09/02/2007
M. de Clermont hors de l’œcuménisme (et du dialogue inter-religieux) ?
Le président de la FPF préfère-t-il le « politiquement correct » ?
Nous avons dit [notes du 6.02] l'espoir que la déclaration pour défendre le mariage (déclaration oecuménique et inter-religieuse) soulève chez les supporters de la famille. Mais une signature, une seule, manquait à cette déclaration : celle des calvinistes de la Fédération protestante de France. Son représentant lyonnais avait refusé de se joindre à l’imam, au grand rabbin, au ministre anglican, au pasteur luthérien, au pasteur évangélique, au cardinal archevêque etc.
Cette rupture de l’œcuménisme et du dialogue était-elle le fait du seul pasteur calviniste lyonnais ? Ou était-ce la position officielle de la FPF ?
Hélas, c'était la position de la FPF. Elle vient d’être donnée par les agences :
<< Le président de la Fédération protestante de France, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, oppose un "non résolu" à la tentation de certains groupes religieux qui voudraient "utiliser la période électorale pour marchander avec les candidats" à la présidentielle. "Faut-il que les Eglises agissent comme le lobby des chasseurs ?", demande le pasteur dans une tribune dans La Croix de vendredi. "Il faut répondre par un non absolu", tranche-t-il. Jean-Arnold de Clermont demande que les choix de société "puissent relever de débats où le consensus soit recherché, lentement parfois", et non pas être tranchés par la "confrontation entre les forts et les faibles". >>
Derrière le rideau de fumée des mots rituels (« consensus », « recherche »), ou le pur et simple non-sens («confrontation entre forts et faibles»), on voit dans quelle direction roule M. de Clermont : celle du politiquement correct. Au lieu de voir ce que voient les autres – le danger humain de la destruction du mariage –, il feint de croire que la déclaration de Lyon est un « marchandage électoral » ! L’argument est tellement factice qu’il ne convaincra personne. Tout ceux qui ont lu la déclaration lyonnaise savent ce qu'elle est : un acte de foi dans la vocation (humaine et surnaturelle) du couple homme-femme. Qui peut y voir un marchandage ? Des esprits faux. M. de Clermont préfère parler comme la classe politique, plutôt que comme les autres chrétiens, les juifs et les musulmans.
Qu’en pensent les protestants évangéliques, de plus en plus nombreux au sein de la FPF… et qui, eux, ont signé la déclaration de Lyon ?
10:20 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : religion, oecuménisme, christianisme, protestantisme, évangéliques, catholicisme, mariage
Commentaires
" RELATIVISME "
> Les luthériens ont encore une liturgie qui s'approche des catholiques et des orthodoxes, alors que les calvinistes sont emprunt de relativisme qui les écarte inexorablement du Christ, vérité et vie.
Écrit par : Boris | 09/02/2007
CONSENSUS
> Est-ce là un rideau de fumée des mots rituels : parfois je me demande si le consensus n'est pas devenu une fin en soi, au détriment de la vérité.
Écrit par : Gégé | 09/02/2007
BANALISATION
> Je ne comprends pas comment le pasteur de Clermont peut, dans un colloque il y a trois semaines, redouter une dissolution de la foi chrétienne, puis, aujourd'hui, opérer lui-même cette dissolution en zappant l'anthropologie chrétienne !
Écrit par : Hanna | 10/02/2007
FIDÈLE À LUI-MÊME
> Jean Arnold de Clermont fidèle à lui-même! Mais paradoxalement, il est capable d'intolérance, malgré (ou à cause de) son relativisme. Sa réaction acide à l'égard de Dominus Iesus était déjà révélatrice de son refus de tout oecuménisme. Et l'hostilité qu'il a manifesté au pape Benoît XVI, si épris de dialogue, dès son élection, n'a été qu'une confirmation supplémentaire.
Si pour lui le consensus est une soupe, on comprend qu'il n'aime pas le pape qui, lui, parle de Logos et de raison. Donc, selon lui, le devoir d'un chrétien serait de se plier au consensus de la majorité, afin de ne pas faire désordre. A croire qu'il n'a pas lu saint Jean!
Écrit par : Blaise | 10/02/2007
EVANGELIQUE
> Les protestants évangeliques, dont je suis, sont tous pour défendre le mariage tel qu'il est défini par la déclaration de Lyon. Une partie seulement des évangéliques adhérent à la FPF et ne partagent pas toujours les positions de M. de Clermont.
Quand à appeler "calvinistes" les réformés actuels...
Calvin avait pour conviction "sola scriptura", les Ecritures seules. Il était donc pour l' inspiration et l'autorité des Saintes Ecritures, position aujourd'hui partagée par une minorité de réformés.
Les évangeliques maintiennent le "sola scriptura". Ainsi par exemple nous sommes POUR LA VIE donc contre l'avortement et l'euthanasie.
Écrit par : patrice64 | 12/02/2007
Le problème du "sola scriptore" est de nier la manière dont ont été écrits les Saintes Ecritures : elles sont dues à des besoins Liturgiques.
Ce qui ne remet pas en cause leur inspiration divine.
De plus, St Jean le dit lui-même, tout n'est pas dans l'Ecriture.
Enfin, elles sont "tardives" : elles ne reflètent pas la réalité d'un moment car elles arrivent souvent 40 ans après les faits.
Par exemple, l'Evangile de St Marc ou de St Luc est déjà le fruit de la Tradition Apostolique.
C'est pourquoi l'Eglise Catholique Romaine reconnait la même importance à la Sainte Ecriture et à la Sainte Tradition (cf. "Dei Verbum", Concile Vatican II) (tradition = tradere = transmettre)
Écrit par : Boris | 12/02/2007
Les commentaires sont fermés.