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28/12/2022

La préfète voulait appliquer la loi : Darmanin la limoge

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C'est l'affaire d'Indre-et-Loire : nouvel exemple des non-sens d'un Etat aux mains des ultralibéraux... Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


Dommage de terminer l’année sur cette affaire, mais elle est trop symptomatique pour être passée sous silence. Elle est d’ailleurs en train de faire une controverse nationale : c’est l’affaire, révélée par Le Canard enchaîné, du limogeage de la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus, par décret de M. Darmanin.

Marie Lajus est une préfète de la République. Donc elle applique les lois. Quand elle apprend que l’une de ces choses qu’on appelle avec emphase “incubateur de start-up” va s’installer dans le parc classé et non-constructible d’un monument historique, le château de Louise de La Vallière à Reugny – et qu’en plus cette installation (intitulée Da Vinci Labs pour faire américain) va abattre des arbres dans cette zone boisée non-constructible –, devant tous ces éléments la préfète fait ce que la loi l’oblige à faire : elle constate que l’installation du Da Vinci Labs violerait à la fois les lois de protection du patrimoine historique  et  la loi Climat-Résilience de 2021.

En déclarant cela, Marie Lajus joue simplement son rôle de garant de la légalité. Mais que se passe-t-il alors ? Selon Le Canard, les amis locaux de "l’incubateur de start-up" écrivent à M. Darmanin. Et M. Darmanin limoge Marie Lajus. Il ne la transfère pas ailleurs : il la casse, brutalement, sans nouvelle affectation ! Comme si elle avait commis une faute lourde, alors qu’elle a fait son métier de serviteur de l’Etat... Mais dans un pays que l’on ne veut plus voir que comme une “start-up nation”, selon la formule du président de la République, on ne sait plus bien en quoi consiste le service de l’Etat. Apparemment l’Etat se contredit dans l’affaire du château d’Indre-et-Loire : la préfète applique les lois, mais son ministre soutient une firme privée dont l'installation violerait ces lois.

Par ailleurs, au-dessus du ministre il y a l’Elysée. Et l’Elysée ne prend pas toujours le parti du patrimoine (historique et/ou naturel) lorsque sa protection impliquerait de résister à un projet économique, quel qu’il soit. On sait, par exemple, qu’il existe des projets privés contre le Conservatoire du littoral : en dépit de son utilité publique et de sa popularité, cette institution est mal vue du milieu ultralibéral que le vocabulaire officiel récent appelle “les premiers de cordée”. Et l’on se demande quel arbitrage rendrait l’Elysée si survenait, sur le littoral, un cas comparable à l’affaire du château d’Indre-et-Loire...  Décidément il est acrobatique de se vouloir conservateur-libéral, libéralisme et conservation faisant mauvais ménage.

Voilà ! Pardon pour ces considérations peu réveillonesques – et à la semaine prochaine, pour inaugurer 2023.

 

 

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Commentaires

LE CULBUTO

> lorsque j'étais enfant... c'était il y a bien longtemps... nous pouvions jouer avec un culbuto : il se remettait toujours dans la même position.
On a maintenant celle de vivre en dépit du bon sens.
Merci de nous ouvrir ainsi les yeux.
______

Écrit par : Claude Delaunay / | 28/12/2022

QUAND MÊME

> À vomir.
Bonne année 2023 quand même.
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Écrit par : Jean-Marie / | 28/12/2022

BÉNIE SOIT-ELLE

> Bénie soit cette préfète qui fait passer le service de l'Etat avant sa carrière. Elle a mon estime et mon admiration.
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Écrit par : Bernadette / | 28/12/2022

SERVICE DU PAYS

> Il y a encore des gens qui croient à leur fonction au service du pays. Il parait qu'il y a une pétition de soutien, un lien ?
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Écrit par : VF / | 30/12/2022

Les commentaires sont fermés.