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Lefebvristes / Rome : un conflit sur l'idée de Rédemption ?

Un article met au jour ce problème :

 

Alain Weidert (ateliers-Vatican II), La Croix du 9 octobre, extraits :


<< La fracture avec la Fraternité sacerdotale St-Pie X est-elle en train de se résorber ? Formellement, peut-être, nullement sur le fond ! Un antagonisme théologique crucial persiste, jamais ouvertement explicité. Ce non-dit porte sur la nature même du salut, de la rédemption, à savoir sur le mode des relations Dieu-homme. […] Les lefebvristes ont notamment en ligne de mire un livre (1) paru en 1968 et réédité plusieurs fois jusqu'en 2010. Son auteur, le futur Benoît XVI, y développe une compréhension du sacrifice du Christ, et donc de Dieu [aux antipodes de la posture intégriste].

La croix n'est pas l'oeuvre de réconciliation que l'humanité offrirait à un Dieu courroucé, mais l'expression de l'amour insensé de Dieu qui, en l'Homme, se livre jusqu'au bout. Le sacrifice chrétien ne consiste pas à donner à Dieu quelque chose qu'il ne posséderait pas sans nous, mais à nous rendre totalement réceptifs et à nous laisser saisir totalement par Lui. « Laisser Dieu agir en nous, voilà le sacrifice chrétien », écrit Ratzinger...

Ce qui compte dans la croix, écrit encore le théologien, ce n'est pas une accumulation de souffrances physiques, comme si la valeur rédemptrice de la croix consistait dans la plus grande somme possible de tourments. Puis il s'interroge : « Comment Dieu pourrait-il prendre plaisir aux tourments de sa créature, voire de son Fils, et les considérer même comme la valeur à fournir pour achever la réconciliation ? » Pour lui, la Bible et la foi chrétienne authentique sont loin de telles idées. S'il en était autrement, poursuit-il, « ce sont les bourreaux qui auraient été à la croix les véritables prêtres, ce sont eux qui, en provoquant la souffrance, auraient offert le sacrifice. »

N'est-ce pas une idée indigne que de se représenter un Dieu exigeant l'immolation de son Fils pour apaiser sa colère ? A cette question, le futur pape répond : « De fait, Dieu ne saurait être conçu de cette manière, une telle notion de Dieu n'a rien à voir avec l'idée de Dieu du Nouveau Testament. » Par cette affirmation, il remet à l'heure les pendules du sacrifice chrétien, il réajuste l'empathie naturelle, indéfectible et inconditionnelle de Dieu envers l'homme. Mais par cette mise au point, il suscite aussi la condamnation par les intégristes du fameux esprit du Concile...>> (2)

C'est Vatican II qui permet de penser la nouvelle évangélisation (3) : <<  Quand on se sacrifie (écrit Weidert) c'est parce qu'on réalise la gratuité du salut, les Noces dans le Christ de l'humain et du divin. L'esprit christique de ce concile exceptionnel n'arrêtera pas de sitôt son oeuvre de conversion. >>

Y compris la conversion des ennemis de Vatican II...

 
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(1) Joseph Ratzinger, La foi chrétienne, hier et aujourd'hui (Cerf).

(2) Mgr Tissier de Mallerais, L'étrange théologie de Benoît XVI, éd. Le sel de la terre, 2010 : une attaque à boulets rouges contre la pensée du pape.

(3) Hors de laquelle il n'y a que repli et bunker.

 

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Paris – L'étrange affaire de l'apéro ”saucisson-pinard”

goutte.jpgAucun chrétien dans ce coup-là,

disent ses organisateurs ?

Eh bien tant mieux :

 

 

Un « apéro géant saucisson et vin rouge » devait avoir lieu après-demain vendredi dans le quartier parisien de la Goutte d'Or, bastion maghrébin depuis soixante ans au moins : près de la rue Myrha où se tient, chaque vendredi depuis quinze ans, un rassemblement de prière musulman.

Après de furieux échanges verbaux entre ses organisateurs (politiques) et leurs adversaires (politiques), l'apéro a été interdit hier par la préfecture de police. Interdiction justifiée : convoquer une telle manifestation dans un tel quartier, un jour de prière musulmane, relevait de l'appel à la violence avec effets prévisibles.

