08/09/2021
Benoit XVI avait prévenu les traditionalistes
« Pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. » (Benoît XVI : lettre accompagnant le motu proprio Summorum pontificum, 2007)
C’est cela qui a été rejeté par FSSP & C°…
...qui se plaignent en 2021
de ce que le pape François tire les conséquences
de leur propre attitude.
21:00 Publié dans AVEC LE PAPE FRANÇOIS | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : catholiques
Commentaires
> Tout est dit !
______
Écrit par : Amicie Terray / | 09/09/2021
VOYONS...
> Voyons comment la Fraternité St Pierre et tutti quanti vont réagir au rappel de cette lettre de Benoit XVI qui les met en face de leur déloyauté. Elle est maintenant sur Facebook.
______
Écrit par : Gilles Marlier / | 09/09/2021
PRIER POUR LE PAPE FRANÇOIS
> https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2021-09/pape-francois-interview-cope-radio-espagne.html
Je n'ai pas eu accès à l'intégralité de l'entretien donné à la radio espagnole Copé, mais ce qui en est rapporté au sujet du Motu proprio est clair : « La préoccupation qui apparaissait la plus évidente était que quelque chose fait pour aider pastoralement ceux qui avaient vécu une expérience antérieure, se transforme en une idéologie. En d'autres termes, une chose pastorale s'est transformée en idéologie. Nous avons donc dû réagir avec des règles claires... Si vous lisez bien la lettre et si vous lisez bien le décret, vous verrez qu'il s'agit simplement d'une réorganisation constructive, avec une attention pastorale et en évitant les excès ».
En d'autres termes, le pape ne cherche aucunement à annihiler le missel de 1962, mais uniquement à s'assurer qu'il ne serve de point d'appui à une dangereuse dérive idéologique (rejet de Vatican II, opposition au pape, critique systématique du Magistère récent). Voilà de quoi tranquilliser ceux qui ont vu dans le Motu proprio une déclaration de guerre adressée à la liturgie ancienne : il n'en est rien.
À l'approche de la Croix-Glorieuse, peut-être peut-on prier pour la santé du pontife. Officiellement, il va bien. Mais certaines phrases prononcées par le pape durant l'entretien ne doivent tromper personne : « J'adorerais marcher dans la rue, mais je dois me retenir car je ne pourrais pas faire dix mètres », « Comment allez-vous ? - Je suis toujours en vie » : Radio Vatican rapporte que l'insistance de l'infirmier qui l'a poussé à se faire opérer s'était avérée providentielle, car l'opération a révélé une section nécrosée de l'intestin. Il s'en est donc fallu de peu.
Lire également les déclarations qui concernent la réforme de la Curie (vraisemblablement a minima : le texte « ne contiendra rien de nouveau par rapport à ce que nous voyons actuellement ») et la Chine où François note laconiquement que « ce qui a été réalisé jusqu'à présent, c'est au moins le dialogue... certaines choses concrètes comme la nomination de nouveaux évêques, lentement... Mais ce sont aussi des étapes qui peuvent être discutables et les résultats, d'un côté ou de l'autre. » Là aussi, prières à l'intention du pape.
______
Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/09/2021
LE LANGAGE DU SCHISME
> Comme souvent il s'agit d'une inversion accusatoire.
Quand les prêtres fondateurs de la FSSP quittent mgr Lefevbre pour évoluer dans la fidélité à l'Eglise catholique les choses sont claires : c'est pour utiliser uniquement le missel de 1962. Il n'y a pas eu d'ambiguïté à ce sujet.
Et l'Eglise les a accepter. Les a accueillis. A ordonné les prêtres.
Et maintenant l'Eglise veut retirer ce qu'elle a donné.
De mon point de vue il s'agit d'une trahison.
D'ailleurs mgr Lefebvre les avaient prévenus : "Un jour Rome vous trahira et vous rejettera".
Lionel
[ PP à Lionel – Vous parlez un langage de schisme. Vous récitez les slogans du schisme...
Sortez plutôt de votre zone de confort idéologique, et lisez la lettre d'accompagnement de Benoit XVI jointe au motu proprio de 2007 : elle faisait obligation, aux prêtres célébrant dans la forme extraordinaire, de concélébrer quand c'est nécessaire. Or ils refusent, même pour la messe chrismale qui manifeste l'unité sacramentelle de l'Eglise locale autour de l'évêque.
C'est inacceptable, parce que ça veut dire que ces prêtres : a) méprisent et condamnent la forme ordinaire du rite ; b) négligent le rôle-clé de l'évêque dans le domaine eucharistique, rôle on ne peut plus traditionnel. Ils sont ainsi en rupture avec la Tradition la plus fondamentale en ecclésiologie ! Et ils entraînent leurs ouailles dans cette impasse.
