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11/04/2022

Le cas Zemmour : pourquoi cette chute en vrille

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Mon éditorial de 7h55 à RCF ce matin :


<< Parmi tous les candidats éliminés au premier tour de la présidentielle, un cas me paraît frappant : celui d’Eric Zemmour. Son petit score de 7 %, précédé d’une chute de 8 ou 9 points en deux mois, signifie certainement quelque chose.

D’abord il faut se souvenir que Zemmour était un phénomène médiatique issu de la télévision ; elle avait lancé sa candidature au point d’en faire le sujet numéro 1 pendant des semaines entières. Le dégonflage de cette candidature a coïncidé avec le début de la campagne générale, quand le sujet Zemmour a cessé de monopoliser l’info.

Ensuite, il y a ce chiffre de 7 %. Il est proche des 8 % de François-Xavier Bellamy en 2019 pour le parti Les Républicains aux européennes : un 8 % qui était alors le plus mauvais score historique de LR. Bellamy avait réduit son socle électoral à un seul milieu social : le plus conservateur... La campagne de Zemmour n’a parlé qu’à ce même milieu social, et a obtenu un score comparable à celui de Bellamy.

Comparable, mais un peu plus faible... Et là, on peut se demander si un certain nombre d’électeurs croyants n’ont pas fait défaut à Zemmour à cause de la façon dont il parle de l’Eglise catholique.

Ses attaques fréquentes contre le pape François ont choqué. De même que ses attaques contre des prêtres, et même contre des choses purement religieuses comme le projet de parcours catéchétique dans Notre-Dame de Paris restaurée : projet qualifié de “progressiste” par Zemmour, on se demande bien pourquoi ! Surtout en sachant que par ailleurs, ce candidat se posait en seul défenseur du catholicisme ! Mais une version du catholicisme assez éloignée de ce qu’enseigne l’Eglise catholique réelle…

Un candidat à l’élection présidentielle en France doit se garder de confondre les domaines. Il doit se souvenir que dans un pays régi par des lois de laïcité, le politique s’interdit d’intervenir dans le religieux… Eric Zemmour a commis cette erreur, parmi un certain nombre d’autres, durant sa campagne. Ces erreurs additionnées expliquent qu’il soit tombé en perte de vitesse, puis en vrille, et que le phénomène révolutionnaire annoncé se solde par un échec électoral cuisant. >>

 

 

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Commentaires

MÉRITÉ

> Les marinistes diront que Z n'a servi qu'à priver MLP de 2 millions de voix alors que cette fois elle était en bonne position face à Macron. Les cyniques diront que Z n'était qu'une opération LR pour priver MLP de second tour et laisser la place à Pécresse. Mais Pécresse s'est dégonflée lamentablement. Donc Z aura juste nui à MLP sans que ça serve à quoi que ce soit. Sauf à défouler la rancoeur de transfuges du RN placardisés par la cheffe.
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Écrit par : A. Daubigné / | 11/04/2022

SALE TEMPS POUR LA SIRÈNE

> Hier soir, l'air coincé et les mots agacés de la "sirène blonde" comme disait le vicomte !
On la comprend : avec son ralliement à un Zemmour déjà en perte de vitesse, puis le score final montrant qu'elle n'avait pas apporté de voix, Mme Maréchal a montré qu'elle n'a ni poids ni compétence en politique. Autant pour les marionnistes qui croyaient que cette dame était le miracle annoncé par la Vierge à La Salette (ou à Pontmain, je ne sais plus) ! Ils vont devoir continuer leur attente mystique commencée en 1877 après la chute de Mac Mahon.
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Écrit par : Léon Rochefort / | 11/04/2022

LES MÉDIAS

> Marion Maréchal et Eric Zemmour, deux électrons libres sans base sociale, ont tous les deux été fabriqués par les médias. Jusqu'au dernier moment les télés et les radios auront voulu croire que le ralliement de Marion Maréchal à Zemmour était le signe d'un courant profond. Ce n'était le signe de rien du tout. Juste le énième fourvoiement des survivants de la Manif pour tous, après l'équipée ridicule de Sens commun chez Fillon. Tempêtes dans des verres d'eau.
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Écrit par : Léon Rochefort / | 11/04/2022

CINQ ANS DE PLUS ?

