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04/10/2021

Abus sexuels dans l'Eglise en France : le rapport va mettre les évêques face à la nécessité de changer les structures (et de recentrer spirituellement)

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La commission Sauvé remet son rapport demain.  Pour éradiquer les abus sexuels dans l'Eglise, il devrait notamment contenir des recommandations de changements profonds. C'est aussi ce à quoi le pape François appelle les évêques français, dans ce domaine et  d'autres... Mon éditorial à RCF ce matin :


<< Demain 5 octobre, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église remet son rapport, après deux ans et demi d’enquête. Ce rapport sera sans doute traumatisant : par le nombre de victimes qu’il révélera, et par les responsabilités de la hiérarchie catholique dans beaucoup de cas.

Avant même ce rapport on savait – devant l’ampleur du désastre humain – qu’aux crimes individuels s’était ajoutée l’inertie de l’institution : et qu’elle ne s’en tirerait pas avec de bonnes paroles.

Il ne faut pas oublier que cette enquête indépendante a été demandée par les évêques français eux-mêmes. Or le rapport a aussi pour but de leur faire des recommandations…

D’abord pour que les victimes soient tout à fait prises en charge.

Ensuite pour que ces abus ne se reproduisent plus et que l’Eglise devienne une maison sûre pour tout le monde”, comme dit l’archevêque de Rennes : phrase terrible, et surtout phrase qui engage au maximum les évêques.

En effet, pour appliquer les recommandations du rapport indépendant, des réformes profondes dans l’Eglise seront nécessaires comme le pape François ne cesse de le dire. Et ces réformes peuvent être faites, à condition de le vouloir.

Mais qui pourrait ne pas le vouloir ?  À l’intérieur de l’Eglise, peut-être une très petite minorité d’ennemis de tout changement qui sont, en même temps, des ennemis du pontificat actuel et de beaucoup d’autres choses... Mais leur refus de ces réformes serait mal fondé, parce que la honte des abus sexuels s’est produite dans TOUS les courants du catholicisme français : AUCUN de ces courants n’aurait le droit de prétendre que ces scandales ne le concernent pas.

 À l'extérieur de l’Eglise, c’est différent : certains refusent de croire que l’Eglise en France soit capable de se réformer. Ils le refusent avec tant d’acharnement qu’ils donnent l’impression de souhaiter qu’elle ne se réforme pas, afin qu’elle s’écroule sous le poids du scandale… La seule réponse que l’Eglise puisse faire à ceux-là, c’est justement de se réformer, avec courage et persévérance. On ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres.  >>

 

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Commentaires

ÇA VA ËTRE TRÈS DIFFICILE

> Votre éditorial résume très bien l'affaire. Ce qui ne passe pas, c'est que l'Eglise est responsable en premier lieu d'un magistère moral. Une institution lambda est volontiers faillible, pas l'Eglise de Jésus Christ qui est soutenue par l'Esprit Saint. Grosso modo, la pédophilie dans l'Eglise commence dans les années 50-60, au moment où le concile Vatican II se met en place et élimine tout ce qui pose problème (par exemple, l'antisémitisme chrétien). Tout ce qui a été construit patiemment depuis cette époque est remis en cause désormais. Les fidèles ne vont plus croire en l' "unam sanctam catholicam ecclesiam" du credo. La foi va vaciller, et les églises deviendront encore plus désertes. Il faut donc que le Vatican, le pape, les évêques, les prêtres prennent la mesure du séisme. Ce qui a été fait jusqu'à présent n'est pas suffisant,loin de là, même si cela montrait une repentance sincère. Il faut aller encore plus loin. Ce serait par exemple le moment d'accepter dans l'Eglise l'ordination des femmes, le mariage des prêtres, etc. Cette crise radicale doit être l'occasion d'un changement profond, qui fasse enfin entrer l'Eglise dans le XXIe siècle. On a donc envie de dire au pape François et aux évêques : au travail ! Personnellement, je me sens dévasté par les chiffres que donne le Rapport. Le croyant est mis dans une position impossible. Je suis trop vieux pour changer de religion, mais beaucoup vont y avoir recours. L'islam leur tend les bras. Ou le judaïsme, ou encore le bouddhisme (le taoïsme aussi, qui est une religion magnifique, à la source du bouddhisme, et qui a beaucoup de points communs avec le christianisme -- notamment la préservation du faible et de l'innocent... eh oui !). Donc, cela va être très difficile.
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Écrit par : Bégand | 04/10/2021