Néanmoins Caroline Fourest a cautionné objectivement l'idée de cette manifestation anti-coranique, en déclarant inadmissible que la rue Myrha soit occupée par des centaines de musulmans en prière.  Craignant sans doute pour sa colonne dans Le Monde et son enseignement à Sciences Po, elle a ensuite précisé ne pas faire partie des organisateurs de l'apéro géant. Pour quelle raison ? Parce qu'elle ne veut pas côtoyer, dit-elle, « d'intégristes chrétiens ». (Sa haine antireligieuse étant équitablement distribuée). Y avait-il des « intégristes chrétiens » parmi le groupe organisateur ? Celui-ci s'en défend. Sa couleur, à l'entendre, serait plutôt « nationale-laïque ». Mais des cercles nationaux-catholiques ont pris officiellement son parti. Un de leurs sites a comparé joyeusement l'apéro à la manif anti-kiss-in de Lyon. Ce jumelage moral en dit long, même nappé de gaudriole à trois tonnes par centimètre cube : c'est une approbation.

Ce qui mène à penser qu'on peut être « intégriste » mais pas vraiment chrétien... En effet, une manifestation anti-musulmane à la Goutte d'Or ne peut avoir qu'une issue, l'effusion de sang  donc l'intervention massive des forces de l'ordre : « il faut envoyer la Légion dans ce quartier », dit un message sur l'un des sites organisateurs. Provoquer un affrontement pour obliger l'Etat à sévir, c'est la stratégie du pire : ¡ Viva la muerte ! A cette stratégie, aucun chrétien sincère (aussi peu islamophile soit-il) ne peut adhérer ; relisons ce que l'Eglise catholique dit sur l'immigration [1]. Que Caroline Fourest se rassure : elle peut rejoindre le prochain apéro belliqueux. Elle n'y rencontrera pas de croyants.


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[1] Qu'on s'en prenne à «l'islam » pour s'en prendre en réalité à l'allogène, est une attitude évidemment récusée par l'Eglise.

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USA : adoption de la réforme du système de santé... Obama promet qu'elle ne financera pas l'avortement. Tiendra-t-il pa

Par ailleurs cette réforme devait mettre au pas les groupes d'assurance prédateurs, mais Obama a transigé :

 

 

La Chambre des représentants a voté le 21 mars la réforme du système de santé américain, déjà adoptée par le Sénat. Le texte étend l'assurance maladie à 32 millions d'Américains qui en étaient privés. Il interdit aux compagnies d'assurance de refuser de prendre en charge un client ne répondant pas à leurs critères."Ce dispositif ne réglera pas tout ce qui affecte notre système d'assurance maladie, mais il nous fait avancer dans la bonne direction", a déclaré Obama... Le groupe républicain et 34 démocrates ont voté contre, criant à "l'intrusion des pouvoirs publics" et au "recul de la liberté" (au sens libéral : le renard libre dans le poulailler libre). La gauche américaine, en revanche, déplore qu'Obama ait renoncé aux mesures-clés de son projet : plafonner les primes et les tarifs médicaux. Ce recul de la Maison Blanche a rassuré les compagnies d'assurance, dont la cote remonte sur les marchés financiers.

Le vote favorable a été rendu possible par des négociations avec les élus démocrates hostiles à l'avortement. Menaçant d'abord de voter avec les républicains, ils se sont ralliés au projet de réforme après avoir obtenu des garanties : Obama s'est engagé à "réaffirmer l'interdiction du recours à des fonds public pour pratiquer l'avortement, une fois le texte adopté."

On saura bientôt si cette promesse est sincère. Un reniement de la part d'Obama aurait de sérieuses conséquences.

