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23/06/2023

2023 : montée constante des violences dans l'Hexagone, sous tous les prétextes et toutes les formes

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Réfléchira-t-on sur leurs causes et sur le climat sociétal qui les suscite ? Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


Navré de parler de ce dont parlent tous les autres médias, mais là c’est inévitable : il s’agit évidemment de l’agression violente contre une grand-mère et sa petite-fille, en pleine rue, lundi à Bordeaux. La dame de 73 ans et l’enfant lancées sur le trottoir comme des sacs de chiffon, par un homme de trente ans ! Et cela ouvertement, sous l’œil de caméras de surveillance – ce qui a permis à la police d’arrêter l’agresseur…

Qu’un trentenaire vigoureux s’en prenne aussi brutalement à une vieille dame et à une enfant, avec un total mépris envers les caméras – pourtant visibles – et envers l’interpellation qui suivra : c’est caractéristique de notre époque.

D’abord, la brutalité hystérique. Attitude très actuelle, un peu partout et sous tous les prétexte : souvent délictueux, parfois politiques mais la plupart du temps très ordinaires. C’est tellement répandu maintenant que les officiels, et même les tribunaux, ont donné leur aval à l’alibi du “j’ai pété les plombs” (expression consacrée) : comme s’il était normal de perdre tout contrôle de soi et de tomber dans la violence à la moindre occasion… Ce problème collectif et ses causes devraient être étudiés par les psychosociologues.

Ensuite, le mépris envers la police et la justice. Ne disons pas trop vite que ce mépris est le propre de milieux marginaux. Nier l’autorité des pouvoirs publics, dire que l’Etat "tient trop de place en France" et que "ça nous ridiculise aux yeux des Anglo-Saxons", c’est une ritournelle hexagonale depuis la fin des années 1980. Et ça a créé une ambiance. C’est cette ambiance qui permet la situation d’aujourd’hui : une tolérance inavouée envers la violence ordinaire, violence qui conduit de plus en plus rarement à la prison. En agressant la grand-mère et la petite-fille bordelaises, l’homme en question en était à sa vingt-et-unième affaire de coups et blessures : et il était toujours en liberté. Face à la violence individuelle, regardée non plus comme un délit mais comme une simple “expression de mal-être” (je cite un commentateur), on ne cherche plus à neutraliser le violent : on se contente de dire en jargon (je cite la police de Bordeaux) que “le mis en cause est très défavorablement connu de nos services, avec une vingtaine de mentions à son traitement d’antécédents judiciaires”.  Bel euphémisme pour voiler le fait que ce personnage ait été laissé libre…

Si l’on essaie de réfléchir aux tenants et aboutissants, on est accusé (selon la formule rituelle) de “récupération”. Mais l’état de choses imposerait tout de même un minimum d’analyse et de lucidité.

 

 

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