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10/10/2006

France : des musulmans de plus en plus musulmans. Et des chrétiens de moins en moins chrétiens ?

medium_5a_1_1_.jpgRésumé de la note   Ramadan de plus en plus suivi en France   : une ferveur islamique appréciée par nos "historiens des religions". Mais ceux-ci poussent les chrétiens au relativisme !    Pourquoi ?

 

 

Photo : manuel d'initiation coranique en français.


 

 

Les agences :

 Le ramadan de plus en plus observé en France  

<<  PARIS - Le ramadan attire de plus en plus d'adeptes en France, y compris chez des musulmans non pratiquants : une évolution considérée par certains experts comme le signe d'un "communautarisme" accru et d'un impact grandissant du discours religieux dans un pays à tradition laïque.

 

Selon un récent sondage de l'hebdomadaire catholique La Vie, 88% des musulmans de France observent le jeûne (94% chez les moins de trente ans) durant le mois du ramadan qui a débuté cette année le 24 septembre. Dans le pays qui compte la plus forte communauté musulmane d'Europe avec 4 à 5 millions de membres – la  2eme religion de France après le catholicisme –, d’autres piliers de l'islam sont nettement moins respectés: 56% des musulmans interrogés disent ne pas faire leurs cinq prières par jour et seulement 4% ont fait le pèlerinage à La Mecque.

Le regain d'intérêt pour le ramadan "est un phénomène que nous observons depuis une quinzaine d'années", constate l'anthropologue Malek Chebel, auteur de nombreux ouvrages sur l'islam. "Dans son essence c'est un phénomène communautariste: en un temps donné, les musulmans de France ont le sentiment de ressembler à tous les autres à travers le monde", explique-t-il.

Pour lui, cette pratique est le produit du prosélytisme religieux comme du discours politique en France.

"La prédication, assure Malek Chebel, a fini par provoquer un complexe de culpabilité chez les non-pratiquants qui n'osent même plus s'afficher au milieu des pratiquants". Ces derniers, ajoute-t-il, "ont su récupérer le discours des dirigeants politiques qui affirment vouloir sortir l'islam à la lumière".

[…] Président du Conseil des démocrates musulmans de France (CDMF), une association militant contre l'intégrisme islamique, Abderahmane Dahmane note aussi que le nombre de jeûneurs a commencé à "exploser" à la fin des années 80. "C'est devenu le mois de l'identité de toute une communauté", dit-il  […]  Ancien conseiller pédagogique, il en a vu les effets dans les collèges et les lycées où les élèves sont de plus en plus nombreux à jeûner, y compris parmi les Français de souche.

"Je le fais quelques fois par solidarité avec mes amies musulmanes", explique Lorie, lycéenne à Montreuil, en banlieue parisienne.

Le ramadan étant "le principe le plus dur de l'islam", il donne lieu "à une certaine compétition entre jeunes", assure Malek Chebel. "Ca donne une certaine stature et ça permet d'exclure du groupe celui qui ne l'observe pas". >>

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Commentaire

A propos de la pratique musulmane en France aujourd'hui, une réflexion :

1.   Des historiens et des sociologues   issus du christianisme se sont  reconvertis (si j'ose dire) en "historiens des religions", et pensent ainsi  élargir leur lectorat. Cette démarche est légitime s'il s'agit de  recherche historique et sociologique.  Mais s'agit-il uniquement de ça ?  On les sent animés d'une arrière-pensée...  Dans leurs analyses de l'islam et du catholicisme en France aujourd'hui, on remarque une  disparité : autant ils regardent la pratique musulmane avec bienveillance (c'est leur métier, qui les en blâmerait ?), autant ils regardent avec acrimonie la pratique des chrétiens, ou ce qu'il en reste.  Ces "experts", souvent  médiatiques, se font une idée déséquilibrée du dialogue islamo-chrétien : selon eux, il faut que  les chrétiens soient relativistes.  D'où peut venir une telle idée, chez des gens nés dans le christianisme ? Seul un psy nous le dirait.

2. Le problème est qu'une partie du public catholique français (et occidental) leur emboîte le pas. L'idée s'est répandue que la façon moderne d'être chrétien, c'est d'être chrétien le moins possible. Un christianisme "sans rites ni dogmes" ?  Cette idée pour pays riches a tous les avantages :  elle est approuvée par les médias, elle est confortable, elle se pare des plumes de la tolérance, et elle s'accommode de l'ignorance religieuse où baigne l'époque  - catholiques compris. Soyons donc des postchrétiens agnostiques, mais admirons la ferveur des musulmans.