Le 21 mars, plusieurs centaines d'opposants irréductibles manifestaient devant le Capitole et tentèrent d'envahir l'enceinte parlementaire au cri de kill the bill ("tuez la réforme"). On mesure mal, de ce côté-ci de l'Atlantique, la stridence de l'obamaphobie dans l'extrême droite américaine : activistes du Tea Party, du 9/12 project et de la John Birch Society [1], miliciens Oath Keepers, conspirationnistes formant le public de l'effarant Alex Jones Show, xénophobes "nativistes", fondamentalistes en tout genre... Surfant sur l'aversion envers l'Etat (constitutive de la mentalité américaine), ces réseaux propagent des fantasmes : "Obama veut nous rendre esclaves du communisme comme sont les Français." Ou : "AntiChrist Obama" crée des camps de concentration dans l'Arkansas pour y jeter ses opposants, après avoir voulu les tuer grâce au vaccin contre la grippe A... L'extermination est d'ailleurs "en marche" : selon le "mouvement patriote", si votre boîte aux lettres est marquée d'un point rose, vous êtes bon pour l'esclavage. Si c'est un point rouge, pour une balle dans la nuque... Rien n'a changé depuis les délires du général Jack D. Ripper sur le fluor comme arme de la "communist subversion",  dans Dr Folamour.

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Si Barack Obama ne tient pas sa promesse d'exclure l'avortement des fonds publics, il fera un cadeau (sans prix) à la propagande de l'Amérique parano. Le voilà devant ses responsabilités.


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[1]  Cette organisation de 1958 existe encore : elle continue à "résister au communisme", convaincue que "l'URSS existe encore en secret" et que la réforme de la santé est l'une de ses armes contre "l'Amérique leader du monde libre". 

 

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La Mer Morte condamnée ? La surexploitation de l'eau, désastre écologique partout dans le monde

mer-morte-1atellite-253[1].jpgLa Terre Sainte n'échappe pas 

au saccage général de la planète :

 

Médias :


<< Eli Raz se penchait au-dessus d'un petit cratère, sur un rivage de la Mer Morte, lorsque le sol s'est soudain ouvert sous ses pieds et l'a englouti. Après des heures de recherches, les sauveteurs l'ont tiré sain et sauf de ce trou d'une dizaine de mètres de profondeur. Cinq ans après, le géologue de 69 ans veut éviter aux autres de connaître le même sort et a entrepris un vaste travail pour répertorier ces cratères qui se multiplient sur les pourtours de la Mer Morte. « Le phénomène, qui peut survenir subitement, n'a rien de naturel et résulte d'une mauvaise utilisation des réserves d'eau, entraînant une modification des structures du sol », explique Eli Raz. Des années de prélèvements intensifs de l'eau pour l'irrigation, le tourisme ou l'industrie (production de phosphates et sels minéraux) ont aggravé la situation. "C'est la preuve la plus remarquable de l'intervention humaine brutale sur la Mer Morte", souligne le géologue.

La Mer Morte est bordée par Israël, la Cisjordanie et la Jordanie. C'est le point le plus bas sur Terre, à 400 m au-dessous du niveau général des océans. La Mer Morte est connue pour sa salinité exceptionnelle et ses boues, riches en minéraux, sont réputées pour leurs vertus curatives.

Des grillages ainsi que des panneaux "Danger, cratères" en anglais et en hébreu protègent une partie des côtes. Selon Eli Raz, on compte désormais 3.000 cratères, et plusieurs centaines devraient encore se former, estime-t-il.

En outre, la Mer Morte perd de sa surface. "Tout visiteur qui reviendrait pour une deuxième visite depuis dix ans constaterait des changements spectaculaires", confirme Gidon Bromberg, responsable d'un mouvement de défense de l'environnement, Amis de la Terre au Proche-Orient : "la mer s'est retirée, exposant des kilomètres de sol et de boues", ajoute-t-il. Aucune solution rapide n'est pour le moment envisageable. La Banque Mondiale étudie un projet de creusement de canal jusqu'à la Mer Rouge, à près de 170km au sud, pour alimenter les eaux de la Mer Morte. Mais il sera sans doute difficile à réaliser, en raison de son coût, évalué à 15 milliards de dollars (10,8 milliards d'euros) et la situation politique de la région. Selon diverses études, la Mer Morte a déjà perdu un tiers de sa surface depuis un siècle, et pourrait perdre encore une superficie équivalente d'ici les cent prochaines années. >>

 

 

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Berlusconi contre l'avortement, et la sénatrice de gauche membre de l'Opus Dei

Extraordinaire pays que l’Italie ! Silvio Berlusconi, qui vient de provoquer des élections anticipées, entre en campagne électorale en brandissant un thème qui tétaniserait d’effroi n’importe quel politicien français, de droite ou de gauche : le thème de… l’avortement. Il réclame un moratoire de l'IVG.  Et une reconnaissance du droit à la vie "depuis sa conception" : "Je pense que la reconnaissance du droit à la vie de sa conception à la mort naturelle pourrait être un principe de l'ONU, comme pour le moratoire sur la peine de mort adopté après un long et difficile débat", déclare l’ancien et peut-être futur président du conseil italien. 

