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Politique française : une fin d'année édifiante

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...et digne des douze mois qui l'ont précédée :

 

 

L'actualité du 31 décembre conclut une année politique consternante. Incohérence, grands mots, abus de pouvoirs pour masquer l'impuissance matérielle et mentale... Prenons trois exemples :

 

1.  Les calanques de Cassis

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Moins de trois semaines après une COP 21 montée à grand spectacle* au nom de l'écologie, la première décision de Matignon en matière écologique est pour capituler devant le retour du vieux scandale des boues rouges de Gardanne. En quarante ans, l'entreprise Alteo a déversé en mer 20 millions de tonnes de résidus de bauxite (les fameuses « boues rouges »), au milieu du parc national des calanques de Cassis ; le 29 décembre, le préfet des Bouches-du-Rhône a donné son feu vert à Alteo pour reprendre le déversement, non plus des boues rouges elles-mêmes (elles seront déshydratées et stockées, au grand dam des riverains) mais du produit de leur déshydratation :  des effluents liquides chargés en arsenic, mercure, dioxines, furanes, PCB, chrome, fer, aluminium etc. Contamination grave des eaux de la Méditerranée ! L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation avait mis en garde Matignon. Mais quand il s'agit de céder au Medef, on sait M. Valls rigide dans ses bottes et talonné par la concurrence Macron : d'où le décret du 29 décembre.

« L'ordre est venu du Premier ministre : c'est une mauvaise décision essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi », accuse Mme Royal. Matignon tente de se couvrir en déclarant que le préfet n'a pas obéi à un ordre du Premier ministre mais à un avis « indépendant » : celui du « Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques ». Or ce « conseil » n'est qu'un organisme consultatif derrière lequel l'Etat ne saurait se dissimuler. Surtout lorsque l'on examine la composition* dudit conseil peuplé  de représentants de l'Etat, du Medef, de la FNSEA, et autres amis de l'environnement !

Cet exemple local en dit long. Les questions d'environnement sont cruciales pour l'avenir de tous. L'exécutif reconnaît qu'elles le sont. Néanmoins – coincé par ses allégeances économiques et financières – il fait (ou laisse faire) des choses irresponsables dans ce domaine crucial. C'est pervers au sens psychique du terme.

 

2.  La déchéance de nationalité

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Le 13 novembre fut un trauma collectif. Malgré les efforts des médias (Libération, Le Monde, les radios) pour faire croire que ce massacre ne visait qu'une élite de « jeunes urbains cosmopolites », le réflexe des Français fut un appel instinctif au sens de la solidarité générale entre compatriotes. Même la classe politique, outil habituel des dénis de réalités, s'en est rendu compte. D'où la séquence tricolore de François Hollande, qui aurait fait grand effet si elle n'était pas venue de lui. D'où aussi son discours devant le Congrès : numéro de transformisme qui donna la mesure du désarroi des dirigeants.

Il en résulta l'embrouille de la « déchéance de nationalité ». Mesure annoncée, puis annulée, puis ré-annoncée dans une cacophonie croissante – pour devenir en fin de compte (et comme d'habitude) une querelle parisienne hystérique sur des postures et des faux-semblants, sans que l'on cherche à savoir si la mesure apporterait quelque chose de réel. M. Hollande sait au demeurant que son histoire de déchéance est vouée à la censure du Conseil constitutionnel, à moins de procéder à un nouveau charcutage de la Constitution – dont la faisabilité ne serait d'ailleurs pas certaine, même si le domaine constitutionnel est devenu depuis vingt ans l'île du Dr Moreau... Certains, tel M. Raffarin (il ose tout), suggèrent même d'étendre la déchéance à tous les nationaux suspects, en application de la convention internationale de 1961 dont un article 8 alinéa 3 réserve aux Etats le droit de priver de leur nationalité les individus qui auraient « manqué de loyalisme » ou « porté un préjudice grave aux intérêts essentiels de l'Etat ». Compte tenu de ce que sont les nouvelles-valeurs-de-la-République, et du genre d'intérêts que se donne l'Etat postdémocratique, toutes les craintes sont permises.

Va-t-on en conclure, comme l'historienne Armelle Enders (Paris-Sorbonne)**, qu'en désorientant tout le monde M. Hollande vient de « perdre l'élection présidentielle de 2017 » ? On verra ça ; mais l'historienne n'a pas tort quand elle écrit : « l'affolement de l'ensemble de la classe politique devant ce jihad d'un type nouveau, l'incapacité du pouvoir à dessiner une stratégie à long terme, sa gestion purement émotionnelle de la crise, les arrière-pensées électorales, sont profondément inquiétants. »

 

3.  La Corse et « l'Etat qui ne recule pas »

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Quoique montée en mayonnaise par l'audiovisuel, l'affaire d'Ajaccio est d'une grande banalité. Une embuscade tendue à des pompiers par une petite bande de jeunes de cité, c'est l'ordinaire – évidemment condamnable – des banlieues françaises. Une réaction de représailles de quelques centaines de militants corses saccageant une salle de prières pour s'en prendre aux immigrés, c'est également banal (quoique moins fréquent) car ce n'est pas spécialement corse... Les « nationalistes » ethnicistes corses sont peu différents – sauf par le drapeau et les chants – des « identitaires » ethnicistes continentaux : ceux-ci disent « islam » parce qu'il serait délictueux de dire « Arabes » ; si les Corses disent carrément « Arabi fora », c'est qu'ils ont peu à craindre de la justice pinzuta. Mais la démarche est la même. Les « identitaires » continentaux aimeraient (oser) écrire le genre de choses qu'écrivait la revue séparatiste U Ribombu il y a vingt ans, sans être poursuivie pour autant... D'où l'éclat de rire suscité en Corse par M. Valls, virtuose du comique de répétition, avec sa phrase d'avant-hier : « En Corse l'Etat ne recule pas. » Mais si, il recule ! en Corse comme ailleurs ! et malgré ses rodomontades ! et sous tous les gouvernements, depuis les années 1980...