Si "trahison" il y a, c'est de leur fait. Trahison envers Benoit XVI. Trahison envers les fidèles tridentins...
Et le motu proprio de François ne fait que tirer la conséquence logique de leur attitude. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Lionel / | 10/09/2021
LES RAISONS DU REFUS DE CERTAINS
> La lettre de Benoit XVI ne parle pas directement de concélébration, par ailleurs il ne faut peut-être pas se focaliser la dessus, avant 1965 il n'y avait pas de concélébration, l'Eglise était-elle moins unie ? Il est possible que certains de ces prêtres soient moins hostiles au nouveau missel qu'à la concélébration en elle-même, qu'ils ne pratiquent pas entre eux. Pour ce qui est des groupes de fidèles, on pourrait demander qu'une fois par an l'ancienne messe soit remplacée par celle de Paul VI, en latin.
Je me demande si le motu proprio ne rate pas sa supposée cible, puisque pour l'instant rien ne change pour la FSSP qui devait déjà avoir l'autorisation de l'évêque pour s'installer dans un diocèse, le vrai changement est de limiter l'usage du missel de 1962 par les prêtres diocésains, alors qu'il est plutôt souhaitable qu'elle soit célébrée par eux, qui célèbrent dans les 2 formes.
TT
[ PP à TT – Excusez-moi de n'être pas tout à fait d'accord :
► La concélébration à la messe chrismale entre, tout spécialement, par nature et par surnature, dans ce qu'évoque la phrase de Benoit XVI.
► Si les prêtres FSSP refusent de concélébrer même à la messe chrismale (ce qui est un scandale métaphysique), c'est par un rejet de principe de la "messe de Paul VI". Ce point aveugle était sensible dès la fondation de la FSSP en 1988, fondation que j'ai suivie de près puisque j'y ai aidé dans la mesure de mes moyens... en espérant que ça allait donner un rapprochement entre les deux sortes de fidèles. (Je me suis ensuite éloigné de la FSSP quand j'ai vu qu'elle restait sourdement lefebvriste sur la question du rite).
► Comment le motu proprio de François raterait-il sa "cible" ? Il demande aux évêques d'appliquer la décision, de vérifier ce qu'il en est dans leur diocèse, et de prendre, en liaison avec Rome, les mesures qui conviendront. Si certains évêchés refusent de faire ce travail, pénible mais nécessaire, ce sera de leur faute et non de celle du pape... ]
______
Écrit par : Tryphon Tournesol / | 10/09/2021
à PP
> Pour ce qui est de la cible, si le problème est la FSSP ou le Bon Pasteur, pourquoi limiter la célébration de l ancienne messe par les prêtres diocésains ? Cela permet au contraire de limiter l influence des instituts tradis et d éviter les derives.
Un tradi forcé d aller à la messe de 1970 va t il subitement découvrir les vertus de Vatican II ?
Certains tradis vont plutôt aller vers la FSSPX où ils vont se "radicaliser".
Comment expliquez vous les cadeaux de François aux lefevristes ? ( validité des mariages et des confessions) le pape semble plus conciliant avec les schismatiques qu'avec ceux qui ont refusé le schisme. Le "en même temps" papal est difficile à suivre. Si on voulait pousser les tradis dans les bras d Ecône on ne s y prendrait pas autrement.
TT
[ Pp à TT – Ne surestimons pas ce petit problème : les "tradis" sont beaucoup moins nombreux qu'ils ne veulent le faire croire. Et leur fossilisation idéologique les écarte des vraies gens, comme dirait l'autre.
ps - Le pape désire qu'il n'y ait de messe en forme extraordinaire que là où existe réellement une demande de la part de diocésains authentiques... il s'agit d'éteindre les revendications itinérantes, spécialité d'un certain réseau.]
réponse au commentaire
Écrit par : Typhon Tournesol / | 11/09/2021
L'HORIZONTAL ET LE VERTICAL
> Je suis un lecteur régulier de votre blog que j'apprécie beaucoup.
Je n'ai pas l'habitude d'écrire un commentaire, tout simplement car mon temps devant les écrans est limité ; en revanche, j'aime beaucoup lire les commentaires de vos lecteurs, souvent très intéressants.
J'espère aujourd'hui contribuer un peu à ces échanges sur la question liturgique.
Je suis frappé de voir combien sur cette question, pour les tenants jusq'au-boutiste de l'ancien rite, la place des plus pauvres est peu présente. Je consonne tout particulièrement avec la direction que le pape François soutient dans "Evangeli Gaudium" où il parle d'"Eglise pauvre avec les Pauvres" par exemple.