Mais qui avait soufflé cette idée à Berlusconi ? Un journaliste ! Et pas un journaliste catholique, puisque c'est Giuliano Ferrara, « l’Elefantino », fondateur et directeur de cet étrange quotidien milanais de quatre pages (au tirage confidentiel et au retentissement considérable) qui s’intitule Il Foglio. 

Or Ferrara, dont le père travailla à Moscou et qui fut communiste avant d’être berlusconien, est un parfait agnostique, qui s’honore d’avoir pour billettiste, à la une du Foglio, un ancien des Brigades rouges...  Selon La Repubblica, Silvio Berlusconi "cherche à tranquilliser les évêques en se réclamant des valeurs catholiques". Mais il se trouve que je connais personnellement Ferrara, et je peux vous certifier que tranquilliser les catholiques n’est pas son premier souci. 

Extraordinaire pays, vraiment, que l’Italie. 

Devinez qui applaudit le plus fort la déclaration de Berlusconi sur l’avortement ?  Paola Binetti, sénatrice anti-berlusconienne de choc, membre du parti démocrate de Walter Veltroni. Le parti est de centre-gauche, et Veltroni est lui aussi un ancien communiste. Dans le Corriere della Sera, Mme Binetti salue  la prise de position de Silvio Berlusconi : "Il a dit au monde catholique qu'il ne faut pas avoir peur de lui et que la vie ne subira pas d'agressions de la part de son parti."  Mais Mme Binetti, qui est-ce ? Le membre de l’Opus Dei le plus connu de la péninsule, depuis qu’elle fut l’inspiratrice des manifestations contre le référendum de bioéthique en 2006 !

Donc, résumons-nous :

- l’Italie est un pays où il faut être contre l’avortement pour gagner les élections,

- Berlusconi, qui n’est pas un enfant de chœur, joue cette carte de manière ostentatoire, sur le conseil de Ferrara, le gros barbu libre-penseur,

- le parti du concurrent direct de Berlusconi approuve l’opération, par la voix de la sénatrice la plus connue de ce parti de gauche, laquelle est membre de l’Opus Dei…  

On en apprend, des choses, sur les Italiens, sur la gauche italienne, sur la droite italienne, et sur l’Opus Dei italien ! Ici nous avons Carla, mais c’est moins intéressant.

 

 

 

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Climat, écologie, économie, justice nord-sud : l'offensive internationale du Saint-Siège

Cette fois elle vient de Mgr Banach, observateur permanent du pape à l'ONU (Vienne) :

Mgr Michael Banach, observateur permanent du Saint-Siège auprès du Bureau des Nations-Unies et des Institutions spécialisées à Vienne, s'est exprimé lors de la 13e session de la Conférence générale des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Son intervention est dans L'Osservatore Romano du 24 décembre. 

Mgr Banach évoque  notamment  la solidarité et l'inter-dépendance de l'humanité, en des termes confirmant la critique romaine du néolibéralisme :  « En évoquant cette idée, nous ne pouvons perdre de vue la nécessité d'une administration responsable qui demande une attention au bien commun et va au-delà des intérêts individuels limités à tous niveaux...  Les effets du changement climatique, la question des ressources hydriques et de la sécurité alimentaire, la mobilisation des ressources énergétiques et du tourisme durable doivent être liés aux débats sur la santé, l'éducation, l'alimentation, la politique de l'habitat et la sécurité.» 