> Le souci pour Z était la faiblesse de sa base électorale réelle : la bourgeoisie (plus ou moins) catho non boboïsée. Dans ces conditions, 7% ce n'est déjà pas si mal.
La "gauchisation" du discours de MLP a donc été payante. Mais de là à empêcher la réélection d'EM...5 nouvelles années de macronisme, je n'arrive pas à m'y faire (ce matin, je me suis réveillé avec un gros mal de tête). Comment près de 28 % des Français ont-ils pu voter pour cet homme, qui méprise ouvertement la France et les Français ?

Feld

[ PP à Feld
– Il n'est logique de qualifier de "gauchisation" la campagne sociale de MLP que si l'on appartient au milieu ultralibéral.
– Si la "bourgeoisie catho non boboïsée" partage la vision zemmourienne du catholicisme, c'est qu'elle n'est pas chrétienne. Dommage pour elle. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 11/04/2022

"BREF : RIEN"

> On aurait voulu qu'il prenne une stature présidentiable mais il demeure bloqué dans une idéologie, son idéologie.
Comme 'Causeur', Zemmour est devenu caricatural, s'enfonçant dans une idéologie mortifère, celle de la glorification d'un passé idéalisé.
Zemmour s'est révélé piètre orateur. Sans aucune compassion pour le réel, les Ukrainiens, et choisissant du passé ce qui l'arrange ... L'Eglise doit se mettre au service d'une Nation incarnée par Zemmour, un peu comme chez Maurras, beaucoup comme chez Poutine.
Bref ! Rien !
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Écrit par : Benoit / | 11/04/2022

ZEMMOUR ET LA RELIGION

> Quelques réflexions en vrac sur ce post très intéressant :

Le score assez bas de M. Zemmour peut d'abord s'expliquer dans une quadrangulation entre lui-même, Mme Le Pen, M. Mélenchon, M. Roussel. C'est l'explication par un "vote utile", facilité par l'image plus avenante maïs aussi plus sociale de Mme Le Pen, avec la part évidemment tactique de son positionnement, dans l'éventualité réelle de son éviction par M. Mélenchon. Dans ce contexte, le vote Zemmour aurait été d'influence majeure si la candidature de M. Roussel n'avait pas existé. Ainsi, les candidatures de Mrs Roussel et Zemmour ont-elles joué ensemble en faveur de Mme Le Pen, chacune tirant en sens contraire contre l'accession de M. Mélanchon au second tour (M. Roussel par un effet numérique, M. Zemmour par un effet psychologique de "repoussoir"ayant profité à Mme Le Pen).

Cette équation à 4 inconnues ne s'applique à mon sens qu'au premier tour. Pour le second tour, Mme Le Pen ne pourra l'emporter qu'en récoltant une part suffisante du vote LFI et du vote LR droitisé, sans pouvoir en appeler publiquement à un vote Zemmour désormais accessible mais gênant. Seul un vote protestataire de révolte, voire révolutionnaire, pourra, dans une version "tout sauf Macron", unir un ensemble hétéroclite de réfractaires, composé de masses socialement impactées et d'élites essentiellement rompues à la tactique de la prise du pouvoir. Cela revient à dire que Mme Le Pen pourra l'emporter par une praxis mélenchonienne de la prise du pouvoir, qui, plus ou moins experte en matière politique, s'appuie principalement sur un degré d'exaspération populaire. Cela peut réellement se produire, dans le contexte actuel, celui d'un pouvoir anthropologiquement matérialiste, positiviste et asservi aux puissances financières dans les conseils qu'il sollicite ou dans les décisions qu'il prend.

