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”Les Romans du Mont Saint-Michel” et la presse : la lecture de Mickaël Fonton

...dans Valeurs Actuelles (16/06) :  "Fascinant Mont Saint-Michel"

http://www.valeursactuelles.com/culture/actualit%C3%A9s/f...

 

Un livre raconte l’aventure de ceux qui, au cours des siècles, firent l’histoire de ce lieu unique au monde. Une invitation au pèlerinage sur les traces de l’archange.

 

« On ne s'habitue pas au Mont-Saint-Michel. Cet endroit stupéfie depuis mille ans. C’est le seul cas de surprise inusable. Qu’on le contemple du pied de sa masse vertigineuse, ou du rivage, dans son étrangeté de montagne- sanctuaire, ou à 10kilomètres, triangle gris sur l’horizon… chaque fois le choc est intégral – comme si nous ne l’avions jamais vu. »

Si vous gardez du Mont-Saint-Michel l’image d’un lieu, certes beau, mais qu’un afflux permanent de touristes semble priver de spiritualité et d’authenticité, le livre de Patrice de Plunkett vous réconciliera avec la Merveille de l’Occident. Et vous y apprendrez que les foules de visiteurs ne sont pas le fait de notre époque touristique et mercantile : en 1318, treize pèlerins meurent étouffés par la foule dans une ruelle, et, déjà, les autorités mettent en garde contre la rapacité des cabaretiers.

Ensuite, au-delà de l’anecdote, vous comprendrez avec l’auteur, qui y a consacré dix années de recherche, qu’en ce lieu la réalité est plus forte et plus belle que la fiction.

Désireux d’en faire le décor d’un scénario de roman, Patrice de Plunkett en a finalement écrit… huit, tous plus véridiques les uns que les autres, comme huit portes d’entrée dans l’histoire du Mont. Délaissant le fil chronologique unique, il a d’abord saisi le lieu dans son milieu naturel, « une montagne qui n’est ni sur terre ni en mer, mais “au péril de la mer”, comme on se met à dire dès le haut Moyen Âge ». Il y parle des rivières, la Sée, la Sélune, le Couesnon. Évoque le piège des sables, la crainte ancestrale des noyades. Et bien sûr la mer, avec « les plus grandes marées de la planète, sur un désert marin de 500 kilomètres carrés où, à chaque flux et reflux, la Manche propulse 100 millions de mètres cubes d’eau ».

Premiers à braver le péril de la mer, les pèlerins. Qui sont-ils ? Eh bien, il y a de tout ! On apprend par exemple qu’au IXe siècle, l’un d’entre eux était un criminel libéré par ses juges sous la condition expresse d’aller en pèlerinage à Rome « en passant par le Mont-Saint- Michel ». Que six siècles plus tard, des milliers d’enfants et d’adolescents allemands, les Michaelskinder, ont quitté leur foyer pour rallier le Mont, à la stupéfaction des familles et des autorités, « comme si le feu de Dieu avait embrasé directement les jeunes sans passer par les parents ni le clergé ». Qu’à l’époque des guerres de Religion, les pèlerinages au Mont ressemblaient à des marches de milice. Qu’il y a tou jours des pèlerins aujourd’hui, même si le sens n’est plus le même. Ce pendant, le livre laissé ouvert dans l’abbatiale révèle que « le touriste agnostique mondialisé se trouve prier pour ses défunts comme s’il était en 1400 ».

Lieu de prière et de pèlerinage, le Mont fut aussi une prison

Le XVe siècle, justement. Au petit matin, un moine regarde l’horizon. La vie est dure au Mont. Le vent trouble le silence. Il fait froid, humide. On boit l’eau de pluie. On y meurt jeune. Depuis quatre siècles, les bénédictins ont remplacé les chanoines. Puis viendront les bénédictins mauristes, puis la Révolution. Il faudra attendre 1969 pour voir revenir des moines au Mont – l’une des dernières décisions du ministre Malraux. Parfois, le visiteur d’aujourd’hui s’en étonne : « Il découvre que le château est habité et que ce n’est pas un château. Alors, il s’assied et il écoute la polyphonie », observe Patrice de Plunkett.