3.  L'esprit humain n'est pas fait pour vivre une telle contradiction : approuver chez l'autre ce que l'on s'interdit à soi-même.  Comme dit le héros d'une excellente comédie américaine, "je suis schizophrène et moi aussi" ; mais jusqu'ici on n'avait jamais considéré la schizophrénie comme un modèle à suivre.  Une démarche invivable ne peut être vécue longtemps.  Les chrétiens croyants ne doivent donc pas sombrer dans le pessimisme : l'excès du mal apporte le remède.

4.  Nul ne peut désislamiser la masse des musulmans. Nul ne peut enrayer la dénatalité de l'Europe (*), qui est la cause profonde de l'immigration.  Ce que les chrétiens peuvent faire, en revanche, c'est d'enrayer la chute de la connaissance religieuse parmi le public baptisé.  Etudier les Ecritures et la théologie, comme Benoît XVI nous y incite jour après jour, c'est à la portée de tous. Faire en sorte que les chrétiens deviennent un peu plus chrétiens (au lieu de l'être de moins en moins), ce n'est pas une utopie ! Et ça, personne ne peut nous en empêcher !  Qu'en pensez-vous ?

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(*) consciente, volontaire, délibérée !  les Européens sont les seuls responsables de ce qui leur arrive, y compris (en France) l'écroulement de la Sécu par non-renouvellement des générations.

 

Commentaires

LE BIENFAIT DE LA RECENTE CRISE

> Un évêque d'Ile de France me disait un jour: tous les hommes politiques ont une peur bleue de l'Islam; la différence entre eux c'est que ceux de droite osent le dire un peu plus que ceux de gauche qui sont souvent dans le déni.
Il me semble qu'il en est de même dans les milieux intellectuels "branchés" et médiatiques. S'il y a un bienfait à la récente crise c'est probablement de rendre désormais impossibles ces doubles langages, ces attitudes mensongères. De ce point de vue, le pape est bien serviteur de la vérité.

Écrit par : BH | 10/10/2006

PAS DE COMMUNAUTARISME CATHO

> Bonjour Patrice,

Etre de plus en plus chrétiens, cela peut se faire et c'est même une exigence personnelle. Cela implique aussi d'avoir un "personnel" d'Eglise digne de ce nom, plus particulièrement en France ou les évêques français prennent un malin plaisir à intervenir dans le sens du vent. Le sens du vent étant, vous le savez, le destin d'une feuille morte, on ne peut s'attendre à de bonnes choses. Etre fier, c'est annoncer sa foi et ses convictions urbi et orbi. Quand dans une paroisse d'Ile-de-France, progressiste, j'entends, face à des enfants, dire que "l'huile sainte, c'est comme l'huile pour les frites, ça imprègne", je me dis qu'il y a quelque chose de gangréné dans quelques crânes.

Par ailleurs, les chrétiens de France ne font pas du communautarisme identitaire... du moins pas pour le moment. Le christianisme est une voie de libération, pas d'enfermement. Il y a là une différence de nature avec un Islam qui refuse l'altérité en dehors de son propre système.

I.

[De P.P. à I. - D'accord pour refuser le "communautarisme identitaire", qui serait un déraillement hors du christianisme. Il suffit de voir quel genre d'idéologues aimeraient voir les catho s'y enfermer ! ]

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Écrit par : iaboc | 10/10/2006

L'EGLISE, C'EST NOUS

> Bonsoir Patrice,
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse : il faut se battre contre la différence de traitement entre les musulmans qu'il faut admirer lorsqu'ils pratiquent leurs religion et les chrétiens vis-à-vis desquels on est sourcilleux.
Je voudrais seulement réagir sur le commentaire précédent. Je pense qu'il faut qu'on arrête de classer les catholiques en progressistes et traditionalistes : un chrétien est d'abord un chrétien. Par ailleurs le personnel d'Eglise c'est nous. Quand allons-nous arrêter de nous considérer spectateurs de ce qui se passe. L'Eglise c'est nous. Arrêtons de fustiger tel ou tel évêque. J'entends depuis quarante ans dire que les évêques ne sont pas, devraient etc..
Comme disait Mère Thérésa à un journaliste au 20 heures de TF1 qui lui demandait ce qu'elle pensait de la crise de l'Eglise en France : "le problème de l'Eglise en France c'est moi et c'est toi".
C'est donc à nous d'agir où que nous soyons (par exemple au travail...) pour que les choses changent.
Cordialement

O.Le P.


