14/12/2006
12 millions d’euros dépensés en dix ans ! L’Etat préfère les ours aux Pyrénéens...
Sous cette « préférence pour l’ours » (ou pour le loup, etc), se dissimule une idéologie folle… mais de plus en plus officielle :
« La réintroduction de l'ours brun dans les Pyrénées coûte de plus en plus cher depuis dix ans et a atteint 1,8 million d'euros en 2005 », révèle Augustin Bonrepaux, député PS de l'Ariège, dans un rapport présenté cette semaine à la presse. L’élu s'inquiète : les crédits, souligne-t-il, sont passés "de 780.000 euros en 1995 à 1.857.659 euros dix ans plus tard", soit une "augmentation cumulée de plus de 110%". En 2006, le lâcher de cinq ours slovènes alourdit encore la facture, qui atteint, sur dix ans, plus de 12 millions d'euros.
Le scandale, ajoute Bonrepaux, c’est que les aides aux éleveurs sont nettement inférieures aux sommes consacrées à l'ours : un tiers du volume budgétaire du programme de réintroduction.
Le député n’est pas l’ennemi du plantigrade : il propose qu’on le cantonne sur quelques territoires dédiés… et qu’on le laisse s’éteindre. Ce qui ne manquera pas d’arriver, les ours slovènes étant des animaux de plaine qui n’ont pas le pied montagnard, comme l’a montré le trépas accidentel de l’un d’eux.
FUREURS SACREES DE NELLY OLIN
Il faut ici rappeller l’état de fureur sacrée où ce trépas d’un ours maladroit a plongé Mme Nelly Olin, « ministre de l’Ecologie » du gouvernement Villepin. Celle-ci a aussitôt conclu que l’ours avait été assassiné, forcément par des crétins des Pyrénées ; elle a promis que ce meurtre serait vengé et qu’il y aurait des châtiments exemplaires. En avril 2006, la même dame, prise d’un autre accès de rage inspirée, avait traité de « bêtise humaine » (« indigne, inacceptable ») l’action des éleveurs contre un nouveau lâcher d’ours.
Mme Olin préfère les bêtes aux gens ; c’est quelqu’un qui a dû avoir des déceptions. Mais elle n’est pas seule dans son cas. Les bobos parisiens partisans du loup, dans le sud-est, sont tout aussi vindicatifs. Eux non plus n’ont pas de mots assez méprisants ni assez menaçants contre les bergers des Alpes ou de Haute-Provence.
Pareille violence verbale exprime une croyance superstitieuse, et une haine à l’encontre de ceux qui ne la partagent pas. Cette croyance, c’est l’idéologie « animalitaire ». Lancée par des intellectuels anglo-saxons, notamment le philosophe australien Peter Singer et le primatologue américano-batave Frans De Waal, elle a de nombreux relais en France, dans l’université et dans les médias.
Aux Pays-Bas, l'idéologie animalitaire en est déjà au stade politique : le PvdD (Partij voor de Dieren, "parti pour les Animaux") a conquis deux sièges le 22 novembre au Parlement de La Haye. Aux côtés de la lijsttrekker (tête de liste) du PvdD, Marianne Thieme, 34 ans, figurent des philosophes, artistes et écrivains néerlandais connus. Mme Thieme pratique hardiment le confusionnisme animaux-humains : "J'espère que, à l'instar de ce mouvement pour les animaux, les féministes feront plus parler d'elles. Par exemple en s'engageant pour les femmes étrangères opprimées..."
L'idéologie animalitaire consiste en effet à confondre la bête et l'homme. Donc à exiger, pour la bête, les mêmes droits que ceux de l’homme. C’est une erreur monumentale. La bête ne souhaite rien de tel, et la prendre pour un homme c’est ne pas la comprendre… Il suffit de voir le nombre d’accidents graves causés par des chiens, que leurs maîtres n’ont pas su ni voulu dresser, qu’ils ont nommés Jennifer ou Kevin et élevés comme leurs enfants (c’est-à-dire pas élevés du tout)… Les hôpitaux voient ensuite arriver les victimes de ces malheureux chiens désorientés et déstructurés.
