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16/11/2021

La campagne présidentielle et le drame des hôpitaux

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Mon édito du lundi 7h55 à RCF (Radios chrétiennes de France) :


<<  Les débuts de la campagne présidentielle française s’accompagnent d’une nouvelle vague de Covid-19, et la situation dans nos hôpitaux risque de redevenir tendue. S’il y a donc un sujet qui devrait animer la campagne présidentielle, c’est bien celui de l’hôpital en France. Le fameux “Ségur de la santé” de 2020, cette grande consultation de tous les acteurs et partenaires du système de soins français, n’avait pas débouché sur des réformes profondes : donc “aujourd’hui on rencontre plus de difficultés que jamais”, dit le chef des urgences au CHU de Lille… Comme dit le chef du service des réanimations d’un grand hôpital des Hauts-de-Seine, “le Ségur n’a pas donné de nouvel horizon, c’est pour ça que les soignants continuent de s’en aller”.  Là est le drame en France : au-delà même du manque de moyens, les fermetures de lits continuent, et cela par manque de personnel.

Pourquoi les soignants quittent-ils l’hôpital ? Parce qu’ils ne supportent plus, humainement et professionnellement, les conditions de travail et la façon dont ils sont obligés de traiter les patients, faute de temps et faute d’effectifs ! Quiconque est allé aux urgences d’un hôpital, depuis un an ou deux, sait de quoi il s’agit – et quel stress est imposé aux soignants… donc aussi aux malades, etc.

Et la campagne présidentielle dans tout ça ? Le président de la République affiche l’allègement du numerus clausus de la profession médicale, mais ce renfort n’aura d’effet sur les hôpitaux que dans dix ans... Macron affiche aussi l’augmentation du budget des hôpitaux… De leur côté, les divers candidats font des propositions insuffisantes : moratoire sur les fermetures de lits, augmentation de salaires, etc. Ces annonces ne portent pas sur le problème de fond, celui dont se plaignent tous les soignants et qui en fait démissionner beaucoup : on a voulu confondre hôpital et entreprise et imposer des normes de rentabilité sans aucun rapport avec les soins. C’est la cause de tout. C’est ça “l’horizon” qu’il faut changer… >>

 

 

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20:02 Publié dans Idées, Santé, Société | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : hôpitaux

Commentaires

L'HÔPITAL EN PROIE À L'IMMOBILIER

> https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/nancy-le-projet-de-demenagement-du-chru-vers-brabois-acte-par-l-etat-1580305248

À Nancy, ce sont surtout des opérations immobilières qui caractérisent la réforme hospitalière : la maternité historique vidée et livrée aux promoteurs immobiliers, l'hôpital de Brabois (pourtant à peine cinquantenaire) détruit pour être reconstruit, etc.
À la clef, des baisses d'effectifs (600 équivalents temps plein) et un développement de l'ambulatoire, comme si les fermetures de lits étaient une exigence comptable impérative.
Ce CHRU que je connais pour y avoir été hospitalisé de longs mois il y a douze ans était à l'époque bien organisé ; probable que je n'en conserverais pas aujourd'hui le même souvenir.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 17/11/2021

LES FAUSSES LOIS ÉCONOMIQUES DU LIBÉRALISME

> "on a voulu confondre hôpital et entreprise et imposer des normes de rentabilité sans aucun rapport avec les soins", au nom des sacro-saintes "lois" de l'économie capitaliste néo-libérale: "There is no alternative"!? Désormais, ces "lois" prétendument immuables seront de plus en plus confrontées sans alternative aucune aux vraies lois de la physique. Si jusqu'ici nous n'avons pas été capables de jeter le capitalisme à la poubelle de l'histoire, la planète va bientôt s'en occuper.
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Écrit par : Francesco / | 17/11/2021

L'INSUPPORTABLE

> Ne serait-ce qu'avec le problème des hôpitaux, comment les Français peuvent-il encore supporter les discours de notre président, mélanges d'auto-satisfaction, de propagande et de mensonges, longs pensums d'un homme régnant sans contre-pouvoir, sans débat, sans responsabilité sauf devant une idéologie. Je me rappelle qu'au siècle dernier on riait des longs discours bêtement satisfaits des vieux dictateurs, et qu'on n'imaginait pas qu'on pût connaître ça un jour.
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Écrit par : Albert / | 17/11/2021

VÉRITÉS

> Merci monsieur de Plumkett pour cet edito que je transmets à mon frère cadre hospitalier dans un grand hôpital parisien. Je pense qu'une discussion intéressante suivra ! Bon courage et continuez à dire la Vérité ! michel Joffres joffres.jm@wanadoo.fr
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Écrit par : Jean Michel Joffres / | 19/11/2021

CHER ET NOCIF

> J'entendais il y a peu qu'il y a plus de 30% de personnel gestionnaire et administratif dans les hôpitaux.
Non seulement ces grands esprits coûtent cher et ne soignent personne, mais les procédures qu'ils imposent dévorent le temps de ce qui reste de soignants !
L’hôpital n'est surement pas le seul secteur frappé par ce mal...
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Écrit par : PF Huet / | 21/11/2021

LA PRESSION ILLÉGITIME DE BRUXELLES SUR LA FRANCE

> Quand vous écrivez :
"on a voulu confondre hôpital et entreprise et imposer des normes de rentabilité sans aucun rapport avec les soins. C’est la cause de tout. C’est ça “l’horizon” qu’il faut changer… "
Peut-être faut-il étudier sérieusement le Traité de Fonctionnement de l'UE :
- par exemple ses articles 168 (santé publique) et 169 (protection des consommateurs, y compris en matière de santé), qui IMPOSENT de donner la priorité à la loi de l’argent sur les impératifs de la santé humaine.
Ainsi l'article 169 (qui contient donc la santé publique, entre autres...) renvoie vers l'article 114, dont le chapitre 6 précise qu'il ne faut AUCUNE "restriction déguisée" ou "entrave" au COMMERCE et au marché.

