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29/01/2007

L’euro et les Européens (sondage Harris). De quoi est-ce le symptôme ?

medium_2343010408_1_.jpg...D'un malaise visible, qu'il ne faut pas nier si l'on veut en sortir :


 

<<  LONDRES (agences) - Une majorité des citoyens vivant dans la zone euro estiment que la monnaie européenne a un impact négatif sur l'économie de leur pays et regrettent leur ancienne devise nationale, selon un sondage Harris publié lundi par The Financial Times.  Cet effet négatif est souligné par plus des deux tiers des Français, Italiens et Espagnols, et une majorité des Allemands […].  Plus de la moitié des 5.314 personnes interrogées dans les quatre pays manifestent une préférence pour leur ancienne monnaie. Près des deux tiers des Allemands regrettent ainsi le Deutsche Mark. En outre, 45 % des Européens interrogés, y compris 60 % d'Allemands, ont une opinion négative sur l'entrée dans l'U.E. de la Bulgarie et de la Roumanie. La zone euro a été créée il y a huit ans et regroupe 317 millions d'habitants dans 13 pays. >>

 

 

  

Commentaire

 

Quels analystes indépendants nous éclaireront sur  l’effet  réel  de l’euro sur  l’économie ?  Pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux impressions. Visiblement, le grand public perd le moral.  Les gens étaient favorables à l’union des Etats d’Europe, pour avoir un ensemble de puissance et de prospérité  - qui fasse éventuellement contrepoids aux Etats-Unis, à la Chine, etc.  Au lieu de ça, ils ont l’impression qu’on leur fabrique (disent les enquêtes) « un terrain vague aux quatre vents de la spéculation mondiale »…  

« Délocalisations, démontage des industries, élargissement indéfini de l’UE » : c'est l'image actuelle  de l'Europe pour la majorité des Européens.

Cette image associe trois choses différentes :

 

>  la mécanique monétaire,

>  le dogme ultralibéral implicite,

>  l'idéologie de chantier illimité qui préside à l'élargissement.

 

Dans quelle mesure ces trois choses sont-elles liées ? Il est urgent de le démêler, et de redonner du sens à la communauté européenne.  Est-ce encore une communauté ? Les gens en doutent. Ils s'inquiètent, cf ma note du 26.01.  On ne devrait pas leur répondre avec des phrases distantes.

 

Par ailleurs, ce sujet tabou (le modèle économique implicite de l'U.E.) rejoint directement le problème du "modèle global" posé le 12 novembre par Benoît XVI. Ce ne sont pas seulement des questions techniques ! 

 

 

 

Commentaires

QUELLE U.E. VOULONS-NOUS ?

> Si l'on évoque la question de l'euro, il me paraît nécessaire dans un premier temps de distinguer la question européenne dans ce qu'elle a de plus générale des débats autour de l'eurozone (monnaie unique, inflation, mécanismes monétaires, indépendance de la BCE, etc.) dont il est question dans ce sondage.

La perception négative de la monnaie unique tient en premier lieu à l'inflation que cette monnaie est accusée d'avoir engendrée.

1) Or il apparaît que l'inflation qui incombe directement à l'introduction de l'euro est marginale. C'est à dire qu'il y a eu corrélation et non causalité entre l'introduction de l'euro et la hausse des prix. La hausse des prix tiendrait donc à des facteurs classiques (variation de la demande, barrières à la concurrence, et surtout hausse du prix des matières premières -pétrole particulièrement mais pas seulement- qui conduit à une inflation dite importée).

2) Il faut distinguer l'inflation réelle de l'inflation ressentie. C'est cette dernière qui est évoquée ici. Cette perception négative assimile la hausse des prix à l'introduction de l'euro, sans doute parce que l'europe dans toutes ses composantes (l'euro en est une) constitue le bouc-émissaire idéal (cf. discours des politiques) de tous nos maux.

3) Lorsque l'on parle des "effets réels de l'euro" et des déceptions conséquentes, il faut évoquer le statut de la BCE qui est selon ses statuts totalement indépendante du pouvoir politique. La politique monétaire en est imputée d'autant: pas de politique de relance via une baisse des taux d'intérêt favorable à l'investissement par exemple, d'autant que l'objectif prioritaire de la BCE est la stabilité de la masse monétaire (ie. inflation contenue) avant l'objectif subsidiaire de soutien de l'activité économique.