D’ où vient cette erreur de l’homme sur l’animal ? Du fait que notre société ne sait plus ce qu’est l’homme. Quand on refuse aux humains toute dimension spirituelle, culturelle, morale, on les rabat sur l’animalité ; de ce fait, on ne voit plus l’abîme qui sépare le règne animal du règne humain. Et l’on réclame que les chiens, les chats, les baleines, etc, aient une personnalité juridique et des droits reconnus par la loi.
« En attendant le vote des bêtes sauvages », comme disait le roman d’Ahmadou Kourouma...
Ce serait la fin de trois mille ans de civilisation. Je suppose que Mme Olin ne s’en rend pas compte.
P.P.
PS/ Qu’on ne se méprenne pas : j’aime beaucoup les animaux. Spécialement les chiens. Et surtout le labrit. La preuve, cet extrait de mes collections :
09:25 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ours, animaux, société, Pyrénées
Commentaires
BOUVIER BERNOIS
> Ce sont les mêmes qui préfèrent les animaux aux enfants massacrés dans le sein de leur mère ou par abandon sur les trottoirs de nos cités.
Au passage, les animaux font beaucoup de bien aux jeunes dans la souffrance, à condition qu'ils restent des animaux!
PS: J'ai une préférence pour le bouvier bernois qui est super avec les enfants , limite "pot de colle".
Écrit par : VF | 14/12/2006
DERAISONNABLE
> Nos politiques ont pour bible le "droit de l'hommisme" et pour bannière un laïcisme étroit et sectaire... Mais leur philosophie, érigée en une véritable religion, refuse toute analyse sur l'anthropologie humaine et les lois naturelles. leur logique devient, de ce fait, déraisonnable car elle ne s'enracine plus dans la réalité profonde de la Création voulue par Dieu ( qu'est ce qu'un homme, sa place dans la création, le sens du bien,du mal etc...). Nous arrivons donc à une dictature de la pensée d'autant plus préoccupante que les moyens scientifiques actuels permettent la manipulation du vivant à un niveau jamais atteind jusqu'à présent.
Voici le grand retour de la première faute:
"vous serez comme Dieu".
Écrit par : froissart | 14/12/2006
ILS N'ONT JAMAIS VU UN LOUP... NI UN BERGER
> Nous vivons le même phénomène en Suisse. 76% de la population en favorable au retour du loup sur notre pays (sondage paru dans les journaux du jour). Il est intéressant de noter quel est le portrait type du pro-loup: jeune (sait-il seulement que le métier de berger existe?), citadin (sait-il seulement que les moutons font vivre de nombreuses familles?), alémanique (sait-il seulement ou se trouve la Suisse romande? Non... là, je rigole; mais le loup n'a pas encore fait son apparition dans la partie germanophone du pays.. Je me réjouis de voir le résultat d'un sondage du même genre quand un loup aura fait des siennes dans la région de Zürich...). Autant dire que parmi les 76% de gens favorables, peu doivent comprendre quelle est la situation des bergers de nos montagnes.
Il est surprenant aussi que le loup qui, pendant des générations a été considéré comme un ennemi de l'homme (puisque rival), devient aujourd'hui une espèce d'animal que chacun aimerait revoir sur notre territoire. Le mythe du loup devenu agneau...
Ce qui m'inquiète le plus, ce sont les "écolos" qui sont prêts à tout pour défendre la moindre petite mouette mais qui ne font guère de cas de millions de bébés (humains) purement et simplement éliminés...
Faire de l'animal l'équivalent de l'homme (voire même, pour certains, un être supérieur à l'homme), c'est revenir en arrière dans l'histoire, à l'époque de la... préhistoire. Si c'est cela que veulent ces bien-pensant, quelle minime ambition pour notre société.
A nous chrétiens de montrer à nos concitoyens la vraie et juste valeur de l'homme ainsi que la vraie et juste valeur de l'animal.
"Chacun sa place, et les hippopotames seront bien gardés", pour citer un film français...
