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20/05/2023

Grand pardon de saint Yves demain dimanche à Tréguier : "la foule toujours présente au rendez-vous"

St Yves vanderWeyden.jpg

Saint Yves, par Rogier van der Weyden. Pour le grand pardon de Tréguier le rendez-vous est demain 21 mai, à 10 h à la cathédrale :


« Yves Hélory de Kermartin est le seul représentant du clergé paroissial à avoir été porté sur les autels au Moyen Âge. Ce qu’il y a de vraiment neuf dans sa carrière ne porte ni sur son mode de vie (en gros celui des ermites) ni sa spiritualité (celle des Mendiants) ni son aura de protecteur des pauvres. La nouveauté réside dans le fait qu’un membre du clergé paroissial assume au-delà de ses forces physiques sa tâche de pasteur, de “recteur” comme on dit en Bretagne (rector animarum), prêchant, confessant, consolant les malades, enseignant sans trêve la Parole révélée à toutes les brebis de son troupeau. […]  

[Aujourd’hui] il est bien évident que saint Yves s’identifie à la Bretagne : ses habitants ont voulu très tôt que le saint soit partout présent dans leurs églises comme dans les plus modestes oratoires, au pays comme à l’étranger. Dès 1352 à Paris, à Rome en 1411, les chapelles de leur “nation” sont placées sous sa bienveillante protection… Depuis maintenant plus de six siècles la cité de Tréguier célèbre fidèlement en mai le pardon de son patron ; d’année en année la foule est toujours présente au rendez-vous malgré l’érosion de la pratique religieuse dans la patrie d’Ernest Renan comme ailleurs. Les hasards du calendrier ont placé le pardon en dehors de la saison touristique, lui assurant ainsi un caractère d’intimité régionale : de fait la Saint-Yves a su préserver l’essentiel dans une manifestation de croyance au rayonnement traditionnel. Le voyageur de passage peut constater que des statues de l’enfant de Kermartin se dressent dans nombre d’églises et de chapelles bretonnes, souvent ornées de l’hermine emblématique de Bretagne. Vitraux, cantiques, dédicaces de fontaines, d’autels, de chapelles isolées, dessinent un dense réseau de dévotion. […]

[En iconographie de saint Yves], la piété des fidèles a imposé un type. La tradition n’a retenu que le juge siégeant au tribunal en habit de magistrat, souvent entre le riche, dont il repousse la bourse tendue, et le pauvre dont il accueille la requête maladroite mais fondée… Le bon juge intègre, diligent, prend le pas dans la mémoire collective sur l’apôtre de la pauvreté : placé dans un rôle professionnel bien défini, saint Yves incarne, par le seul rappel de son existence passée, l’espoir lancinant d’un fonctionnement plus équitable de la justice… »

J.C. Cassard (université de Bretagne occidentale) : Saint Yves de Tréguier, un saint du XIIIe siècle - Beauchesne 1992.

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