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22/03/2023

Macron est-il happé par une crise de régime ?

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L'impasse où Macron s'est enfermé montre la dégénérescence de la Cinquième depuis l'introduction du quinquennat. Mais ceux qui proposent un retour à la Quatrième (en pire) sont des irresponsables... Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


Dans quelques heures nous saurons comment Emmanuel Macron va tenter de débloquer son quinquennat. Mais ce quinquennat paraît compromis. Depuis l’an dernier l’Elysée n’avait à l’Assemblée nationale qu'une majorité relative : aujourd’hui, même ce groupe d'inconditionnels est en proie au doute et s’interroge sur son avenir.
C’est en partie l'effet du second mandat. Un président réélu ne peut l'être une troisième fois. C'est donc un roi faible. Son autorité diminue dans le pays ; ses soutiens parlementaires sont de moins en moins fidèles, parce qu’ils pensent à leur avenir…
Et quand le président réélu veut réaliser au cours du second mandat une réforme controversée qu’il n’a pu faire lors du premier, c’est une tentative paradoxale : elle nécessiterait plus d’ascendant présidentiel, alors qu'un président réélu en a moins !
Cette contradiction, Macron a voulu la compenser à coups de 49-3. C’était constitutionnel. Mais pas très psychologique : si l’on veut toucher aux retraites des gens, au moins faut-il laisser leurs députés en débattre...
Vous me direz : si les députés n’ont pu en débattre, c’est (aussi) parce qu’une partie d’entre eux ont empêché le débat. Oui : et ça aussi c’est un paradoxe. Alors que le groupe patronné par Jean-Luc Mélenchon brandit l’étendard des "droits du Parlement", il empêche le Parlement d’exercer ses droits !  Mélenchon veut abattre la Constitution de 1958-1962 et instaurer sa "Sixième République". Elle se caractériserait par un parlementarisme absolu. C’est civique sur le papier. C'est moins civique quand on regarde l’expérience : sauf Mélenchon lui-même, personne à LFI ne semble connaître la Quatrième République et son défilé de gouvernements éphémères sans cesse renversés par la Chambre... Mais Mélenchon, avec sa culture politique et ses 72 ans (il est né sept ans avant la fin de la Quatrième), ne peut pas ignorer la nocivité du parlementarisme sans contrepoids. Quand il réclame l’abolition de la Cinquième et de la fonction présidentielle qui fait du président l’arbitre, quand il réclame une réforme du mode de scrutin qui transformerait l’Assemblée en magasin des communautarismes, il ne peut pas ne pas savoir que cette bascule abaisserait encore plus l’Etat – déjà bien amoindri par vingt ans d’idéologie ultralibérale.
Alors : une réforme des institutions ? Oui. Mais pas dans cette direction-là !  

 

 

 

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10:56 Publié dans Macron, Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : macron, retraites

Commentaires

70 ANS DE DÉCLIN LIBÉRAL

> Si la seule chose que nous ayons à craindre de la IVe République, ce sont les valses ministérielles, ça ne me dérange pas plus que ça. Effectivement, ces valses étaient provoquées par des jeux de billard à trois bandes entre des forces politiques qui n'existent plus aujourd'hui. Mais la ligne politique des réformes successives est parfaitement continue. Et souvent, ce sont les mêmes qui reviennent au pouvoir.
Le locataire de Matignon tient plus longtemps en poste depuis 1958, certes. Mais la rupture avec la IVe République ne tient qu'à ça. Au sortir de la guerre, le CNR nous avait pondu une protection sociale et un Etat souverain. En 70 ans, nos politiques sont revenues à un Etat libéral accordé sur le bon vouloir de la puissance étrangère dominante, quelle qu'elle soit. Et peu importe le régime.
Et puis regardons notre constitution. L'Assemblée nationale (au-delà du syndrome des députés-playmobiles), élue à la majorité relative, n'est pas une vraie photographie de l'opinion français. Le Sénat est censé représenter quoi à part la corruption des élus ? Le Président élu sur une campagne d'image et un discours attrape-tout ne risque pas de représenter la diversité de l'opinion publique. Le 49.3 vient contredire la DDHC (annexée à la constitution), laquelle énonce qu'un régime sans séparation des pouvoirs n'a pas de constitution. Et je vous fais grâce des failles du système judiciaro-policier fort exploitées par les élites. Tout juste le Conseil constitutionnel marque-t-il un (relatif) progrès dans la défense des libertés.
D'ailleurs, c'est assez amusant de voir comment les politiques s'assoient sur les règles constitutionnelles. Richard Ferrant, présidant un vote à main levée proclame un amendement validé alors que les députés devant lui le rejettent. Chirac s'assoit sur la convocation que lui fait un juge d'instruction. Macron choisit personnellement le nouveau procureur général du parquet de Paris en violation de la CEDH. Etc... Pourquoi se gêneraient-ils si le lien politique a disparu ?
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Écrit par : Cyril B / | 23/03/2023

LES FONDEMENTS

> Franchement, il faudrait revenir aux fondements de la Ve République. On a trop bricolé sur ce qui avait été mis en place. Et cela a affaibli l'institution au profit de l'un ou de l'autre, au gré des événements.
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Écrit par : Bernadette / | 24/03/2023

EN FINIR AVEC LES SCANDALES DANS L;EGLISE

> A la suite de la commission Sauvé, des groupes d'études théologiques proposent plusieurs dizaines de mesures pour en finir avec les scandales dans l'Eglise (fichtre, ils ont enfin trouvé la solution miracle et définitive au péché originel...). Parmi ces propositions, ils demandent de tester systématiquement les candidats au sacerdoce pour éliminer ceux qui sont trop marqués par le narcissisme et l'immaturité affective. Je propose d'étendre ces tests aux personnes qui se présentent aux élections législatives et présidentielles: en matière de narcissisme et d'immaturité affective suivez mon regard d'une part du côté de l'Elysée, d'autre part du côté de l'Assemblée nationale (cf l'attitude des députés de la France insoumise et consorts....).
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Écrit par : B.H. / | 24/03/2023

LES POUVOIRS

> Sans parler de retour à un fonctionnement de type 4ème République, le ré-équilibrage des pouvoirs devient très necessaire, et une place plus grande des citoyens : les propositions du constitutionnaliste Dominique Rousseau me semblent dessiner une perspective très souhaitable...
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Écrit par : Henri Doucet / | 24/03/2023

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