PAS DES SURHOMMES

> À l'heure où les jeunes prêtres reviennent à la soutane et au latin, ça va être en effet difficile. Je ne crois pas que l'ouverture de l'ordination aux femmes soit une solution, mais je crois que la tendance depuis ces derniers siècles à faire du prêtre un personnage exceptionnel et sacré n'est pas très saine. J'ai suivi un discernement d'une vocation religieuse et je peux témoigner qu'on demande encore des candidats à devenir des surhommes. On n'arrête pas de dire le contraire mais c'est parce que tout est fait pour que celui qui est ordonné ne puisse s'empêcher inconsciemment de se penser supérieur.
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Écrit par : Albert / | 04/10/2021

SOURCES CHRÉTIENNES

> J'aimerais qu'on se rapproche, un peu, de l'Église des premiers siècles où le prêtre était seulement un "ancien".
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Écrit par : Albert / | 04/10/2021

L'EGLISE A OSÉ FAIRE CE TRAVAIL

> Saluons le courage de l'Eglise; quelle autre institution, enseignement, milieux sportifs, a osé faire ce travail?
Oui l'Eglise sera secouée fortement par la réaction de ses fidèles et de tous ceux qui l'observent. Et gageons que les tentations seront fortes, à l'instar des propos de Bégand de proposer des fausses bonnes solutions, ou de prendre pour modèles de philosophies orientales. L'Eglise est conduite par l'Esprit Saint; prions Le surtout de nous éclairer.
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Écrit par : Walter / | 04/10/2021

LA SEULE VRAIE VOIE

> Je réagis "à chaud":
Evidemment, les chiffres d'"hommes d'Eglise" pédophiles qui sont en train d'être publiés sont accablants. Ce crime de la pédophilie est abominable, mais il l'est d'autant plus quand il s'agit de prêtres ou religieux donnés entièrement à la mission d'annoncer la Bonne Nouvelle.
Comment réagir en tant que chrétien? Certainement pas en tentant à nouveau de défendre l'institution : c'est bien en voulant la défendre envers et contre tout pour sauver sa réputation qu'on en est arrivé là. N'essayons donc pas (plus) de la défendre. L'Eglise est, à toute époque, peuplée de saints et de pêcheurs.
Cette situation nous ramène clairement à la seule vraie voie : suivre le Christ. C'est la seule chose importante. La vie sur terre a une fin. Nous devrons un jour rendre des comptes : "Qu'as-tu fait de ton frère?". C'est la seule question qui vaille à laquelle s'ordonnent toutes les autres.
En clair, au risque de choquer, je sais que ces crimes sont abominables mais je ne suis en rien ébranlé dans ma foi au Christ. Rien ne me détournera de l'amour du Christ.
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Écrit par : Olivier le Pivain / | 04/10/2021

S'INTERROGER

> D'après l'article du 'Monde' d'hier, le rapport fait des statistiques comparatives. Le monde laisse entendre que d'après le rapport, il était plus dangereux d'aller faire une retraite spirituelle que d'aller en colo. Ça, c'est terrible, car un argument fréquent était "mais c'est dans tous les milieux avec enfants".
Il va bien falloir s'interroger sur l'obsession sexuelle du catholicisme (tendance "il ne faut pas aller en enfer" dans les années, 50, tendance "l'église experte de l'amour veut que tu vives pleinement ta sexualité, qui est ouverture à l'autre, etc."). Le tout sans bazarder l'évangile. Franchement, je ne vois guère de solution pour l'instant.
Ce qui m'inquiète, c'est que dans notre diocèse, on nous a lu une gentille lettre de l'évêque en fin de messe, après les annonces. Comme si cela nous concernait à peine. Quand on avait su que les divers "santo subito" français du XXe étaient des prédateurs sexuels, pas un mot dans les homélies : ça glissait comme sur les plumes d'un canard. Je ne suis pas sûre que ce soit une déflagration à l'intérieur de l'Eglise. Cela en sera une dans l'interface de l'Eglise avec le monde, mais à l'intérieur, je n'ai pas le sentiment que les gens se sentent concernés (pas dans ma paroisse de centre ville sympathique en tout cas).