Sur le problème de l'énergie, Mgr Banach souligne :  « Avec environ deux milliards de personnes encore privées d'électricité dans le monde et un nombre encore plus grand de personnes qui utilisent les biomasses traditionnelles, améliorer l'accès à des services énergétiques de confiance, à la portée de tous, avec un faible impact environnemental, est un défi important pour éradiquer la pauvreté.» Il indique l'urgence « de transformer les systèmes mondiaux d'énergie parce que les modalités actuelles causent de graves dommages à la santé humaine, au climat de la Terre et aux systèmes écologiques dont dépend toute la vie ; et parce que l'accès à des services énergétiques propres et de confiance est un pré-requis vital pour soulager la pauvreté ».  Le Saint-Siège rappelle que si l'aide envers les pauvres est « nécessaire », elle « n'est pas suffisante ». « Les pays doivent coopérer pour une efficacité renouvelée et plus grande des structures internationales dans des sphères telles que l'économie, le commerce, le développement industriel, la finance et le transfert de technologie »

Ce sont des propos à prendre au sérieux. J'attire l'attention sur les phrases ici soulignées en rouge : elles n'ont qu'un seul sens possible, qui est la prise en compte du rôle du facteur anthropique dans la dégradation du climat et de l'environnement. Toute attitude niant ce rôle contredirait les positions maintes fois réaffirmées du Saint-Siège ! Si certains catholiques ont cru devoir tenir la ligne négationniste (pour plaire à leurs parrains US), l'heure est venue pour eux de faire repentance.

Sources : OR, Zenit.

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Festival de Cannes : un barnum des marques

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De plus en plus de mannequins, de moins en moins de cinéma :

 

Dans le JDD, l'historien du cinéma Aldo Tassone autopsie ce festival 2015 boursouflé de « longs métrages qui n'ont rien à y faire »  (surproduction de daube globale) :  « A cause de la quantité, on ne peut que perdre sur la qualité... Pourquoi sélectionner autant de films ? Pour que les marques puissent accompagner chacun d'eux ? Ça, c'est la logique du marché.  »  L'envoyée spéciale du JDD parle de « festival des marques » : Cannes 2015 a été dominé par L'Oréal, Chopard, HP, Renault, et le puissant groupe Kering (Saint-Laurent, Balenciaga, Gucci, Alexander McQueen, Stella McCartney) qui s'est imposé avec un programme de conférences sur – bien entendu – le sexisme, what did you expect ? Pas dupe, la journaliste donne la parole à un confrère spécialisé : « Ce genre de débats sur le statut des femmes est un alibi. Le Festival est devenu la vitrine mondiale du luxe. On y voit de plus en plus de people, de mannequins, et de moins en moins de cinéma. C'est le royaume de l'argent et du business. L'année prochaine ou la suivante, c'est certain, ce sera pire... »  

La nouveauté, c'est que les grandes marques préfèrent désormais envoyer sur le tapis rouge leurs mannequins : celles-ci « vendent mieux les bijoux et les vêtements que les actrices elles-mêmes. Même au dîner de l'AmfAR*, les top-modèles étaient plus présentes que les actrices. On peut dire qu'elles ont vampirisé Cannes. C'est un fait que les relations entre les marques et le cinéma sont devenues incestueuses. On a franchi un cap. » 

Le franchissement de cap ne pose pas de problèmes conceptuels à Marion Cotillard. Elle a un avis sur le réchauffement climatique, mais elle n'en a pas sur la crétinisation du cinéma par les marques : « J'ai du mal à avoir une réflexion là-dessus... J'ai tissé une relation d'amitié et de fascination pour la mode... J'y ai trouvé un espace très créatif. » Son prochain tournage : l'adaptation d'un jeu vidéo.

Devenu barnum de marques privées, ce festival au budget de 20 millions d'euros est néanmoins financé à 50 % par les fonds publics... Est-ce ainsi que s'explique la présence de mesdames les ministres à Cannes ? Leur exhibition entre les mannequins a fait ricaner ; rendez-vous aux régionales. 

La dérive croissante de Cannes, amorcée depuis des décennies, aboutit à ce non-sens. Mais la vampirisation qui frappe le cinéma a son équivalent dans tous les domaines...

 

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* lutte contre le sida.