- Puis à la suite, étudier les "recommandations" (euphémisme) d'application, avec le "NATIONAL REFORM PROGRAM OF FRANCE" (document public, édité chaque année vers fin mai, et d'ailleurs rédigé en anglais !...). Ce programme est imposé par la Commission Européenne, en application de l’article 121 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne.

- Et le déroulement de sa mise en oeuvre (source : UPR):

Le gouvernement français, et particulièrement le ministère de l’Économie, assure le suivi de sa mise en oeuvre, en établissant chaque année le Programme National de Réforme (PNR) pour la France, quelques semaines voire quelques mois avant la publication des recommandations de la Commission Européenne, et sous la coordination du Secrétariat général des affaires européennes (le SGAE), qui est un service du Premier ministre.

Le PNR et le rapport des recommandations sont des documents publics.
Le PNR contient notamment des tableaux de suivi, constitués en 3 colonnes :
- une première colonne rappelle les recommandations,
- une deuxième énonce les orientations prises par le gouvernement français pour s’y soumettre,
- et enfin une troisième colonne mentionne quelles mesures juridiques et économiques concrètes ont été prises ou sont en cours d’élaboration ou d’application pour mettre en œuvre ces orientations.

Ces « orientations » sont de facto des obligations, notamment depuis le pacte de stabilité et de croissance (PSC) de 2011.

La Commission peut ainsi sanctionner les États membres qui s’écarteraient ou seraient en retard, délibérément ou non, dans l’application des mesures préconisées.
En cas d’« écarts importants », la Commission adresse à l’État membre concerné un avertissement.
Si la situation n’est pas redressée, la Commission peut proposer la constitution d’un dépôt (une « amende ») d’un montant correspondant à 0,2 % du PIB.
Pour la France, il s’agirait donc de 4,4 milliards d’euros environ...

J'aimerais que tout ne soit pas vrai ! Car c'est d'une vassalité parfaite, y compris, mais c'est un tout un symbole (voire une insulte ?), que le programme annuel de réformes pour la France, imposé par la Commission Européenne, soit rédigé en langue anglaise....
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 25/11/2021

"Comment et pourquoi l’hôpital public français est-il en train d'être détruit"... une proposition de dossier complet, toujours d'actualité ?
https://www.upr.fr/actualite/comment-et-pourquoi-lhopital-public-francais-est-il-en-train-detre-detruit-dossier-etabli-par-hippocrate-et-la-commission-sante-de-lupr/

- 1ère partie : un système hospitalier déjà à bout
-- le financement des hôpitaux : la tarification à l'activité
-- rappel historique
-- concrètement, comment cela se passe-t-il à l’hôpital : un peu de technicité
-- ce que le public ignore
-- pour chaque établissement hospitalier, il est donc impossible de connaître à l'avance quelles seront ses recettes

- 2ème partie : l'UE est à l'origine profonde du manque de moyen des hôpitaux français
Extraits
- "Pour la Commission européenne, la santé est considérée comme un «service marchand» au même titre que tout autre, et sa mise en concurrence devrait lui permettre de se « développer ».
- "Parler de développement et de valeur ajoutée n’a évidemment pas de sens lorsqu’il est question d’un service public. Sauf si on considère que l’on va tout faire passer sous un régime privé."
- "D’ailleurs, dans un rapport officiel daté de 2009 (il ne semble pas en exister de plus récent), la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) évoque, sans complexe, le « taux de rentabilité » des hôpitaux publics. C’est très révélateur de l’imprégnation libérale qui règne dans notre haute administration publique."
- "La divergence public-privé est ici flagrante, et tout le monde est implicitement sommé d’admettre qu’à terme, une structure « non rentable » est vouée à disparaître."
- "Il est quand même assez humiliant pour le peuple français de découvrir qu’un document comme le PLFSS, clé de voûte de notre système de santé égalitaire et solidaire, est relégué au statut de simple « mesure » qui répond aux instructions d’une entité étrangère qu’il n’a même pas élue !"
- "Rappelons au passage que ces orientation de la Commission Européennes ne passent même pas par les mains du Parlement européen ni par celles du Parlement français."

Est-ce que tout cela est vrai ?
Si un lecteur arrive à démontrer que non, ce serait une bonne nouvelle. Tous commentaires constructif aidant à établir la vérité seraient bienvenus.

Isabelle Meyer


[ PP à IM – Si quelqu'un a assez de temps à perdre pour l'occuper à prendre au sérieux M. Asselineau. J'en profite pour redire que toute propagande électorale, même indirecte, est 'non grata' dans notre blog... ]

réponse au commentaire

répoonse au commentaire

Écrit par : Isabelle Meyer / | 30/11/2021

ERIC SADIN

> Patrice, je vous recommande vivement les analyses du philosophe Eric Sadin (vous trouverez trois interviews passionnantes sur le site Thinkerview) concernant le "management" dans les entreprises et l'emprise du numérique et de l'intelligence artificielle avec tous les dégâts que ces nouvelles technologies produisent chez les salariés...
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Écrit par : Robert Culat / | 01/12/2021

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