Jean-Pierre Chevènement voit dans les relations entre le séparatisme corse et la classe politique parisienne une énigme enveloppée de mystère ; sans aller jusque là, voyons-y un autre exemple de ce qu'est devenue la République en général. C'est même pour accélérer cette fuite en avant que l'exécutif prétend maintenant se doter de super-pouvoirs qui lui permettraient, croit-il, de réduire au silence toute contestation...

 

Ces trois exemples montrent en effet un Etat aux abois, un personnel politique errant entre proclamations théâtrales et aveux tacites d'impuissance. L'impuissance vient de l'abdication volontaire du politique au profit du financier. Les proclamations théâtrales viennent de la nécessité fonctionnelle de maintenir le show, pour justifier l'existence d'une élite politico-administrative dont les citoyens se demandent à quoi elle sert... C'est le théâtre de l'impuissance. Voilà la raison des scores du FN, devenu la seule offre « encore à essayer » – bien que personne ne le croie capable de gouverner notre société.

C'est en effet une situation inquiétante, mais elle ne nous prend pas par surprise.

 

_______________

* << Article D. 510-2 du Code de l'environnement (Décret n° 2011-1891 du 14 décembre 2011, article 1er) - Le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques est composé :

« I. Des membres de droit suivants :
« 1° Le directeur ou le directeur général chargé de la prévention des risques au ministère chargé de l'environnement ou son représentant ;
« 2° Le directeur ou le directeur général chargé de l'énergie au ministère chargé de l'énergie ou son représentant ;
« 3° Le directeur ou le directeur général chargé de la santé au ministère chargé de la santé ou son représentant ;
« 4° Le directeur chargé de la sécurité civile au ministère de l'intérieur ou son représentant ;
« 5° Le directeur ou le directeur général chargé de l'industrie et des services au ministère chargé de l'industrie ou son représentant ;
« 6° Le directeur ou le directeur général chargé du travail au ministère chargé du travail ou son représentant ;
« 7° Le directeur ou le directeur général chargé de l'industrie agroalimentaire au ministère chargé de l'agriculture ou son représentant ;
« 8° Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire ou son représentant ;

« II. Des membres suivants nommés pour une durée de trois ans par arrêté du ministre chargé de l'environnement :

« Sept personnalités choisies en raison de leurs compétences sur les sujets énumérés à l'article D. 510-1 ;

« Sept représentants des intérêts des exploitants des installations mentionnées à l'article D. 510-1, dont :
« a) Trois proposés par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) ;
« b) Un proposé par la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) ;
« c) Un proposé par l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie ;
« d) Un proposé par l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture ;
« e) Un proposé par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) ;

« Sept personnes chargées ou ayant été chargées des contrôles des installations mentionnées à l'article D. 510-1, dont au moins un inspecteur de la sûreté nucléaire nommé après accord du président de l'Autorité de sûreté nucléaire ;

« Sept représentants du monde associatif comprenant :
« a) Cinq membres d'associations mentionnées à l'article L. 141-1 ;
« b) Un membre d'une association ayant pour objet la défense des victimes d'accidents technologiques ;
« c) Un membre d'une association ayant pour objet la défense des consommateurs, proposé par le ministre chargé de la consommation ;

« Quatre représentants des intérêts des collectivités territoriales proposés par l'Association des maires de France (AMF) et pouvant être soit des maires ou adjoints au maire, soit des présidents ou vice-présidents d'établissements publics de coopération intercommunale ;

« Cinq représentants des intérêts des salariés des installations mentionnées à l'article D. 510-1, proposés par les organisations syndicales représentatives.

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Faux écolos : en plein délire techno-libéral

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Ce matin, Esther Benbassa déchaînée pour la PMA  consumériste... et contre José Bové, qui s'y oppose par cohérence écologique :

 

 

 

En rouge ci-dessous, des formules qui pourraient avoir été écrites par des ultralibéraux comme Allègre ou Bruckner !

Huffington Post, 5 mai (extraits) :

 

 

PMA: non, les écologistes ne renonceront pas!

par Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne)
<< Les socialistes ont de nouveau reculé, cette fois sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA). [...]La PMA pour les couples de lesbiennes et pour les femmes seules va ainsi disparaître des radars […] On continuera à nous dire qu’il y a plus urgent aujourd’hui. Ainsi le chômage. [...] Mais pour les lesbiennes et les femmes seules qui attendent d’avoir un enfant, l’urgence n’en est pas moins dans le vote d’une loi qui mettrait enfin un terme à la discrimination dont elles sont victimes. Chacun et chacune vit son urgence selon son histoire, selon sa situation. […] L’attente – quel qu’en soit l’objet – est toujours insupportable.
[...] Ce n’est pas le réel qui nous effraie. Mais nos fantasmes. Des fantasmes qui doivent beaucoup au poids de la religion, dans un pays qui, pourtant, n’hésite jamais à faire de la laïcité son principal étendard… Je me souviens encore des débats, il y a un an, au Sénat, sur la PMA. Ils étaient parfois d’un autre âge. L’œil sévère et renfrogné de l’Église veillait. […] Aujourd’hui, donc, on fait tabula rasa de tout cela. Restera à expliquer cette courageuse décision à la population LGBT, assez nombreuse, me semble-t-il, à voter à gauche…
[…] Or ne voilà-t-il pas que notre vétéran altermondialiste, adversaire résolu et courageux des OGM, député européen depuis 2009, menant aujourd’hui la liste EELV pour les européennes dans la circonscription du Sud-Ouest, José Bové, déclare, contre toute attente, le 30 avril, dans l’émission Face aux chrétiens sur KTO, qu’il est opposé à toute manipulation sur le vivant, et donc opposé à la PMA : « Que ce soit pour les couples homosexuels ou hétérosexuels, que ce soit sur le végétal, l’animal et a fortiori sur l’humain, je suis contre toute manipulation sur le vivant ».
« Manipulation sur le vivant », ça ne veut évidemment rien dire. [...] Un militant EELV s’indignant des propos tenus par notre tête de liste remettait clairement les choses en place, écrivant : « La PMA n’est en rien une manipulation du vivant et les enfants qui naissent ne sont pas des bébés OGM. Il n’y a aucune modification génétique, juste la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde. » José Bové est-il pour ou contre la FIV ? Et finalement, si on le suit, la chasse et la cueillette ne valent-elles pas mieux que toute agriculture humaine ?
[…] À trop vouloir dissocier l’écologie du social, le risque est grand de verser dans une forme de naturalisme réactionnaire. José Bové est-il imbu du mythe du « bon sauvage », a-t-il trop lu Rousseau ou Paul et Virginie ?
[…] Le 7 mai, nous, écologistes, n’hésiterons pas à marquer notre différence et à déposer une proposition de loi sur l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Sergio Coronado le fera à l’Assemblée, et moi, au Sénat, au nom du groupe écologiste, conformément à la ligne de notre mouvement sur la question... >>
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Je dédie les citations de Mme Benbassa au jeune "chrétien EELV" qui me reprochait (sur Twitter, la semaine dernière) de qualifier ce genre de Verts de faux écolos. Cette évaluation était fondée : la sénatrice et ses amis en sont la preuve officielle. Honneur à Bové d'avoir osé les contredire !
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Le clip sur le mariage forcé ?

...un symptôme (parmi d'autres) de l'irréalisme du milieu bobo :

 

Tapage autour du clip de quatre minutes contre les mariages forcés, diffusé sur le Net à l'occasion de la Journée de la femme : 14 millions de cris, de Liza Azuelos avec Julie Gayet. Ce film est sous-titré en anglais. En voici le thème : à Paris, Emma, 12 ans, est la fille d'un couple aisé. Elle rentre du collège. Sa mère (Julie Gayet) lui dit de se préparer pour une ''sortie surprise''. Elle lui met du rouge à lèvres, une belle robe blanche et une couronne de fleurs, sous les yeux du père (Alexandre Astier). C'est à la mairie qu'ils se rendent tous les trois : et, là, les deux parents remettent Emma à un septuagénaire au regard lubrique (Philippe Nahon). Sous les applaudissements d'un public tout aussi bourgeois, Mme la maire – tricolore en sautoir – déclare le vieux et l'enfant unis par les liens du mariage. Le clip s'achève sur le cri de la petite face à l'homme qui s'empare d'elle.

Les médias ont ovationné cette vidéo : ''court-métrage poignant qui touche en plein coeur '', affirme MetroNews...

Mais les spectateurs n'ont pas marché. À en juger par les messages, beaucoup ont reproché au clip de décrire ''autre chose que le monde réel''. Certains accusent l'auteur et ses soutiens médiatiques de faire partie d'une ''bobosphère en circuit fermé''. Leur argument : en France plusieurs dizaines de milliers de très jeunes filles sont mariées de force chaque année, chose effectivement atroce, mais ça se passe chez des immigrants récents et pauvres : et plus souvent ''au bled'' que dans l'Hexagone... D'où la perplexité des spectateurs devant le clip, qui met en scène des bourgeois parisiens.

Liza Azuelos explique ce qu'elle a voulu faire :'' Je ne suis pas là pour braquer la lumière sur une population et dire : regardez ce qu'ils font à leur femme... De plus, on a besoin de s'identifier pour être en empathie. C'est pourquoi j'ai choisi de tourner à Paris. Quand les gens vont voir ce film, ils vont ressentir quelque chose qu'ils ne pourraient pas ressentir si cela ne les concernait pas. C'est malheureux mais très humain. Mon métier en tant qu'artiste c'est d'interpeller les gens dans leur sensibilité."

Sans doute. La bonne intention de Mme Azuelos n'est pas en cause.

Ce qui l'est, c'est sa lucidité. Son clip est trop cérébral : une accumulation de fausses perspectives.

a) Le raisonnement sur ''l'empathie'' n'a aucun sens : à quoi sert-il de sensibiliser un public qui ne pratique pas ce qu'on dénonce, et qui ne peut rien pour l'empêcher ? Certains iront jusqu'à accuser Mme Azuelos d'avoir tourné quatre minutes de mauvais Buñuel pour se faire plaisir – et faire jouer Mme Gayet, idée très people.

b) Comme toutes les intentions au second degré, le clip de Mme Azuelos fait naufrage dans le premier degré... Beaucoup de spectateurs protestent que ''le mariage est impossible en France avant la majorité''.

c) Heureusement que le clip n'est pas destiné aux familles pratiquant le mariage forcé, qui sont d'immigration récente et connaissent mal la société d'accueil... Sinon elles en retireraient les impressions suivantes :

- la République française autorise les mariages forcés, puisque les maires les célèbrent et semblent les approuver ;

- la France avoue cela au monde entier, puisque le clip est sous-titré en anglais ;

- si des gens riches (modèle de réussite) pratiquent le mariage forcé de leurs fillettes, pourquoi empêcherait-on les pauvres d'en faire autant ?