[De P.P. à O. Le P. - Parfaitement en accord avec vous.]


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Écrit par : le pivain | 10/10/2006

" LA TETE, LES BRAS ET LES PIEDS "

> Eh bien il faut faire revenir un peu de vent frais dans les têtes. Quand je dis "progressiste", ce n'est pas pour suggérer que les "tradi" sont mieux. Ne soyons pas si binaires. Je me fiche comme de l'an 40 des messes St Pie V et Vatican II, à partir du moment où l'on y parle du Christ, et non de la solidarité mondiale, et il y a du bon dans les deux formes de liturgies. Une juste mesure des choses est simplement à prendre.
Pour ma part, je suis bien dans ma peau de laïc catho et j'aimerais bien dans ce cas que les clercs de l'Eglise s'occupent de la conservation et de la transmission de la foi en communion avec le Pape plutôt que de s'occuper de problèmes politiques qui ne sont pas de leur état. Si le devoir d'état veut encore dire quelque chose, cela s'adresse à eux (ainsi qu'à certains laïcs animateurs de paroisses). Sur le fond, je suis d'accord avec O. le P. quand il dit que l'Eglise c'est nous, mais je distingue la tête, les bras et les pieds. A chacun sa place !

Écrit par : Iaboc | 10/10/2006

QUAND ON AIME, ON NE "RELATIVISE" PAS

> Il apparaît comme certain que s'intituler historien "des religions" exige de "relativiser" l'annonce du Royaume. Certainement un zeste de bouddhisme ne peut nuire également. Mais en vérité peu m'importe le hit-parade dont les résultats sont affichés dans les journaux aux allures catholiques. Un historien catholique n'aurait guère de chance d'être autant lu. Il suffit de voir le sort réservé par la "critique" aux écrivains qui veulent témoigner de leur foi. La loi du marketing se fait au rythme de la demande. Et la violence se vend bien ! Cette "explosion" de la pratique du ramadan qu'évoque Abderahmane Dahmane est bien médiatique, bien visible je trouve.
J'ai souvenir d'un échange un peu vif entre un musulman et un chrétien au sujet du ramadan et du carême. Le musulman reprochait au chrétien de boire de la tisane et de manger du pain pendant la Semaine Sainte. Cela n'est pas un jeûne, lui dit il…Ce jour là ce chrétien comprit que le plus important, pour lui et pour son Maître et son Seigneur, ce n'était pas le jeûne, mais le secret. Le jeûne en secret, la prière en secret, l'amour en secret. Comme Ste Thérèse qui tarde afin que l'une de ses soeurs passe avant elle et l'empêche de faire ce qu'elle désirait pourtant vivement. Le sacrifice en secret.

Or donc si certains de mes frères veulent jeûner par solidarité les uns envers les autres, pour se sentir nombreux, reconnus. Tant mieux. Chacun s'arrange de ses blessures comme il peut. Perso je préfère m'efforcer de souffrir par solidarité avec tous ceux qui crèvent de solitude, sans posture spectaculaire.
Je ne crois pas que le nombre soit la raison qui puisse convaincre l'être d'une sagesse inconnue.

Que certains conseillent aux chrétiens d'être "relativistes" me semble être identique à exiger d'eux qu'ils abjurent leur foi en Christ. De Protagoras ou des sceptiques, je ne sais qui réclame le plus d'indulgence, mais ceux qui évoquent l'obligation pour les chrétiens d'êtres "relativistes" n'ont sans doute jamais aimé. Comment peut on demander à celui qui aime de relativiser, de renoncer à son amour. Et ceux là savent ils qu'entre un chrétien et le Christ, c'est d'une histoire d'amour qu'il s'agit ? Comment relativiser l'amour que je porte à Celui qui m'aime ? Sont ils humains ces gens là ? Et savent ils que Celui que j'aime m'a demandé de les aimer eux aussi, même s'ils sont musulmans, unijambistes ou doués d'une haleine fétide. Mais pour aimer je dois être libre et en même temps faire un effort. Pour faire cet effort d'aimer je dois réclamer l'amour de mon Père ! Alors comment être moins chrétien ?

