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09/11/2023

Un pavé dans la vitrine des phobies parisiennes

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Voilà un livre dérangeant !  En tout cas dérangeant pour une certaine France politique et médiatique, aux yeux de laquelle la religion catholique est une vieille maladie à éradiquer :


Ce livre est écrit par une journaliste française d’origine turque, Claire Koç, 39 ans, qui travaille à France Télévisions. Venue de l’islam, Claire Koç s’est convertie au catholicisme. Or voici ce qu’elle raconte : Quand j'ai annoncé ma conversion à mes amis français, ils m'ont dit que ce n'était « pas une bonne idée », quand ils n'ont pas montré un rejet complet vis-à-vis de mon choix, voire une hostilité à mon égard. J'ai compris que la religion catholique n'avait pas le vent en poupe, qu'elle ne faisait pas partie des nouvelles normes de croyance. Mais aussi qu'il y avait, en France un rejet de la foi et de ceux qui l'épousent…” 

Pourquoi ce rejet ?  Réponse de Claire Koç, qui (rappelons-le) est journaliste : “Je crois que le dénigrement dont souffre la religion catholique, depuis plusieurs années, lui a été particulièrement délétère. Quasi-exclusivement traitée sous l'angle de la pédophilie ou de l'intégrisme, elle souffre d'amalgames très dépréciateurs. Quand elle n'est pas moquée, voire ridiculisée. Le cas d'Henri d'Anselme, le 'héros au sac à dos' de l'attentat d'Annecy, est, à ce titre, éloquent. Très vite, il a été qualifié, sur les réseaux sociaux, d' 'illuminé' et de 'facho', pour avoir dit sa foi…”  

Cet anti-catholicisme ambiant, Claire Koç le voit comme un cas spécial au sein d’un problème psychologique plus général : une panne d’identité collective, une sorte de rejet de l’histoire de France par des Français ; une haine de soi qui relève, dit-elle, de la psychanalyse. Dans son précédent livre, paru chez Albin Michel, elle critique ceux qu’elle appelle “les bobos parisiens bien-pensants”, qui la désapprouvaient de vouloir devenir vraiment française : “Ils me renvoyaient systématiquement à mon origine immigrée en me disant que c’était plus cool”, raconte-t-elle, alors que devenir française “m’a au contraire permis d’être libre”.

 Mais cette liberté à la française, Claire Koç l’a poussée jusqu’à devenir catholique. Et ça, c’est apparemment ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut être bien vue dans le tout-Paris d’aujourd’hui. Bien sûr il y a eu le scandale de la pédophilie et la très lourde responsabilité de responsables ecclésiastiques. Mais ce qui ne va pas, c’est de faire comme si les abus sexuels étaient une conséquence de la foi au Christ, alors qu’ils sont un outrage absolu à la foi ! Non, ça ne va vraiment pas : il est urgent d’y réfléchir.

 

 [ Ma chronique de ce matin à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) ]

 

 

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Commentaires

SES LIVRES

> Je me suis précipité pour acheter l'ouvrage au format epub.
A noter que cette journaliste a également publié un autre livre:
https://www.7switch.com/fr/ebook/9782226460479/claire-le-prenom-de-la-honte
Je n'ai pas pu l'acheter car protégé par un DRM Adobe. Je vais déjà lire celui que vous venez de nous conseiller. J'acheterais peut être son premier ouvrage en version papier (fatalement sans DRM).
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Écrit par : Pierre O./ | 09/11/2023