- et comme Mme Gayet est notoirement la maîtresse du président de la République, quelques-uns pourraient imaginer que celui-ci approuve les mariages forcés...

''Mais c'est l'inverse de ce que j'ai voulu dire'', protestera Mme Azuelos ?  Quand on n'est pas capable de dire clairement et simplement de quoi on parle, mieux vaut se taire.

Quant aux médias  selon qui ce film (raté) ''touche au coeur'', ils devraient se demander : le coeur de qui. Ce serait un pas en avant dans leur compréhension de la crise de la presse.

 

 

 

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'Libération' tué par ses maîtres ?

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Le quotidien libéral-libertaire semble découvrir (in articulo mortis) la logique de l'argent, qu'il servait depuis les dernières années July ! Ses actionnaires vont transformer le journal en ''restaurant, réseau social, espace culturel, plateau télé, bar et incubateur de start-up''... Sans changer la ligne idéologique, bien entendu ! mais les journalistes crient au scandale :

 

« Éjecter les journalistes mais monétiser la marque », constatent furieusement les salariés : « Il s'agit désormais de construire un LibéLand, un LibéMarket, un LibéWorld. Un losange rouge avec rien derrière, dix lettres qui ne signifient plus grand-chose, sinon le prix auquel on veut bien les ''monétiser'' : Libération ! »

Belle indignation. Mais d'un anti-américanisme surprenant (de la part de cette équipe). Et presque aussi vide que la vision « prospective et industrielle » des actionnaires...

Je dis presque, parce que Libération – en dépit de la présence à sa tête de ''chiens de garde du libéralisme'' [1] – parvenait encore à publier (de temps à autre) des points de vue contestataires : notamment dans le domaine de l'environnement.

Mais pour le reste, et depuis des années, la ligne du journal était la même que celle du Monde et de l'écrasante majorité de l'audiovisuel : un conformisme sociétal en béton armé, et une admirable docilité à participer aux opérations de diversion et d'enfumage ; ce qui mena l'ensemble de ces médias à s'éloigner toujours plus des populations, à se recroqueviller sur la mondanité bobo, et, par suite, à prendre une posture de cerbères d'une pseudosocially correctness à l'américaine qui ne correspond pas à grand'chose dans l'Hexagone.

D'où l'érosion des ventes. Elle frappe la plupart des journaux papier (sauf exceptions) mais surtout Libé, en chute verticale. Comment ses journalistes ne comprennent-ils pas que la chute de la demande vient du manque d'intérêt de l'offre, et que ce manque d'intérêt vient de l'uniformisation mentale des médias ? et que cette uniformisation était spécialement flagrante dans le cas de Libé ? À partir du moment où presque toute la presse a partagé le même point de vue (celui des dominants de l'économie), acheter des journaux ne servait plus à grand-chose puisqu'il n'y avait plus rien à comparer entre eux. Ajoutez à cela la concurrence massive de l'internet (dépêches et réseaux), qui informe gratuitement les particuliers en même temps que les salles de rédaction ; et vous avez les causes de l'agonie de ces journaux.

Aujourd'hui et trop tard, les journalistes de Libération voudraient retrouver une identité contestataire ; mais ils furent trop longtemps du côté du manche pour qu'on prenne ce revirement au sérieux. D'autant qu'il s'exprime en page 6 par un dessin de Willem qui paraît surréaliste à force d'onirisme : on y voit la joyeuse et planante équipe de Libé, avec crayons et gants de boxe, défiant une foule de méchants dont un capitaliste avec cigare et haut-de-forme ; les lecteurs voient ce dessin anticapitaliste, se reportent à la liste des actionnaires de Libé, et y trouvent le nom de Rothschild [2] qui y figure depuis 2005. Alors, (comme dit Marx dans le Manifeste), ils s'en vont « avec de grands éclats de rire irrévérencieux ».

 

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[1] Cf. le pamphlet-référence de Serge Halimi : Les nouveaux chiens de garde (Liber - Raisons d'agir, rééd. 2005), sur la collusion entre les pouvoirs médiatique, politique et économique.

[2]  Edouard de Rothschild a été imposé dans le capital de Libération par Serge July en janvier 2005.

 

 

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Kiev : chaos et sections d'assaut

"EuroMaïdan" : les drapeaux rouge et noir sont ceux des néos, qui surfent sur la vague.

ukraine

 Article significatif de Piotr Smolar dans Le Monde : ici

 Et nos commentaires :

  

 

 

  Extraits de l'article de Piotr Smolar :

<< ...Les rares acclamations sont pour Dmytro Iaroch, le chef de Pravyi Sektor, réunissant les groupuscules nationalistes les plus engagés dans le combat. « Pravyi Sektor ne rendra pas les armes et ne libérera pas les bâtiments tant que notre principale revendication, le départ de Ianoukovitch, ne sera pas satisfaite ! » lance-t-il, protégé par trois molosses masqués. Grondement de satisfaction. Ce n'est pas la foule qui est extrémiste, mais la tragédie vécue sur cette place qui est extrême. L'adrénaline toxique n'aide pas à penser aux lendemains... >>

 

[NDPP] 1. Pravyi Sektor est la plus brune de toutes les formations d'extrême droite ukrainiennes. (Notre blog, 20/02 : photo d'un de ses miliciens). 2. La première et les deux dernières phrases de Piotr Smolar désignent ce qui se passe en ce moment : la foule n'est en phase qu'avec les milices brunes. « Les rares acclamations » sont pour le capitaine Röhm local, Dmytro Iaroch. 3. Ces faits sont constatés par Le Monde : puissent-ils instruire les naîfs qui nous reprochaient d'en parler depuis plusieurs semaines.

