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13/11/2023

À Dubaï, le pape sera parfaitement dans son rôle

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La démarche de François au service du bien commun prolonge et actualise celle de St Paul VI, St Jean-Paul II et Benoît XVI :


La salle de presse du Vatican vient de publier le programme du voyage du pape à Dubaï, du 1er au 3 décembre. Ce voyage de quarante-huit heures se fera à l’occasion de la COP 28, conférence internationale sur le climat. Ne disons pas qu’en allant parler devant les dirigeants des nations dans une conférence climatique, le pape sort de son rôle ! Croire cela, ce serait oublier que, depuis plus de mille ans, le rôle traditionnel des papes inclut la fonction d’avocat ultime du bien commun de l’humanité ; et que le bien commun aujourd’hui s’étend à la redoutable question du dérèglement climatique, qui pèse sur l’avenir de tous.  La présence du pape François à la conférence climatique des Nations-Unies en 2023 sera nécessaire et normale : aussi nécessaire et normale que le discours du pape Paul VI aux Nations-Unies en 1965. Ou le discours du pape Jean-Paul II aux Nations-Unies en 1979. Ou le discours du pape Benoît XVI aux Nations-Unies en 2008.

Le pape François parlera donc à l’assemblée générale de la COP 28 à Dubai le 2 décembre. Après quoi il recevra les participants en une série de rencontres bilatérales qui dureront toute la journée. Le 3 décembre, il inaugurera à Dubai le "Pavillon de la foi", destiné à accueillir les responsables religieux désireux de coopérer dans la lutte contre le danger climatique.

Le pssage du pape François à Dubai sont donc un voyage pastoral et non un simple “voyage politique”, comme le souligne la salle de presse du Vatican. Agissant en la personne du pape pour le bien commun, l’Eglise catholique est dans la ligne de sa mission : on ne peut pas l’accuser de se comporter aujourd’hui “comme une ONG” – ou alors il faudrait aussi condamner toute son action sociale et diplomatique depuis ses origines !

Encore deux précisions. L’une est scientifique : à l’heure par exemple où le Groenland, l’Antarctique et les glaciers du monde entier fondent à vue d’œil et dans des proportions jamais vues, avec d’énormes conséquences en perspective, la réalité du danger climatique et l’urgence de ce qu’il faut faire ne permettent plus de doutes.

L’autre précision est théologique : comme le montraient déjà Jean-Paul II et Benoit XVI, la responsabilité envers la planète – c'est-à-dire la Création – fait partie de la doctrine sociale de l’Eglise, dans l’esprit indiqué par saint Paul au chapitre 8 de la Lettre aux Romains.  Et comme le montre le pape François dans l’encyclique Laudato Si’, cette responsabilité envers la planète fait partie de la vision eschatologique propre au christianisme.   

 

[ Ma chronique de ce lundi à Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) ]

 

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