Le vrai voyage de Benoît XVI

C'est sur les sites internet catholiques (et à l'écoute des radios et de la TV catholique) que le public français a pu en être  sérieusement informé :

« Ce fut un voyage plus politique que populaire », concluait jovialement l’envoyé spécial de France Inter, ce vendredi matin. On ne peut pas imaginer plus total contresens. La visite de Benoît XVI en Turquie n’était pas politique. Et elle n’avait aucune ambition d’être « populaire », dans un pays musulman à 98 % ! Il faut être journaliste parisien, pour s’étonner que les musulmans ne fassent pas la fête au chef d’une autre religion que la leur.

Le cœur de ce voyage était l’œcuménisme, c’est-à-dire la prière commune des chrétiens pour leur unité.

Le voyage avait aussi un but immédiat : demander aux autorités turques de mieux respecter les droits des minorités chrétiennes, et appeler les Etats du monde entier à garantir la liberté religieuse.

Au passage, Benoît XVI a rappelé, à plusieurs reprises, que le christianisme était la matrice de l’Europe.

Enfin, le pape a montré ce qu’est l’attitude de l’Eglise catholique envers les musulmans.  Elle est nuancée : ouverture d’esprit, dialogue quand c'est possible, sans confusion ni complaisance.

Contrairement à ce qu’ont automatiquement clamé les journalistes français, le chef de l’Eglise n’a pas « prié avec le mufti, tourné vers la Mecque ».  Ecrire une balourdise de ce calibre frise la faute professionnelle, de la part  d’un homme d’information ; mais la presse parisienne a supprimé  la plupart des rubriques d’information religieuse et les a rattachées aux « info géné », voici plus de dix ans.  Le résultat est sous nos yeux. Les journaux ne savent quoi dire lorsqu'il est question de religion (...et c'est souvent le cas avec les papes).  Ils se rattrapent donc aux branches : « Voyage politique ! », annoncent-ils, maintenant que la visite en Turquie a tourné autrement qu’ils ne s’y attendaient *.  Ils oublient le bon gros mépris avec lequel ils croyaient pouvoir dire, voilà encore quelques semaines : « Benoît XVI n’est pas un politique, contrairement à Jean-Paul II ** ».

C’est sur le Net, une fois de plus, que le public français aura pu trouver pendant ces trois jours la substance des paroles et des actes qui ont eu lieu à Ankara, Ephèse et Istanbul.

Nous tous, les sites internet catholiques, nous avons fait de notre mieux. Nous continuerons. Comptez sur nous.

 

 

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(*)  Les voyages de Benoît XVI tournent  chaque fois  autrement que les médias ne s'y attendaient.

 

(**)  Maintenant que Jean-Paul II est mort, ils le parent rétrospectivement de toutes les vertus, oubliant de quels mépris ils l'avaient couvert durant sa longue agonie. Le but est de ternir par "comparaison" l'image de son successeur.