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28/03/2022

Une présidentielle minée par l'abstentionnisme ?

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Et pourquoi ce déficit démocratique ? Ma chronique de 7h55 à RCF :


<<  Dans treize jours ce sera le premier tour de la présidentielle : le "grand tournant quinquennal", le "centre nerveux de la Ve République" ! Pourtant les enquêtes nous disent qu’il faut s’attendre à un abstentionnisme sans précédent dans une présidentielle : peut-être jusqu’à 30%, selon Jérôme Sainte-Marie, alors qu’en 2002, pour le second tour (Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen), l’abstention – considérée alors comme un record – avait à peine dépassé 20 %...

Pourquoi ce gros déficit en 2022 ? Parce qu’il n’y a pas eu de campagne mobilisatrice. Pour trois raisons. D’abord deux candidates de partis autrefois importants ont eu peu d’écho dans l’opinion publique. Ensuite, Emmanuel Macron n’est pas vraiment descendu dans l’arène. Enfin, la guerre d’Ukraine accapare beaucoup de médias : pour eux la présidentielle n’est plus la grande priorité.

Résultat, le futur président de la République pourrait être “mal élu” comme disent les politologues : n’être l’élu que d’une minorité trop faible pour créer un “état de grâce” (autre expression consacrée). D’où un vide politique qui laisserait la place aux mécontentements sociaux ; et on connait leur virulence dans la société actuelle.

D’autant plus que, 49 jours après le second tour de la présidentielle, les législatives pourraient produire une Assemblée nationale sans vraie majorité de soutien au chef de l’Etat. Auquel cas le gouvernement serait aussi difficile à former qu’en Allemagne. L’exercice du pouvoir serait un marchandage permanent entre groupes parlementaires. Et l’élu(e) du 24 avril à l’Elysée ne pourrait pas appliquer son programme, quel qu’il soit… C’est l’esprit même de la Constitution de 1958-1962 qui disparaîtrait. On voit l’ampleur de l’enjeu. Et finalement la fragilité des institutions, quand leur fonctionnement est à la merci de l’air du temps, de la mobilisation des médias, ou du talent des candidats. Le général de Gaulle après 1962 pensait avoir refondé et stabilisé la démocratie française pour longtemps ; mais depuis, le monde a changé et la stabilité n’est plus une vertu à la mode. La durée non plus… >>

 

 

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Commentaires

EXEMPLES

> Au Portugal, en Irlande et en Autriche, le président de la République est élu au suffrage universel direct et pourtant c'est le Premier ministre qui gouverne effectivement. C'est peut-être vers cela que nous allons, un vrai basculement de la Ve République (même s'il ne faut pas oublier que l'élection du Président au suffrage universel direct n'était pas dans le projet d'origine en 1958).
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Écrit par : B.H. / | 28/03/2022

POLITIQUE-SPECTACLE

> Il est vrai aussi que la politique-spectacle au détriment des débats de fond, les coups-bas politiciens et l'omniprésence des sondages ne sont pas des plus motivants pour l'électeur...
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Écrit par : Michel de Guibert / | 28/03/2022

LE NON-DÉBAT

> Et une 4ème raison :
- l'absence de débat, de confrontation des idées, est aussi profondément démobilisante
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 29/03/2022

LES DÉFAUTS DE 1962

> La réforme en 1962 de l'élection présidentielle au suffrage universel a imposé deux tours de scrutin avec seulement deux candidats au second tour. On pensait ainsi que l'élu aurait plus de 50% des suffrages exprimés et que son élection ne serait pas remis en cause.
L'inconvénient de cette disposition est que les deux candidats qualifiés ne représentent souvent ces dernières années qu'à peine voire moins de la moitié des suffrages du premier tour.
Une majorité des électeurs du second tour choisit alors de voter contre un des deux candidats restants ou de s'abstenir ne voulant pas cautionner le choix qui leur reste. L'élu s'imagine qu'il est accepté par la majorité des électeurs alors qu'il n'est surtout soutenu que par les électeurs qui ont voté pour lui au premier tour. Il me semble que c'est en partie une explication du déficit démocratique évoqué.
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Écrit par : louis de hys / | 29/03/2022

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