 

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200 000 personnes à la béatification de Mgr Romero

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...hier à San Salvador :

  

(Radio Vatican) - Oscar Arnulfo Romero y Galdamez est donc Bienheureux. Environ 200 000 personnes, parmi lesquelles de nombreux chefs d'État, ont participé samedi à San Salvador à la cérémonie de béatification de l'archevêque martyr, assassiné en haine de la foi le 24 mars 1980, pendant qu'il célébrait l'eucharistie. « Un homme de foi profonde et d'une espérance inébranlable », ainsi l'a défini le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, qui représentait le pape François lors de cette cérémonie. La fête du Bienheureux Oscar Romero est fixée au 24 mars, jour de sa mort. 

La joie des centaines de milliers de fidèles réunis sur la place "Divino Salvador del Mundo", dans la capitale salvadorienne, était immense. Le postulateur de la cause de béatification, Mgr Vincenzo Paglia, qui est aussi le président du Conseil pontifical pour la famille, a rappelé publiquement la témoignage lumineux de l'archevêque martyr, tué pendant la célébration eucharistique par les escadrons de la mort liés au gouvernement militaire, parce qu'il dénonçait les violences du régime. 

« Avec la messe d'aujourd'hui, a expliqué Mgr Paglia, s'accomplit cette célébration interrompue dans le sang », ainsi que celle des funérailles, également marquée par un massacre, lorsque l'armée avait ouvert le feu sur les fidèles. Rouge, couleur du martyre, l'estrade mise en place pour la cérémonie de béatification a accueilli parmi les reliques, à côté de la palme du martyre, la chemise céleste de Romero tachée de sang. Le message était clair : la mort n'a pas vaincu. 

« Le sang de l'archevêque martyr, a rappelé le cardinal Amato, ce 24 mars 1980, s'est mêlé sur l'autel au sang rédempteur du Christ. Homme vertueux, bon prêtre, évêque sage, il aimait Jésus, Marie, l'Église, son peuple. » Son option pour les pauvres « n'était pas idéologique, mais évangélique ». Mgr Romero reste encore « une source de réconfort pour les délaissés et les marginalisés », a insisté le cardinal Amato, dans son homélie en espagnol. 

Il a rappelé que le martyre de Romero n'a pas été un hasard, un simple concours de circonstances, mais bien le sommet d'un chemin spirituel. "Tu es tu, moi je ne suis rien. Avec ton tout et avec mon rien nous ferons beaucoup", écrivait-il, alors jeune séminariste, dans une prière conservée dans son journal, et citée par le cardinal Amato qui a rappelé le chemin qui, « de pasteur doux et presque timide l'a porté, à la suite de l'assassinat du jésuite Rutilio Grande, curé des paysans oppressés et marginalisés, à recevoir de l'Esprit Saint le don de la force, qui, l'a amené à s'engager de plus en plus explicitement dans la défense du peuple oppressé et des prêtres persécutés. » 

« Sa charité, a conclu le cardinal Amaro,s'étendait à ses persécuteurs et il leur prêchait la conversion au bien. Il n'était donc pas symbole de division, mais de paix, de concorde et de fraternité. »

 

 

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24/05/2015 | Lien permanent

Russophobie : fièvre guerrière chez les bobos

 "Pif paf pouf, tara papapoum ! Je suis le général Boum ! Boum !"

 (Offenbach, La Grande-Duchesse de Gerolstein)

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   Mais panique chez les exportateurs français, allemands etc : 

 

...car les ''sanctions'' européennes anti-russes imposées par Barroso (sur pression d'Obama) feront moins de mal aux Russes qu'à l'UE ! Interviewés ce matin sur l'impact de la riposte russe, les exportateurs de pommes, poires, pêches et tomates – par exemple – laissaient fuser leur exaspération contre la posture de guerre de M. Hollande, irrresponsable dans l'état désastreux de l'économie française. "Les Russes vont continuer à manger des pommes, des tomates, des pêches, sauf que l'origine ne sera plus européenne : elle sera d'Asie, du Brésil, d'Afrique du Sud, etc. Donc quand ce marché se rouvrira, il faudra des années pour reconquérir des parts de marché, c'est dramatique", déclare Luc Barbier, président de la fédération nationale des producteurs de fruits.