BOOMERANGS

> Pluie massive de boomerangs sur le boboland et la pensée unique.
Ils nous expliquaient que la dérision sans limite était la fine pointe de l'émancipation de la modernité...mais avec Guillaume Meurice (France inter) et cette jeune femme qui a fait un tweet étrange et odieux sur les bébés juifs brûlés dans des fours par les terroristes du Hamas, il y a comme un gros malaise.
Ils nous resservaient ad nauseam la propagande mensongère de la Stasi (police politique de l'ancienne Allemagne de l'Est communiste) sur les "silences" de l'Eglise pendant la Seconde Guerre mondiale, mais leur silence fut et demeure assourdissant devant les massacres du 7 Octobre.
Ils prétendent que les Palestiniens sont les nouveaux damnés de la terre, mais ils oublient que leurs amis des Emirats et autres puissance pétrolières auraient pu depuis longtemps orienter une partie significative de leurs milliards vers la bande de Gaza au lieu de climatiser des stades de foot construits dans le désert, acheter la moitié de l'avenue des Champs Elysées et autres investissements sans finalité humaniste et sociale !.
Et on peut poursuivre l'inventaire. Chaque jour sa nouvelle inconséquence !
Je vous transmets un extrait de la revue des Pères blancs "Mission de l'Eglise" n° 46 de décembre 1975 qui éclaire sur la source de tout cela:
"Le siècle des lumières, en réaction contre le "fanatisme", trouvera dans l'Islam le modèle de la religion sans mystère qui correspond, croit-on, au théisme rationalisant des philosophes. Ceci est bien mis en lumière dans la "Vie de Mahomet" du comte de Boulainvilliers (1730). On objectera la pièce de Voltaire "le fanatisme ou Mahomet le Prophète", mais on sait que ce Mahomet n'est autre que ... le Pape, auquel, suprême ironie, Voltaire dédie son oeuvre et qui l'en félicite... Napoléon Bonaparte arrivant en Egypte à la fin du XVIIIe siècle, sera séduit par l'Islam et se fera passer pour un bon musulman".
C'était déjà un "compromis historique" comme on le disait de la politique italienne des années 1970 pour parler des "convergences parallèles" entre la démocratie chrétienne et le parti communiste de Berlinguer.
C'est ce "compromis historique" entre Islam et idéologie des Lumières qui vole en éclat sous la pression des intégristes. Ce nouveau réel de 2023 est trop dur pour les bobos libertaires et la pensée unique; ils fuient dans le déni psychologique, la haine de soi enfin démasquée, et finalement le mensonge pur et simple.
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Écrit par : B.H. / | 09/11/2023

JAMAIS SANS REMÈDE

> Merci de ce compte-rendu. Je suis frappé, de même, par le succès du film "Sacerdoce" (certes il fait le plein chez nous parce qu'un de nos prêtres est dans le film, mais quand même...), qui met les pieds dans le plat sur la question des abus, et qui semble consoler bien des gens quant à la figure des prêtres.
Encore plus frappant : l'enthousiasme pour le film sur l'abbé Pierre, jusques et y compris chez N. Demorand et L. Salamé de France Inter, pourtant l'incarnation des journalistes bobos parisiens ricanants par excellence... Un auditeur a même dit que le film sur l'abbé Pierre permettait de se rendre compte à quel point, en fait, le christianisme avait apporté de grandes et belles choses à notre société...
Bref, là où il y a grande désolation, le Seigneur nous apporte un peu de consolation à travers ces films, par exemple, ou à travers la série 'The Chosen', et tant d'autres belles et bonnes initiatives de chrétiens partout dans le monde. "Dieu ne laisse jamais le mal sans remède" (Pierre Goursat).
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Écrit par : AlexS / | 09/11/2023

LE PROBLÈME

> Merci pour ce témoignage qui nous donne du courage. J'ai un frère qui est très anti-religions et je n'arrive même pas à le convaincre que les croyants ne sont pas forcément des imbéciles. La pédophilie n'est malheureusement pas le seul argument contres les catholiques. Léon Bloy parle à son époque, il y a plus d'un siècle, de l'Inquisition et de la Saint-Barthélémy qu'on vous assénait comme condamnation définitive. S'ajoute à cela que, comme l'avait prophétisé Bernanos, le pouvoir par les chiffres qui nous domine aujourd'hui tue toute réflexion. On aime les idées à l'emporte-pièce et le problème est que cette tendance touche même les catholiques alors qu'ils devraient donner l'exemple.
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Écrit par : Albert / | 10/11/2023

LE BLOG

> Merci Monsieur de Plunkett! Un excellent billet que je m'empresse de partager aux amis. C'est toujours un grand plaisir de vous suivre sur votre blog, même si je réagis rarement.
Bien fraternellement.
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Écrit par : Louis Le Mée / | 10/11/2023

LE POISON

> merci , Patrice, de nous informer de l'aventure de cette jeune femme
Son témoignage en dit long sur le poison bien installé dans notre "pauvre France "....
Des témoignages comme celui -là , on en redemande en cette fin de 2023.
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Écrit par : Yves Marniquet / | 11/11/2023

