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21/01/2007

Unité des chrétiens : la parabole de Soloviev

medium_arton143_1_.jpgEn ce dimanche où des millions de chrétiens prient pour leur unité, souvenons-nous de l’étrange récit de Soloviev :


 

Le texte s’intitule : « Court récit sur l’Antéchrist ». Il est de Vladimir Soloviev (1853-1900), le philosophe russe qui milita pour la réunion des Eglises d’Orient et d’Occident.

Ce « récit » est une parabole.

Elle montre la planète aux mains d’un imposteur qui a « concentré entre ses mains toutes les finances mondiales » et instauré « dans toute l’humanité l’ère de la satiété universelle ».  Il règne au nom de la tolérance et du relativisme. L’imposteur se sert de la technoscience et des mythologies orientales. Il promet la paix universelle et « les prodiges les plus inattendus ». Et il en vient à vouloir unifier à son profit les diverses confessions chrétiennes… 

Pour cela il  convoque à un pseudo-concile les chefs de ces confessions, dont le nombre de fidèles a considérablement baissé.  (Mais le christianisme s'est « ressaisi », « gagnant en qualité ce qu’il avait perdu en quantité »).

Et voici ce qui se passe : tandis qu’une partie de leurs collaborateurs se laissent séduire par l’imposteur, les trois chefs spirituels de l’orthodoxie, du catholicisme et du protestantisme lui résistent publiquement.

Le starets Jean s’écrie : « Mes petits enfants, l’Antéchrist ! »

Le pape Pierre II s’exclame : « Nous n’avons pour maître que Jésus-Christ, fils du Dieu vivant ! et toi, tu as entendu ce que tu étais ! Anathème ! »

L’un et l’autre sont foudroyés. (L’empire mondial a le moyen technique d’effacer instantanément ceux qui lui résistent).

Le professeur Pauli, porte-parole des protestants, excommunie alors l’imposteur « dans les formes et selon le droit », et « décrète  que l’on doit s’éloigner maintenant dans le désert pour y attendre le retour certain de notre maître Jésus-Christ ».

La  parabole s’achève par la résurrection du pape et du starets, la réconciliation des trois confessions ("tu es Petrus" !) et  l’apparition dans le ciel « d’une femme vêtue de soleil, avec la lune sous ses pieds et, sur la tête, une couronne de douze étoiles »

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Vladimir Soloviev

 

Pourquoi rappeler ce texte (que l’ont trouve à la fin des Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion* ?

Parce qu’aujourd’hui dimanche 21 janvier, sur les cinq continents, des millions de chrétiens prient pour l’unité.

L’âme de cet élan vers l’unité, c’est la conscience - « œcuménique » -  de  la mission mondiale des chrétiens. Là est l’essentiel pour les croyants.

Cette mission a de multiples aspects, inséparablement  spirituels et sociaux.

Elle  rencontre  aussi  un  obstacle  à  déborder : le système occidental mondialisé, dont l’effet religieux est résumé par le titre du Monde de ce 21 janvier (page 14) : « L’Eglise sera vaincue par le libéralisme ». (Article tranchant et très symptomatique, signé d’un directeur d’études à Sciences Po de Paris. J’y  reviendrai dans ma prochaine note).

D’où l’écho que la parabole de Soloviev éveille aujourd’hui. La résistance à l’imposteur (et à son système) est une voie œcuménique qui s’impose, pour les croyants catholiques, orthodoxes et protestants ; c’est d’ailleurs ce que disait le patriarche de Moscou l’an dernier.  

 

PS - Selon certains protestants et catholiques, la voie correcte serait de vider le christianisme de ses "dogmes" et de l’annexer au système de non-sens global… Mais ceux qui soutiennent cela sont comparables aux postchrétiens du récit de Soloviev, « qui ont rejoint l’indifférentisme et l’incroyance » ; ils se sont exclus eux-mêmes de l’avenir. Prions pour eux, et marchons.

 

______

 (*)  ŒIL - F.X. de Guibert, 1984.

 

 

 

Commentaires

DIEU, L'UN, ET LE LIBERALISME

> Tout chrétien qui vit dans l'effort de la foi porte en lui le désir plus on moins vif de l'"unité", ou alors il n'a jamais lu le ch.17 de l'évgl.selon St Jean, et il porte aussi dans une mesure qu'il ignore l'unité de l'humanité comme Jésus lui-même.
Lle libéralisme en tant qu'idéologie ne porte que l'unité de la marchandise.
Dieu ne sait compter que jusqu'à un. La phrase doit être d'André Frossard mais l'esprit de cette phrase dépasse tout calcul et tout désir humai^n, et la foi nous pousse à l'approfondir constamment dans la réflexion comme dans la prière...
Bonne soirée à tous.

Écrit par : Gérald | 21/01/2007

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