Maud


[ PP à Maud :
– L'obsession sexuelle, et le fourvoiement en morale d'obsédés, étaient des attitudes de classe : elles ont été imposés finalement au catholicisme par la bourgeoisie du XIXe siècle. On les retrouve par ailleurs dans un certain calvinisme anglo-saxon de la même époque. Ces attitudes ne sont donc pas intrinsèquement catholiques.
– "Bouleversés", beaucoup le sont en ce moment sur Facebook. Je parle avec eux à longueur de journée. Et ils sont bouleversés pour le bon motif : à cause du Christ ; pas pour déplorer que ces infamies empêchent de prendre les paroisses pour de confortables "refuges loin du monde" ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Maud / | 04/10/2021

CURIEUSE RÉACTION D'UN PRÊTRE

> Merci pour votre édito, qui est très juste. Sans ce travail de dévoilement, il sera de + en + difficile d'annoncer l'Evangile.
Et pourtant j'ai entendu récemment de la part d'un prêtre, lorsqu'il lui a été proposé de parler du rapport à venir lors des annonces du dimanche, ou pourquoi pas dans l'homélie, une réaction curieuse : ce ne sont pas les priorités de la paroisse, il faut attendre les directives du diocèse qui prendront le temps d'apprécier le rapport et de faire descendre les informations, et qu'il ne fallait pas exagérer car le nombre de victimes était restreint et parfois sur des faits consentis...
D'autant plus curieuse réaction lorsque quelques jours plus tard l'évêque a demandé (de manière obligatoire) la lecture d'une lettre diocésaine présentant le rapport durant la messe ainsi que la prière universelle conseillée par la CEF.
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Écrit par : Tony z. / | 04/10/2021

UN SIÈCLE PÉDOPHILE

> "les tentations seront fortes, à l'instar des propos de Bégand de proposer des fausses bonnes solutions, ou de prendre pour modèles de philosophies orientales".
A ceci près que le christianisme est une religion moyen-orientale, lui aussi.
Mais là n'est pas la question. Les autres grandes religions, pour la plupart (si l'on met de côté l'islam, aux effets plus complexes),sont quasiment sans tache. Qui irait critiquer le dalaï lama, même si par ailleurs le bouddhisme thaïlandais n'est pas toujours très reluisant ? Et puis, ce scandale actuel touche l'Eglise principalement -- il est moins question des protestants ou des orthodoxes, ou des coptes, que sais-je.
Donc, je pourrais répondre : eh bien, faisons-nous coptes ! Il suffirait d'aller habiter au Caire, comme René Guénon, qui lui, à cette occasion, était d'ailleurs devenu musulman. Ce sont des possibilités, dont on verra peut-être un jour les effets.
Pour ma part, je ne désire pas changer de religion, mais cette histoire de pédophilie (un sujet qui me touche beaucoup) me fait douter de l'Eglise romaine. Ma foi en a pris un coup -- et j'espère bien sûr que ce ne sera pas définitif. J'ai été élevé dans cette religion catholique, et ai fréquenté les écoles religieuses. Je me souviens du climat étrange qui régnait dans ces établissements, dans les années 70, notamment du directeur, un révérend Père, homme très intelligent et très cultivé, mais dont la rumeur disait qu'il avait de mauvaises moeurs. La pièce de Montherlant "La ville dont le prince est un enfant", le roman de l'infâme Roger Peyrefitte "Les amitiés particulières", se passent dans des collèges religieux ou tout le monde est complice de ces moeurs contre-nature. Le XXe siècle est un siècle pédophile, pour l'Eglise. Aujourd'hui, après la vague #metoo en particulier, le scandale éclate, et il est immense. Il fallait agir avant. Le pire évidemment est qu'une majorité de prêtres sont de fait des gens sérieux et responsables : ils sont victimes indirectement de leurs collègues criminels (3 %).
Pourquoi dans ces conditions ne pas prendre exemple sur les bouddhistes, qui prônent eux aussi la chasteté pour leurs moines et nonnes ? Chez eux, ça marche bien. Chez nous, ça n'a pas fonctionné.
C'est pourquoi la proposition d'accepter que les prêtres se marient, ou que les femmes puissent entrer dans les ordres, n'est pas mauvaise. Cette question aurait dû être posé au récent synode d'Amazonie. Le pape François avait reculé devant la décision à prendre. Pour le moment.