LA PÉDOPHILIE

> "Il y a eu le scandale de la pédophilie"... J'aurais écrit "il y a" car il n'est pas une semaine sans qu'une affaire ne sorte. Sur X, la question des agressions sexuelles commises par des clercs est récurrente : récents atermoiements devant le cas Rupnik, affaire Poupard, lenteurs devant le cas Ricard (qui est toujours cardinal), invraisemblable nomination de Gaschignard comme curé, imbroglio des MEP, lourdes suspicions concernant Reithinger et Colomb, sinistre affaire Santier, récente condamnation d'un prêtre marseillais (et silence d'Aveline à ce propos), décision de la CEF de ne pas traiter les agressions sur majeurs sur le modèle de la CIASE, refus du pape de recevoir cette même CIASE, enquête menée très tardivement aux Béatitudes, révélations cataclysmiques liées au système des Philippe, horreur devant ce qu'était Jean Vanier, protections dont a bénéficié Anatrella, etc.
Ma foi dans le Christ est intacte. Je suis cependant profondément ébranlé par la succession d'affaires, le double langage de l'épiscopat, l'hypocrisie de trop nombreux clercs. La confiance est rompue.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/11/2023

Réponse à AlexS

> N'oubliez pas que l'abbé Pierre, à la fin de sa vie et par fidélité à son ami Roger Garaudy (ex communiste devenu musulman après un passage par les protestants et les catholiques), a tenu pendant plusieurs semaines des positions révisionnistes et négationnistes quant à l'existence des camps de concentration et des chambres à gaz pendant la Seconde guerre mondiale. Son entêtement de vieillard vaniteux prouve combien il faut se méfier des "vedettes" dans l'Eglise; à être trop admirées çà leur monte à la tête (l'abbé Pierre n'est pas le seul à avoir connu ce problème loin de là).
Je me rappelle les paroles prophétiques d'un vieux prêtre:
- méfie toi des "vedettes" dans l'Eglise, ce sont elles qui font des problèmes et pas de petits problèmes;
- n'ayons pas peur d'attendre cinquante ou cent ans quand tous les témoins auront parlé, quand on aura tout retourné et découvert !
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Écrit par : B.H. / | 13/11/2023

RESPECT À CLAIRE KOÇ

> Qu'il existe une cathophobie ambiante dans le milieu intellectuel parisien, c'est possible. Par contre, je refuse de dire qu'elle serait totalement gratuite et sortie de nulle part.
Je rends grâce à Dieu d'avoir découvert la foi par de vrais témoins et prophètes. Parce que quand je regarde les voix les plus bruyantes qui se revendiquent de ma religion, je dois dire que j'aurais eu toutes les raisons de rejeter le christianisme si je n'avais connu qu'elles.
Bien évidemment, les réseaux sociaux sont une mine de contre-témoignages. "Le Christ t'emmerde" me disait un troll identitaire sur X-Twitter. Et même dans les figures les plus célèbres, on n'a pas de leçon à donner : Bolloré qui donne tant d'argent à Sainte-Église ne lui rend pas autant service qu'il croit. Ou du moins, il la rendrait plus crédible en cessant de piller l'Afrique et de souffler sur les braises du racisme sur les chaînes de télévision qu'il possède.
Et que dire de Gérald Darmanin, le très catholique menteur, complaisant avec les crimes de la police, et sa manière très obscure d'attribuer des HLM à Tourcoing ? Oui, ce type se revendique de ma religion. J'en dors mal.
Heureusement qu'il y a des figures pleines d'espérance comme Claire Koç pour rendre compte de la présence de Dieu en France en 2023. Mon plus profond respect à elle. D'avoir réussi à choisir l'Église malgré tous les scandales et contre-témoignages qui la salissent, il faut s'accrocher.
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Écrit par : Cyril B / | 15/11/2023

A Philippe de Visieux.

