Josef Ratzinger et la Hitlerjugend : un scoop sort des archives

Information communiquée par un lecteur suisse de ce blog :

Publiée la semaine dernière par la Süddeutsche Zeitung, une enquête de l'historien allemand Volker Laube* révèle que la fiche d'incorporation du jeune Josef Ratzinger (14 ans) à la Hitlerjugend, en 1941, porte la mention : "Zwangs-Hitlerjunge" (littéralement : "membre forcé de la HJ", par opposition aux adhérents spontanés qui étaient mentionnés comme "Stamm-Hitlerjunge"). Après quoi le garçon sera versé, en tant que membre de la jeunesse d'Etat, dans les auxiliaires de la Flak (défense anti-aérienne) qui dépendait de la Luftwaffe.

Ainsi prend fin définitivement la polémique allumée en 2005, par la presse caniveau londonienne, au sujet d'une prétendue complaisance de la famille Ratzinger envers le régime hitlérien.

L'accusation était d'autant plus injuste que les Ratzinger, antinazis par foi chrétienne, coururent de nombreux risques sous ce régime : Berlin n'oubliait pas que le chef de cette famille - gradé de la gendarmerie bavaroise - avait fait le coup de poing contre les SA pour défendre les réunions électorales, avant l'arrivée de Hitler au pouvoir. Et qu'ensuite il n'avait jamais caché sa désapprobation** envers la politique du IIIe Reich...

Si les Ratzinger avaient tenté de dérober leurs fils à l'incorporation forcée, la Gestapo serait venue sonner chez eux une nuit. La Hitlerjugend étant liée aux obligations militaires depuis 1939, s'y soustraire était assimilé à une désertion devant l'ennemi. La suite est facile à imaginer.

Selon le Pr Laube, ces faits apportent un éclairage supplémentaire aux paroles du pape à Auschwitz, le 28 mai dernier, lorsqu'il a dit que le peuple allemand avait été "utilisé et abusé par un groupe de criminels".

 

 

 

Ci-dessous, la photo de 1943 : Josef Ratzinger, jeune garçon triste, en uniforme de réquisitionné de la Luftwaffe (et non de "Nazi official", comme l'a prétendu la presse anglaise) :

 

 

 A comparer avec l'inqualifiable photo-montage ci-dessous, réalisé par un tabloïd anglais en 2005  (la tête du pape, souriant, à la place de celle d'un figurant déguisé en nazi devant une croix gammée) : 

Contre l'Eglise catholique, aujourd'hui  tous les coups sont permis !

 

 

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(*) Référence de l'étude du Pr Laube :  Das Erzbischöffliche Studienseminar St. Michael in Traunstein und sein Archiv, éd. Schnell u. Steiner (Munich).

(**)  Sur ce sujet, je me permets de renvoyer à mon enquête : Benoît XVI et le plan de Dieu (Presses de la Renaissance, 2005).