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31/12/2024

Mes voeux pour 2025, année cruciale

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Le passé meurt et l'avenir tarde : mais la pression des réalités nouvelles va imposer des changements hier inconcevables. En 2025, la France se libèrera-t-elle enfin des enfumages atlantiques, et l'Europe rompra-t-elle avec ses chimères néolibérales ?


2024 aura été révélateur en France et en Europe. En France c'est la fin d'une imposture : M. Macron montre son incompétence, celle d'un homme des marchés fourvoyé en politique. Son absurde dissolution de l'Assemblée [1] aura saboté l'outil constitutionnel et relancé le régime des partis. L'hémicycle morcelé est ingouvernable ; tout laisse craindre que la prochaine Assemblée – après la prochaine dissolution – soit à peu près semblable... Aucun groupe n'est majoritaire mais tous brandissent des prétentions qu'ils appellent "lignes rouges" : prétentions d'autant plus arrogantes que ces partis sont aveugles et sourds, pantins d'une époque où le politique et les grands systèmes de sens ont disparu – au profit de l'économie financiarisée et du climat "sociétal" qui lui est associé [2]...

Or le chaos mondial, en 2025, nous enjoint justement de retrouver des sources de sens : pour nous revivifier politiquement face aux défis internationaux. Pour la France la tâche est  compliquée dans la mesure où elle dépend de l'UE, dont les vingt-sept membres n'ont pas les mêmes visions géopolitiques ! (Sauf le principe russophobe, partagé par la grande majorité des Vingt-Sept, mais qu'il faudrait peut-être déconstruire pour savoir de quoi il est fait et d'où il vient). La plupart des Vingt-Sept ne sont pas libérés du mythe du "parapluie américain", au nom duquel ils ont fui depuis cinquante ans l'idée d'autonomie stratégique et même de souveraineté économique. Pire : l'exécutif européen bruxellois est encore tenu par des atlantistes et libre-échangistes dogmatiques, rivés au lost world des quarante ans de globalisation néolibérale qui suivirent quarante ans de guerre froide...

Mais 2025 sera aussi l'année du retour triomphaliste de Donald Trump, plus expérimenté qu'en 2017 et résolu non seulement à une guerre économique et commerciale contre les Vingt-Sept, mais à une remise en cause de l'ancien atlantisme stratégique. Cette épreuve va mettre les Européens au pied du mur. Ou bien, par manque de vertèbres et par imprégnation culturelle américaine, ils se laisseront diviser par Trump qui leur imposera des négociations inégales en ordre dispersé. Ou bien ils relèveront le défi et finiront (enfin) par écouter le "discours français" qui irritait tellement, naguère, les dirigeants néerlandais, danois, allemands etc : cet appel récurrent à une Europe "européenne", comme disait de Gaulle. Ne souhaitant pas être couvert de goudron et de plumes par mes confrères journalistes, je n'aurai pas l'imprudence d'ajouter que cette Europe gaullienne allait "de l'Atlantique à l'Oural".
Malgré tout, et comme on disait au temps des fées et des ermites : bonne année à tous et le Paradis à la fin de vos jours.

__________

[1] Pourquoi punir la représentation nationale de la défaite macroniste aux européennes ?

[2]  Les "progrès sociétaux" sont associés au néolibéralisme, quoi qu'en disent les somnambules Verts ou LFI – qui devraient regarder le tableau d'honneur des entreprises "LGBTQ friendly" : toutes les multinationales y sont.

 

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Commentaires

LES U.S.A. ET LA THÉORIE DU 'HEARTLAND'

> Oui, je partage les intentions qui découlent de votre analyse. La question demeure : Les États-Unis rompront-ils avec la théorie du 'Heartland', qui façonne la politique étrangère américaine depuis 100 ans ? Cela laisserait la possibilité d’une Europe ouvertes vers l’Oural.

[ PP à ceux qui ne connaissent pas la théorie du 'Heartland' :
" 'Théorie du Heartland' est le nom donné à une analyse géopolitique de l'histoire du monde proposée par le géographe britannique Halford John Mackinder en 1904 dans son article du 'Geographical Journal' : 'The Geographical Pivot of History' ('Le pivot géographique de l'histoire').
Selon Mackinder, le monde est comparable à un océan où se trouverait l'Île-Monde (« World Island ») composée de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique. Autour d'elle se trouvent les 'Grandes Îles' ('Outlying Islands') : Amérique, Australie, Japon et Îles britanniques. Celui qui contrôlerait le pivot mondial ('heartland') commanderait l'Île-Monde ; celui qui tiendrait l'Île Monde tiendrait le monde.
Mackinder identifia le phénomène que certaines puissances occidentales au XXe siècle ont pu appeler le « cauchemar géopolitique », c'est-à-dire un contrôle de l'Europe de l'Est par l'Allemagne (puis le IIIe Reich) ou l'empire russe (puis l'Union soviétique) : contrôle leur donnant puissance sur l'Eurasie, énorme avantage stratégique. Cette théorie a fortement contribué au façonnement des stratégies occidentales durant la Guerre froide."
La Maison Blanche des années 1980 est restée empêtrée dans son interprétation de la théorie du 'Heartland' : ce qui explique la persistance de la russophobie US après la chute de l'URSS. Absurde et néfaste dans les premières années qui suivirent 1991, cette agressivité américaine a abouti (comme Eltsine le craignait) à ramener la Russie à son obsession obsidionale, cause de la guerre d'Ukraine. ]

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Écrit par : Benoît / | 01/01/2025

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