Etre moins chrétien serait être plus moderne ? Je devrais relativiser mon présent ? Le présent qu'Il me fait ? Car ma foi est ma modernité.
Comme tout cela est bête. Jeanne d'Arc disait, interrogée à propos de la Trinité et de la Vierge : Tout ça, c'est tout un !
Je crois en Dieu ! Je crois à la prière ! Si je jeûne, c'est parceque je suis chrétien et pour avoir faim de prier mon Dieu. A ce moment et quand je lis Sa Parole, je me moque de savoir pourquoi je le fais, car c'est Lui qui le fait, en vérité. La rose est sans pourquoi disait je ne sais plus qui (Silesius, je crois)
L'amour est sans pourquoi.
Mais la raison parfois s'emmêle au poteau du martyr, car qui, je ne sais, est responsable, mais il apparaît certain aussi que s'intituler CHRETIEN offre quelques obligations : se nourrir de Sa parole, se nourrir de Lui. S'Il m'arrive de penser qu'Il m'aime, comment pourrais-je ne pas le fréquenter ? Aimer ce n'est pas vivre loin de celle ou de celui qu'on aime, ce n'est pas se désintéresser de lui ou d'elle. Aimer c'est aussi parfois être jaloux et possessif. Exiger et être exigé. Prier ce n'est pas se vautrer dans cette absence à laquelle nous invitent ceux qui observent. Ces historiens des religions là vont bientôt pouvoir écrire des recueils de conseils en développement personnel, ouvrir des agences de "relooking". ces historiens des religions auraient pu être directeur d'agence de sondages.
Et d'ailleurs, ces historiens me semblent manquer singulièrement de curiosité. Savent ils de quand date le sacrement du mariage, depuis quand on baptise les enfants à la naissance, à partir de quand les prêtres ont porté une soutane. Il y a tant de chose à explorer, à raconter, à étudier, même de leur point de vue "relativiste" de chroniqueur de la mode. Mais ils semblent préférer garder le nez posé sur le rebord d'une fenêtre fermée. Où est le peuple des baptisés ? Où souffle l'ESPRIT ? Peut être pas toujours où il est bien convenu de le penser.

Écrit par : evagre | 11/10/2006

LE FLOT ET LE JUSANT

> Le musulman incarne l'image de l'ascète (le ramadan). C'est exotique, parfumé, altermondialiste, anticolonialiste, ... Lawrence d'Arabie, le folklore. Mais qui se préoccupe du Coran ?
L'islam est à flot quand le christianisme est au jusant. Une religion occupe la place laissée vide par une autre.
Cette alternance témoigne déjà d'une chose, celle de l'artificialité de la laïcité. L'esprit ne se nourrit pas que de démonstration.
Si le christianisme paraît faible en France, l'Etat et le personnel politique y est pour beaucoup. Cette action de dénigrement continuel a préparé le terrain à l'islam.
Une errreur serait de croire que christianisme n'existe plus. Bien au contraire, des sociologues ont relevé un regain de la religion chez les jeunes.
C'est timide mais c'était souligné :
Les jeunes européens et leurs valeurs
Edition la Découverte
ISBN 2 7071 4570 X
L'islam est donc moins inquiétant que l'athéisme militant de nos élites. C'est surtout de là que vient la menace contre l'Eglise.
Il y a une certaine passivité des catholiques face à cette haine insitutionnalisée, normalisée, banalisée.
Le chrétien français a du mal à admettre cette menace ou à se prononcer contre elle à cause du réflexe national.
C'est le paradoxe du catholicisme français que d'être partagé entre sa foi et une loyauté à un Etat qui le méprise.
L'origine est historique, le catholique est tenu de prouver plus que tout autre son attachement à son pays depuis la Révolution, puis la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. La politique l'a exclu ou marginalisé (il n'y a pas de parti chrétien démocrate, la CFTC est symbolique dans le paysage syndical).
Dieu et la religion ont été exclus de la sphère de la réflexion publique. On L'a remplacé par le prinicpe déiste d'Etat Nation.
L'Etat Nation est le principe qui fonde (en partie mais de façon significative) les massacres des deux derniers siècles (ses balbutiements sanglants datent des guerres de religion qui n'étaient qu'une pitoyable affaire de trahison. L'Etat Nation est né dans le caniveau de la politique).
Il est remis en cause par Jürgen Habermas .
Les catholiques français hésitent à s'émanciper de ce principe qui remplit beaucoup mieux les cimetières que les isoloirs.Cela leur devrait être d'autant plus facile que l'idée d'Etat Nation est totalement étrangère au christiianisme qui est universaliste.
Pourquoi hésiter à affirmer sa préférence pour sa foi quand on se sent insulté, bafoué et moqué systématiquemet ? Il ne s'agit pas de lutter contre un pays, mais se mettre de côté.
L'islam en France n'est-il pas d'abord le problème de l'Etat avant d'être celui des catholiques ?
Faire prévaloir sa foi à sa nationalité ne serait que la conséquence du rejet par la nation, l'Etat, d'une partie de sa population et de ses convictions au travers d'un mépris toujours plus blessant. Assumer cette affirmation n'est répondre favorablement à l'appel à l'évangélisation du pape.
La paix ne passera de toute façon que par la sublimation de ce qui divise les hommes et les oppose. Le principe d'Etat Nation est une barrière qui sépare les hommes plus sûrement que les océans ou les montagnes.
Les églises ne sont pas vides à cause des curés ou des évèques. Elles sont vides parce que les week-ends en au ski, les week-ends à la campagne, les week-ends ceci, les week-ends cela. On retrouve les gens qui manquent à l'église dans les bouchons le week-end. Rien à voir non plus avec l'islam.

