16/02/2022
Comment le 'globish' déstructure et dénature le français
Un rapport alarmé de l'Académie française... Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :
<< Enfin le problème est mis en lumière ! Dans un rapport impressionnant, l’Académie française dénonce l’invasion de l’anglais qui déstructure et dénature la langue française. Cette invasion prend deux formes :
– il y a une forme brutale, qui remplace carrément les mots et les formules français par des mots et des formules anglophones. La vie quotidienne en est infestée aujourd’hui : la FNAC vous parle de ses French Days, la poste a des pick-up stations, les grandes surfaces ont leurs drives, etc. Sans parler des innombrables slogans publicitaires qui nous parlent en anglo-américain comme si c’était normal.
– Mais il y a aussi une forme d’invasion sournoise, qui change le sens des mots français en jouant sur leur ressemblance avec des mots anglais. Par exemple le mot “confronter” : en français, il voulait dire mettre deux personnes en présence pour comparer ce qu’elles disent. Mais en anglais, “confront” veut dire “affronter”. Et sous la pression de la mode, le mot français perd son sens au profit du sens anglais : désormais les télés françaises parlent de “confrontation” à propos d’une bataille sanglante, alors qu’autrefois en français le mot désignait simplement l’audition de témoins par le juge d’instruction.
Et ce n’est qu’un exemple ; on pourrait en citer des dizaines d’autres ! “Nous sommes parvenus à un point critique”, dit Hélène Carrère d’Encausse : le point où le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe du français sont menacés. D’où vient cette invasion ? Pas directement des Américains ! Non, elle vient de nos propres élites entre guillemets, formatées par des écoles de commerce et qui croiraient déchoir en parlant français. Résultat, par exemple : le nouveau slogan du département de la Sarthe est “Sarthe me up”, jeu de mots lourdingue sur le terme “start up” imposé en français par le président de la République en personne, qui n’a pas hésité à rebaptiser la France “start-up nation” !
Et tout est comme ça aujourd’hui, y compris dans le vocabulaire de mouvements chrétiens qui semblent prendre New York pour un Vatican linguistique : du coup c’est une pluie de “church parties” et de “wahoo Jesus”, sans qu’on se demande si c’est bien approprié pour évangéliser des Français. Or deux Français sur trois se disent favorables à une loi qui garantirait vraiment la prédominance du français dans la vie publique française : ne serait-ce que pour que tout le monde se comprenne, ce qui serait la moindre des choses… >>
10:40 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : franglais, globish
Commentaires
AMÉRICANOLÂTRIE FRANÇAISE
> Commençons déjà par désaméricaniser la société française.
La gare Évangile, par exemple, fut récemment rebaptisée gare Rosa-Parks par Mme Hidalgo. À quel titre ? En quoi une figure américaine de la lutte contre la ségrégation raciale, figure par ailleurs hautement respectable et appréciée, pourrait-elle voir son nom plus adéquat dans la capitale française que celui de la Bonne Nouvelle révélée par le Seigneur Jésus ?
Toujours dans le registre ferroviaire, j'apprends avec effarement que la gare de Cergy-Pontoise se dit désormais en langage courant 'CY', à prononcer à l'américaine ('si-ouaille').
Cette américanolâtrie est profondément déstabilisante. Nos pères en 1966 ont crié 'US Go home' et ils avaient raison ; cinquante ans plus tard, leurs enfants connaissent mieux les rues de Miami que celles des villes qu'ils habitent.
Que faire contre ce fléau ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/02/2022
TOUT DIT
> Il avait tout dit avec son humour de fin observateur des entreprises de la technologie soi-disant nouvelle :
https://www.youtube.com/watch?v=vzEJjhtSevQ
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Écrit par : AlexS / | 16/02/2022
PSAUME
> "Quand sont ruinées les fondations que peut faire le juste"
C'est le cri du psalmiste !!!
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Écrit par : Gérald / | 16/02/2022
PERTE DE LA CULTURE DE BASE
> Si c'était du bel anglais qui nous était proposé avec une colonisation verbale de qualité...Mais c'est loin d'être le cas.
Nous souffrons, je pense, d'une perte de notre culture de base.
C'est criant en ce qui concerne les prénoms donnés aux enfants. De plus,en plus, le prénom fait moins de cinq lettres, ne correspond à rien d'historique, ni du côté français ni du côté anglais. Il y a bien quelques prénoms américains en effet qui sonnent faux ici mais ces prénoms courts, sortes d'onomatopées données soit par fatigue de prononcer un nom plus long soit par mimétisme tiré je ne sais d'où ne relient plus l'enfant ni à aucun saint patron ni à aucune notion historique.
A Great Reset ?
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Écrit par : AlexP / | 17/02/2022
à AlexS et AlexP :
> Selon le toujours pertinent Karim Duval, "on est fluent en franglais à partir du moment où on ne sait plus ce qu'on raconte". En transposant cela à l'identité (personnelle ou collective), c'est quand on ne sait plus qui on est.
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Écrit par : Sven Laval / | 21/02/2022
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