Autres figures du lieu : les chevaliers. Une centaine d’entre eux défendirent, trente années durant, le Mont-Saint- Michel contre les Anglais qui possédaient la Normandie. Acte de bravoure qui les fit entrer dans la légende de cette époque troublée. Car la chevalerie n’est plus vraiment “de fer et de sueur” ; la décadence fleur de lisée touche aussi le Mont. La politique domine la mystique. L’abbé Jolivet s’improvise chef de guerre contre ses propres moines, les prieurs voyagent en grand équipage, placent leurs favoris, endettent la communauté. Bientôt, le Mont-Saint-Michel aura pour abbé… un enfant de un an, Henri de Lorraine, fils du duc de Guise !

Lieu de prière, de pèlerinage, place forte, le Mont-Saint-Michel fut aussi une prison. Et fameuse ! L’Ancien Régime lança la mode. LouisXIV et le Régent y mirent les jansénistes “à refroidir”. Louis XV y envoya un certain Avedik, patriarche arménien de Stamboul. Une histoire rocambolesque, bien digne de la légende du lieu, que Patrice de Plunkett nous conte d’une plume réjouissante. Au XIXe siècle, on trouve dans les geôles aussi bien des républicains que des légitimistes ; les premiers chantent le Ah ! ça ira ou la Carmagnole, les se conds égorgent un coq baptisé Louis-Philippe en criant « vive madame la duchesse de Berry ! », et tous s’enivrent. Suivront les révoltés de 1839, les Barbès, Blanqui.

Quand la prison fermera, les habitants des villages côtiers écriront à Napoléon III pour dire leur crainte d’une « baisse de la fréquentation » qui leur serait préjudiciable. Crainte si infondée qu’elle en ferait sourire. Le Mont n’a jamais attiré autant de monde. « Ce colosse a fasciné les foules mystiques du Moyen Âge, il fascine les foules sceptiques d’aujourd’hui. » Cette permanence si singulière, le mystère de ce monument si étroitement lié à son contexte et pourtant si universel qu’il peut être jumelé à l’île sacrée des Japonais, Patrice de Plunkett nous les donne encore à contempler et à comprendre à travers une foule de détails : ce que Hugo, Flaubert ou Maupassant viendront puiser au Mont-Saint-Michel, ce que celui-ci doit à l’antique Gargano italien ou au sauvage Skellig Michael des confins irlandais, la comédie de ma dame de Genlis, le pieux mensonge du jeune Guillaume de Saint-Pair, enfin la beauté et la religiosité de Notre-Dame-Sous-Terre, du cloître, du réfectoire, « cet espace sans colonnes, libre, aérien, voûté de bois clair, que le jour inonde comme une vibration mystérieuse »

Mickael Fonton

Les Romans du Mont-Saint-Michel, de Patrice de Plunkett, Éditions du Rocher, 320 pages, 20,90 €.

 

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16/06/2011 | Lien permanent

”Les Romans du Mont Saint-Michel” et la presse : la lecture de Jean Sévillia

"Le Mont-Saint-Michel, une épopée spirituelle" (Figaro Magazine 10/06) :

  

<<  La beauté du site, la richesse de son histoire et la vie religieuse qui s'y maintient se conjuguent pour faire du Mont Saint-Michel un lieu sans équivalent

<< C'est une des plus petites communes de France par la superficie et le nombre d'habitants : une quarantaine de personnes sont domiciliées au Mont-Saint-Michel. Chaque année, elles doivent pourtant accueillir plus de 3 millions de visiteurs. Franchi en 2005, ce seuil vaut au célèbre rocher d'être classé comme le deuxième site touristique du pays.

