultime horizon social médiatiquement correct...
Une seconde remarque : ces seniors qui souhaitent qu'on assiste leur suicide de convenance se soucient-ils de leurs ennfants et de leurs petits-enfants, de la souffrance qu'ils ne pourront exprimer car contraire au choix du défunt?
MB (une femme pas vraiment dans la norme actuelle)
Écrit par : MB Feildel | 08/03/2007
Même son de cloche sur France info....
> Terrifiant reportage sur un manifeste signé par des médecins et des infirmières réclamant la légalisation de l'euthanasie.
Une femme médecin interrogée allant jusqu'à dire " je n'aiderais quand mème pas au suicide assisté" (!) le seul fait que l'on commence sans mème s'en rendre compte à tout juste l'évoquer donne le frisson.
Ou va t-on ? Et surtout avec quelles limites ?
Il faut noter quand mème la conscience éthique que certains essayent de garder courageusement. Je lisais il y a peu une interview dans Le Monde de Didier Sicard, président du comité consultatif d'éthique, " la France au risque de l'eugénisme" à propos nottament du dépistage prénatal qui ressemblait fort à une sonnette d'alarme...Pour lui la politique de santé est en train de construire pas à pas une politique qui fleurte de plus en plus avec l'eugénisme.
M.
[De PP - Sur le cri d'alarme du Pr Sicard, voir dans ce blog ma note du 4.02.07).]
Écrit par : Mathilde | 08/03/2007
L'EGLISE ET LES FEMMES
> L'Eglise a toujours défendu et protégé les femmes. La liberté de consentement au mariage, c'est Elle, l'indissolubilité qui protége les femmes de l'esclavage de la répudiation qui les transforme en objet, c'est encore Elle, etc. Quant au modèle norvégien, il faut préciser qu'il ne tient que parce qu'il est réservé aux Norvégiens. C'est une des principales raisons de leur non à l'UE!
Écrit par : VF | 08/03/2007
SALAIRE MATERNEL
> Vous écrivez pour "que la femme puisse choisir, si elle le veut, de se consacrer à ses enfants : ce qui impliquerait le « salaire maternel », et ce serait une révolution". A ma connaissance, seuls deux candidats présentent cette mesure dans leur programme pour le moment - dont un seul doté de suffisamment d'intention de votes pour être crédible.
Écrit par : Pitch | 08/03/2007
FAMILY PRIDE
> Le 5 mai 2007 se tiendra à Bruxelles l'European Family Pride, une sorte de marche des familles qui débutera devant les institutions européennes. Cette marche vise à défendre les valeurs familiales (vie, mariage, etc).
Un grand nombre de femmes devraient se mobiliser pour être présentes, avec enfants. C'est notre devoir de montrer aux eurocrates que nous ne voulons pas de leurs lois malfaisantes.
Il y a possibilité de partir en car de Paris. Organisons-nous !
Écrit par : Agnès | 09/03/2007
Un beau signe : la Journée de la femme dans l'Eglise !
> Hier, pour la journée de la Femme, le curé de Ste Cécile à Boulogne Billancourt a lui aussi décidé de fêter la journée de la femme, au travers de deux exemples captivants de la vocation particulière de la femme :
- Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus : la femme inspiratrice de milliers de missionnaires, la femme qui se fait "outil" dans la main de Dieu et qui montre que la vrai puissance est dans l'abandon.
...Pour la Journée de la femme, ses reliques étaient exposées lors d'une veillée de prière !
- Dans un autre registre l'autre invitée était Mona Chasseriau, créatrice de l'association (profane) Coeur de Femme, qui aide les femmes de la rue à "renaître à la vie et à elles même".
Ce n'est pas une sainte, mais elle est la femme qui par l'écoute, la patience, le temps, la durée, le regard... fait renaître les plus brisées mieux qu'une "action", loi ou un budget...
Voilà. Dans l'Eglise aussi on est créatifs le 8 mars pour honorer la femme dans ses vocations dont aucun homme ne serait capable...
Et encore, on aurait pu aussi évoquer Marie...
Bravo encore pour l'initiative de ce curé !
Écrit par : Bernard Gindre | 09/03/2007
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