Bégand


[ PP à Bégand – Deux objections :

a) aussi pécheurs que puissent être des membres du clergé – et ce n'est pas nouveau –, ça n'érode en rien notre foi au Christ. Ils ont péché contre la foi, non à cause d'elle...

b) le célibat n'a rien à voir avec la pédophilie. La grande majorité des crimes pédophiles ont lieu au sein des familles ! La pédophilie est une infestation psychique qui peut toucher des hommes mariés ou célibataires, hétérosexuels ou homosexuels, laïcs ou clercs. Même quand l'Eglise donnera beaucoup, beaucoup plus de place aux femmes, ça ne supprimera pas le virus pédophile dans le psychisme de certains.
Et même quand la réforme appelée par le pape aura recentré spirituellement toute l'Eglise sur le Christ, ça ne tuera pas non plus la perversité polymorphe de pédophiles capables de feindre à l'infini – tous les criminologues le disent.
Le problème est donc ailleurs : dans les structures obsolètes qui assuraient le pédophile d'une omertà introuvable ailleurs que dans l'Eglise. Et c'est lié au problème que le pape appelle "cléricalisme". Il faut une grande réforme qui ressourcera l'Eglise... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bégand / | 04/10/2021

A PdP :

> d'autant plus que la perversion pédophile et incestueuse touche aussi les femmes, y compris via le tourisme sexuel : c'est plus rare, mais c'est avéré, et c'est un autre tabou qui perpétue la mise en danger d'enfants parce qu'on n'ose pas le voir en face.
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Écrit par : Paul Bunyan / | 04/10/2021

à Albert :

> Je souscris pleinement à votre suggestion : revenons à l'Église des premiers siècles où le prêtre était seulement un ancien.
Ma propre réflexion m'amène parfois à considérer que la Réforme protestante était juste dans sa volonté de faire des anciens de la communauté les ministres du culte, comme cela se pratiquait dans les premiers siècles de notre ère. En chinois, l'Église réformée se dit 長老會, Zhanglao Hui, littéralement 'l'Église des anciens'.
Ce que nous appelons la Contre-Réforme, à travers le Concile de Trente, ne put évidemment suivre la même voie. D'où un presbytérat plus vertical qu'horizontal : une Église triomphante dans laquelle la figure du prêtre, et plus particulièrement celle du curé, n'était plus celle d'un ancien, primus inter pares des communautés antiques. Le prêtre, oint du Seigneur, était et reste à maints égards un surhomme, seul habilité à demander de l'Esprit la transsubstantiation du pain en Corps du Christ. La figure du "saint prêtre", remarquable lorsqu'elle se drape dans l'humilité d'un saint Vincent de Paul ou d'un curé d'Ars, peut devenir la porte ouverte au cléricalisme le plus éloigné de l'Évangile : qui, parmi nous, n'a pas rencontré l'un de ces prêtres hautains, imbus d'eux-mêmes, persuadés d'appartenir à une élite, bien davantage 'clergé' que 'anciens' ? Lors d'un deuil récent, j'avais cherché à entrer en contact avec l'un d'eux, qui me reçut froidement à la porte de son presbytère, visage fermé, sans même me présenter de condoléances ni offrir de prière pour l'âme de l'être rappelé au Père. En 2018, beaucoup furent choqués lors du procès André Fort devant ces prêtres appelés à la barre du tribunal correctionnel sans jeter le moindre regard en direction des victimes, quittant le prétoire sans un mot à leur intention.
Osons le dire : il y a chez nos frères protestants une horizontalité des rapports humains qu'il nous faut méditer. Le pasteur est un ministre du culte, mais il n'est rien d'autre qu'un baptisé : il n'est pas clerc. Il n'y a pas dans le protestantisme de hiérarchie ecclésiale comme on en voit dans le catholicisme. D'où beaucoup de spontanéité, de la chaleur humaine, une proximité authentiquement évangéliques.
C'est sans doute là qu'il faut voir les efforts actuellement déployés à Rome en faveur de la synodalité dans l'Église : une Église synodale, c'est une Église qui n'est plus celle de la Contre-Réforme, une Église qui tourne le dos à ces processions quasi-militaires dans lesquelles on fait défiler, par ordre hiérarchique, les messieurs en rouge, puis ceux en violet, ceux en noir, et derrière le bon peuple. Non : par le baptême, nous sommes tous appelés à construire ce Corps Mystique qu'est l'Église.
Il serait intéressant de comparer les travaux de la commission Sauvé à ce que l'on sait de la pédophilie dans les communautés protestantes : la différence serait probablement considérable. Abus sexuels et cléricalisme sont hélas intimement liés.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 05/10/2021