«On ne s'habitue pas au Mont-Saint-Michel, s'exclame Patrice de Plunkett. Cet endroit stupéfie depuis mille ans. C'est le seul cas de surprise inusable.» Journaliste (cofondateur du Figaro Magazine, dont il fut le directeur de la rédaction dans les années 1990), blogueur et écrivain (on lui doit une dizaine de livres), l'auteur raconte l'histoire du Mont dans la collection « Le Roman de... », que dirige Vladimir Fédorovski. Un moine du XIIe siècle ayant déjà écrit Le Romanz del Munt Saint-Michel, Plunkett a mis son titre au pluriel *.

Voici donc huit romans du Mont-Saint-Michel : la terre et la mer, l'archange, les pèlerins, les moines, les chevaliers, les prisonniers, les romanciers et les foules d'aujourd'hui ont chacun le leur. Nourri d'anecdotes, l'ensemble se lit d'un trait et permet de comprendre ce qui attire ici : la beauté du site, la richesse de son patrimoine, la spiritualité qui s'y attache.

De quelque côté qu'on l'aborde, le Mont-Saint-Michel représente un choc visuel : l'immensité de la baie, le flux de la marée, les irisations de la grève, la silhouette de l'abbaye se détachant sur la masse de granit. Spectacle dont nul ne se lasse, et auquel le cycle des saisons ajoute sa touche : les amateurs de lumière préfèrent le printemps, les rêveurs ont une dilection pour l'hiver.

L'ensablement de la baie est un phénomène naturel, mais il a été amplifié, à partir du XIXe siècle, par la poldérisation d'importantes parcelles et par l'édification de la digue qui a permis d'accéder au Mont à pied sec. Pour maintenir l'originalité du site, différents projets ont été élaborés entre 1975 et 1995. La solution finalement choisie consiste à faire jouer au nouveau barrage mis en service en 2009 sur le Couesnon un effet de chasse d'eau : la retenue, constituée à marée montante et lâchée à marée descendante, devra s'écouler par des chenaux entourant le Mont de part et d'autre. Le parking devant être supprimé afin de rétablir la circulation de l'eau, des navettes spéciales transporteront les visiteurs. Menacé dans son écosystème, le Mont millénaire est ainsi devenu l'objet d'une passion contemporaine : le respect de l'environnement.

Déjà, au XIVe siècle, la foule...

En été, on compte jusqu'à 20 000 visiteurs par jour. Les deux tiers se contentent d'arpenter l'unique ruelle du Mont. Rien de nouveau sous le soleil, rappelle Patrice de Plunkett : en 1318, treize pèlerins meurent étouffés par la foule. En 1527, le secrétaire du cardinal d'Aragon constate que les Montois vivent de leurs boutiques de souvenirs : coquilles, statuettes de saint Michel, bijoux bon marché, jouets d'enfants. Les promeneurs qui, aujour d'hui, se plaignent des tarifs des crêpes ou des glaces devraient savoir qu'en 1402, l'abbé du Mont-Saint-Michel sévissait contre un cabaretier de Genêts, à l'ouest de la baie, parce qu'il avait forcé sur les prix...

C'est en 709 que l'évêque d'Avranches, Aubert, fonde sur le rocher un sanctuaire dédié à saint Michel. Les pèlerinages s'y succèdent. En 966, les bénédictins prennent possession de l'endroit. En 1203, lorsqu'un incendie détruit l'abbatiale, il est décidé de rebâtir tous les bâtiments monastiques, mais la configuration des lieux interdit de les disposer autour du cloître, selon le schéma classique. C'est donc sur trois niveaux que s'élèvera la Merveille, prouesse technique et chef-d'œuvre artistique. Saint Louis, Philippe III, Philippe le Bel et Charles VI font pèlerinage au «Mont-Saint-Michel au péril de la mer». Pendant la guerre de Cent Ans, les défenseurs du Mont restent fidèles au roi de France. Au XVIIe siècle, les mauristes tentent d'enrayer la décadence monastique, mais ils sont bannis par la Révolution.

Transformé en prison, le Mont nourrit la légende romantique. Dans des pages plaisantes, Plunkett évoque les rivalités entre détenus républicains et légitimistes sous la monarchie de Juillet, tous faisant front commun contre l'incendie de 1834. Napoléon III ferme la prison en 1863, et le Mont est classé monument historique. De Paul Féval à Maupassant, il inspire les écrivains. Les touristes arrivent, des hôtels et des restaurants s'ouvrent, et Anne Poulard met au point la recette d'une célèbre omelette.

