Médias c/Vatican : le harcèlement continue

Résumé de la note   -   Le pape préfère Mozart à la pop ? Pour les médias, cette préférence est comparable à une fatwa...

 

Le harcèlement médiatique continue. Ce matin à la revue de presse de France Inter, des millions d'auditeurs ont pu entendre expliquer que "l'intaulérance" (selon la prononciation désormais en vigueur) sévissait partout :

 

- à Londres, où la Whitechapel Art Gallery a retiré une dizaine de dessins érotiques d'une exposition du surréaliste Hans Bellmer (1902-1975),  "pour ne pas chauquer (même prononciation) le public musulman peuplant le quartier" ;

 

- au Vatican, "où le pape a mis fin à la tradition du concert pop-rock de Noël instaurée par son prédécesseur Jean-Paul II, parce que l'an dernier la chanteuse brésilienne Daniela Mercury avait prôné le préservatif" ;

 

- en Inde, "où les extrémistes hindous ont fait cesser le tournage d'un film pour des raisons idéologiques..."

 

Or ces trois cas n'ont rigoureusement rien à voir entre eux :

 

-  La directrice de la galerie londonienne a décidé, d'elle-même, de retirer certains dessins de Bellmer jugées (par elle) pédophiles - et trop "sulfureux" pour la communauté islamique.  C'est une application du communautarisme britannique, qui  applique "les valeurs de toutes les différentes communautés". Discipline souvent difficile à mettre en oeuvre ?  Oui, mais il faut savoir ce qu'on veut  ;  et à partir du moment où l'on a instauré une règle ("le respect de toutes les différences et de toutes les cultures"), il n'y a pas de raison de considérer l'érotique comme trop sacré pour être soumis à cette règle.

 

- Daniela Mercury ne s'étant pas produite au Vatican l'an dernier, sa campagne avec Lula pour le préservatif n'est pour rien dans la suppression du fameux concert de Noël du Vatican. Benoît XVI (mozartien notoire) n'a jamais fait mystère de son peu d'enthousiasme pour la musique d'ascenseur. Il s'est donné pour tâche de recentrer l'Eglise catholique sur l'essentiel, dont la pop ne fait pas partie. Il supprime cette manifestation ?  Pas de quoi pousser des clameurs : cette décision ne réduira pas l'action caritative de l'Eglise sur les cinq continents. D'autant que le Vatican et l'agence Prime Time Promotion (sic) ont organisé le transfert du show à Monaco ; personne n'y perdra rien.

 

-  Les délires meurtriers des extrémistes hindous sont connus. Interdire le tournage d'un film est dans leur logique. Comparer ce fanatisme à l'affaire du concert du Vatican, relève de l'amalgame caractérisé !  Le pape a-t-il agi contre le tournage du film Da Vinci Code ?

 

Moralité - Dès que l'on examine de près les amalgames médiatiques, ils se dissolvent. Le problème est qu'ils ont fait (chaque fois) leur effet :  sur les foules en général, et sur les personnes aux aguets qui ont des comptes intimes à régler avec le catholicisme...