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18/02/2007

"Ne jugez pas", dit Jésus. Que veut-il dire ?

Explication  du  P.  Raniero Cantalamessa,  prédicateur de la Maison pontificale au Vatican...


 

...à propos de la parole du Christ dans l'évangile de ce dimanche (Luc 6, 27-38) :

 

 « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ». Est-ce à dire que l’impunité a la voie libre ? Et que dire alors des magistrats qui font les juges à plein temps, par profession ? Que l’Evangile les condamne dès le départ ? L’Evangile n’est pas si naïf ou si irréaliste qu’on pourrait le penser à première vue. Ce qu’il nous ordonne ce n’est pas de bannir tout esprit de jugement de notre vie, mais de bannir de notre jugement le venin qui est en lui ! C’est-à-dire cette part de hargne, de refus ou de vengeance qui se mêle souvent à l’évaluation objective des faits. Le commandement de Jésus : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés », est immédiatement suivi, nous l’avons vu, par le commandement : « Ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés » (Lc 6, 37). La seconde phrase sert à expliquer le sens de la première. La Parole de Dieu bannit les jugements « sans pitié », sans miséricorde : une pratique qui, avec le péché, condamne sans appel les pécheurs. A juste titre, la conscience du monde civil rejette aujourd’hui, presque à l’unanimité, la peine de mort, reconnaissant qu’il s’agit davantage d’un acte de vengeance de la part de la société, que d’un réel souci de se défendre ou d’une manifestation de dépit face au crime, auquel on pourrait d’ailleurs répondre, non moins efficacement, par d’autres types de peine. Et il n’est d’ailleurs pas rare, dans ce cas-là, qu’une personne soit exécutée à la place de celle qui a vraiment commis le crime et qui entre temps, s’est repentie et a radicalement changé !