Des milliers de marcheurs traversent la baie

En 1966, pour le millénaire de l'arrivée des bénédictins, des moines reviennent, encouragés par Malraux. En 2001, le relais est pris par les Fraternités monastiques de Jérusalem, communauté habituée à vivre à proximité des foules modernes. Dans l'abbatiale, les passants déposent des intentions de prière - pour un malade ou un disparu - qui ne diffèrent guère de celles de leurs prédécesseurs médiévaux. Le pèlerinage au Mont-Saint-Michel est devenu tendance : les chemins sont rénovés et balisés, et des passeurs professionnels font traverser la baie à des milliers de marcheurs. Comme à Saint- Jacques de Compostelle, ces pèlerins ne sont pas forcément chrétiens, mais tous sont en quête de quelque chose qui les dépasse. Les Japonais - le bus de Rennes en débarque tous les jours - sont fascinés par le Mont. En 2005, un couple de Tokyoïtes, bouddhistes et ne connaissant ni le christianisme ni le français, était saisi par la grâce et, quatre ans plus tard, se faisait baptiser.

Le Mont, «ce granit spirituel», écrit Patrice de Plunkett, «fait contrepoids à notre société: il témoigne d'une autre vision de l'existence». Au pied de l'archange, même s'ils ne le savent pas, les badauds sont aussi des pèlerins. 

 

* Les Romans du Mont Saint-Michel, de Patrice de Plunkett, Editions du Rocher, 318p., 20,90€.  >>

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14/06/2011 | Lien permanent

”Les Romans du Mont Saint-Michel” et les radios : entretien avec Virginie Marze (RCF)

  mont saint-michel

 

  

        Aujourd'hui aux Matinales :

 

                                        http://podcast.rcf.fr/emission/142231/162015

 

 

V.M. - On est accueilli dans ce livre par une fée… une fée de 88 ans, menue, « capable d’ouvrir la porte du cellier d’un coup de pied à l’horizontale… les fées ont de ces pouvoirs » ! cette femme existe-elle vraiment ou bien dès lors que vous mettez le pied sur le Mont, vous entrez dans une autre dimension ?

 

P.P. - Les deux à la fois. La première fois, en 1997, j'étais au Mont pour écrire un scénario, mais je suis tombé sur cette dame extraordinaire. Elle s'appelait Hélène Lebrec, elle avait la seule maison privée en haut de la ruelle commerçante, une maison du XIVe siècle avec une vue inouïe sur les grèves, et elle était la mémoire du Mont. Elle m'a invité dans cette maison pour me raconter les mystères du Mont. Elle m'emmenait courir les grèves (elle marchait plus vite que moi), et le soir elle m'emmenait dans le labyrinthe des énigmes et des étrangetés du Mont depuis des siècles, un trésor d'histoires authentiques qui est, oui, une sorte d'Autre Dimension. Ce fut le point de départ de mon livre. Mme Lebrec a rendu l'âme il y a six mois, et je lui ai dédié mon livre qui est sorti il y a huit jours : « à Hélène Lebrec, concitoyenne de l'archange ». Pendant sa vie terrestre elle était concitoyenne de saint Michel en tant que citoyenne du Mont. Aujourd'hui elle l'est en tant que citoyenne du Ciel. Finalement c'est le coeur du mystère du Mont Saint-Michel : le sanctuaire du Grand Passage vers l'éternité.

 

Vous avez intitulé ce livre les « Romans du Mont St Michel »   ce qui n’empêche qu’on y ouvre de nombreuses pages de l’Histoire  : Est-ce que vous auriez pu, avec un tel lieu, écrire un livre qui ne serait qu’historique ?


