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21/03/2022

La Corse autonome... et ce que cela implique pour les autres régions de l'Hexagone

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Mon éditorial de 7h55 à RCF, Radios chrétiennes de France :


<< Robespierre doit se retourner dans sa tombe : voilà que la République indivisible envisage l’autonomie pour un département français de la métropole ! Et ce département est justement la Corse, mère-patrie de Napoleone Buonaparte qui fit encore plus que Robespierre pour centraliser la France au profit de Paris ! Paradoxe de l’histoire…

Car l’histoire peut réserver bien des surprises –  à condition de la connaître, ce qui était le cas autrefois d’une foule de Français : par exemple à l’époque de Péguy... (Poussons l’optimisme jusqu’à croire que c’est toujours le cas aujourd’hui). Et si on connaît l’histoire de l’Hexagone, si on la rapporte aux régions surplombées par Paris depuis des siècles mais dont l’identité (loin de s’affaiblir) persiste dans le monde nouveau, on voit que la Corse est loin d’être la seule à mériter d’être reconnue dans sa personnalité culturelle et son désir de régler elle-même ses propres affaires. On peut en dire autant d’un certain nombre d’autres : la Bretagne ou l’Alsace, par exemple.

En 2015, la Bretagne a su garder son périmètre actuel* et ne pas se retrouver fusionnée aux Pays de la Loire, comme l’aurait voulu la réforme technocratique qui enferma d’autres régions dans des ensembles artificiels : ainsi l’Alsace, justement, fusionnée à la Lorraine, la Champagne et l’Ardenne dans une improbable région “Grand Est” ayant pour seule justification d’être “grande” ! Réforme étrange, qui devait apporter des économies de gestion et n’a apporté partout que des dépenses de personnel et des surcoûts échappant à tout contrôle. D’où la résistance de l’Alsace, qui a obtenu, six ans après, de récupérer son territoire en tant que collectivité à part, dotée de compétences particulières !  Comme quoi les régions à forte personnalité savent se faire respecter.  Notons d’ailleurs que, contrairement aux Corses, les Alsaciens y sont parvenus sans assassiner quiconque : preuve que les méthodes humanistes sont efficaces et  restent proportionnées à leur objet. Alors que le sang appelle le sang, et que les meilleures causes risquent de s’y noyer. >>

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* J'avais commencé par écrire : "son périmètre historique". C'était évidemment inexact puisque ce périmètre officiel n'inclut pas Nantes, capitale historique des ducs de Bretagne. J'ai donc rectifié. Mais je ne peux rectifier la carte reproduite ici, et qui comporte d'ailleurs d'autres inexactitudes !

 

 

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Commentaires

"NE PAS CEDER"

> À ceci près, dans l'affaire alsacienne, que les Lorrains et les Champenois sont cocus contents de l'histoire. Ils ont perdu leur statut régional alors que Strasbourg demeure chef-lieu du Grand Est, Colmar devenant siège de la nouvelle entité alsacienne. Entité qui ne satisfait pas encore nos compatriotes d'outre-Vosges qui veulent redevenir une région de plein droit en se séparant donc du Grand Est dont ils font toujours partie - ce qui, à l'évidence, engendre des crises d'urticaire sur les rives du Rhin.
Le Lorrain auteur de ce billet, par ailleurs contribuable au même titre que ses compatriotes alsaciens, observe avec une amertume certaine le statut de son ancienne région relégué au rang de composante d'un Grand Est piloté depuis une ville qui n'aspire qu'à se désolidariser de ce même Grand Est. Voilà à quoi a mené la grande opération Hollande de 2015 : réveiller des envies d'autonomie en Alsace en marginalisant les territoires lorrain et champenois qui avant la réforme avaient chacun leur propre organisation régionale. Des mécontentements de tous côtés, donc.
Ne surtout pas faire l'erreur de céder aux autonomistes en Corse : ce serait ouvrir la boîte de Pandore sans capacité de la refermer, sauf à attribuer l'autonomie à toutes les régions françaises à l'exception de l'Île-de-France et du Centre-Val-de-Loire, voire l'indépendance à moyen terme pour la Bretagne, l'Alsace et le pays basque.
Les Anglais, pour une fois, ont tiré les premiers il y a vingt ans en accordant l'autonomie à l'Écosse et au pays de Galles, prélude à une lente décomposition de l'unité nationale : je ne doute pas un seul instant voir de mon vivant les Écossais accéder à l'indépendance. Suivre le même chemin dans l'Hexagone serait une faute impardonnable. Qui souhaiterait voir le territoire national réduit de trois quarts ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 21/03/2022

NAONED

> Euh... le périmètre historique de la Bretagne sans Nantes, la capitale des Ducs de Bretagne ?

MG


[ PP à MG – Naoned e Breizh ! et la carte, très approximative, est juste là pour l'agrément. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 22/03/2022

RECTIFICATIF

> "En 2015, la Bretagne a su garder son périmètre historique "... Certes nous avons échappé au pire, la fusion dans un "grand ouest" sans âme, mais il nous manque toujours 1/5 de notre périmètre historique.

TT

[ PP à TT – En effet. Mon expression était inexacte. J'aurais dû écrire : "périmètre actuel", ou "officiel". Naoned e Breizh ! Breizh 44 ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Tryphon Tournesol / | 25/03/2022

à Tryphon Tournesol :

> La Loire-Atlantique, si elle se superpose dans son immense majorité à l'ancienne province de Bretagne, comporte plusieurs communes qui relevaient avant 1790 du Poitou ou des marches entre Bretagne et Poitou.
C'est là la difficulté que l'on peut avoir à dessiner des régions dans la limite des départements, dont on sait qu'ils furent créés en 1790 pour empêcher toute velléité provinciale.
Ainsi, la Meuse anciennement rattachée à la région Lorraine ne faisait globalement pas partie du duché de Lorraine mais relevait de celui de Bar, vassal du Saint-Empire, et du Barrois mouvant sous contrôle français.
Créer des régions sur le modèle des provinces est une gageure : le plus simple ne serait-il pas de revenir à l'échelon départemental en faisant fi des régions qui, à l'évidence, nourrissent des mécontentements de tous côtés ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 28/03/2022

BREIZH DIZALC'H

> https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/04/08/apres-la-corse-la-bretagne-reclame-son-autonomie_6121292_823448.html

La boîte de Pandore...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/04/2022

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