Cher PdP,

> je vous rejoins complètement sur votre objection (a). C'est un peu du reste ce que soutenait Bernanos, à propos du rôle négatif de l'Eglise dans la guerre d'Espagne. Comme quoi un livre comme "Les grands cimetière sous la lune", dans la situation présente, ne peut que nous inspirer, et diriger nos pensées.
______

Écrit par : Bégand / | 05/10/2021

LA PÉDOPHILIE N'A RIEN À VOIR AVEC LE CÉLIBAT

> Croire que le mariage résoudrait le problème de la pédophilie c'est :
-attribuer naïvement au mariage une fonction magique
- ne pas connaître les statistiques qui montrent l'importance du nombre de pédophiles mariés ou en concubinage
-réduire la femme au rang de dérivatif sexuel à usage des pervers = misogynie
-jeter le soupçon sur les célibataires.
50 % de la population de New York est célibataire : cela signifie-t-il que 50 % des New-yorkais sont des pédophiles potentiels ?
- puisque les pédophiles sont attirés par les enfants en quoi les faire vivre avec une personne adulte les changerait-il ?
______

Écrit par : E Levavasseur / | 05/10/2021

DES SAINTS

> Changer les structures, c'est bien beau, mais ce sont les cœurs qu'il faut changer aussi ! L'Eglise n'a pas besoin que de réformateurs mais aussi de saints!
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Écrit par : Jean Lamidélère / | 05/10/2021

UNE FIXATION MALSAINE
SUR LES QUESTIONS SEXUELLES

> J'adhère à votre texte, et je me reconnais dans les réactions exprimées dans les commentaires ci-dessus.
Mais la grande interrogation pour moi, alors que je n'arrive toujours pas à réaliser comment un prêtre ordonné peut en arriver à commettre des actes aussi abominables, qui vont ruiner psychiquement et à vie les victimes, est celle-ci : s'agit-il d'infiltration de gens pervers qui ont vu là une situation de domination propice, ou bien de personnes sincères au départ et qui ont mal géré leur continence, ont succombé aux assauts démoniaques qu'il ne faut pas sous-estimer, et se sont rabattus sur des personnages influençables comme des enfants, ou d'autres clercs (on a récemment parlé aussi de viols de moniales, totalement inexcusables également).
Le cléricalisme est une cause, en donnant trop d'importance et de pouvoir charismatique au prêtre, j'en suis bien d'accord. Mais au final ce n'est qu'une facilité pour commettre des atrocités, et le fond du problème reste différent je pense.
Par ailleurs je suis assez d'accord avec Maud pour dire que le thème de la sexualité est vraiment devenu malsain dans la catholicité. Le point d'orgue étant probablement 'Humanae vitae' et pas seulement sous l'influence d'une bourgeoisie du XIXe siècle qui par ailleurs ne se privait pas de la luxure, au moins pour les hommes. Les évangiles sont très pudiques au demeurant, pourquoi cette fixation? Fidélité sans faille, indissolubilité du mariage, sacralité des rapports entre époux par le biais du mariage, chasteté dans le sens ne pas devenir luxurieux mais suivre les élans naturels et partagés, n'est-ce-pas suffisant?
Alors fatalement, pour une institution et des fidèles qui claironnent dans tous les détails de la vie intime où se cache le moindre péché, un tel scandale revient comme un boomerang et va fatalement nous faire apparaitre hypocrites et affaiblir la confiance d'une population désormais éloignée et ignorante de la Révélation.
Prions pour que l'Eglise ait la force d'assainir et que de tels actes ne se reproduisent plus désormais.
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Écrit par : Catho1728 / | 05/10/2021