Bref, sur cette question, débattons d'abord politique monétaire et statuts de la BCE d'une part, débattons de la signification du fossé entre inflation réelle et inflation ressentie également.
Oui, "ce ne sont pas seulement des questions techniques", mais il faut commencer par là pour ensuite mettre en lumière le "modèle économique implicite de l'UE" qui est effectivement assez orienté.

Ce modèle est libéral (pas besoin de le taxer d'ultra) à pluseurs titres:
-l'UE est la zone la plus libérale au monde (avant les States qui restent très interventionnistes).
-Priorité de la stabilité des prix sur la relance de l'activité (fondement libéral).
-Non-ingérence du politique sur les politiques monétaires (cf. plus haut)
-Restriction de l'Etat à ses fonctions régaliennes + organiser la concurrence non faussée.
-Cf. l'agenda de Lisbonne
- cf. le projet de constitution européenne dont la partie 3 intégrait, c'est un comble, à la fois le cadre constitutionnel (institutions, fonctionnement démocratique, principes généraux, responsabilités, etc etc.) et les politiques que celui-ci est censé élaborer (c'est à dire que les dés sont pipés dès le départ), à savoir des principes normatifs libéraux.

C'est tout l'enjeu de réviser le projet constitutionnel pour n'avoir à voter un texte qui se contente, comme cela devrait être le cas, de fixer les règles du jeu, sans les principes libéraux qui eux doivent être débattus.

Quelle UE voulons-nous?

Écrit par : Giurgiu | 29/01/2007

L'EUROPE ET LE CHAT DE CHESTERTON

> Cette manière de nier l'existence des problèmes de l'Europe me rappelle ce que disait Chesterton dans "Orthodoxie" à propos du scandale du mal consécutif au péché : si on voit un enfant écorcher un chat on peut en déduire deux choses différentes suivant le point de vue :
- soit que Dieu n'existe pas...
- soit qu'il existe quelque chose appelé péché originel qui fait que même un enfant peut faire un mal pareil.

Mais Chesterton déplorait à l'époque les modernistes qui en arrivaient à la conclusion (toute idéologique) que le chat ne peut exister.
On est ici à peu près au même point : il y a un problème avec beaucoup de choses dans l'Europe (négation de ses racines historiquement et idéologiquement, la "tête" qui se méfie de son peuple mais qui se prétend démocratique, l'euro) : on peut dire que c'est un mal en soit; on peut essayer d'y remédier; mais on ne peut pas dire que tout va bien !

Écrit par : Gégé | 29/01/2007

SANS PRECEDENT

> L'Europe, ou plutôt la construction Européenne, traverse une crise peut-être sans précédent depuis 1950. En effet, les Européens ne croient plus en la construction européenne, ils n'ont plus aucune foi en ce projet. Ce n'est pas par "souverainisme" ou par nationalisme ou même par nostalgie que l'euro n'a plus la côte. C'est par déception. La prospérité attendue n'est pas au rendez-vous, l'élargissement semble sans fin alors que l'approfondissement ne se fait pas. La traité constitutionnel, malgré ses avancées, restait un texte interminable, incompréhensible, hermétique et dogmatique sur le plan économique...et sans compter amnésique sur le plan historique.
Si l'UE d'aujourd'hui a un goût de fiasco, c'est parcequ'elle a perdu un peu, beaucoup, de son âme. L'ultralibéralisme, l'opacité des décisions de Bruxelles (80% de notre droit est fait au niveau européen), bref cette technocratie libérale et sans valeurs spirituelles, font que nous sommes aux antipodes du projet de Robert Schuman, Alcide de Gasperi et Konrad Adenauer.
Les deux premiers faisant l'objet d'une enquête pour béatification, ce qui en dit long sur l'origine chrétienne de ce grand projet.
Il est grand temps d'abandonner cette UE libérale et opaque pour revenir à une Europe réellement Démocrate Chrétienne.

Écrit par : Charles Vaugirard | 29/01/2007

vOICI LE SITE INTERNET DE MAURICE ALLAIS, PRIX NOBEL D'ECONOMIE. A LIRE ABSOLUMENT POUR COMPRENDRE LES ERREURS ECONOMIQUES DE NOS POLITIQUES.

http://allais.maurice.free.fr/Euro1.htm

Écrit par : froissart | 30/01/2007

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