Affirmer sa foi aujourd'hui demande aussi de savoir s'opposer aux moqueries. Il faut avoir la patience de se consacrer à l'étude pour seulement apporter la contradiction sur quelque chose d'intime qu'on ne devrait pas avoir à justifier.
La foi, c'est donc faire un choix et l'assumer ; et en supporter les conséquences, pas toujours faciles. Au début, au début surtout, au début seulement...

Je finirai en soulignant des difficultés théologiques majeures entre l'islam et la religion catholique.
L'islam nie la nature divine du Christ, il considère la Trinité comme blasphématoire par ce que Dieu (Allah) ne peut être qu'unique. Il met en doute sérieusement la résurection du Christ.
"Le Coran nie la Passion du Christ et assure en deux endroits "Ils ne l'ont pas crucifié, ils ne l'ont pas crucifié, c'est une évidence...", "Ils ne l'ont pas tué, ils ne l'ont pas crucifié, ce ne fut pour eux que simulacres ".
(in Yousef Seddik "Qui sont les barbares ? Itinéraire d'un penseur d'islam" Note 1 page 13).
Cf. Sourate IV-157
http://islamfrance.free.fr/doc/coran/sourate/4.html
http://oumma.com/coran/afficher.php?NumSourate=4

Écrit par : Qwyzyx | 11/10/2006

LES JEUNES EUROPEENS ET LEURS VALEURS

> Un lien sur l'ouvrage précité

" Les jeunes européens et leurs valeurs" (Cf chapitre II : "Un regain religieux chez les jeunes...") :

http://www.injep.fr/Les-jeunes-Europeens-et-leurs,169.html

Sommaire :

Introduction. Les sociétés européennes au miroir des jeunes, Bernard Roudet.

Chap. I. Les jeunes Européens sont-ils individualistes ?, Olivier Galland.

Chap. II. Un regain religieux chez les jeunes d’Europe de l’Ouest et de l’Est, Yves Lambert.

Chap. III. Générations et politique en Europe occidentale, Pierre Bréchon.

Chap. IV. Europe centrale et orientale, Europe occidentale : des valeurs démocratiques partagées ?, Bernard Roudet et Jean-François Tchernia.

Chap. V. L’écologisme en Europe : les jeunes désertent, Jean-Paul Bozonnet.

Chap. VI. Du local au mondial : les espaces d’appartenance des jeunes Européens, Céline Belot.

Chap. VII. Les jeunes Européens, leur rapport au travail, Jean-François Tchernia.

Chap. VIII. Valeurs des femmes et des hommes : quelles différences pour les jeunes générations d’Europe occidentale ?, Christine Pina.

Chap. IX. Les opinions économiques des jeunes Européens, Michel Forsé.

Chap. X. Regards croisés sur les jeunes Italiens et les jeunes Français, Franco Garelli.

Conclusion. La jeunesse n’est plus ce qu’elle était..., Olivier Galland.

Écrit par : Qwyzyx | 11/10/2006

MANQUE DE CATECHISME ?


> D'où peut venir une telle idée, chez des gens nés dans le christianisme ? Seul un psy nous le dirait.

Pour le dire simplement : du manque de catéchisme !

Bob


[Objection de P.P. à Bob - Eh non ! Dans le cas dont je parle (universitaires ex-catho reconvertis dans le relativisme), on ne peut vraiment pas incriminer le manque de catéchisme... Au contraire : je pense à des personnalités qui donnaient naguère des "enseignements" dans des sessions catho très sérieuses... Ou qui signaient, dans les missels, des méditations d'un mysticisme stratosphérique... Les personnalités en question étaient tout SAUF incultes, en matière de foi et de spiritualité. Mais aujourd'hui, rideau ! Où est l'explication ? ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Bob | 11/10/2006

> Famille chrétienn désespère. Heureusmeent plunkett-Sartre est là qui monte sur son tonneau pour haranguer sa foule.

fffffffffff


[De P.P. à ffffffffffff - " Du calme et de l'orthographe ! " ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : ffffffffffff | 11/10/2006

---> Où est l'explication ?