Je suis émerveillé de voir les progrès accomplis depuis le Concile Vatican II pour rejoindre et annoncer l'Evangile aux plus pauvres, par exemple les personnes du Quart-Monde, à travers des communautés comme celle du Sappel (émanation d'ATD Quart-Monde) à laquelle des amis appartiennent et que j'ai un peu fréquentée. On utilise par exemple les récitatifs, des textes de l'évangile gestué,,en français bien-sûr, pour se laisser toucher, tous, par la parole de Dieu. La question du latin n'en est pas une bien évidemment... Quant à la beauté, la verticalité, dont se réclament parfois les tenants de l'ancienne liturgie, je me demande souvent si elle rejoint la beauté tragique de l'Evangile que Jésus nous donne à voir et à vivre par sa vie et sa mort et résurrection..
Une anecdote à ce sujet. Voilà quelques années, avec des amis, nous étions en pèlerinage en vélo vers Rocamadour. Nous faisions une halte dans une communauté de l'Arche de Jean Vanier (qui accueillent des personnes handicapées mentales), dans laquelle une messe d'anniversaire était célébrée.Il y avait une centaine de personnes certainement. La joie était là pour cet anniversaire de la communauté.
Je peux vous garantir que musicalement, ce n'était pas très juste : mais que c'était beau !
Dans ce genre de situation où l'évangile est vécu, l'"horizontal" et le "vertical" ne s'opposent pas, tout comme en Jésus, le Verbe incarné, vrai homme, vrai Dieu, qui était Un. Et la question liturgique en vient à se poser autrement.
______
Écrit par : S.D. / | 12/09/2021
DISCUSSION
> Il y a ici beaucoup de critiques à l'encontre de la FSSP et cie.
J'entends les arguments dont celui de cet article. J'avoue ne pas avoir encore d'opinion très précise sur le sujet mais j'ai quoi qu'il en soit été peiné par la brutalité de la démarche.
"on reconnait l'arbre à ses fruits"
Alors comment ne pas voir d'un autre côté les bons fruits de ces communautés ? Vocations, attirance des jeunes, pratique dominicale assidue ...
FGB
[ PP à FGB :
Vous n'avez "pas d'opinion très précise" mais vous taxez le pape de "brutalité" ? Avez-vous lu les explications qu'il donne avec son motu proprio ?
Et vous avez une opinion flatteuse des "bons fruits" du milieu traditionaliste, alors qu'il faudrait y regarder de plus près... et que c'est aussi le milieu anti-François, pour des raisons plus politiques que religieuses.
► Le pape explique qu'un certain clergé traditionaliste (en clair : la FSSP et l'IBP) a une attitude séparatiste – contraire d'ailleurs à ce que voulait Benoît XVI dans le précédent motu proprio. Ce grief est facile à vérifier : exemple de Dijon, cas général des refus de concélébrer avec l'évêque à la messe chrismale, etc.
► Quant aux "bons fruits", c'est une idée répandue mais à relativiser beaucoup :
1. les traditionalistes sont bien moins nombreux (et bien moins divers socialement) qu'ils ne le disent, et leur "pratique dominicale assidue" se vit en vase clos, à l'écart de l'Eglise diocésaine et du monde réel ;
2. ils éduquent leurs jeunes dans un esprit de mutinerie larvée contre l'Eglise réelle et le magistère pontifical (cf. l'incroyable violence verbale de l'association 'ND de Chrétienté' à l'encontre du pape) ;
3. leurs personnalités de référence sont des marginaux endurcis dans la haine envers le pape : cardinal Burke, Mgr Schneider, ex-nonce Vigano ;
4. les fameux séminaires traditionalistes censés "regorger de vocations" ne font que prélever des jeunes du micromilieu tradi pour les lui redonner ensuite comme aumôniers de chapelles ou de pensions chic.
Le micro-milieu nie évidemment tout cela, mais c'est la réalité. Et elle est aberrante au regard de l'Eglise universelle. ]
réponse au commentaire
Écrit par : François Girard-Bon / | 13/09/2021
LE P. POCHON
> https://radionotredame.net/emissions/culture-club/09-09-2021/
Le P. Martin Pochon, S.J. évoque dans un ouvrage consacré à l'épître aux Hébreux la question liturgique. J'invite à écouter l'émission dans laquelle il intervient et au cours de laquelle il évoque les fondements bibliques différents qui soutiennent les missels de 1962 et de 1969.
Certains hurleront au danger gauchiste en écoutant cet éminent bibliste ; pourtant, ce qu'il analyse invite à la réflexion.