 

<< Il n'y a plus de front, il n'y a plus d'ordre, il n'y a plus de forces de l'ordre, renvoyées dans leurs casernes par les députés, qui pourtant n'ont aucune prérogative en matière de sécurité. On en vient à se dire qu'une parenthèse s'ouvre dans l'existence même de l'Etat ukrainien, en observant une colonne de combattants qui remonte la célèbre rue Grouchevski, les mains alourdies de boucliers, de bâtons, de chaînes ou même d'une hache. Ici ont eu lieu de féroces combats contre les Berkout, les forces antiémeutes. La colonne d'hommes masqués avance jusqu'à la Rada [le Parlement], pour en assurer la garde. Alexeï Konovaliev, du parti nationaliste Svoboda, marche avec eux. Tandis que, dans l'enceinte du Parlement, les votes historiques se succèdent, lui ne voit rien d'anormal à cette pression physique de la patrouille. «On veut la démission du président, qui a du sang jusqu'aux coudes, puis sa comparution devant un tribunal. » La lutte continue. « Il suffit d'une étincelle et tout prendra feu », annonce-t-il. A cet instant, une camionnette banalisée surgit de l'esplanade devant la Rada, un policier à bord. Il tente de fuir devant la patrouille. Hurlements. Une centaine d'hommes se mettent à courir à sa poursuite. Ils finissent par s'emparer de la camionnette, sans le chauffeur, dans la ruelle longeant le siège du gouvernement, aux lumières éteintes. Les vitres volent sous les coups, assénés avec rage. Une étincelle, disait-il.

A l'intérieur de la Rada, l'atmosphère est irréelle. La chambre d'enregistrement à la solde du président a implosé. En ce lieu traditionnel de combines, de votes manipulés et de rixes, les formations de l'opposition et le Parti des régions, tous léchés par les flammes de la crise, plébiscitent l'accord politique. Il comprend une condition, majeure mais intenable : le désarmement des combattants de Maïdan dans les vingt-quatre heures. >>

 

[NDPP] 1. La description de la section d'assaut (qui exerce une « pression physique » sur le Parlement) se passe de commentaires. Noter qu'un député du parti Svoboda marche avec elle : et Svoboda (ex « parti national-socialiste ») est la formation de Tyagnibok, à qui Laurent Fabius a dû faire des amabilités le 20 février : voir notre note du 21 février. 2. Quant à l'autorité et la valeur morale de la Rada, voir le dernier paragraphe de Smolar. Le clan Ianoukovitch cède la place à un chaos d'où émergera un clan rival. Mme Timochenko est sur les rangs... Ioulia II, le retour : she's coming back and she's angry. Mais on se souvient que Mme Timochenko (avant sa chute) s'entendait en coulisses avec Vladimir Poutine, lequel a une attitude circonspecte envers les événements actuels en Ukraine. Russophobes par définition, les néo-nazis ukrainiens sont résolus à ne pas laisser faire.

  

 

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Et maintenant, un élu ”déculpabilise” la traite des Noirs ! Twitter ne réussit pas aux politiciens...

...qui devraient renoncer à ces surenchères : 

histoire,afrique

 Le négrier Marie-Séraphique (sic) au large de Saint-Domingue, 1773.

 

 

Mme Boutin n'est pas la seule à twitter n'importe quoi ; elle a des challengers dans la course à la « posture décomplexée » (fâcheuse compétition). Ainsi Thierry Mariani et son message du 6 mai : « L'enlèvement de jeunes Nigérianes par la secte islamiste Boko Haram, qui menace de les vendre comme 'esclaves', doit déculpabiliser l'Occident sur l'esclavage » ; twit suivi – lourde insistance – du mot-dièse « déculpabilisation ». M. Mariani prétendait commenter l'enlèvement de deux cents jeunes Nigérianes par le groupe que les Occidentaux appellent Boko Haram (son nom réel en arabe est : Rassemblement sunnite de diffusion de l'Islam et du Jihad).

Ce groupe est effectivement monstrueux. L'origine exacte de sa monstruosité serait à étudier de près, l'islam ne suffisant pas à l'expliquer. (Comme le marxisme ne suffisait pas à expliquer les Khmers rouges).

Mais se servir de la tragique affaire des 276 lycéennes de Chibok pour prétendre « déculpabiliser l'Occident » de l'esclavage aux temps du commerce triangulaire (XVIIe-XIXe siècles), c'est assez incongru. Pour ne pas dire plus...

La vidéo de M. Abubakar Shekau se dandinant en gloussant : « j'ai enlevé les filles, je vais les vendre sur le marché au nom d'Allah », ne dédouane en rien la pratique de l'esclavage par des royaumes chrétiens ; pratique qu'aucun historien n'aurait l'idée de nier, et si contraire au droit des gens (concept né du christianisme) que M. Mariani lui-même, devant le vacarme créé par son twit, a rapidement présenté des excuses.

M. Mariani nous assure que ses mots ont dépassé sa pensée. Il y a quelques semaines, Mme Boutin nous disait la même chose après avoir contredit l'Eglise catholique sur la question de l'homosexualité. On pourrait citer beaucoup d'âneries proférées sur Twitter par d'autres professionnels du métier politicien [*]... Donnons raison à Henri Guaino qui disait ce matin (à France Info) que la classe politique devrait cesser de twitter. Énoncer une idée en 140 signes est un art difficile ; surtout pour ceux qui n'ont pas d'idées.

