30/11/2023
75 % des sondés dénoncent la "faillite" des institutions
Leçon du sondage Elabe : désormais les Français voient que la classe politique a abandonné... le politique. C'est un point de bascule et la suite sera sans doute intéressante :
Sondage Elabe : 91 % des Français interrogés se disent inquiets d’affrontements entre groupes sociaux. Une majorité massive juge que le drame sanglant de Crépol est tout autre chose qu’une simple rixe (78 %) ; 78 % aussi disent que la sécurité des personnes et des biens s’est dégradée depuis plusieurs années.
Au-delà du problème des bandes de banlieues – et de la contre-violence naissante de bandes hostiles aux "immigrés” –, ces indices pointent vers ce que 75 % des sondés appellent “une faillite générale” du régalien : par exemple, 87 % jugent que la magistrature est “laxiste”. Constatant l’impuissance des institutions devant le délitement de la société, l’opinion en conclut qu’elles ne protègent plus le bien commun. Résultat : 66 % des interrogés estiment qu’aujourd’hui “ce qui divise les Français devient plus fort que ce qui les rassemble”.
Qu’est-ce qui “rassemblait” les Français depuis des siècles ? L’Etat. Ce ne fut pas une histoire facile. Ni souvent équitable... Mais puisque la République (après la Couronne) s’est chargée de l’intérêt général, le moins qu’on puisse attendre de ses mandataires actuels est qu’ils essaient de remplir cette tâche.
Est-ce le cas ? Non, depuis des décennies. Et encore moins depuis que les présidences de la seconde Cinquième ont déserté le politique pour se mettre au service de “l’extension du domaine du capital” (Michéa) et de son sous-produit, le consumérisme généralisé en marketing des comportements et religion des “nouveaux droits”. Ce système fabrique une anarchie des Moi-sans-limites éventuellement violents (demandez aux maires !), et cet égotisme se substitue à la vie en société. Le consumérisme et les communautarismes éliminent les normes et les idéaux communs ; M. Macron appelle ça : “émanciper”. Et quand la notion d’appartenance civique – droits et devoirs – est abandonnée au profit de “valeurs” venues du marketing et tendanciellement conflictuelles, rien d’étonnant à ce que “ce qui divise les Français” devienne plus fort que “ce qui les rassemble” ! C’est le résultat d’une trahison de dirigeants qui n’ont plus idée de la res publica. Aujourd’hui les sondages s’en rendent compte. Attendons la suite.
16:28 Publié dans Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : violences, insécurité, crépol
Commentaires
QUI GOUVERNE ?
> En 2011, je lisais cet article de Zdnet toujours disponible :
https://www.zdnet.fr/actualites/la-tresorerie-d-apple-depasse-celle-du-gouvernement-americain-39762780.htm
A partir de là qui gouverne ? Lors des discussions familiales je renvoie toujours à la question de fond, l'économique avec un E doit il supplanter le Politique (avec un P).
Or c'est exactement à cela que l'on assiste. Pourquoi encore des policiers sur les routes (ou des gendarmes) ? Votre voiture connectée remontera à votre compagnie d’assurance l'intégralité de votre conduite. Compagnie qui pourra alors vous radier si ses algorithmes considère votre conduite dangereuse. Voir immobiliser votre voiture sur le champ. Et à distance. Les institutions ne vont plus servir à rien (ou plus grand chose). La CAF, Ameli ... tout va passer au travers d'algorithmes déshumanisés. Le tout pratiquement sans recours !
Mais tout le monde est content car "on n'a rien à cacher". Vraiment ? C'est le sens de la disruption voulu par le pouvoir, lui même n'étant plus que la marionnette de l'Economique qui possède une puissance de "feux" financière considérables mondialisées (et surtout défiscalisées).
A partir de là, la société ne peut que se déliter.
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Écrit par : Pierre O. / | 30/11/2023
LE SONDAGE
> Je suis allé lire le sondage. On ne peut en retirer rien de plus que ce que dit M. de Plunkett parce qu'il n'envisage les choses que sous l'angle "sentiment d'insécurité/répression". Il permet de déguiser ainsi les réactions à la mondialisation forcée de la France et de sa société. Le mondialisme libéral, avec son pouvoir planétaire et sa libre circulation des marchandises et des personnes, ne pouvait en effet mener qu'à la destruction des communautés et des cultures locales. Le problème n'est pas le taux d'immigration mais le fait que les nouveaux venus ne sont plus censés s'intégrer dans une communauté ni dans une culture.
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Écrit par : Albert / | 01/12/2023
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