AXES

> Si vous deviez résumer les principaux axes de la nécessaire réforme, que diriez-vous?

Luc


[ PP à Luc – Mon opinion personnelle n'engagerait que moi. Mieux vaut : 1. lire dans le rapport de la commission Sauvé les propositions (nombreuses) que Mgr de Moulins-Beaufort a déclaré ce matin recevoir volontiers ; 2. sur l'esprit des réformes d'ensemble, relire avec attention la 'Lettre au peuple de Dieu' du pape François, et ses discours d'orientation sur la synodalité.]

réponse au commentaire

Écrit par : Luc / | 05/10/2021

LA FAUSSE IMAGE DU PRÊTRE

> https://www.la-croix.com/Religion/Jean-Marc-Sauve-Nous-avons-ete-confrontes-mystere-mal-2021-10-05-1201179013

Peut-être le coeur du problème est-il ici :
Jean-Marc Sauvé "arrive avec, à la main, le 'Nouveau manuel de civilité chrétienne', un vieux fascicule datant de 1913 qui appartenait à son beau-père et dont il précise qu’il n’est « pas étranger à notre sujet sur les violences sexuelles dans l’Église catholique ». Puis lit quelques morceaux choisis sur le « caractère sacré » du prêtre qu’il faut « vénérer en toutes circonstances »."
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 06/10/2021

"PAS GAGNÉ"

> Ce n'est pas gagné..La plupart des jeunes prêtres sont dans un esprit très tradi et très clérical justement. Beaucoup de catholiques pratiquants aussi. Il est pourtant indispensable de faire descendre le prêtre de son piédestal et toute la hiérarchie d'une manière générale. Que l'Eglise cesse de faire la morale à tout va, de se mêler de la vie intime des gens et qu'elle revienne à des discours évangéliques et spirituels. Que cesse les homélies idéologiques et politiques. Je suis très attristée pour un grand nombre de prêtres qui donnent à voir le meilleur de l'humain et de la spiritualité, de celle qui relève et redonne vie..(le sens même du mot résurrection). Il y a de profondes fractures dans l'Eglise, que ce rapport va raviver et exacerber sur les réponses à apporter..
Tout cela vient aussi d'une vision profondément tordue et malsaine de la spiritualité. Quand on lit les témoignages des victimes, les mots de leurs agresseurs, on se demande quelle est donc la "foi" de ces détraqués ? Qui avaient parfois pignon sur rue pour parler théologie.... C'est écoeurant.
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Écrit par : Marie-Do / | 06/10/2021

"OPTIMISTE"

> Avec ce ménage nécessaire et l'écologie intégrale, l'Eglise montre qu'elle est en avance sur beaucoup de thèmes. Deux gros chantiers avec de la tristesse, du dégoût mais aussi de la transparence et des promesses.
Qu'ont fait les autres secteurs où ce problème existe ?
Il ne faut pas croire que l'Eglise est seule touchée mais elle prend ses responsabilités.
Je suis plutôt optimiste.
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Écrit par : Alexandre P. / | 06/10/2021

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