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21/12/2021

L'abbé du Barroux rend hommage à Jean-Marc Sauvé

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…dans l’éditorial du dernier numéro de la Lettre aux amis du monastère (abbaye Sainte-Madeleine, 84330 Le Barroux). Voilà de quoi immuniser une partie du public catholique “traditionnel” contre le flot de désinformation déversé sur les réseaux sociaux !   Lire ci-dessous le texte de dom Louis-Marie o.s.b. :


 <<  PRUDENCE !

Pardonnez-moi d’aborder le terrible drame des abus commis par des consacrés et des laïcs sur de jeunes enfants. Mon propos n’est pas de discuter des chiffres, mais de donner quelques solutions traditionnelles. Il est plus important, en effet, de retrouver des principes solides pour lutter contre ces crimes que de discuter des chiffres (ils sont invérifiables !). Pour m’en persuader, il m’a suffi de lire les témoignages des victimes publiés par la commission dirigée par M. Sauvé. J’ai d’ailleurs rencontré celui-ci à Ligugé, lors de la réunion des abbés, et il nous a donné à tous l’impression d’une belle honnêteté dans ses réponses à nos questions. Sa dernière parole a été de nous confier combien il avait été aidé par la lecture du Porche du mystère de la deuxième vertu, qu’une amie lui avait offert, mesurant l’épreuve spirituelle de ce genre d’enquête.

À mon avis, le plus urgent est aujourd’hui le devoir de réparation vis-à-vis des victimes. Saint Benoît insiste très fortement sur le devoir du délinquant de réparer, et sur la responsabilité des autorités de veiller à ce que la réparation soit effective. Saint Benoît précise que c’est non seulement au nom de la justice, mais aussi en raison du grand risque de scandale pour la communauté. Le scandale est vu par lui non pas sous l’angle de l’image de marque de l’institut, mais sous celui du mal qui en résulte pour les âmes, qui pourraient croire que, le mal commis n’ayant pas été réparé, il n’est finalement pas si grave.

Lorsqu’une barrière est brisée, il faut la réparer, sinon on finit par croire qu’elle n’a jamais existé ! La réparation est donc toujours une urgence. À l’avenir, le plus important est que ces horreurs ne se reproduisent plus. Par conséquent, le discernement de la vocation est crucial.

Saint Benoît est très ferme quand il traite de l’accueil de prêtres au sein de la communauté ou de l’accession d’un Frère au sacerdoce. Il ne dit pas que le sacerdoce est mauvais (stupide et presque blasphématoire serait de croire que le sacerdoce comporte en lui-même une incitation à commettre des abus), au contraire ; mais, étant donné la dignité de cette grâce et du pouvoir qu’il confère, le Père Abbé et le Père Maître des novices doivent montrer plus de prudence dans le discernement. Déjà, au sujet de l’accueil d’un laïc, saint Benoît dit avec fermeté que l’Abbé ne doit pas accepter facilement l’entrée du candidat, tout en discernant si celui-ci recherche réellement Dieu et non autre chose. Il faudra encore plus de vigilance si le postulant est déjà passé par d’autres communautés. Aujourd’hui, en ces temps où manquent les séminaristes et les novices, la grande tentation est d’accepter n’importe qui, et de trouver des excuses à des comportements douteux. « Quand on a des doutes sur une vocation, c’est la preuve qu’il ne faut plus douter et inviter le candidat à y renoncer » nous disait un Père Abbé qui avait de l’expérience.

C’est d’autant plus important que le diable s’agite surtout contre les prêtres et les consacrés. Le rapport de la CIASE n’en dit mot. Le Seigneur, saint Benoît et l’expérience tirée de l’histoire de l’Église nous mettent en garde contre les attaques de l’adversaire. Ce n’est pas pour rien que le début de la vie publique de Notre-Seigneur est marqué au fer rouge par les trois tentations au désert. Et dans ce qui se passe en ce moment, on a l’impression que le démon joue de manière vicieuse avec le sacerdoce. Il a fait tomber certains prêtres de façon ignominieuse, et propose des solutions qui contribuent à dénaturer le sacerdoce tout entier.

Non, non et non ! À la lumière de la prudence bénédictine, nous devons prendre des précautions simples : garder de justes distances, revenir aux grilles dans les confessionnaux, prendre des mesures de protection contre internet, ne jamais se retrouver seul avec un jeune, ni dans une pièce, ni dans une voiture ; espacer les rencontres ; ne pas avoir peur de la lumière : mettre des portes vitrées dans les lieux de rencontre ; éviter toute idolâtrie de la personne : c’est mettre en danger un prêtre que de le porter aux nues. Tout cela se résume dans la maxime de saint Benoît : “ne pas donner occasion au Malin”.

Je me souviens que, jeune novice, j’avais trouvé trop sévère un point de nos coutumes concernant les relations avec les hôtes, hommes et femmes. Maintenant, j’en vois toute la sagesse.

† F. Louis-Marie o.s.b.
abbé  >>

 

[Fin de la retranscription de l’éditorial de la Lettre aux amis du monastère]

 

rapport sauvé,ciase

 

 

18:15 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rapport sauvé, ciase

Commentaires

J.M. SAUVÉ REÇU PAR LA CONFÉRENCE MONASTIQUE DE FRANCE

> C'est à la mi-octobre que Jean-Marc Sauvé a été reçu par la Conférence monastique de France, qu'il a ouverte par une conférence de présentation du rapport de la CIASE. D'où les impressions relatées ci-dessus par le père abbé du Barroux.
______

Écrit par : PP | 21/12/2021

ENFIN

> S'imprégner de cette parole , ENFIN !
Elle "remet la balle au centre" , de façon simple mais très éclairée !
En d'autre temps , et dans d'autres circonstances , d'autres ont subit les attaques du Diabolos (J-M Vianney par exemple )
Et combien d'autres ?
Le Malin est à l'oeuvre , comme depuis longtemps.
Ce n'est que ma petite conviction.
______

Écrit par : Yves Marniquet / | 23/12/2021

RASSURÉE

> J'avoue que la lecture m'a rassurée : le titre m'avait fait craindre le pire, et continue de m'étonner : je ne crois pas que la ligne directrice du rapport Sauvé soit dans celle par exemple de "remettre des grilles dans les confessionnaux"...?
(certains s'étonnent d'ailleurs que ce rapport soit allé, avec des fonds de ses commanditaires c'est à dire de l'Eglise, au delà de ce qui lui était commandé en donnant des "consignes novatrices" et en les rendant publique, omettant au passage tout ce que l'Eglise a mis en place depuis le début des années 2000 [biais regroupant en une seule période les années 90 à nos jours]...)
______

Écrit par : franz / | 24/12/2021

POUR QUI

> Pour qui le Barroux est il une référence ?

Rdg


[ PP à RDG - Précisément pour le milieu le plus enclin à diaboliser Jean-Marc Sauvé. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Rdg / | 24/12/2021

Les commentaires sont fermés.