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02/06/2024

La flamme des JO, les médias et le Mont Saint-Michel

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La flamme olympique chez saint Michel avant-hier... Une fois évoqués les phoques, les grandes marées et l'inexorable mère Poulard, nos médias sont restés quasi-cois sur le Mont comme "pèlerinage". Il est vrai que nombre de cathos, quant à eux, prennent l'Archange pour un symbole politico-militaire alors que son rôle est de convoyer les âmes vers le Paradis – et qu'au grand Moyen-Âge, ce pèlerinage montois très spécial était parcouru par chacun comme un entraînement pour sa dernière heure :


Vendredi, la flamme olympique passait par le Mont Saint-Michel. Occasion pour les grands médias de rappeler au public les “choses importantes” : les trois millions de visiteurs annuels, les grandes marées, la mer qui entoure le Mont "quatre-vingt fois par an", les phoques, les dauphins… Et forcément l’omelette de la Mère Poulard, dont on parle depuis 1890 chaque fois qu’on mentionne la Merveille de l’Occident – pour dire que cette omelette est (je cite) “indissociable” du Mont Saint-Michel.

En évoquant le Mont à propos de la flamme olympique, les médias n’ont pas tous oublié de dire (je cite) : “C’est aussi un lieu de pèlerinage”.

Mais pèlerinage dans quel but ? Dans quel esprit ? Mes confrères journalistes ne l’ont pas dit. Sans doute n’en sont-ils pas informés. Sans doute aussi seraient-ils embarrassés pour le commenter...

Car le Mont Saint-Michel, à sa grande époque médiévale, n’est pas un pèlerinage comme un autre.  C’est le Mont de l’Archange et les Archanges n’ont pas de corps : donc pas châsse de saint que l'on puisse venir vénérer. Ce que l'on vénère en Michel, c'est son rôle.

Et au grand Moyen Age, quel est ce rôle ?  Contrairement à ce qu’on imagine aujourd’hui ce n’est pas un rôle guerrier. Ni un rôle "national". Ces rôles-là n’apparaîtront qu’à la fin de la période (XIVe-XVe siècles), comme un produit dérivé de la guerre de Cent Ans – et hors de toute théologie catholique.

Non : le vrai rôle de saint Michel, son rôle d’origine, depuis les premiers chrétiens, est de conduire les âmes vers le Paradis quand notre dernière heure est venue.

Aux XIIe ou XIIIe siècle, chaque pèlerin, traversant pieds nus sous le vent et la pluie le grand désert marin qui sépare le Mont de la terre ferme, vit cette marche vers l’Archange comme une répétition générale de notre dernière heure à tous : donc de la sienne propre. La traversée des grèves, c’est l’épreuve de la mort. La montée des immenses escaliers de l’abbaye, c’est l’épreuve du jugement. L’entrée dans l’abbatiale, elle aussi en degrés successifs, c’est l’admission dans le Paradis. Voilà en quoi le pèlerinage au Mont Saint-Michel est unique en son genre ! Il a un sens absolu, très spécifiquement chrétien et catholique. Il répond à la question fondamentale des êtres humains ; du moins pour ceux qui se posent encore des questions fondamentales, démarche que notre société de l’étourdissement n’encourage pas…

Difficile de ne pas y penser, l’autre jour, en voyant la flamme olympique passer devant la Merveille.   

 

 

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Commentaires

LA SEULE IDÉE

> "Cette omelette est indissociable du Mont Saint Michel" : indissociable dans l'esprit des journalistes, car c'est la seule idée qu'ils aient au sujet du Mont.
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Écrit par : laetitia donnay / | 02/06/2024

L'ABBAYE

> Rappelons aussi que le Mont Saint-Michel n'est pas célèbre pour son omelette mais pour son abbaye qui est l'une des premières merveilles du monde avec son architecture d'une qualité artistique époustouflante qui semble comme suspendue dans le ciel. Avant la guerre de Cent-ans c'était l'un des principaux lieux de culture et de foi en France.
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Écrit par : Albert / | 03/06/2024

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