Mais les bobos belliqueux ne s'en tiennent pas à une guerre économique. Il leur faut carrément la vraie guerre : la militaire, où l'on envoie et reçoit des missiles. Le 6 août, des avions kiéviens (pilotés par qui ?) bombardent le centre de la grande ville de Donestsk. Le lendemain 7 août à Kiev, sur le Maidan, manifestation violente des nationaux-socialistes de Pravyi Sektor (sous leur drapeau rouge-noir, voir les photos d'agences) pour une''guerre totale'' contre celui qu'ils appellent ''le juif Poutine''. A la même heure et à trois cents mètres de là, M. Rasmussen (secrétaire général de l'OTAN : subalterne militaire de M. Obama) renchérit sur le bombardement de Donetsk en ''mettant en garde'' Moscou : ''J'appelle la Russie à se retirer au bord du gouffre !''

Ce ''gouffre'', c'est la guerre dont l'Europe est en train de s'approcher, cran par cran, sur l'ordre de Washington, alors que son intérêt élémentaire serait la paix. Dans la presse parisienne fleurissent des tribunes d'experts autoproclamés : ils prônent une ''reconversion offensive'' du dispositif de l'OTAN et son extension à l'Ukraine. Cette extension créerait la situation géostratégique que Moscou, quel que soit son gouvernement, a toujours dit ne pouvoir accepter... Là est la réalité d'une crise dictée par l'Amérique à l'Europe.

 

 

 

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Vendredi Saint : ”Qu'est-ce que la vérité ?”

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Face à face permanent entre l'Empire et le Christ :

 

 

<<  Dans la nuit, les princes des prêtres et les princes du peuple ont envoyé leurs hommes arrêter Jésus. Ils se le sont fait amener d'abord chez Anne, le beau-père du grand-prêtre Caïphe. Pour tout de suite le voir et l'interroger, l'avoir en leur pouvoir. Mais on ne juge pas de nuit. Dès que le jour s'est levé, dans les formes légales, alors, ils ont fait comparaître Jésus de Nazareth au tribunal de Caïphe, devant le Sanhédrin. Les choses n'ont pas traîné. N'étaient-elles pas réglées d'avance ? Puisque l'agitateur se dit le Christ, il mérite d'être mis à mort. Et ils l'ont expédié, enchaîné, au gouverneur romain Ponce Pilate.

Commence le dialogue entre Pilate et Jésus... Qu'est-ce que la vérité ? dit Pilate. Il a dit cela, peut-être pour tel ou tel officier romain, à côté de lui, des hommes comme lui et non des sémites. Ou peut-être l'a-t-il dit pour soi-même, avec un joli mouvement d'épaule...

Quel silence il faudrait faire pour entendre ce que se disent ces deux hommes. D'un côté un des rois de ce monde : un de ceux qui jugent la terre, qui ont à la fois le pouvoir et la sagesse - car ce mélange de scepticisme, de bienveillance et de mépris ne semble-t-il pas la suprême sagesse humaine ?  - et cet homme n'est rien. De l'autre côté cet être sans pouvoir, quasi sans raison, tant il parle déraisonnablement, bafoué, honni, rejeté ; et il est, lui, le Roi du Monde.

A présent, Jésus se tait. Du dehors, par-dessus la rumeur de la préparation à la pâque, vient celle de la sédition qui chauffe, prête à exiger que sa haine soit satisfaite. Comme il a regardé les lis des champs, peut-être Jésus regarde-t-il, poussée en un coin du prétoire, quelque anémone rouge qui bouge faiblement. Une goutte d'eau du matin y pend encore, où brille un point de lumière. Au milieu de ces parements et de ces colonnes, dans ce lieu tout de pierre taillée, géométrique comme un code, cela vit. Il y a ce brin d'herbe au joint de deux dalles, pour témoigner du Créateur.

Le temps menace. Montant de biais, des nuages envahissent le ciel. Il fait sombre. En ce suspens, demeure étrangement dans l'air ce dialogue tel que personne, absolument personne, n'aurait pu l'imaginer entre un gouverneur romain et le Messie, entre un pantin d'homme et Dieu.  >>

 

Henri Pourrat

La bienheureuse Passion  (Dominique Martin Morin 1991)

 

 

 

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14/04/2017 | Lien permanent

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