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[*] Sauraient-ils faire un autre métier ? Leur niveau de culture générale permet parfois d'en douter.

 

 

 

                Fiche de culture navale à l'attention de M. Mariani

 

bat12.jpgBrick négrier. Autorisée pendant trois siècles, la traite est officiellement condamnée par certains pays européens en 1815 lors du traité de Vienne (I'Angleterre l'avait abolie dès 1807). Elle continuera pourtant pendant un demi-siècle malgré les interdictions légales, les dures sanctions et un contrôle sévère. Pour échapper à celui-ci, les négriers adaptent leurs bateaux qui gagnent en vitesse. Les navires sont fortement voilés et d'assez faible tonnage afin de pouvoir remonter le cours des rivières africaines, mouillages plus discrets que les rades côtières. L'OURAGAN est, par la finesse de sa coque, l'élancement de sa mâture, un beau spécimen de ces bricks négriers de la première moitié du XlXème siècle, réputés pour la vitesse de leur marche. Capitaine de frégate R. Javault.

 

 

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”Front républicain” : un réflexe de somnambule

municipales,politique

 Les réactions de Matignon et Solférino laissent perplexe :  

 

Parler de ''front républicain'' est un symptôme mental de leur part : les dirigeants socialistes devraient savoir que ce slogan ne prend plus chez l'électeur ! Celui de gauche le rejette, pour ne pas justifier le concept lepéniste d'UMPS. Celui de droite le rejette aussi, sachant que le piège du FN fut créé par Mitterrand comme machine à faire perdre la droite modérée ; ce calcul mitterrandien impliquait que le FN reste solitaire, ce à quoi veillait Jean-Marie Le Pen : or sa fille a choisi une stratégie inverse qui commence à donner des résultats. Les socialistes sincères (s'il en reste) devraient maudire rétrospectivement le calcul de ''Dieu'' – comme l'appelaient les humoristes des années 1980.

 

Les gens pourraient admettre un front ''républicain '' s'ils voyaient une ''République'' : c'est-à-dire un Etat, souverain et gouvernant. Est-ce le cas ? La Cinquième n'a cessé de s'efflilocher depuis les années 1990 : démontage de l'économie française, assujettissement à la machinerie de l'UE qui démolit sans construire, prosternation (depuis Sarkozy) devant les intérêts américains... Hollande y ajoute sa note personnelle : surenchères de complaisances ''sociétales'', substituées au politique sous le nom usurpé de ''valeurs républicaines'' ; mépris envers les classes moyennes et populaires ; abandon du social ; capitulation au profit du financier, notamment par la pseudo-loi sur les banques... En gros : tout ce que des personnages comme Lloyd Blankfein (Goldman-Sachs) pourraient prescrire aux dirigeants des pays occidentaux.

 

Ce bilan n'est pas entièrement à la charge de Hollande, puisque toute la classe politique en partage la responsabilité. Mais c'est Hollande qui est à l'Elysée, c'est lui que les Français tiennent pour coupable, et ce grief est aggravé par le comportement d'un certain nombre d'amateurs et de sectaires narcissiques qui siègent au gouvernement.

 

Constat lucide de Claude Bartolone (le soi-disant ''Don Bartolone'' du 93, qui n'y parrainera plus grand'chose lundi prochain) : ''Un peu partout la jeunesse nous a manqué, les couches populaires se sont détournées, les classes moyennes nous ont évités, les banlieues et les campagnes se sont terrées...'' Et d'Emmanuel Maurel, membre de la direction du PS et vice-président du conseil général d'Ile-de-France : ''les Français réclament plus de justice sociale.'' Ce diagnostic étonne, au bout de deux ans et demi de pouvoir de gauche... Mais Hollande l'a-t-il entendu ? Sa tête est ailleurs. Il revient de La Haye, où il a pris les consignes d'Obama, et il déroule le tapis rouge à Xi Jinping, repreneur espéré d'une partie de l'industrie française.

 

Dimanche prochain, les socialistes vont recevoir – si l'on en croît les politologues – une deuxième gifle de l'électorat. Après quoi ce gouvernement, ou un autre, devra présenter aux parlementaires (dont beaucoup de giflés) un ''pacte de responsabilité'' ne profitant qu'au Medef et un plan d'économie de 50 milliards d'euros, l'un et l'autre devant être validés ou rejetés par M. Barroso. Dans ces conditions, parler de ''front républicain'' ressemble à un réflexe de somnambule.

 

 

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Soutenons la lutte des exploités de McDonald's !

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...contre la prolétarisation des classes moyennes et les monstrueux bénéfices des actionnaires :

 

Lu dans le Guardian :

<< Avec d'autres chaînes de fast-food cotées à Wall Street, McDonald's subit une offensive sociale sans précédent, de la part de ses salariés et des consommateurs, à propos des salaires et des conditions de travail. Depuis 2012, où Walmart a dû faire face à la première grève organisée dans son histoire, des mouvements similaires se multiplient chez les salariés américains sous-payés. Au début de ce mois, des milliers de travailleurs des fast-food, notamment à New York, Chicago et Detroit, sont descendus dans la rue, vêtus du t-shirt rouge Fight for 15 : 15 dollars de salaire horaire, deux fois le salaire moyen actuel. La lutte doit s'intensifier cet automne. « Nous sommes frustrés et furieux », dit Alex Mack, 33 ans, salarié de Wendy's à Chicago : « je gagne 8,25 dollars de l'heure et on ne peut pas vivre avec ça quand on est marié et père de famille... » Mack est optimiste quand à l'issue de la grève : « on peut y arriver si nous sommes solidaires », dit-il.