Écrit par : Yves Thétaz | 14/12/2006
ULTRA-MATERIALISTES
> Une reflexion plus sérieuse: finalement ces ultra-écolos sont aussi ultra-matérialistes. Leurs vision du monde considère l'Homme comme un produit de l'évolution au même titre que les autres espèces vivantes. Donc celles-ci ont les mêmes droits que l'Homme sur cette Terre, voire même plus de droit de par leur antériorité (c'est l'argument utilisé à propos du loup dans le parc du Mercantour).On en arrive ainsi , chez certains, à la théorie Gaïa: la planète à autant de droit que l'Homme et celui-ci se révèle n'être qu'un parasite destructeur à éliminer pour rétablir la pureté originelle du monde. C'est ainsi que certains groupuscules, heureusement ultra-minoritaires, font des attentats au nom des animaux et de l'environnement.
PS: Chez des gens moins radicaux, on trouve des comportements étonnant: que pensez de ces maîtres qui paient des psys pour leur cher animal?
Écrit par : VF | 14/12/2006
ELUCUBRATIONS
> Je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter du développement de telles élucubrations dans nos pays d'Europe occidentale. Dans 50 ans tout au plus, l'Islam les aura balayées. Surtout aux Pays-Bas qui, compte tenu du poids démographique croissant des populations musulmanes, riquent bien de devenir la première République islamique d'Europe...
Je plaisante (quoique...).
F.
[De PP à F. - Vous avez raison sur un point : les délires animalitaires sont le fait des pays riches. Ils scandalisent les peuples pauvres, quand ceux-ci voient sur nos télés la pub des aliments de luxe pour bébêtes de salon.
Dépêche bruxelloise, avril 2006 :
"BRUXELLES Les tous derniers chiffres disponibles, qui nous sont communiqués par l’institut AC Nielsen, évaluent le seul marché de la nourriture pour animaux à 264.239.984€. Ce montant, calculé jusque août 2006, est en progression de 9 millions d’euros par rapport à la même période, en 2005. En réalité, le marché des animaux domestiques ne s’est jamais aussi bien porté, preuve sans doute de l’intérêt croissant que les ménages belges accordent à leurs compagnons à quatre pattes !
En août 2006, le total en volume vendu d’aliments pour chiens et chats s’élevait à 139.649.412 kilos : et cela, ça représente deux millions de kilos de plus qu’en 2005… En se basant sur les chiffres d’affaires communiqués par les fabricants, on constate que c’est surtout, en valeur, la nourriture pour chats qui connaît la plus forte progression : +5 %, contre 2,2 % pour les chiens.
La croissance, analysent les fabricants, est essentiellement liée au développement de segments spécialisés : les snacks pour chiens, les menus raffinés, limite gastronomique, et les sachets individuels qui viennent détrôner les boîtes. Actuellement, les portions single concernent un quart des ventes. Enfin, les maîtres attachent de plus en plus d’importance à la gamme que les fabricants appellent super premium : les produits de qualité supérieure, l’assortiment qui tient compte du degré d’activité de l’animal, de son âge ou de ses problèmes de poids…
En moyenne, les propriétaires de chiens achètent 23 fois par an des aliments pour leur bête, 34 fois pour les propriétaires de chats. Rien n’est trop beau pour Médor ou Minou.
En Belgique, selon une enquête du Crioc (centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs), qui date de février 2006, deux millions de ménages ont un animal : 4.890.000 bêtes au total ! 1.160.000 de chiens, 1.780.000 de chats et 1.950.000 d’autres animaux (hamsters, lapins, souris, oiseaux, et autres nouveaux animaux de compagnie, nettement plus exotiques).
Au niveau mondial, le marché global des animaux de compagnie est estimé à 40 milliards d’euros, pas moins ! 75 %, soit 30 milliards, représentent la seule alimentation, les dix milliards restants ce sont donc les gadgets, les colliers, laisses, aquariums, vêtements, cages, etc.
En Belgique, sur base de cette répartition, cela voudrait donc dire que le marché total des animaux représenterait une somme globale de 330 millions d’euros : colossal, non ? " ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : F. | 14/12/2006
DES PROJETS DE PARISIENS
> Il est très intéressant de retenir deux éléments (entre autres car bien d'autres sont soulevés):
- L'opposition soulevée de l'Homme et de l'animal (alors qu'à l'origine ceux-ci sont faits pour vivre en harmonie).
- Plus on est loin de la zone incréminée, plus on est en faveur de l'introdution des loups ou des ours... C'est en effet à Paris que ces projets sont le plus défendus.
Écrit par : Guillaume | 19/12/2006
Les commentaires sont fermés.