La recherche de la sophistication, la compétition dans la branchitude. La course aux apparences. Etre à la mode ne suffit plus. Il faut être le premier, la première, celui ou celle qui la lance, la précède même. Prem's ! Avoir l'illusion fugace d'être un défricheur, un précurseur, l'avant garde. De toc en choc, on arrive à faire n'importe quoi.

Écrit par : Qwyzyx | 11/10/2006

> Je pense vraiment que leur caté était de surface dans ce cas : il n'était pas suivi de pratique !
Regardez les assomptionnistes : ils pratiquent du bout des lèvres, ils ne semblent pas conscients de se qu'ils font en célébrant la messe. Et pourtant ils dirigent la revue "Prions en Eglise".
Il faut lire (ou relire) "Doctrina et Exemplo" : ce qui manque à notre époque c'est de vivre de la véritable spritualité de l'Eglise. Je vous laisse trouver la réponse dans l'instruction de 1965.

Écrit par : Boris | 12/10/2006

SPECULATION IMMOBILIERE

> Le maire d'un village ardéchois s'apprête à transformer une église en mosquée au prétexte qu'il n'y a plus assez de fidèles. La baisse de la fréquentation des églises est aussi un argument des maires des grandes villes pour pour récupérer des terrains, la spéculation immobilière leur inspirant toutes sortes de projets. Il n'y a pas de petits profits.

Qw.


[ De P.P. à Qw. - Les "Français-de-souche" du coin, qui ne mettaient pas les pieds à l'église, vont sans doute s'indigner (au nom de "l'identité culturelle de la France") de sa transformation en mosquée ? ]

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Écrit par : Qwyzyx | 12/10/2006

> C'est un Français de souche qui met les pieds (et le reste) à l'église qui m'en a parlé.
Mais effectivement, ceux qui font le plus de bruit ne sont pas forcément ceux que cela peine le plus. Il y a beaucoup d'opportunistes racoleurs qui profitent de l'événement et de la confusion pour faire triompher leurs intérêts.
Cela se vérifie pour bien d'autres sujets (mariage homo, avortement, sida, ... ). La manipulation politique de la religion a encore de l'avenir...

Écrit par : Qwyzyx | 12/10/2006

L'EGLISE, " UN UNIVERS EN VASE CLOS " ?

> Commentaires vraiment très, très intéressants !

Je ne suis pas sûr que la reprise de la pratique du ramadan soit de nature religieuse. Elle exprime surtout un réflexe identitaire. C'est un phénomène sociologique, comme la recrudescence du port du voile dans les pays arabes eux-mêmes, qui a des causes extérieures à la religion et se pare a posteriori de justifications "religieuses" (plus ou moins bonnes d'ailleurs). Crue aujourd'hui, décrue demain peut-être.
Ce que l'on ne voit pas, c'est que dans le même temps que certaines personnes se figent ou se radicalisent, d'autres, intégrées dans notre culture, formées à nos modes de pensées, sortent de cette religion, deviennent vraiment athées, ou bien la creusent. Elles en exigent alors une actualisation. De nouveaux théologiens sont en mesure de demander, à partir d'arguments internes qui échappent à nos connaissances et à nos façons de raisonner, qu'on extirpe les racines bédouines de cette religion et tout un fatras d'interprétations (de même nature d'ailleurs que celui qui étouffe le catholicisme) pour qu'elle puisse prodiguer son message, ce qu'il y a d'essentiel et d'atemporel dans celui ci, aujourd'hui, maintenant.
Parler de deux poids deux mesures entre l'islam et l'église ne me paraît pas tout à fait approprié. Sauf si on s'arrête à la surface "politique" des choses. Il y a des causes vraiment sérieuses à la désaffection envers le catholicisme. A mes yeux (mais c'est un point de vue) celui-ci est totalement incapable de les voir et de les traiter.

