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24/01/2022

Ladrerie des gouvernements envers la justice et l'hôpital

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Ma chronique du lundi 7h55 à RCF :


Selon le sondage IFOP pour le barreau de Paris, un Français sur deux “doute de la justice” !  Sur l’échelle de l’indice de confiance, les tribunaux arrivent loin derrière l’école et la police. Pourquoi ? Parce que la justice “fonctionne mal”, répondent 65 % des personnes interrogées. Les Français n’accusent pas les juges de rendre une mauvaise justice : 70 % accusent l’Etat de (je cite) “ne pas donner à la justice les moyens dont elle a besoin pour faire son travail”.  

Vers où devrait aller l’argent de l’Etat, selon les Français sondés ? Vers le recrutement de personnel. C’est de cela que se plaignent tous les tribunaux de France : les juges sont trop peu nombreux et ils ont trop peu de collaborateurs, ce qui provoque un embouteillage de dossiers qui retarde de plus en plus le traitement des affaires. Près de trois ans en moyenne, aujourd’hui, entre le début de l’instruction et la décision de renvoyer (ou non) l’affaire devant les tribunaux ! Et une fois prise la décision de renvoi, il faut attendre des mois, parfois des années, avant d’obtenir une date d’audience aux assises ou en correctionnelle. Certaines victimes ont même attendu dix ans avant de voir juger leur agresseur... En 2019 déjà, 95 % des Français pestaient contre la lenteur de leur justice. Pas assez de moyens, pas assez de juges…

La situation des tribunaux est un peu comparable à celle des hôpitaux : pas assez de moyens, pas assez de soignants.

Pourquoi donc cette ladrerie de l’Etat envers deux institutions essentielles ? Voilà une grosse question à débattre au cours de la campagne présidentielle. Le futur président, ou la future présidente, devront agir sur les CAUSES du délabrement des hôpitaux et des tribunaux de la République française. La justice et la santé publique sont deux piliers du bien commun : renforcer ces piliers est le premier devoir des gouvernants, quels qu’ils soient. Contre cela ne peut prévaloir aucune idéologie financière. Devoir rendre la justice ou la santé à 66 millions d’habitants est une évidence qui coûte cher ? Il faudra trouver l’argent quelque part.  >>

 

 

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10:18 Publié dans Justice, Santé | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : justice

Commentaires

UN DROIT ET UN DEVOIR

> Il faudrait aussi de rappeler qu'il ne s'agit pas d'un don de la part d'un gouvernement (le fonctionnement correct des services publics) mais d'un droit des citoyens et d'un devoir de l'Etat en raison des impôts. Autrement à quoi bon payer des impôts? Par contre l'Etat n'a aucun souci à dépenser plus de 400 000 euros pour des études bidons et inutiles auprès de cabinets de conseil du genre Mc Kinsey...
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Écrit par : Robert Culat / | 25/01/2022

VICES DE PROCÉDURE

> Oui, la justice fonctionne mal en France. La conséquence du manque de personnel est que nombre d'actes sont invalidés pour vice de procédure à cause d'un tampon oublié page 867 ou d'une signature manquante du greffier au bas d'une page. L'avocat que je suis considère la chose aussi immorale que décourageante, surtout quand on sait combien les magistrats se dévouent à leur cause nuit et jour, sans compter leurs heures.
La France, pays des droits de l'homme ? Avec la prison de Nouméa comme contre-exemple manifeste, il reste beaucoup de chemin à parcourir...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 25/01/2022

ET L'ENSEIGNEMENT

> Et ne parlons pas de l'Education nationale... où trouver un professeur remplaçant est devenu un miracle. Ah, le recrutement de personnel...
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Écrit par : AlexS / | 25/01/2022

SURVIVANCES

> Il est évident que Macron détruit sciemment tous les services publics puisqu'il ne croit qu'au privé et à la guerre de tous contre tous. Mais la lecture du livre de Rémi Brague, 'Modérément moderne', pose aussi la question de la survie des notions de justice équitable et de solidarité sanitaire dans un monde ayant rejeté, avec la référence au Dieu de la Bible,
l'idée de justice divine et le fondement de l'amour du prochain. Il est logique qu'il ne reste plus, à terme, que désir de vengeance ou de sécurité à la place de la justice, et que pitié égoïste à la place de la santé publique.
La justice et l'hôpital ne sont plus que des survivances destinées à disparaître. Il ne restera qu'une police répressive et des lynchages médiatiques d'un côté, et une santé privée avec des médecins pratiquant soin, avortement ou euthanasie selon le marché, de l'autre.
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Écrit par : Albert / | 26/01/2022

PILIERS

> La justice et la santé publique sont deux piliers du bien commun... sans oublier l'éducation, le troisième pilier.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 30/01/2022

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