En effet, la finalité même des deux missels diverge : si le missel de 1962 considère la messe comme le saint-sacrifice réitéré et non sanglant du Christ en offrande à son Père, le missel de 1969 est plus nuancé, retenant certes la nature sacrificielle de l'eucharistie mais surtout sa portée rédemptrice : le Christ est mort pour le salut de toute l'humanité en rachat de ses péchés ; Jésus a aimé tout homme, y compris ses ennemis, jusqu'à mourir pour lui sur la Croix.
Le jésuite considère que cette dichotomie puise ses racines dans le texte biblique. Alors que la pâque juive est un acte d'amour de l'Éternel envers le peuple hébreu, en ce qu'il n'y a "rien d'offert à Dieu dans la pâque juive telle qu'elle est instituée dans le récit de l'Exode, y compris le sang", la fête du Grand Pardon (Yom Kippour) telle que rapportée dans l'épître aux Hébreux est un holocauste offert à Dieu dans une finalité purificatrice, "pour que la divinité daigne s'approcher". Dans le premier cas, Dieu a l'initiative, dans l'autre c'est l'homme.
Le P. Pochon rappelle fort justement que la description de la messe telle qu'on peut la trouver dans les actes du Concile de Trente, à savoir la réitération du sacrifice du Christ en offrande à son Père, ne trouve aucun fondement évangélique : dans les évangiles, la Sainte-Cène est un acte d'offrande non au Père mais à l'humanité tout entière - Pierre, Judas, le centurion, etc. - en rédemption de tous ses péchés par amour pour elle. Le Christ se donne à tous les hommes au nom de son Père pour témoigner de la miséricorde de Dieu. Or, "la lecture de l'épître aux Hébreux, c'est la mort comme une offrande sacrificielle pour obtenir de Dieu le Père le pardon". Elle diverge de celle qu'en font les quatre évangiles, qui relate un Christ qui se donne à tous les hommes dès le lavement des pieds et jusqu'à la mort sur la Croix. "Ce n'est pas l'homme qui offre à Dieu, c'est Dieu qui s'offre à l'homme".
La querelle liturgique s'enracine dans cette divergence : le missel de 1962 trouve son fondement dans l'épître aux Hébreux, tandis que le missel de 1969 s'enracine plus nettement dans l'évangile. Le P. Pochon suggère de poursuivre la réforme liturgique en nettoyant le missel de 1969 de toutes références sacrificielles, en ce qu'elles s'opposent à la démarche christique lors de la Cène : ce n'est pas nous qui nous offrons à Dieu pour obtenir son pardon, c'est Dieu qui s'offre à nous.
Pour le jésuite, le missel de 1962 est "une trahison de l'évangile et de la vie du Christ" et il ne faut pas y revenir. Il préconise donc une fidélité au texte évangélique, très peu présent parmi les fondements scripturaires de l'ancienne messe : "s'il y a quatre références aux évangiles, c'est tout, et à chaque fois on s'en sert comme prétexte. C'est grave". La Cène ne se comprend que dans une vision globale de l'enseignement évangélique.
______
Écrit par : Philippe de Visieux / | 14/09/2021
@ Ph de Visieux
> merci pour votre intéressant éclairage
Mais faut-il expurger la Bible de l'épître aux Hébreux ?
il faudrait peut-être vérifier que les adeptes de l'ancienne messe adhèrent à Vatican II, mais faut-il interdire au P Pochon de célébrer la messe de Paul VI vu qu'il s'oppose au Concile de Trente ? pourquoi faudrait-il adhérer au moindre alinéa de Vatican II si l'on peut rejeter un précédent concile ? un concile rend-il caduc les précédents ?
Le P Pochon dit finalement la même chose que les intégristes, il y aurait 2 religions différentes, la pré-conciliaire et la post-conciliaire, avec chacune leur liturgie.
Ce refus de l'ancienne messe, la messe du pape Jean XXIII, me semble tout aussi condamnable que le refus du missel de 1970.
J'adhère au contraire à l'idée de Benoît XVI de l'herméneutique de la continuité, et que les 2 missels ne sont que 2 formes d'un même rite.
D'ailleurs la présentation de l'actuel missel le dit, ce nouveau missel est le "témoin d'une foi inchangée".
Si j'étais évêque je demanderais que les tradis, une fois par an, célèbrent la nouvelle messe, mais aussi que les autres célèbrent une fois l'an l'ancienne messe.
TT
[ PP à TT – Excusez-moi de répondre avant PV, et de me répéter. Mais la volonté de Benoît XVI était de rapprocher les fidèles des deux formes (la très majoritaire et la très minoritaire) et d'ouvrir l'esprit des fidèles "tradis" à l'enseignement du deuxième concile universel du Vatican, auquel le pape émérite est profondément attaché.