Le livre est formé par huit chapitres, que j'appelle « romans » mais ce sont des faits authentiques, qui concernent les gens : les aventures des gens de toutes sortes, hommes et femmes, qui ont eu affaire au Mont Saint-Michel depuis dix siècles. Ce sont des histoires souvent dignes d'Alexandre Dumas. Mais le Mont Saint-Michel n'existerait pas sans la mystique qui a construit ce sanctuaire invraisemblable, en haut d'un rocher, au milieu d'un désert marin unique au monde. C'est ce rayonnement spirituel qui fascine les foules depuis plus d'un millénaire. Et aujourd'hui 3 millions de touristes venus de la terre entière et en majorité non chrétiens, mais toujours fascinés. D'où vient de rayonnement sur des foules séparées par l'abîme du temps et par des cultures et des mentalités aussi différentes ? C'est le sujet de mon enquête.


Le Mont St Michel, dites-vous, est « un sanctuaire où se déchaînent toutes les forces humaines : la guerre, l’argent, le pouvoir… Et par ailleurs, le Mont attire la poésie, les puissances du rêve inspirées par le ciel, la mer et les vents » Est-ce que c’est la lutte permanente entre le spirituel et le matériel que vous voulez mettre en évidence ?

 

Dès sa fondation, le Mont Saint-Michel, c'est la mystique qui doit résister au politique. Ca commence avec les Mérovingiens et ça continue encore aujourd'hui, en passant par les ducs de Normandie, les rois de France, Napoléon, Louis-Philippe... Je raconte ces histoires fracassantes et pleines de surprises. Mais attention, ce combat contre le politique, ce n'est pas l'esprit contre la matière ! La mystique chrétienne ne combat pas la matière, elle la transfigure, c'est le mystère de l'Incarnation. Le Mont Saint-Michel est un monument de granit, mais un granit spirituel, avec pour coeur la présence mystérieuse de l'archange qui appelle à se tourner vers Dieu. A l'aube, au mois de juin, quand le soleil se lève sur Avranches, toute la façade orientale du Mont devient rose comme de la chair vivante, et toutes les fenêtres étincellent comme des regards.

 

En quatrième de couverture, on annonce un « livre-enquête ». Qui dit  enquête dit  postulat : quel a été le vôtre ?

 

Enquête ne veut pas dire postulat mais curiosité, et même passion si on veut... Je suis tombé amoureux du Mont Saint-Michel à l'aube d'un matin de juin. La fée du Mont, Hélène Lebrec, m'a donné la première clé du labyrinthe. Je me suis lancé dans cette exploration à travers le temps. Mon seul postulat était de rester ouvert à toutes les surprises sans vouloir imposer mon point de vue, et je peux vous dire que je n'ai pas été déçu.

 

Le Mont est un des lieux les plus visités au monde : qu’est-ce qui y attire autant les hommes et les femmes ?

 

Le monument incroyable dans son désert marin, 500 km2 de grèves envahies par les marées : « Saint Michel au péril de la mer », comme on disait à l'époque de la Chanson de Roland. Le Mont est un écosystème matériel et spirituel à la fois. Il faut traverser la mer à pied sec pour monter vers l'ouest en haut du rocher, jusqu'à l'abbatiale, et là on fait demi-tour vers l'est, le soleil levant, en entrant dans l'église abbatiale : c'est une démarche initiatique, une répétition du grand passage vers l'éternité. La plupart des visiteurs d'aujourd'hui ne le savent pas mais ils sentent quelque chose, de profond et de mystérieux, et c'est cette sensation, ce sentiment, qu'ils gardent de leur visite. Un sentiment qui transperce toutes les différences culturelles, parce qu'il est commun à toute l'humanité.

 

Qui garde les clés du Mont St Michel ?

 

Les clés du Mont sont en plusieurs mains : celles des Monuments nationaux, en la personne de l'administrateur. Celles de la foi, en la personne des moines et des moniales des Fraternités de Jérusalem au Mont. Celles des conférenciers animateurs et des guides de l'abbaye, qui instruisent des centaines de milliers de touristes. Et peut-être un peu dans les miennes, à travers mon livre qui donne les clés aux lecteurs. Le Mont appartient à toute l'humanité.