L'essentiel du message christique est d'aimer son prochain comme soi-même. A l'exception de quelques êtres qui en ont fait le coeur de leur vie, comme l'abbé Pierre, Soeur Emmanuelle ou Mère Térésa, l'église apparaît comme un univers en vase clos, un univers de clercs et d'administratifs perdus dans des interrogations hors du monde et hors du temps. Plus préoccupés de politique interne ou externe que d'aller soulager les pauvres ou les opprimés.
Elle apparaît aussi comme un ensemble arrogant parce que convaincu d'avoir le monopole de Dieu, du salut et de la spiritualité. Il me semble qu'une rencontre de certains catholiques avec le Bouddhisme, le vedanta ou le soufisme, leur permettrait de découvrir d'autres prismes et d'autres motifs d'émerveillement dans leur propre démarche. Et beaucoup de motifs d'humilité.

Enfin, c'est toute la cathéchèse qui doit être repensée. Sur de nombreux sujets, elle s'apparente aux contes de Noël. Peut-être y a-t-il des leçons à prendre chez les rabbins ou dans le hassidisme : ce sont des "maîtres", réellement formés, qui apprennent à faire émerger de l'intérieur le sens de ce qu'on lit et à aller (plus ou moins profond selon l'aptitude du lecteur) au delà du littéralisme.

Voilà, je souhaite ne pas avoir été trop provoquant ni trop critique dans ces quelques mots. Le but est bien évidemment de ne blesser personne, simplement d'esquisser une pensée différente.

Yves


[De P.P. à Yves :

Merci de ce témoignage.
Je suis confus, mais je ne peux faire autrement que de vous dire mon impression : votre information sur le catholicisme ne semble pas prise à la source. Avez-vous lu l'encyclique "Dieu est amour", de Benoît XVI, qui répond exactement à votre souci ?
Il faudrait aussi que vous lisiez les textes du concile Vatican II sur les spiritualités non chrétiennes ; et le catéchisme de l'Eglise catholique. Ce ne sont pas des contes de Noël... La place de la raison dans le catholicisme est cruciale.
Connaissez-vous l'immense travail d'exégèse accompli par l'Eglise catholique, qui veille - DEPUIS TOUJOURS, depuis les Pères antiques - à aller "au delà du littéralisme" ?
L'"arrogance" et la "politisation" ne se trouvent pas aujourd'hui dans la pensée de l'Eglise...
Quant à sa pratique, je ne crois pas qu'on puisse balayer sous le tapis l'énorme oeuvre catholique de soutien aux pauvres et aux souffrants, sur tous les continents ! Nier ça, ce serait écarter une réalité massive, et ce serait assez injuste.
Qui le nie ? Les médias. Il y a de l'arrogance dans la façon dont ils accusent l'Eglise... d'arrogance.
Pourquoi cette attitude de leur part ? Vaste problème. Entre les puissances de la société médiatique, d'une part, et d'autre part le catholicisme, on constate aujourd'hui un abîme (dans les pays riches)...

ps/ Ne voyez surtout pas dans cette réponse une "réplique" ; je ne cherche pas à avoir le dernier mot, surtout pas. Je vous parle en conscience, parce que j'ai l'impression que votre sévérité à l'encontre du catholicisme serait moins grande si vous le connaissiez de l'intérieur, dans ses actes et ses textes, non dans l'image que ses ennemis donnent de lui. Il est exact, par ailleurs, que certains catholiques peuvent donner des contre-témoignages... Cela ne prouve pas que la foi catholique soit mauvaise, mais que ces catholiques-là vivent mal leur foi.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Yves | 12/10/2006

> Après avoir lu tout ça, je ressens comme une envie de dire ceci : M. Plunkett, vous êtes une véritable grâce pour l'Église francophone. Je ne connais aucun autre site où le niveau de recherche, d'analyse et de discussion est aussi élevé, et la lecture de votre blogue devrait être prêchée en chaire. Comme disent les anglais, keep up the good work!

Écrit par : Bernard Couture | 12/10/2006

[de : Yves]

> Merci pour le temps passé à répondre. Merci aussi pour la teneur et la tonalité de la réponse. Autant je trouve souvent insupportables et grotesques les croyants prosélytes, autant je peux être touché quand les mots offerts viennent d'une mobilisation par le coeur. Le registre est plus dense que lorsque la tête seule parle, avec sa forme particulière d'intelligence et sa faculté à assembler des mots qui n'ont généralement pas d'autre finalité que de polémiquer ou de chercher à terrasser.

Écrit par : Yves | 12/10/2006

ISLAM, 1ère RELIGION DE FRANCE ?

> Je ne vois pas pourquoi vous dites "2ème religion de France" car 5% de catholiques pratiquants (sur 60millions de français) cela fait 3 millions de français et 88% de musulmans pratiquant le ramadan, cela fait (sur 5millions) 4,4 millions de musulmans.
L'Islam est la 1ère religion de France.