La grève de 24 heures n'a pas frappé seulement McDonald's, Wendy's et KFC, mais des enseignes de détail comme Nike, Macy's ou Victoria's Secret. Le mois dernier, McDonald's a fait les gros titres de la presse pour avoir publié un Budget-type pour employés vivant avec un salaire minimum : initiative destinée à faire contre-feu après que la firme ait constaté, d'après ses propres calculs, qu'avec ses salaires on ne peut survivre qu'en ayant un second job. « Le salaire McDonald's – comme tout salaire minimum – est un salaire de famine, dit John Mason, professeur de science politique à l'université William Paterson du New Jersey : il vous met à 30 % au dessous du niveau officiel de pauvreté. »

Tandis que les marchés financiers américains atteignent des sommets historiques, les salariés sont au plus bas. Plus de la moitié des 162 000 nouveaux emplois enregistrés en juillet sont dans le secteur du sous-payé. […] Les classes moyennes ne sont pas mises sous pression mais littéralement asphyxiées... [Les jobs de famine] sont aujourd'hui occupés par des diplômés d'âge mûr qui tentent ainsi de nourrir leur famille... « Beaucoup ont été éjectés de jobs bien payés et se retrouvent dans l'industrie du fast-food à se débattre pour survivre », dit Jonathan Westin, directeur de Fast Food Forward [mouvement organisateur de la grève] : « ce ne sont pas des jeunes travaillant là pour se faire de l'argent de poche, ce sont des mères et des pères. »

« L'industrie du fast food a traité par le mépris la situation tragique de ses salariés et leur demande d'un salaire qui donnerait de quoi vivre », explique Westin : ces grandes sociétés « nient toute responsabilité dans les salaires qui maintiennent des millions de travailleurs dans la misère, mais elles maximisent leurs profits en pressurant les franchises. » « Ce sont des multibillion-dollar companies, mais nous sommes à court de personnel et sous-payés », témoigne Shenita Simon-Toussaint (shift supervisor dans un KFC de Brooklyn), qui gagne 8,25 dollars de l'heure : « j'ai un mari qui n'a qu'un job à mi-temps, trois enfants, et on ne peut pas survivre avec ça... »

[ Le système économique actuel ignore les besoins vitaux des salariés et ne voit que les profits pour l'actionnaire, explique le Pr Arne Kalleberg : ce qui explose aujourd'hui n'est pas une agitation syndicale, c'est une vague d'indignation venue de non-syndiqués et des profondeurs de la société. ] « Les gens d'en-bas ne voient pas l'utilité des gigantesques profits pour l'actionnaire et des records boursiers », dit Westin : « ils voient tout augmenter sauf leurs salaires. Tant que nous n'aurons pas haussé ces jobs au niveau du minimum vital, l'économie ne guérira pas. […] Nous lançons des grèves dans tout le pays. Les gens doivent descendre dans la rue pour se faire entendre. »   >>

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Pour le libéralisme non plus, il n'y a pas de vérité

Utile rappel aux catholiques :

 

Même sur Twitter on peut parler (laconiquement) d'histoire et d'idées. Extraits d'un échange d'aujourd'hui :

 

<< Charles VAUGIRARD @BenoîtSIBILLE magnifique. Le souvenir d'une grande époque où ceux qui croyaient au Ciel et ceux qui n'y croyaient pas marchaient ensemble. Thibaut Dary@RuedeVaugirard @BenoitSIBILLE Bien sûr, les garçons... Et les "idiots utiles", dans la praxis marxiste-léniniste, ça ne vous dit rien ? Charles Vaugirard@ThibautDary @BenoitSIBILLE Et la camaraderie entre résistants née dans les camps de concentration ? Lis "Rue de la Liberté" d'E Michelet Benoît SIBILLE@RuedeVaugirard@ThibautDary je ne nie pas la marxisation de certains chrétiens dans ces année là. Charles Vaugirard@BenoitSIBILLE@ThibautDaryTout à fait. Mais sans s'être laissé marxiser, certains ont eu une vraie camaraderie avec des résistants rouges. Benoît SIBILLE@ RuedeVaugirard @ ThibautDary ne nions pas non plus la "frontisation" de certains chrétiens ces années-ci. Charles Vaugirard@ BenoitSIBILLE @ThibautDary Tout à fait ! Et c'est un vrai problème Thibaut Dary@RuedeVaugirard L'appel du PCF aux chrétiens à voter pour leur liste "Démocratique" (cf doc @BenoitSIBILLE) est une grosse et vieille manip.Thibaut Dary@RuedeVaugirard Avant la marxisation de qqs chrétiens, c'est la manipulation de bcp par le marxisme dont il faut se souvenir. Benoît SIBILLE@ThibautDary @RuedeVaugirard svp, moi jsuis un jeunot inculte. c'est quoi les "idiots utiles" ? Thibaut Dary  ‏@ BenoitSIBILLE @ RuedeVaugirard  Ceux dont on utilise la naïveté (par ex : les chrétiens) en soutien d'une cause masquée à leurs yeux. Thibaut Dary ‏  @ BenoitSIBILLE @ RuedeVaugirard Pour le marxisme, il n'y A PAS DE VERITE. Le marxisme croit en la vérité de RIEN, en la force de TOUT. Thibaut Dary@BenoitSIBILLE @RuedeVaugirard D'où le goût des mouvements marxistes pour les causes mobilisatrices (=force) mises au service leur cause. Patrice de PLUNKETT @Charles Vaugirard @BenoitSIBILLE @ThibautDary Le communisme est mort avec l'URSS. Laissons la Guerre froide à Obama ! Thibaut Dary@ dePLUNKETT1 @ RuedeVaugirard @ BenoitSIBILLE On a quand même le droit de faire un peu d'histoire sur Twitter Patrice de PLUNKETT@ThibautDary  @ RuedeVaugirard  @ BenoitSIBILLE Bien sûr. Jamais trop. Charles Vaugirard@ ThibautDary @ dePLUNKETT1 @ BenoitSIBILLE Bonne journée ! :-) >>