Au lieu de ça, le clergé FSSP et IBP s'est évertué à mettre des cloisons étanches autour de ses fidèles, et les a poussés à mépriser Vatican II.
Ne pas vouloir connaître ce concile, pour pouvoir le rejeter et s'enfermer dans l'utopie d'un retour aux années 1950 ! Exactement le contraire de ce qu'avait voulu Benoît XVI. La conséquence est le motu proprio décidé par son successeur.
Selon mon expérience, qui est abondante dans ce domaine, pas un des fidèles traditionalistes que j'ai côtoyés ne savait que Vatican II avait promulgue deux grandes constitutions dogmatiques... qui sont des textes normatifs admirables !
Ignorer cela permet aux tradis de prétendre que Vatican II ne fut qu'un "concile pastoral", et qu'il convient donc de le négliger...
Consternante attitude. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Tryphon Tournesol / | 15/09/2021
à Tryphon :
> Cher Tryphon,
Je ne soumettais ce commentaire que comme invitation à la réflexion, n'ayant aucune compétence particulière en liturgie. Je n'affirme pas que ce que soutient le P. Pochon est exact mais, en esprit curieux, je suis intéressé par son analyse. Ni lui ni moi ne remettons en cause une seule ligne du concile de Trente, authentiquement inspiré par l'Esprit saint, pas davantage qu'aucune ligne de l'épître aux Hébreux, qui est Parole de Dieu.
La question n'est pas là. Elle est de porter notre discernement sur la manière par laquelle le Peuple de Dieu célèbre l'action de grâce qu'il rend au Seigneur dans le monde qui est le nôtre en 2021, exactement comme saint Pie V le fit au XVIe siècle. L'Église n'est pas un corps figé, sans quoi nous célébrerions comme on le faisait au Ier siècle dans les catacombes de Rome. La liturgie évolue de manière organique en se mettant à l'écoute de l'Esprit, en se réformant progressivement : d'où le maintien dans le missel de 1969 de références à l'idée de sacrifice, issues de l'ancienne messe.
En 1969, l'Église n'a pas opté pour la table rase que propose le P. Pochon, table rase qui interviendra peut-être un jour, ou pas : nous ne faisons pas notre propre volonté mais celle de l'Église, guidée par l'Esprit saint.
Le P. Pochon est tout sauf un intégriste. Si vous écoutez l'entretien, vous constaterez qu'il affirme que l'ancien missel n'était pas dans l'erreur, pas davantage qu'il soutient que saint Pie V se fourvoya dans sa réforme : il dit exactement l'inverse.
Compte tenu de la connaissance que nous avons aujourd'hui de la Bible et après un discernement fondé sur une prière à l'Esprit, faire évoluer la liturgie n'a rien d'hérétique. Comme vous le savez, cela fut expressément demandé par les pères conciliaires à une quasi unanimité en 1962. Vouloir figer la liturgie dans un état supposé parfait, mais déterminé de façon profondément subjective (pourquoi en effet favoriser la messe de saint Pie V, et pas celle en usage à Rome au IIIe siècle, par exemple ?), cela nie la démarche d'écoute de l'Esprit qui doit habiter tout fidèle : c'est l'Esprit, donc Dieu, non les pauvres pécheurs qui la composent, qui conduit ce Corps Mystique qu'est l'Église.
______
Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/09/2021
@ Philippe de Visieux (et aussi @ PP)
Désarroi du type nullement théologien que je suis.
Si le missel de 1962, mais en fait très antérieur, est "une trahison de l'évangile et de la vie du Christ", la Liturgie a trompé le peuple chrétien pendant 450 ans ...
A qui et à quoi se fier alors?
Pincez-moi, je fais un mauvais rêve!
Vive la Foi du Charbonnier!
______
Écrit par : PF. Huet / | 16/09/2021
Cher PF Huet,
> le missel en question ne reflétait pas toute la vie de l'Eglise. Les homélies, les missions, devaient souvent pallier à ce qui lui manquait. S'il présentait des lacunes, il ne faut pas aller jusqu'à y voir une trahison au sens fort du terme, il n'y a pas eu tromperie. Mais il fallait remédier à ces lacunes une fois qu'on les avait discernées.
Vivre avec le Christ comporte plusieurs facettes et à insister sur l'une, on risque d'occulter les autres. Mais il faut de préférence insister sur celle que les gens négligent.
______
Écrit par : Bernadette / | 17/09/2021
Les commentaires sont fermés.