Merci pour ce Blog exceptionnel dans le paysage merdiatique.

L.


[De P.P. à L.
- Merci de ce vigoureux compliment.
- Sur l'islam : ce n'est pas moi (mais la dépêche d'agence) qui le déclare "2ème religion de France". Je ne suis pas loin de penser, comme vous, qu'il pourrait être la 1ère en nombre de fidèles et en intensité de foi. En effet, le recensement des catholiques est opéré à la louche, en y comptant les postchrétiens qui considèrent que la façon moderne d'être croyant consiste à "rejeter les dogmes", autrement dit à larguer le contenu de la foi.
Notons que les postchrétiens ont détesté le discours de Ratisbonne : ils n'aiment guère Benoît XVI, auquel ils reprochent d'ajouter la clarté du raisonnement à l'amour des autres. Eux croient qu'aimer les autres exige de ne plus penser, donc de n'avoir plus l'intelligence de la foi... Ce sont les ravages de l'irrationalisme, plus connu de nos grands-mères sous le nom de "foi du charbonnier", et qui est largement à l'origine de la désertification des églises ! Saint Pierre avait pourtant prévenu : nous devons être "prêts à donner les raisons de l'espérance qui est en nous". Ceux qui ne se soucient plus des raisons, ne respectent ni leur propre espérance, ni Celui qui la leur donne !(*)

(*) N'est pas "fol-en-Christ" qui veut ; il ne suffit pas de nomadiser pour être un pèlerin russe. Et même : il ne faut pas confondre nomade et zappeur. Ou terres saintes et terrains vagues. ]


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Écrit par : laurent | 13/10/2006

[de : ren']

Témoignage d'un prof catholique en collège public, travaillant avec des ados, et qui ne peut que constater le décalage entre "la messe, c'est chiant" et "le ramadan, j'en suis fier".

> Du côté chrétien :

- Beaucoup de chrétiens de France, usés par le retour de manivelle d'une République qui se défendait contre le "royal-catholicisme" (aussi charitable que le récent "catho-franquisme"), ont -sauf exceptions- honte de leur religion.

- Soyons honnête. Trop souvent, la messe -pratique la plus visible- est une épreuve (musicale, en particulier...) ; alors que la beauté (qui peut être simple !), ça compte. Influencés par notre société individualiste, combien sommes-nous également à ne même pas nous dire bonjour le dimanche ? La communauté (sans "-isme"), ça compte.

Des efforts existent... Bien insuffisants.

Côté musulman ? Le ramadan est en effet avant tout un signe identitaire. Il y a également un côté "démonstration de virilité" dans les "quartiers" (qui amène à cette pratique des ados non-musulmans)...

Mais il y a aussi une fierté légitime, fierté d'avoir des valeurs (très proches des nôtres) qui s'expriment dans une religion qui n'a pas honte d'elle-même.

r.


[de P.P. à R. - Je vois la situation un peu comme vous. Le centre nerveux du problème est dans la déprime d'une partie des milieux sociologiques catho, en France et dans le reste de l'Europe.
Mais tous ne sont pas déprimés.
Certes il y a des dormeurs qui continuent à somnambuliser comme dans les années 1970-1980 : les uns se prenant pour les pionniers d'un "christianisme adulte et pluriel" (mais vidé et honteux), les autres repliés sur eux-mêmes comme une réserve d'Indiens.
Cependant il y a aussi des éveillés :
- les uns sont étiquetés (à tort) " religieusement conservateurs" parce qu'ils marchent avec le pape, mais ils ont compris l'urgence de lancer des passerelles par dessus l'abîme séparant la foi chrétienne et les gens d'aujourd'hui, parqués dans la société matérialiste mercantile. Et pour lancer des passerelles, il va falloir changer de langage (et de façon de présenter la foi).
- Les autres viennent de ce qu'on appelait naguère le "progressisme", mais ils ont compris qu'un christianisme vide (tendant vers "plus de christianisme du tout", selon le mot terrible de Mgr Cattenoz) n'intéresse personne, et que c'est une des raisons de la désertification des églises. (Cela et la médiocrité liturgique, que vous définissez parfaitement dans votre message).
- Ces "éveillés" des deux origines ont vocation à se retrouver et à travailler fraternellement ensemble. Rien n'est plus urgent que de créer ce creuset. ]


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Écrit par : Ren' | 13/10/2006

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