> Je lis vos commentaires et il me semble que vous êtes un perpétuel "déçu" ! Aujourd'hui il est vrai que l'air du temps nous installe chacun dans un créneau particulier de déception: l'Eglise, la démocratie, l'écologie idéologique...etc.
La déception devient presque une addiction, même si pour chacun l'objet de cette déception est différent. Une personne me disait il y a quelques jours: il y a même des gens qui ont su dire "je suis déçu" avant même d'avoir su dire "papa" et "maman" ! Etes-vous de ceux-là ?
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Écrit par : B.H. / | 16/11/2023

à B.H. :

> Déçu, je le suis certainement en ce qui concerne l'attitude de l'institution face aux agressions sexuelles commises par des clercs. Sur X, beaucoup de chrétiens évoquent ces questions de manière quotidienne :
https://twitter.com/ntrouiller/status/1725710412711186448?t=7ebItpbenAc-4RchAqW9FA&s=19
https://twitter.com/ntrouiller/status/1691776575132336423?t=bQDm-bfSEdG3gVw3bDSQ2g&s=19

C'est le silence de l'institution vis-à-vis de certains faits qui nourrit ma déception. Le cas de Sabine Faivre est tout à fait éloquent : elle rapporte, pièces à l'appui, l'agression sexuelle dont furent victimes ses propres enfants par un membre éminent du Sacré Collège. La CEF est au courant, Rome également mais personne ne fait rien : Mgr de Moulins-Beaufort, malgré de belles paroles, n'a jamais rencontré cette mère de famille désemparée. Je suis profondément déstabilisé quant au fait que le collège cardinalice comporte deux agresseurs français :
https://twitter.com/SabinedeNice1/status/1720703694382006478?t=TI_0YWGl_YlVKyeCg_qOsQ&s=19

Un prêtre des MEP est lui aussi particulièrement actif sur X. Lanceur d'alerte en Thaïlande, il fut mis au ban par ses propres supérieurs pour avoir dénoncé l'innommable. D'autres personnes rapportent, quotidiennement, le gouffre qui sépare trop souvent les belles paroles de l'agir ecclésial :
https://twitter.com/InfoJeuneCatho/status/1726307679570727420?t=B7XR4Fw_HLvRk-pPPUp5gA&s=19

Ma déception n'est pas née de la présence du péché dans l'Église. Je suis moi-même pécheur ; une Église des purs, ce serait une hérésie qui ferait de nous des cathares. Cela étant, cacher des crimes, refuser de consoler des victimes, faire comme si, cela revient à tourner le dos au Christ. Mettre la poussière sous le tapis, c'est aider non le Christ mais l'Adversaire. Or dès le concile, le problème était connu : comment ne pas éprouver une profonde déception en lisant que saint Paul VI était parfaitement au courant mais qu'il n'a pas souhaité que le concile débatte de ces questions ? Comment ne pas être troublé par de telles révélations ?
https://twitter.com/pereignace/status/1725421980181012572?t=hUHvXOMN8V64E9n9Fh3tww&s=19

Alors oui - même si je préfère ne pas répondre à la condescendance de votre propos quant à une éventuelle "addiction" à la déception - je suis effectivement déçu, mais je considère avoir toutes les raisons de l'être.
P.S. Un de mes grands-oncles, agressé sexuellement au petit séminaire juste après la guerre, ne s'en est psychologiquement jamais remis. Déstabilisé à vie, il ne put connaître de l'amour conjugal qu'une simple réalité platonique : le couple n'eut pas d'enfants. Jamais je ne le vis rire ou sourire ; pour la sourde souffrance qui fut la sienne pendant des décennies, je lui dois un engagement pour faire de l'Église une maison sûre.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/11/2023

à B.H. :

> https://twitter.com/AgirNotreEglise/status/1726483846793748676?t=8SFBjJKs1CHU2smt8zK38g&s=19

Les nouvelles du jour, c'est ça quasi-quotidiennement.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/11/2023

LES ANNÉES GLAUQUES

> Une autre nouvelle du jour: Gabriel Mazneff, longtemps chroniqueur régulier et ambigu du journal "le Monde". Les années glauques 1970 et suivantes remontent à la surface.
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Écrit par : B.H. / | 23/11/2023

@ Philippe de Visieux

> Moi je vous comprends, même si je ne connais aucun fait qui toucherait un de mes proches. Il est terrible de ne pouvoir rien dire dans l'Église contre l'institution ou contre le clergé. C'est faire l'erreur très grave de confondre Église militante et Église triomphante, c'est ignorer les prophètes et l'enseignement du Christ, c'est oublier l'obligation constante de réformer l'institution et de revivifier la tradition.
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Écrit par : Albert / | 24/11/2023

à B.H. :

