07/11/2022
Bulles et mirages : les campagnes politiques aujourd'hui
Midterms US... Les républicains crient n'importe quoi. Les démocrates voilent les réalités. Mais c'est une tendance aujourd'hui de toute la classe politique occidentale, sous l'influence du Grand N'importe Quoi des réseaux sociaux et des agences de com' ! Mon éditorial de ce lundi matin à RCF (Radios chrétiennes de France) :
<< Spectacle fascinant avant-hier en Pennsylvanie, où la campagne des élections américaines culminait par deux meetings radicalement étrangers l’un à l’autre ! À Philadelphie, l’ex-président Obama venait soutenir Joe Biden et les candidats démocrates au Congrès. Sur l'aérodrome de Latrobe à une heure de Pittsburgh, l’ex-président Trump venait soutenir les candidats républicains qui le soutiennent lui – et se faire acclamer par ses supporters inconditionnels, en vue de sa propre re-candidature en 2024... D’un côté il y avait donc Obama, l’élégant magicien, déployant sa virtuosité pour justifier toutes les décisions de Biden – et faire oublier les prévisions électorales catastrophiques promises aux démocrates par les sondages au scrutin du 8 novembre. De l’autre côté, il y avait Trump, trompettant pendant plus de deux heures l’arrivée de la grande revanche au Congrès puis à la Maison Blanche ; une victoire sans limites, annonce-t-il.
Ce qui est sans limite chez Trump, c’est surtout son mépris pour la réalité. Samedi il a promis aux gens de les défendre contre l’Etat “communiste” de Washington, ce qui est au moins étrange. Il leur a aussi affirmé qu’il avait une “formidable relation” avec Xi Jinping, ce qui est carrément psychédélique. Mais ça marche auprès de son public : parce que raconter n’importe quoi est devenu la norme dans le monde occidental depuis qu’il n’y a plus ni vérité ni de mensonge, mais seulement des “narratifs” ou des “storytellings”, comme on dit sous l’influence des agences de communication.
Le résultat de cette évolution, c’est qu’actuellement, entre clans et partis adverses, il n’y a plus aucun vocabulaire commun ni aucune idée commune : il y a un climat de simili-guerre civile à force de ne pas se comprendre mutuellement. Comme si la société des réseaux sociaux (cette arène de gladiateurs), à force de fabriquer des bulles et des mirages, avait détruit toute possibilité de débattre objectivement. C’est le problème de la politique aujourd’hui. Si vous voyez comment le résoudre, je vous admire et je vous félicite ! >>
12:21 Publié dans Idées, Politique, USA | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : trump, midterms
Commentaires
TOUT
> GA-BU-ZO-MEU : voilà qui explique tout.
https://www.youtube.com/watch?v=rDwj_i6hWe4
https://www.youtube.com/watch?v=Llxg14sTQik
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Écrit par : AlexS / | 07/11/2022
'SANS RÉPLIQUE PARCE QUE SANS RÉALITÉ"
> Dans "A l'ombre des jeunes filles en fleurs" dans la Recherche du Temps perdu, Marcel Proust glisse une de ses maximes fulgurantes :
"Une idée forte communique un peu de sa force au contradicteur. Participant à la valeur universelle des esprits, elle s'insère, se greffe en l'esprit de celui qu'elle réfute, au milieu d'idées adjacentes, à l'aide desquelles, reprenant quelques avantages, il la complète, la rectifie ; si bien que la sentence finale est en quelque sorte l'œuvre des deux personnes qui discutaient. C'est aux idées qui ne sont pas à proprement parler des idées, aux idées qui, ne tenant à rien, ne trouvent aucun point d'appui, aucun rameau fraternel dans l'esprit de l'adversaire, que celui-ci, aux prises avec le pur vide, ne trouve rien à répondre. Les arguments de Monsieur de Norpois (en matière d'art) étaient sans réplique parce qu'ils étaient sans réalité."
C'est exactement ce que nos politiques ont compris. Ne jamais dire quelque chose de partiellement fondé, au risque de se faire contredire. Mais plutôt déblatérer des choses complètement fausses ou hypocrites.
Je dois avouer, en mon temps je croyais Sarkozy quand il disait qu'il comptait faire de la fac de Nanterre la nouvelle Silicon Valley et qu'il avait donné toute sa vie à la France (j'étais jeune). C'est dans le même esprit que le gouvernement Macron veut "réenchanter l'hôpital" ou dit que "porter le masque [en période covid] est dangereux.
Goebbels a résumé ça plus synthétiquement : "plus c'est gros, plus ça passe". Plus proche de nous, François Hollande aurait dit, d'après Le Point : "Ne jamais oublier que les gens sont des cons".
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Écrit par : Cyril B / | 07/11/2022
"JUSQU'À LA FIN DES SIÈCLES"
> Hélas, si ce n'était qu'un problème de la politique. Le monde politique reflète de façon caricaturale, en raison de l'égo des politiques, qui n'est pas nouveau, le monde occidental tel qu'il est devenu. J'espère qu'ailleurs il existe des pays épargnés par ce fléau.
La seule solution : d'abord prier et ensuite essayer de faire vivre le dialogue tout en bas de l'échelle. Mais nous entrons dans un maelstrom qui ne s'est encore jamais vu. Heureusement, Dieu veille pour que nous ne soyons pas balayés comme fétus de paille. Quand nous penserons être définitivement perdus, la situation s'éclaircira. "Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde." C'est à cette parole du Christ que nous devons nous accrocher.
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Écrit par : Bernadette / | 08/11/2022
"LA FAILLE DE LA CENSURE"
> votre blog est modéré, par quels moyens? Il m'est arrivé depuis 1 an et demi de vous écrire un certain nombre de commentaires qui n'ont même pas franchi la barrière de vous être transmis, car peut-être que mon adresse est "blacklistée"?
Ces commentaires étaient sur des sujets polémiques, avec un avis qui apportait de la contradiction par rapport à ce que vous tenez comme propos sur ce blog.
Lorsque j'ai fait un commentaire bien plus consensuel, mon commentaire a été publié.
Je ne sais pas si c'est de votre fait que mes commentaires sont censurés ou du fait d'un algorithme.
Mais cela contribue à rester dans sa bulle malgré la volonté de dialogue (au moins de mon côté). Quand on n'est pas entendu, et ce à répétition, cela contribue à se radicaliser, tout au moins dans l'expression qui peut devenir violente, ce qui est encore moins bien reçu par ceux à qui on s'adresse, qui juste de ce fait ne vont pas porter crédit à vos propos car ils ne sont pas "policés". Il s'agit de désamorcer ce processus... Et le plus tôt est le mieux.
Pour ma part, je continue à lire votre blog (et ce depuis 10 ans quasiment) mais suis vraiment frustrée de ne pas pouvoir contribuer au débat, avec je pense mon petit bout d'expérience qui vaut ce qu'il vaut, mais qui aurait pu éclairer certains débats... Cela n'a pas été le cas et j'en ai été vraiment dépitée. Mais je persévère et j'espère que ce message trouvera la faille de la censure...
A bon entendeur, salut
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Écrit par : laetitia / | 08/11/2022
ESPÉRER
> Il faut espérer que certains électeurs sachent encore réfléchir....
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Écrit par : J C Kill / | 08/11/2022
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