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28/01/2022

Discours du pape François à la session plénière de la congrégation pour la Doctrine de la foi, 21 janvier

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Des directives spirituelles à méditer et à faire connaître en France, où l'on parle beaucoup du pape... sans jamais le lire ni l'écouter !


ALLOCUTION DU PAPE FRANÇOIS À LA SESSION PLÉNIÈRE
DE LA CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI

21 janvier 2022

 

<< Je voudrais partager avec vous quelques réflexions fondée sur trois mots : dignité, discernement, foi.

D’abord la dignité. Comme je l’ai écrit au début [§7] de l’encyclique Fratelli tutti, je désire avec force “qu’en cette époque que nous traversons, en reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité”. Si la fraternité est la destination que le Créateur assigne au cheminement de l’humanité, la voie principale est de reconnaître la dignité de chaque personne humaine.

En notre temps marqué par tant de tensions sociales, politiques et même sanitaires, la tentation grandit de voir l’autre comme étranger ou ennemi et de lui dénier sa dignité réelle. Nous sommes donc requis, spécialement en ce temps, de rappeler “à temps et à contretemps” (2Timothée 4,2) et dans la fidèle observance d’un enseignement bimillénaire de l’Eglise que la dignité est intrinsèque à chaque être humain, et valide de l’instant de sa conception à celui de sa mort naturelle. L’affirmation de cette dignité est la condition préalable à toute protection d’une existence personnelle ou sociale, et la condition nécessaire à la réalisation d’une amitié fraternelle et sociale entre les peuples de la terre. Depuis l’aube de sa mission, l’Eglise a toujours proclamé et promu la valeur intangible de la dignité humaine. L’humanité est le couronnement de la création : elle est voulue et aimée par Dieu comme partenaire dans son plan éternel, et pour la sauver Jésus a donné sa vie jusqu’à la mort sur la croix – pour chaque personne, pour chacun de nous. Je vous remercie donc pour la réflexion que vous avez entreprise sur la dignité humaine au regard des défis que soulève la situation présente.

Le deuxième mot est le discernement. Cette pratique est de plus en plus demandée aux croyants. Dans le changement d’époque que nous vivons, d’une part les croyants se trouvent confrontés à des questions complexes et sans précédent. D’autre part, il y a un besoin croissant de spirituel qui n’a pas toujours son centre de gravité dans l’Evangile… Ainsi il n’est pas rare d’avoir affaire à de prétendus phénomènes surnaturels, sur lesquels des indications fermes et sûres doivent être données au peuple de Dieu. Le discernement doit s’exercer nécessairement dans le combat contre tous les types d’abus ; avec l’aide de Dieu, l’Eglise poursuit résolument son action pour apporter la justice aux victimes d’abus commis par ses membres, en appliquant la loi canonique avec un soin et une rigueur particuliers. Dans cette ligne, j’ai récemment mis à jour les Normes concernant les méfaits réservés à la congrégation pour la Doctrine de la foi afin de rendre plus incisive l’action légale. Cette dernière ne peut à elle seule endiguer le phénomène : mais c’est un pas nécessaire pour restaurer la justice, réparer le scandale et châtier le malfaiteur.

Un engagement semblable dans le discernement est impliqué dans un autre domaine, que vous abordez chaque jour : la dissolution des liens du mariage ‘in favorem fidei’. Quand, en vertu du privilège pétrinien, l’Eglise accorde la nullité d’un lien de mariage non-sacramentel, ce n’est pas juste une façon de mettre fin canoniquement à un mariage qui aurait déjà échoué dans les faits : en réalité, cet acte éminemment pastoral vise à favoriser la foi catholique dans la nouvelle union et la famille dont ce nouveau mariage sera le noyau.

Je voudrais aussi m’arrêter sur le besoin de discernement dans les processus synodaux. On pourrait croire que le chemin synodal consiste à écouter tout le monde et donner le résultat. Votes, votes et encore votes… Non ! Un chemin synodal sans discernement n’est pas un chemin synodal. Le discernement est ce qui fait un véritable synode, où le personnage principal est l’Esprit Saint ; un synode n’est pas un parlement ou un sondage d’opinions, que pourraient faire les médias. Donc je souligne que le discernement est important dans le processus synodal.

Le dernier mot est foi. On ne demande pas seulement à votre congrégation de défendre la foi, mais de la promouvoir. Sans la foi, la présence des croyants dans le monde se réduirait à celle d’une agence humanitaire. La foi doit être le cœur de la vie et de l’action de chaque baptisé. Et il ne s’agit pas d’une foi vague et indéterminée comme un vin coupé qui aurait perdu sa valeur : il s’agit d’une foi véritable, pure, comme le Seigneur la demande à ses disciples : “Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé…” (Luc 17,6). Pour cette raison, nous ne devons jamais oublier “qu’une foi qui ne nous met pas en crise est une foi en crise, une foi qui ne nous interroge pas est une foi sur laquelle nous devons nous interroger, une foi qui ne nous anime pas est une foi qui doit être animée ” *. Ne nous satisfaisons pas d’une foi tiède, habituelle, livresque. Coopérons avec l’Esprit Saint, et coopérons les uns avec les autres, afin que le feu apporté par Jésus sur la terre continue à brûler et enflamme les cœurs de tous. >>


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Discours du pape François à la Curie romaine, 21.12.2017 : “Comme j’ai commencé notre rencontre en parlant de Noël comme de la fête de la foi, je voudrais la conclure en mettant en évidence que Noël nous rappelle aussi qu’une foi qui ne nous met pas en crise est une foi en crise ; une foi qui ne nous fait pas grandir est une foi qui doit grandir ; une foi qui ne nous interroge pas est une foi sur laquelle nous devons nous interroger ; une foi qui ne nous anime pas est une foi qui doit être animée ; une foi qui ne nous bouleverse pas est une foi qui doit être bouleversée. En réalité, une foi seulement intellectuelle ou tiède est seulement une proposition de foi qui pourrait se réaliser quand elle arrivera à impliquer le cœur, l’âme, l’esprit et tout notre être, quand on permet à Dieu de naître et de renaître dans la mangeoire du cœur, quand on laisse l’étoile de Bethléem nous guider vers le lieu où se trouve le Fils de Dieu, non parmi les rois et le luxe, mais parmi les pauvres et les humbles.”

 

  

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19:23 Publié dans Pape François | Lien permanent