 

 

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15/06/2011 | Lien permanent

Le Mont Saint-Michel : 1500 ans d'histoire, mais aujourd'hui un impact spirituel inattendu

images.jpgC'est ce que j'ai découvert sur place,

et que le lecteur découvrira

dans Les Romans du Mont Saint-Michel

(éditions du Rocher, en librairie le 6 juin).

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13/05/2011 | Lien permanent

”Les Romans du Mont Saint-Michel” : rendez-vous à Paris, le 15 juin, au Cercle de la Mer

mont saint-michel19h30 - 21h30, péniche du Cercle de la mer, port de Suffren (pont d'Iéna), au Salon du Voyage en littérature. Thierry Bénard et Hubert de Gevigney, Yanna Byls, Antoine Calvino, Camille de Casabianca, Jean-Marie Chourgnoz, Isabelle Clerc, Geraldine Danon et Philippe Poupon, Emmanuel Descleves, Stéphane Dugast, Elise Durr, François Feer, Dominique Fortier, Alessandra Fra, Cédric Gras, Nicolas Grondin, Frédéric Gros, Benoit Heimermann, Stéphane Huert, Marc Kravetz, Patrick Mahé, Laurent Mérer, Christian Noël, Patrice de Plunkett, Alexandra Rossi, Serge Safran, Sylvain Tesson, Fabienne Thibeault, Anne Vallaeys.

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13/06/2011 | Lien permanent

Semaine ”Mont Saint-Michel” à Radio Notre-Dame, 6-10 juin

> Chaque jour à 7h03, 8h45, 11h05, 18h15, à l'occasion de la parution des Romans du Mont Saint-Michel (éditions du Rocher), j'interviewe : aujourd'hui, François-Xavier de Beaulaincourt (directeur du chantier de restauration du caractère maritime du Mont) - 7 juin : P. André Fournier, recteur du sanctuaire du Mont - 8 juin : François Saint-James (conférencier des Monuments nationaux au Mont) - 9 juin : Fr. Charles-Marie et Sr. Nathanaëlle, des Fraternités monastiques de Jérusalem au Mont - 10 juin : Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Coutances et Avranches.

> Demain mardi 7 juin (7h30-8h30), invité de Louis Daufresne, j'expliquerai en quoi ce livre apporte les clés spirituelles, psychologiques, écologiques et historiques du Mont, et comment le Mont rayonne aujourd'hui sur les foules mondiales non chrétiennes.

 http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/documentair...

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06/06/2011 | Lien permanent

Le Mont Saint-Michel : pourquoi fascine-t-il les foules depuis plus de mille ans ? Réponse le 6 juin

frankrijk_mont_st_michel[1].jpgdans mon nouveau livre :

Les Romans du Mont Saint-Michel

 

 

 éditions du Rocher

(collection de Vladimir Fedorovski  Le Roman de...)

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28/04/2011 | Lien permanent

Ecologistes contre l'imposture des éoliennes industrielles – Au secours du site du Mont Saint-Michel – Manifestation le

MSM%20dans%20MEDIAPART%20le%2019%20septembre%202009i[1].jpgLa manif au Mont,

et la résistance internationale

au business éolien : http://www.environnementdurable.net/ -

Un point de vue écologiste sur l'arnaque industrielle :

 

France Soir, 4 août 2009 :

<< Des écologistes signataires d’une pétition nationale contre les éoliennes… absurde ? Pourtant ces contestataires existent et sont en ce moment en pleine ébullition. Une centaine d’entre eux ont manifesté ce week-end au mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche, et la pétition lancée sur le Net samedi dernier ne cesse de recueillir des signatures, presque 1.800 à ce jour.