> Des Matzneff, il y en a hélas des centaines ; que les agresseurs soient laïcs ou clercs, ils doivent être poursuivis et sanctionnés à la hauteur de leurs actes.
La criminalité cléricale a ceci d'outrageant qu'elle ne peut se cacher derrière le paravent (fallacieux, bien évidemment) du nihilisme : les clercs, ministres ordonnés, doivent annoncer la Bonne Nouvelle à la suite du Christ et suivre les enseignements qu'elle contient en n'étant jamais source de scandale.
Or, comment ne pas être scandalisé en lisant, ce matin même, que le pape accepta de recevoir hier un groupe de victimes françaises en refusant cependant qu'elles soient accompagnées de sœur Véronique Margron et du magistrat Antoine Garapon ? Rome continue de dénigrer la Ciase et ses conclusions. Pourquoi ? Comment un agresseur sexuel, ancien archevêque de Bordeaux, peut-il demeurer à ce jour cardinal électeur et membre de dicastères ?
Il nous reste la prière et la foi devant l'incompréhensible.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/11/2023

LE PAPE REÇOIT DES VICTIMES D'ABUS

"Au nom de l’Église, je vous demande pardon", confie le Pape à des victimes françaises d’abus

ALETEIA - par Hugues Lefèvre - Le Pape a pu recevoir 21 victimes françaises d’abus sexuels de l’ouest de la France lors d’une audience mardi après-midi. "Cela nous donne beaucoup de réconfort et de courage", confie Jean-Pierre Fourny, membre de la délégation, à l’issue d’une rencontre qui aura duré 45 minutes.

Un groupe de 21 victimes de Gabriel Girard, membre de la congrégation des frères de Saint-Gabriel, auteur aujourd’hui décédé de plusieurs dizaines d’abus sur mineurs dans les années 1960-70 dans des écoles d’Issé et de Loctudy, dans l’ouest de la France, a finalement pu rencontrer le pape François à sa résidence Sainte-Marthe du Vatican.

Un report en raison de l'état de santé du Pape

Initialement prévue lundi matin à 10h, la rencontre avait été annulée en raison de l’état de santé du pape François. Samedi, le chef de l’Église catholique avait dû se rendre à l’hôpital pour un contrôle suite à une "inflammation du poumon". "Nous étions tous très déçus", raconte Jean-Pierre Fourny, qui fut scolarisé dans l’école de garçons d’Issé. Cette rencontre avec le Pape devait s’inscrire dans le processus de réconciliation élaboré avec la congrégation des frères de Saint-Gabriel.

Lundi soir, alors que la délégation se trouvait à la maison romaine des frères de Saint-Gabriel, le téléphone du provincial a sonné. « C’était le pape qui nous appelait personnellement pour nous dire que cela l’embêtait beaucoup de ne pas nous voir. Il nous a proposé une rencontre dans l’après-midi, ce mardi », raconte Jean-Pierre Fourny, encore ému.

À 15h donc, le Pape a retrouvé la délégation dans une salle de la résidence Sainte-Marthe. "Il est arrivé avec son déambulateur. Il s’est assis parmi nous, dans les mêmes fauteuils. Il n’y avait pas de protocole et l’atmosphère était très simple, familiale", relate le Français.

Durant trois quarts d’heure, François a pu entendre le témoignage des victimes et puis leur expérience de reconstruction. "Il était touché. Il nous a raconté combien il avait été marqué par une rencontre avec une femme victime d’abus, et qu’il avait conscience des dégâts que cela pouvait engendrer", explique encore le sexagénaire.

"Puis le Pape a dit : ’Au nom de l’Église catholique, je vous demande pardon’… Cela fait bizarre d’entendre cela", ajoute Jean-Pierre Fourny. "Ce n’est pas un aboutissement, car nous porterons toujours ces histoires en nous… Mais ces paroles du Pape sont une reconnaissance et une réparation".

Durant l’audience, la commission Sauvé a été évoquée. La publication du rapport de la Ciase en 2021 avait en effet poussé des victimes de Gabriel Girard à sortir de leur silence. C’était la première fois que le Pape recevait des victimes d’abus françaises depuis la sortie du rapport.

La rencontre, à laquelle étaient associés cinq membres de la congrégation des frères de Saint-Gabriel, s’est conclue avec un morceau de saxophone joué par l’une des victimes : un tango argentin intitulé "Adios Muchachos", "Au revoir les gars".