Le post mentionne à juste titre la question d'une immixtion indue du politique dans le religieux. En la matière, M. Zemmour ne fait que continuer bruyamment la pratique des Articles Organiques, jamais complètement abandonnée après la loi de 1905 art.2 (abandon de la reconnaissance des cultes, avec obligation négative de ne pas s'ingérer dans les dogmes et les pratiques, sauf considérations d'ordre public "stricto sensu'). La pratique concordataire ayant perduré pour la nomination des évêques en "vieille France", le positionnement de M. Zemmour, quoiqu'outrancier, trouve son appui dans une délimitation toujours fragile des compétences de l'Eglise et de l'État en France. Lorsque dans son discours des Bernardins, M. Macron énonce à l'égard des catholiques la loi d'airain du respect absolu de toutes les lois de la République, il ne fait qu'intruser par principe dans la conscience des personnes, pourtant titulaires du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction (Convention européenne des DH art.9). Ainsi, M. Zemmour et M. Macron convergent-ils dans un positivisme juridique foncier et autoritaire.

Personnellement, je n'apprécie pas l'utilisation du religieux en politique, qui s'achève en général dans une version politique et mondaine du religieux, et, en phase terminale, dans une soumission pratique des évêques à l'État. Je n'aime pas non plus que l'État prétende réglementer la tenue vestimentaire des femmes musulmanes, hors des cas avérés d'atteintes à la liberté de conscience des personnes. Les tribunaux existent pour cela, dans le contexte d'une société à la fois bienveillante et ferme. Pour ma part, ayant à l'esprit l'arrière plan anthropologique, juridique et social de la décision politique, j'accomplirai mon devoir en conscience et en prudence, laquelle ne déduit pas telle option temporelle de l'appartenance au catholicisme, mais opère un discernement probable par le moyen de l'Évangile du Christ, ensemble avec les lumières de la raison naturelle, de la loi naturelle, dans la poursuite d'un humanisme chrétien.
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Écrit par : Père Christian / | 11/04/2022

GAUCHE PARESSEUSE

> La gauche, en France, est paresseuse et haineuse. Elle a cru, comme d'habitude, qu'il lui suffirait de réciter ses slogans, d'activer ses manettes éculées pour intimider et culpabiliser. Et non, il va falloir réfléchir, l'incantatoire sur l'émancipation et le progrès ne suffit plus. L'apparition/disparition de Christine Taubira est exemplaire de cette impréparation; elle a cru que le peuple -reconnaissant pour le mariage pour tous- allait s'agglutiner en masse autour d'elle.
Au travail messieurs-dames, c'est dur quand on en a perdu l'habitude.
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Écrit par : B.H. / | 12/04/2022

CHANGER LE SYSTÈME

> Je m'étonne que les effets conjugués des sondages d'une part, et le choix d'effectuer un vote utile dès le premier tour ne soit plus mis en avant.
J'ai autour de moi (suis-je dans un microcosme ?) plusieurs cas de personnes de longue tradition UMP/LR qui ont fait le choix de voter Macron dès le premier tour de peur se retrouver avec second tour Mélenchon/LePen ; d'autres partisans de Zemmour qui ont finalement fait le choix de LePen considérant qu'elle aurait plus de chance de se qualifier pour le second tour que Zemmour ; enfin d'autres (surtout des jeunes) pas du tout à gauche mais qui ont fait le choix de voter Mélenchon car parmi les qualifiables au second tout c'était le seul qui affichait une vraie prise en compte de l'urgence climatique au nom de ce que "tout ce qui n'est pas fait dès aujourd'hui, ne pourra être rattrapé demain" ...
Combien de personnes ont raisonné pareillement ? Je remarque qu'au final ces 3 candidats ont arrivés largement devant les autres !
Faut-il poser la question des sondages, revoir le système électif ?
Je pense qu'il devient urgent de changer le système électoral.
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Écrit par : franz / | 19/04/2022

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