07/03/2007
Pour saluer Jean Baudrillard
...qui vient de mourir à Paris :
Sociologue, philosophe, auteur de plus de cinquante ouvrages, Jean Baudrillard est mort le 6 mars à Paris, âgé de 77 ans. Son apport majeur est la critique radicale de la société de consommation (et de son centre nerveux, les médias) : un monde où la réalité « disparaît » et qui bascule dans le virtuel. « Nullité de l’art contemporain », dislocation marchande de la culture, facticité mortifère des guerres américaines dans le monde, responsabilité de notre propre société occidentale dans la production du contre-coup terroriste : les thèses de Baudrillard – qui avaient d’abord scandalisé la bien-pensance – ont été largement vérifiées depuis 2001. Ce qui n’empêche pas le matérialisme mercantile de continuer à régner…
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Lire Baudrillard:
La société de consommation ((Denoël, 1970)
Pour une critique de l'économie politique du signe (Gallimard, 1972)
Le Miroir de la production (Casterman, 1973)
La guerre du Golfe n'a pas eu lieu (Galilée, 1991)
Télémorphose : l'élevage de poussière (Sens et Tonka, 2001)
L'esprit du terrorisme (Galilée, 2002)
Power Inferno - Requiem pour les Twin Towers - Hypothèses sur le terrorisme - La violence du mondial (Galilée, 2002)
Cool Memories (Galilée, 5ème volume paru en 2005)
Baudrillard (Cahier de l'Herne, 2005).
10:15 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Baudrillard, société de consommation, virtuel, matérialisme mercantile, médias
Commentaires
MEDIASPHÈRE
> Gravité risible des présentateurs télé annonçant "la disparition d'un intellectuel", et oubliant de dire que cet intellectuel critiquait férocement la médiasphère depuis trente ans !
Écrit par : annelise | 07/03/2007
BAUDRILLARD ET L'ART CONTEMPORAIN
> Souvenez-vous, il y a dix ans à peine. Les réactions provoquées par son article dans Art Press sur la Comedia dell'arte, où Baudrillard a osé écrire qu'une certaine approche de l'art contemporain était une imposture. Il a même osé affirmer (péché suprême) que nier toute notion de transcendance dans l'appréciation d'une oeuvre condamnait l'artiste à l'enfer du subjectivisme absolu, à l'auto-dérision, au cynisme et tout ce qui s'en suit. Il faut garder en mémoire la façon dont Baudrillard a été traîné dans la boue par le microcosme de l'art contemporain, par des intellos bon teint, par ses admirateurs de la veille, traité de réac par les uns, de néo-fasciste par les autres.
Malheureusement personne n'a tiré les conclusions de ce lynchage public. Et les politiques (de droite comme de gauche, mais très souvent de droite) continuent de cautionner des financements monstrueux de centres d'art contemporain ("comptant pour rien" mais coûtant très cher) et des achats d'oeuvres comme la véritable machine à fabriquer la crotte ou les images du photographe aveugle...
Écrit par : Frederic RIPOLL | 08/03/2007
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