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09/04/2023

CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITÉ !

jésus-christ,pâques

Trois questions sur la résurrection du Christ donc la nôtre (posées par une journaliste au théologien Bernard Sesboüé, 1929-2021) :


Que signifie la résurrection du Christ ?­

<< D'abord, un premier constat : le tombeau est trouvé ouvert et vide. Le corps de Jésus a disparu. Second constat : en ressuscitant, Jésus n'est pas revenu à son état de vie antérieur. Il se donne à voir d'une manière soudaine et gratuite qui échappe aux lois de notre espace et de notre temps. Mais il n'est ni un esprit, ni un fantôme : la résurrection concerne la totalité de sa personne, y compris son corps mortel. Ces points sont d'une importance décisive pour nous, car la résurrection de Jésus est en quelque sorte la parabole en acte de ce que doit être notre résurrection. Tel il est ressuscité, tel nous ressusciterons. >>

­ Comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps ?­

<<  Saint Paul (1 Co 15) fait une comparaison : celle de la graine minuscule qui meurt, se dissout dans le sol, avant de donner naissance au corps tout nouveau de la plante. Pour Paul et ses contemporains, complètement ignorants du processus biologique qui fait passer de l'une à l'autre, il s'agit proprement d'un miracle. Autrement dit, après une transformation radicale, l'être corporel concret donne naissance au corps "spirituel", glorieux et céleste. Sur la lancée de Paul, et en tenant compte de toutes les données de la philosophie, de l'anthropologie et de la théologie contemporaines, nous pouvons tenter de définir le passage au corps ressuscité. Nous savons que le corps ne peut être réduit ni à ses éléments physico-chimiques, ni à une réalité organique et biologique. Il est ce en quoi et par quoi l'homme reçoit et vit une existence personnelle, exerce et manifeste sa liberté dans son rapport à lui-même, aux autres, à Dieu. C'est dans et par son corps que l'homme entre en communication avec les autres et avec lui-même, qu'il aime, souffre, travaille, éprouve joie et plaisir. Le corps, c'est donc nous-mêmes. L'annonce de la résurrection de la chair, que nous proclamons dans le credo, signifie que l'homme sera sauvé dans tout ce qu'il est. Il y aura continuité, et discontinuité : continuité de notre identité, discontinuité puisqu'il y aura la brisure de la mort. Le corps ressuscité sera libéré de toutes les contraintes et nécessités naturelles qui le rendaient périssable. >>

► Peut-on avoir une représentation de ce corps ressuscité ? 

<<  À strictement parler, non, parce qu'un tel corps échappe radicalement au monde de nos représentations terrestres. Nous pouvons nous servir des apparitions de Jésus ressuscité pour en saisir quelques caractéristiques. Nous pouvons aussi penser à des moments privilégiés de notre vie, instants de grâce où notre corps semble déjà presque spiritualisé : c'est l'expérience mystique chez les saints, c'est l'expérience des moments les plus intenses de l'amour ; c'est l'expérience faite lorsque l'on fait corps par exemple avec une symphonie de Beethoven, ou que la beauté nous arrache à nous-mêmes. >>

 ► Quand la résurrection se produit-elle ?

<<  La réponse à cette question tient dans un paradoxe : nous devons dire à la fois que les morts sont déjà ressuscités et qu'ils ne le sont pas encore. En d'autres termes : ils vivent une première résurrection, qui demeure incomplète tant que l'humanité entière n'est pas parvenue à la résurrection plénière qui aura lieu lors du retour du Christ. La résurrection est une lente genèse, mais aussi un processus dynamique qui se développe entre la résurrection de Jésus au matin de Pâques et sa seconde venue dans la gloire à la fin des temps. De ce paradoxe, le mystère de Jésus lui-même peut nous donner une idée. Lui aussi a connu le temps intermédiaire du séjour de son corps au tombeau. Sa résurrection n'a été complète que lorsque le signe concret nous en a été donné : grâce à l'événement de Pâques, Jésus reprend contact et retrouve la communication avec les siens. Il achève de fonder son Église et rend possibles les sacrements, qui supposent un contact entre son corps glorifié et nos corps encore mortels. >>

 

 

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Commentaires

LE TEXTE

Merci pour ce texte magnifique.
Belle et sainte journée à vous et à ceux qui vous sont chers.
______

Écrit par : PF Huet / | 09/04/2023

LE MYSTÈRE

> Cit. : 1.- "la résurrection concerne la totalité de sa personne, y compris son corps mortel."
Cit. : 2.- "après une transformation radicale, l'être corporel concret donne naissance au corps "spirituel", glorieux et céleste." (fin de citations).
Saint Thomas a pourtant bien concrètement palpé, tâté, le corps du Ressuscité. Logiquement, ce Corps n'était donc pas seulement "spirituel", glorieux et céleste", mais aussi "matériel". Temporairement, peut-être ? Jusqu'à l'Ascension ?
Et Lazare (de Béthanie) ? Son cas est peut-être un peu différent, et prête à une exégèse spécifique.

F.


PP à F. – Les textes sont clairs : d'une part tous les disciples ont du mal à reconnaître le Ressuscité, ce qui montre qu'Il est désormais dans une autre dimension. D'autre part ils peuvent ensuite toucher ses plaies, et Il peut manger du poisson grillé... Voilà le mystère. Insondable.

réponse au commentaire

Écrit par : Fondudaviation / | 09/04/2023

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