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26/01/2007

U.E. : dialogue de sourds

Entre les "18" de Madrid d'une part, les Français et les Néerlandais d'autre part, le courant ne passe plus :


Les ministres des Affaires étrangères des dix-huit pays ayant ratifié le projet de Constitution (rejeté par les peuples français et néerlandais) se sont réunis le 26 janvier à Madrid.

Ils ont exhumé ledit projet, et affirmé leur intention de passer outre au "non" des deux pays. Le traité est "un magnifique document", a même proclamé le ministre espagnol Moratinos avec une emphase toute gongorienne.

N'entrons pas dans un débat sur le fond. Certains  amis de ce blog sont euro-fédéralistes, d'autres sont souverainistes ; nous ne nous rencontrons pas ici pour aviver ces différends.

Le sujet préoccupant est ailleurs :  c'est l'espèce de surdité qui sépare désormais les milieux politiques et les opinions publiques, dans ce domaine comme dans les autres.

En votant "non" en 2005, les citoyens français et hollandais ont voulu protester contre cette surdité. Ils ont aussi voulu dire "non" à l'ultralibéralisme qui est la religion séculière de Strasbourg et de Bruxelles... et qui défait le tissu économique du continent, alors que la construction européenne devrait lui apporter la prospérité.

De cette question, les 18 de Madrid n'ont pas dit un mot. Autant dire qu'ils escamotent l'essentiel. A quoi sert la construction européenne ? Quel est son esprit ? En a-t-elle encore un ? Comment le lui rendre, si elle l'a perdu ?

Tant que l'on n'osera pas nommer les problèmes, le malaise s'amplifiera.

"On aurait tort de croire que ces choses       Finiront par des chants et des apothéoses..."

 

 

20:25 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Europe, U.E., politique

Commentaires

PAS DE CONSULTATION POPULAIRE

> Pour être précis, ajoutons que dans la plupart (la totalité?) des pays ayant dit 'oui', les citoyens n'ont pas été consultés. Je suis Belge et, chez nous, il n'y a eu aucune consultation populaire. Une poignée de politiciens ont décidé à notre place en nous expliquant que c'était pour notre bien et que ceux qui s'y opposaient étaient d'affreux réactionnaires. Evidemment, le contenu de la Constitution n'a jamais été abordé.

Écrit par : Pascal | 27/01/2007

"ELITES" ET PEUPLE : LE DIVORCE

> Nos hommes (et femmes) politiques vivent dans leur rêve et n'ont que faire des peuples. Formés ou conseillés par des technocrates idéologues ils appliquent un modèle intellectuel jugé le meilleur par ces experts. Ce divorce entre les "élites" et le peuple en Europe est flagrant et cela rejoint la lassitude éprouvée pour notre campagne en France. Les deux principaux candidats des médias étaient partisan du oui. Ils ont, d'ailleurs, anoncé qu'une fois élu ils feraient adopter par voie parlementaire un traité (on ne dit plus constitution!) "modifié" mais conservant les grandes lignes du précédent. Ils ne changent pas. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre. Quant à la réunion des "18", la question n'est pas de savoir si on est pour ou contre la constitution (cela à déjà été décidé par référendum) mais de savoir ce qu'on appelle démocratie en Europe au XXIe s!

Vf

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Écrit par : VF | 27/01/2007

À signaler, cet article, plein de verve polémique, avec surtout la lettre des professeurs de droit à la fin de celui-ci. Je ne pense pas qu'on en entendra parler dans les journaux...

http://www.observatoiredeleurope.com/index.php?action=article&id_article=546314

Écrit par : Jérôme | 27/01/2007

LIBRES D'AVANCER

Les Français étaient libres de dire non au traité constitutionnel. Mais ceux qui ont dit oui sont libres d'avancer, sans la France et les Pays-Bas.

C.


[De PP à C. - Sont ainsi "libres d'avancer" les Espagnols et les Luxembourgeois, qui ont dit "oui" (avec une faible participation dans le cas espagnol)... Mais d'autres peuples ont-ils été consultés ? ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Christine | 28/01/2007

LE PAYS DU DIVORCE

> Les Français ont d'abord dit non Jacques Chirac avant de dire non à l'Europe. Ils se sont fait plaisir sans en mesurer les conséquences.
Il est plus facile de dire non - on trouve toujours un prétexte - que de dire oui. Le non est une réponse de l'instant quand le oui engage pour l'avenir pour toujours. La France est le pays du divorce.
Entend-on d'ailleurs parler de l'Europe depuis le référendum ? La preuve que les politiques eux mêmes ne s'intéressent pas à l'Europe. Comment donc vouloir influer sérieusement sur sa construction ou son modèle libérale quand on s'y désintéresse ?
Comment s'étonner que l'Europe, lassée d'attendre et d'entretenir la France et sa PAC, ne décide pas de se faire sans elle ?

Écrit par : Qwyzyx | 07/02/2007

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