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09/02/2022

Macron entre Poutine, Biden et Bruxelles...

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Paris, toujours coincé entre son utopie d'UE géopolitique et l'emprise de Washington... Ma chronique du mercredi matin à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


<<  Que retenir de la longue entrevue de six heures entre  Macron et Poutine, et plus généralement de la crise ukrainienne ? C’est difficile à dire, tant la réalité est brouillée par la propagande des deux camps : le camp russe et le camp dit “occidental”, c’est-à-dire américain. Du côté Poutine c’est évident : le président russe est un manœuvrier, qui connaît très bien les faiblesses et les incohérences de ces adversaires de l’Ouest. Il sait parfaitement que l’Europe est divisée en plusieurs tendances : il y a les pro-américains par habitude, scandinaves ou autres ; il y a les Anglais, anti-russes par tradition ; il y a les Allemands, eux-mêmes divisés entre leurs intérêts économiques à l’Est  et leur sujétion stratégique envers Washington… Et il y a l’Elysée, perpétuellement à la recherche d’une diplomatie européenne qui ne soit pas complètement sous tutelle américaine. C’est un rêve que peu de dirigeants européens partagent et qui affaiblit ainsi Paris, Poutine le sait parfaitement. 
D’où sa stratégie, qui consiste à faire peur pour plonger le camp occidental dans des réactions excessives ou contradictoires. Ce qui permet au président russe de marquer des points.
Principale réaction excessive : celle de Joe Biden et de son administration annonçant tous les jours l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, et poussant l’OTAN à sonner du clairon. Cette surenchère inquiète le président ukrainien lui-même : il demande à Biden et à ses alliés d’arrêter de parler de guerre comme si l’Amérique souhaitait cette guerre. Selon lui, parler ainsi c’est faire le jeu de Poutine : le président russe sait très bien que ni les Européens, ni même Washington ne s’engageraient maintenant dans une véritable guerre contre la Russie, alors qu’aucun traité d’alliance ne les lie à l’Ukraine, laquelle ne fait même pas partie de l’Union européenne ! Il ne faut jamais dégainer quand on n’a pas l’intention de tirer, disait Clint Eastwood dans un de ses vieux films. Il ne faut jamais parler de guerre quand on n’a pas vraiment l’intention de la faire.
C’est pourquoi Poutine, qui aime souffler le chaud et le froid, a tenu deux discours hier à Macron : un peu du langage diplomatique que le président  français voulait entendre. Et un peu de grosse menace à l’ancienne, dans le genre “si vous tenez à me faire la guerre vous allez voir mes missiles...”  Rien de surprenant à cela : la politique étrangère est souvent un rapport de forces. L’Europe a eu trop tendance à l’oublier depuis trente ans. >>

 

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