« Cela peut effectivement sembler paradoxal venant d’écologistes, mais parce qu’il y a une nuance à apporter », nous explique Yves Vérilhac, ancien directeur du parc des monts d’Ardèche, à l’origine de la fronde. « Nous nous opposons à l’implantation industrielle des éoliennes. J’y étais pourtant favorable auparavant, mais lorsque j’ai été confronté à la réalité, j’en suis tombé de mon tabouret », déplore-t-il. Son argumentaire se fonde sur trois volets : écologique, économique et social. « Les éoliennes sont en train de défigurer les campagnes françaises. Certains aiment, d’autres pas. Mais que me répondrait-on si je disais que j’aime les graffitis sur les chapelles romanes ? Et puisqu’il s’agit de l’intérêt général, pourquoi ne bâtirait-on pas alors des HLM et des usines au beau milieu de nos paysages ? Nous allons détruire nos paysages et leurs spécificités en uniformisant le décor. Nous déplorons également l’absence de principe de précaution. On ne sait pas quel sera l’impact de tous ces projets cumulés sur la faune et la flore. On sait déjà en revanche que, sur certains couloirs de migration, chaque éolienne tue en moyenne une trentaine d’oiseaux par an, souvent des espèces protégées. »

Sur le plan économique, Yves Vérilhac s’insurge contre le système actuel, entièrement centralisé : «L’énergie produite par les éoliennes à côté de chez vous n’est absolument pas utilisée pour votre consommation. Elle part sur le réseau national et européen, et multiplie par conséquent les déperditions d’énergie et l’implantation des lignes à haute tension pour la transporter. Sans compter qu’une éolienne ne fonctionne en général qu’à 20 % du temps, 30 % au mieux, et pas forcément lorsque l’on en a besoin lors des pics de consommation. »

Et Yves Vérilhac d’insister sur les conséquences sociales qu’induirait l’implantation massive d’éoliennes. « Les premières ressources des campagnes françaises sont l’agriculture et le tourisme. Qui voudra encore venir les admirer lorsqu’elles seront remplies de ces colonnes blanches qui font trois fois la taille des lignes à haute tension ? Il faut arrêter de faire croire aux gens que les technologies peuvent être entièrement vertueuses. Ce fantasme de mouvement perpétuel et de pureté véhiculé par les pro-éoliennes est insupportable. »

Alors, quelle solution propose cet écologiste convaincu ? A la suggestion du nucléaire, il s’étrangle : « Entre les éoliennes et le nucléaire, autant choisir entre la peste et le choléra. La véritable solution se cache dans le changement de nos comportements. On pourrait réduire de 10 à 15 % notre consommation d’énergie en faisant attention. L’autre solution est dans les énergies renouvelables, comme les éoliennes, mais au niveau local. Si vous avez une petite éolienne dans votre jardin comme vous avez un panneau solaire, vous êtes indépendant et vous utilisez l’énergie de manière optimale. Il n’y a rien à y redire. » >>

 

 

 

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C'est fait : le Mont Saint-Michel est enfin rendu aux piétons

 MontSaintMichel.jpg

Fini le parking au pied du Mont ! Désormais il faut marcher un peu pour atteindre des navettes...  Le Mont se méritera :

 

...Ainsi les millions de visiteurs mondiaux seront de nouveau en contact avec le mystère de ce « pèlerinage des fins dernières », couru par les foules depuis l'époque mérovingienne. Les catholiques sont heureux. Les écolos aussi. Et les amis de l'histoire. Et les amoureux du grandiose.

Bien entendu il y a des discussions. Les agences de tourisme japonaises s'inquiètent de la distance à parcourir à pied : le responsable du projet global, François-Xavier de Beaulaincourt, leur répond que le système est flexible et qu'il sera toujours possible de rapprocher du parking le point de départ des navettes, si cela se révèle nécessaire... Le nouveau système de transport étant affermé par les pouvoirs publics à Veolia, la multinationale est accusée d'avoir partie liée avec certains intérêts locaux au détriment d'autres : d'où plainte de ces autres, et irritation des élus bretons qui menacent de se retirer du partenariat... Enfin, le futur quai d'arrivée des navettes au Mont (en 2015, quand la digue aura été remplacée par une passerelle laissant circuler les marées) est honni par les défenseurs du site : ce quai serait trop haut, trop laid, « pire qu'avant » – affirment-ils. Cette formule de quai fut imposée par Fillon en une période où il songeait à son avenir politique personnel plus qu'à l'esthétique des hauts-lieux ; on pourra toujours la modifier, à condition de s'intéresser à la question du patrimoine et de n'avoir pas d'oeillères... Mais ceci est une autre histoire, dont on reparlera dans quinze jours.