 

Il faudrait un article-fleuve pour analyser tous les thèmes que soulève ce bref échange. Retenons-en deux : a) l'inquiétude de jeunes intellos catholiques devant la « naïveté » d'autres catholiques, dupes des partis (de gauche ou de droite) ; b) l'urgence, pour cette même raison, de faire comprendre aux catholiques que si le marxisme « croit en la vérité de rien, en la force de tout », le libéralisme – le vrai, celui qui a fabriqué le casino mondial et la tyrannie de l'argent fou – ne croit lui aussi qu'aux rapports de forces. Pour le marxisme, la notion de vérité est une illusion idéaliste ;

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Le scandale du ”nouveau logo” d'Ile-de-de-France

logo ile-de-france,huchon,croissance

 

 

400 000 euros pour un gribouillis et un slogan crétin (en anglais) ? Dépense effarante en pleine politique d'austérité :

 

La mode des "logos" régionaux (commandés pour des sommes énormes à des agences de pub) est un long scandale, à la fois culturel et financier. Il remonte à l'effondrement de nos pouvoirs publics dans la sous-culture commerciale : sauf de rares et honorables exceptions, les élus régionaux ont voulu zapper tout enracinement historique ; alors que nos voisins européens modernisaient leurs vieux emblèmes familiers (l'héraldique des villes et des provinces), les élus français ont décidé de les supprimer. Et de les remplacer par des gribouillis d'agences de pub, inspirés des logos d'entreprise... Non seulement les agences facturaient ces gribouillis à des tarifs exorbitants (payés par le contribuable), mais elles vendaient à tout le monde – villes, départements, régions – les mêmes pseudo-symboles et les mêmes couleurs.

La décennie 1990 avait ainsi vu l'invasion de gribouillis tous inspirés du logo de Cofiroute : bleu-blanc-vert, pour signifier le ciel forcément azur, les routes vacancières forcément blanches et l'herbe évidemment verte. Degré maximum de l'imagination commerciale, et degré zéro du symbole ; nirvana d'une France réduite aux autoroutes...

Amnésique, coûteux, stupidement uniforme, ce néant avait fini par choquer des amis du patrimoine et des défenseurs des deniers publics. Les conseils régionaux avaient reçu des protestations.

Peine perdue ! Après le début des années 2000, les élus ont recommencé à signer des chèques aux pubards pour  "exprimer graphiquement la compétitivité des territoires". En novembre 2000, la région Ile-de-France, présidée par M. Huchon, commanda à une filiale d'Havas Advertising un nouveau logo. Les graphistes delogo ile-de-france,huchon,croissance l'agence produisirent – pour très cher – une vague étoile, dont la couleur marron (officiellement orange) n'évoquait rien sinon une déjection. Cette laideur absurde étonna le public ; s'il avait vu la facture, il aurait fait plus que de s'étonner. D'autant qu'en 2005, pour une raison inconnue, M. Huchon et ses amis firent modifier ce logo par l'agence : le marron devint rouge. Nouvelle facture ! Nouveau chèque, à nouveau payé par le contribuable...  Et voilà que le Canard enchaîné, cette semaine, annonce que M. Huchon a fait faire un troisième logo ! Celui-là montrera "huit bâtons représentant les départements d'ile-de-France", accompagnés de cette mention en langue anglaise : "Paris Region Source of Inspiration". Facture de cette campagne : 400 000 euros, selon le Canard. C'est qu'il s'agit, disent ses concepteurs, de doter la région d'une "marque territoire" : objectif qui leur paraît justifier les dépenses les plus lourdes... "Un rapport de la Région daté du 5 juin, détaille la liste des entreprises qui sont intervenues sur ce dossier ainsi que leurs factures pour le moins salées: 108 000 euros pour l’agence de com’ Equancy désignée pour conduire 'ce chantier structurant', 44 000 euros pour Viavoice qui a sondé un panel de 800 personnes, 58 000 euros pour la création d’un site dédié, 70 000 euros pour la 'charte graphique' du fameux logo…"

Cette dépense étant folle dans une France en pleine crise, des rumeurs hostiles ont commencé autour du conseil régional. Des partenaires de l'opération se sont retirés sur la pointe des pieds. La présentation de la campagne "Ile-de-France Region Source of inspiration" a été annulée à la dernière minute... Les services de M. Huchon ont réagi à l'article du Canard en affirmant que le logo graphique en lui-même n'aurait coûté que 71 000 euros, et en logo ile-de-france,huchon,croissanceprécisant que c'est "20 % de moins que la refonte du logo du conseil général des Hauts-de-Seine" ! Sachant la nullité de celui-là (reproduction ci-contre [*]), les habitants du département – dont je suis – apprennent avec intérêt qu'il a coûté très cher, et que les élus UMP sont encore plus logophiles que les élus PS... Ce qui relativise la sainte colère de Mme Pécresse criant à la "gestion scandaleuse de l'argent public" par M. Huchon ; élus de droite et de gauche gaspillent cet argent – pas perdu pour tout le monde – aux mêmes âneries inutiles. Aller chercher la croissance avec les dents, c'est un métier !

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[*] logo bleu-blanc-vert, les couleurs "publicitairement correctes" des années 1990 : l'agence ne s'est pas fatiguée.

 

 

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