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20/10/2021

Un livre à lire : des élèves de l’X ou d’HEC se révoltent contre le capitalisme prédateur

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Ma chronique du mercredi à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


<< La campagne présidentielle est pour l’instant le produit des médias (et n’a pas l’air d’intéresser beaucoup les Français)… En tout cas il y a un sujet qui, lui, n’intéresse pas la classe politique mais que je trouve passionnant. C’est ce qui est en train de se passer chez les élèves et les jeunes anciens élèves des grandes écoles scientifiques et commerciales. Comprenant qu’ils seront la première génération à subir de plein fouet les effets du dérèglement climatique, une partie d’entre eux se révoltent contre le système économique coupable de ce dérèglement. Ils en parlent dans un livre qui vient de paraître, intitulé précisément LA RÉVOLTE  et écrit par la journaliste Marine Miller.

– Ainsi Corentin, 22 ans, élève ingénieur à Polytechnique. Il critique avec force les cours d’économie donnés dans cette école tellement supérieure : on y apprend, dit-il, à réduire les choix économiques à des calculs mathématiques éloignés de toute réalité…“Le modèle, c’est le manuel du bon petit libéral”, explique Corentin.

– Benoit, polytechnicien, critique aussi l’enseignement donné par l’X. Il donne l’exemple d’une chargée de cours d’économie internationale qui annonce aux élèves : “On va oublier tous les aspects négatifs de la mondialisation et on va se concentrer sur ses aspects positifs…”

– À Centrale-Nantes, les étudiants écrivent à leur futur directeur pour demander que ça change : “L’incohérence entre le contenu des formations et l’urgence socio-environnementale, est à l’image de l’aveuglement global. L’humain, aux dépens de sa survie, provoque un dérèglement climatique, exploite les ressources non renouvelables jusqu’à leur épuisement et menace la biodiversité d’une extinction…”

– Un groupe de trente jeunes polytechniciens (diplômés ou étudiants) travaillent ensemble sur leur changement d’orientation professionnelle, soit pour se reconvertir, soit pour savoir où ils aideront le mieux face à l’urgence écologique…

Etc ! Les sociologues se mettent à l’écoute de ce phénomène de nouveaux surdiplômés révoltés par les ravages du néocapitalisme. Ces jeunes disent que pour changer la société, il faut d’abord se changer soi. Or c’est exactement ce que dit le pape François dans l’encyclique sociale LAUDATO SI’, qui est le guide de l’écologie intégrale chrétienne.

De la part de jeunes – hommes et femmes – formés en principe pour faire fonctionner le système économique, une pareille prise de conscience est un signe des temps ; il faut les féliciter et les encourager à persévérer ! Quant aux catholiques français, ils ne peuvent que se réjouir de voir un pape en prise directe avec une jeune avant-garde de notre société. C’est encourageant pour l’avenir, n’hésitons pas à le dire – même en ce moment. >>



 

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Commentaires

LIBÉRALISME ?

> "Le modèle, c’est le manuel du bon petit libéral” : c'est typiquement le genre d'expression qui m'énerve. Etre libéral en soit n'est pas une mauvaise chose. Je suis même complètement pour la liberté d'entreprendre. Je n'ai rien contre les entreprises qui font de l'argent. Je n'ai même rien contre les entreprises qui font beaucoup d'argent. Pourvu que cela ne soit pas au détriment des actionnaires, des salariés, des sous-traitants et prestataires, de la clientèle, et bien entendu de l'environnement (ou en tous cas prendre toutes les mesures possibles pour atténuer le plus possible cette atteinte à l'environnement). Ce serait déjà un grand progrès.
Les autorités de concurrence ne font pas leur taff. Par exemple, la Commission Européenne s'est arrêté à la moitié du chemin dans le dossier Microsoft. Les amendes ne font peur à aucun des Gafam. La CNIL et ses homologues des pays européens sont également toutes "volontairement" sous dimensionnées. Le libéralisme sans régulation c'est, au bout du bout, la mort.
La question de fond est l'économie doit il prendre le pas sur le politique ? Ou pas.

Pierre O.


[ PP à Pierre O. – Mais le libéralisme réalisé, c'est justement la dérégulation économique et financière. Ne confondons pas le libéralisme (idéologie) et liberté
d'entreprendre (droit naturel). ]

réponse au commentaire

Écrit par : PierreO. / | 20/10/2021

> C'est effectivement très encourageant. Bravo à eux.
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Écrit par : Bernadette / | 20/10/2021

UNE RÉVOLUTION S'IMPOSE

> En effet, la prise de conscience est très intéressante. Le phénomène est à noter. Souhaitons qu'il devienne une lame de fond. Oui, une révolution s'impose maintenant pour permettre à l'évolution de porter de bons fruits; évolution dont la responsabilité repose aussi sur nos épaules. Il est urgent de renverser l'idole capitaliste, ennemie de l'humanité et la biosphère, de son piédestal. A bas la religion néo-libérale!
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Écrit par : Francesco / | 21/10/2021

CELA BOUGE EN EFFET

> Cela bouge en effet du côté de l'élite des ingénieurs français. Certains polytechniciens ont récemment créé Goodvest, une société qui propose des assurances-vie respectant dans leur intégralité l'accord de Paris et, par voie de conséquence, Laudato Si. Tous les investissements proposés sont confirmés par Carbone 4, la société de Jean-Marc Jancovici... un autre polytechnicien.
https://goodvest.fr/
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 21/10/2021

LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE

> Ces personnes peuvent si elles le souhaitent se tourner vers la Doctrine Sociale de l'Eglise. Elle y trouveront écho à leurs préoccupations.
Deux exemples très récents:
https://fr.zenit.org/2021/10/06/onu-mgr-gallagher-plaide-pour-une-nouvelle-ethique-du-bien-commun-traduction-complete/?fbclid=IwAR3XcbQz7jZ81cIrdQUu9dIRtgUDubVkA8MjUsfPa5u15cz-J4rgXjpqfg8

et https://fr.zenit.org/2021/10/16/le-pape-francois-plaide-une-nouvelle-fois-pour-les-trois-t-terre-toit-travail/?fbclid=IwAR0YsEdsora0RP0ELctEpsgd8I4MJHOYlbSDcCYpuVALzInsuuNi4GeQIeY

Le Pape parle de la "recherche d'une alternative humaniste à la mondialisation capitaliste." On est loin du libéralisme.
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Écrit par : ND / | 21/10/2021

En réponse à Pierre O.

> Non, je n'arrive pas à justifier le libéralisme, dont l'axiome majeur consiste à dire que, libérée de toutes les réglementations locales, nationales ou internationales, l'économie va produire de la valeur qui sera fatalement redistribuée à tous, selon la théorie du ruissellement (qui est un mensonge organisé).
Je peux encore comprendre, expliquer et même justifier le capitalisme ou la liberté de participer au capital d'une entreprise... C'est-à-dire en fait, la liberté qu'ont plusieurs personnes de s'associer pour entreprendre ce qu'un seul ne pourrait pas faire. En vertu de la propriété individuelle, on peut encore prétendre être défenseur du capitalisme. Mais voilà, la propriété individuelle (ou dite privée) doit être soumise à la destination universelle des biens...
Et là, le bât blesse... souvent. En particulier quand il s'agit de mettre en regard de l'enrichissement personnel la dégradation de notre maison commune, la Terre. Le pape François l'explique parfaitement dans Laudato Si. Cette encyclique est un complément majeur à la pensée sociale de l'Eglise.
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Écrit par : Xavier / | 22/10/2021

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