J'en reviens à l'idée principale : en marchant un peu pour mériter le Mont, les visiteurs accèderont à sa signification fondamentale qui est celle du pèlerinage, donc de l'effort (un effort minuscule, comparé à celui des pèlerins du XIIe siècle). La seule authentique manière d'aller au Mont reste d'ailleurs la marche sur les grèves à marée basse, depuis la rive de Genêts : par exemple avec les « traversées spirituelles » organisées par mes amis Christophe et Nicole Pailley1 ! Pour ceux qui veulent marcher depuis l'intérieur de la France sur les chemins de saint Michel, plus anciens encore que ceux de saint Jacques : www.lescheminsdumontsaintmichel.com

Sur le Mont, son histoire, son sens et son avenir : je me permets de conseiller la lecture de mon livre Les Romans du Mont Saint-Michel (Le Rocher 2011). Et les notes précédentes de ce blog :

http://plunkett.hautetfort.com/search/mont%20saint-michel?s=mont%20saint-michel&from=10

 

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29/04/2012 | Lien permanent

Mais par quelle méprise ces gens viennent-ils discourir en un lieu spirituel comme le Mont Saint-Michel ?

st michel.jpg

Pourquoi les présidents et candidats-présidents s'obstinent-ils à venir au Mont réciter des choses politiques vagues et inexactes, étrangères au sens authentique (et historique) de ce haut-lieu ? Mon éditorial à RCF ce matin :

Dans quelques heures Emmanuel Macron sera au Mont Saint-Michel pour visiter l’exposition du millénaire de la construction de l’église abbatiale. Et pour prononcer un discours. Qu’a-t-il à dire sur un lieu comme le Mont Saint-Michel ?  Réponse de l’Elysée : “Le président parlera de ce lieu qui reflète une certaine idée de la France, et qui symbolise tout ce qui fait des Français un peuple de conquérants et de bâtisseurs”. On peut s’interroger sur cette phrase, et sur l’habitude des présidents et des candidats-présidents , depuis Pompidou et Mitterrand jusqu’à Marine Le Pen et Macron, de venir au Mont Saint-Michel pour y déclarer des choses politiques, d’ailleurs vagues et inexactes.

Ce qui est inexact, c’est que l’abbaye du Mont Saint-Michel soit un symbole séculier et encore moins politique. Les foules médiévales venant de toute l’Europe pèlerinaient au Mont Saint-Michel exclusivement pour le spirituel ! D’où venait le magnétisme qui attirait ces milliers de marcheurs, hommes, femmes et enfants ? Réponse dans un document rédigé au Mont vers 860, la 'Revelatio' : c’est que (je cite) “l’archange Michel est chargé d’introduire les âmes dans le séjour de paix”.

Oui : le pèlerinage au Mont Saint-Michel avait un sens prémonitoire. Traverser pieds nus ce grand désert marin – no man’s land entre terre et mer – c’était s’entraîner pour l’épreuve du vrai grand Passage quand viendrait notre dernière heure... Gravir le rocher vers l’abbatiale au sommet, c’était se préparer à monter vers le Ciel... Et le plus frappant, c’est qu’une partie des millions de touristes, aujourd’hui, restent sensibles à ce sens spirituel du sanctuaire. Plus l’époque est matérialiste en surface, plus les demandes spirituelles cheminent en profondeur.

Rien de moins politique, donc, que le sens profond du Mont Saint-Michel… Alors comment se fait-il que des politiciens, négligeant l’histoire réelle du Mont, s’obstinent à vouloir s’en faire une tribune ?  Ce site sans équivalent résistera toujours aux récupérations séculières. Et souhaitons que le millénaire de l’abbatiale soit l’occasion, pour le grand public, de découvrir le message qu’elle porte depuis un millénaire…

 

 

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05/06/2023 | Lien permanent

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