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26/10/2021

Le message du pape aux mouvements populaires (3)

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Deuxième tranche du message. "Heureux êtes-vous..." :


<< ...Comme je le disais dans la lettre que je vous ai envoyée l’an dernier [4], vous êtes une véritable armée invisible : vous êtres une part fondamentale de cette humanité qui lutte pour la vie contre un système de mort. Dans cet engagement je vois le Seigneur qui se rend présent parmi nous, nous offrir son Royaume comme un don. Quand il nous a offert le critère sur lequel nous serons jugés (Matthieu 25:31-46), Jésus nous a dit que le salut consiste à prendre soin des affamés, des malades, des prisonniers, des étrangers : bref, à Le reconnaître et à Le Servir dans toute l’humanité souffrante. C’est pourquoi je vous dis : « heureux soient ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5:6), « heureux soient les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5:9). Nous voulons que ces béatitudes se répandent et imprègnent chaque lieu où la vie est menacée. Mais il nous arrive – en tant que peuples, communautés, familles ou individus – d’avoir à faire face à des situations qui nous paralysent, où l’horizon disparaît et où le désarroi, la peur, l’impuissance et l’injustice semblent submerger l’instant présent. Nous voyons aussi des résistances aux changements nécessaires et souhaités, beaucoup de formes de résistances qui dépassent nos forces et notre pouvoir de décision. C’est ce que la doctrine sociale de l’Eglise appelle des structures de péché :  cela aussi nous sommes conviés à le changer, et nous ne pouvons pas oublier ces structures quand vient le moment d’agir. Se changer soi-même est nécessaire, mais il est aussi indispensable d’ajuster nos modèles socio-économiques pour qu’ils aient visage humain – car beaucoup de ces modèles l’ont perdu.

Je demande à tous les grands laboratoires pharmaceutiques de renoncer à leurs brevets d’exclusivité : faites un geste d’humanité et permettez à chaque pays, chaque peuple, chaque être humain, d’avoir accès aux vaccins ? Il y a des pays dont seulement 3 ou 4 % des habitants ont été vaccinés !

Au nom de Dieu, je demande aux groupes financiers et aux instituts de crédit internationaux d’effacer les dettes si souvent contractées contre les intérêts des peuples, et de permettre aux pays pauvres d’assurer les besoins de base de ces peuples.

Au nom de Dieu, je demande aux grandes industries d’extraction – mines, pétrole, forêts, immobilier, agrobusiness – d’arrêter d’imposer des monopoles de production et de distribution qui gonflent des prix et finissent par priver de pain les affamés.

Au nom de Dieu, je demande aux fabricants d’armes et aux trafiquants de drogue de cesser complètement leurs activités, qui fomentent la violence, la guerre, et contribuent aux horribles jeux géopolitiques qui causent des millions de morts et de personnes déplacées.

Au nom de Dieu, je demande aux géants de la technologie de cesser d’exploiter la faiblesse humaine (et la vulnérabilité des gens) pour la recherche de profits sans se soucier de répandre des discours de haine, des fausses nouvelles, des théories de la conspiration et des manipulations politiques.

Au nom de Dieu, je demande aux géants des télécommunications de faciliter l’accès au matériel pédagogique et la connectivité pour que le enfants pauvres puissent être éduqués même sous quarantaine.

Au nom de Dieu, je demande aux médias de renoncer à la logique des « vérités alternatives », de la désinformation, de la diffamation, de la calomnie, de l’attirance malsaine du sale et le scandaleux, et de contribuer à la fraternité humaine et à l’empathie envers les victimes.

Au nom de Dieu, je demande aux pays puissants de cesser les agressions, les blocus et les sanctions unilatérales contre quelque pays que ce soit sur la Terre : non au néo-colonialisme. Les conflits doivent être résolus sur des scènes multinationales comme les Nations-Unies. Nous avons vu à quoi aboutissent les invasions et les occupations, même quand on les justifie par de nobles motifs et de grands mots.

Le système, avec son implacable logique du profit, est en train d’échapper à tout contrôle humain. Il est encore temps de ralentir cette locomotive qui se rue vers l’abîme. Avec les pauvres de la Terre, je veux demander aux gouvernements et aux politiciens de tous partis de travailler au bien commun. Je veux leur demander d’avoir le courage de regarder leur propre peuple dans les yeux, et d’admettre que le bien commun est bien plus qu’un consensus entre des partis (cf Evangelii gaudium 218). Qu’ils cessent de n’écouter que les élites économiques, qui débitent si souvent des idéologies superficielles ignorant les dilemmes réels de l’humanité. Puissent-ils se mettre au service de ceux qui réclament la terre, le travail, le logement et la vie décente : celle qui met en harmonie avec toute l’humanité et toute la création.

Je veux aussi nous prier tous, les leaders religieux, de ne jamais utiliser le nom de Dieu pour fomenter des guerres ou des coups politiques. Tenons-nous aux côtés des peuples, des travailleurs, des humbles, et ensemble luttons avec eux pour que le développement humain intégral devienne une réalité.  Construisons des ponts d’amour pour que les voix des périphéries, avec leurs larmes et leurs joies, ne suscitent pas la peur mais l’empathie du reste de la société.

Il est nécessaire d’affronter les discours populistes d’intolérance, de xénophobie et de haine envers les pauvres. Comme tous ce qui mène à l’indifférence, l’élitisme et l’individualisme, ces langages ne mènent qu’à diviser nos peuples et à saper notre capacité poétique à rêver ensemble...  >>

 

 

À suivre : "Rêvons ensemble !"

 

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10:15 Publié dans Pape François | Lien permanent | Tags : pape françois