"J’ai demandé à la commission d’écouter vos paroles"

Plus tôt dans la matinée, la délégation française avait été reçue durant deux heures par la Commission pontificale pour la protection des mineurs pour un temps de travail et d’écoute. "J’ai demandé à la commission d’écouter vos paroles […] et de recueillir vos témoignages afin qu’ils puissent renforcer et inspirer notre devoir commun pour éradiquer les abus dans notre Église", a écrit le Pape dans un message transmis ce mardi.

"Comme nous le démontre votre chemin avec les frères de Saint Gabriel, ce silence peut être brisé si à l’intérieur de l’Institution même il y a une ouverture active et respectueuse pour écouter ce que les victimes et les survivants ont à dire", écrit encore le pape François dans cette lettre adressée au diocèse de Nantes, aux frères de Saint-Gabriel et à la Commission reconnaissance et réparation (CRR), une instance instituée sous l’égide de la Conférence des religieuses et religieux de France (Corref) après la publication du rapport de la Commission Sauvé en 2021.

[ fin de la reproduction de la dépêche d'Aleteia ]
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Écrit par : PP / | 01/12/2023

LES CHIFFRES

> Le pape refuse de recevoir la CIASE car, dans le rapport Sauvé, il y a une trop grande contradiction entre les sondages et les comptages. Voir le rapport de l'Académie catholique de France où tout est parfaitement démontré et démonté.
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Écrit par : B.H. / | 01/12/2023

@ B.H.

> Ce n'est pas une question de chiffres. Discuter là-dessus est tout à fait déplacé par rapport au scandale et au mal fait à l'Église en tant qu'institution et en tant que communauté de fidèles. C'est comme pour le rapport du GIEC : il y a toujours des spécialistes redresseurs de torts qui vont chercher quelques erreurs pour déconsidérer le tout. S'en prendre au piédestal sur lequel on met les prêtres n'a rien de mauvais : c'est au contraire vital pour les prêtres et pour l'Église.
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Écrit par : Albert / | 02/12/2023

AVANTAGE À LA C.I.A.S.E.

> Merci Philippe de Visieux pour vos commentaires et les liens vers ceux de Natalia Trouiller !
Merci B.H. pour votre commentaire, qui m'a poussé à lire le texte de l'Académie.
Je n'aurais pas le même avis que vous, sur ce qu'elle "démontre parfaitement" ; elle attaque beaucoup, mais démontre peu ! J'ai trouvé la forme compliquée, et le contenu creux.
Ensuite j'ai (forcément) enchaîné avec la lecture de la réponse de la CIASE, à l'Académie, qui prend le temps de répondre point par point, en voici par exemple un extrait de l'introduction :

"les questions de réparation sont [...] abordées par l’Académie au seul prisme de considérations juridiques, au demeurant
discutables ou erronées. Il en va de même pour l’ensemble des critiques adressées au travail de la Commission : là où la CIASE entend partir des victimes pour revenir à elles, c’est-à-dire à la prévention et à la réparation du mal fait, l’Académie catholique ne prête pas la moindre oreille à leur cri, hormis quelques phrases compassionnelles.
Au fond, l’Académie critique moins la CIASE et son rapport qu’elle ne manifeste son indifférence aux victimes. Ce sujet ne l’intéresse pas. Seule compte à ses yeux une certaine idée de la protection de l’Eglise catholique qui paraît à la CIASE à la fois erronée et en contradiction
profonde avec des enseignements essentiels de cette Eglise, régulièrement rappelés par le Pape."

Après avoir lu les deux rapports, si l'on se base sur l'adage "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", n'est-ce pas plutôt la CIASE qui a un point d'avance ?

A suivre...
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 04/12/2023

à Isabelle Meyer :

> En effet : si les chiffres espagnols rejoignent ceux de la Ciase, ce n'est pas le fruit du hasard.
S'il est louable de voir le pape recevoir des victimes françaises de crimes commis par des prêtres, il est pour le moins regrettable, sinon choquant, de le voir accueillir les Béatitudes puis récemment les Focolari sans un seul mot à propos des agressions dont elles furent le cadre. Que le pape accueille ces communautés sans rappeler leur obligation absolue et urgente de conversion et de réforme, tout en fermant la porte à Antoine Garapon et à sœur Margron est étonnant voire scandaleux.
Le pape est un homme âgé, sans doute affaibli par la maladie, fatigué par la tâche : d'autres, à la curie, ont davantage de latitude pour dicter un agenda qui n'aurait pas été celui de François s'il avait l'énergie et la santé du soir de son élection.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/12/2023

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