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18/06/2021

Tumulte “tradi” autour du diocèse de Dijon

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Clameurs et rumeurs contre la décision de Mgr Minnerath [photo] d’écarter la Fraternité Saint-Pierre de son diocèse… Mais cette décision a un motif solide, contrairement à ce qui est affirmé en ce moment sur Facebook et d'autres sites :


Dans les années 1980, l’intégrisme* (déguisé en “catholicisme traditionnel”) semblait anormal dans la société ambiante. Aujourd’hui il s’est banalisé. Devenu l’une des innombrables “communautés” d’une société disloquée, il n’est plus que l’un des narcissismes qui s’enchevêtrent sur les réseaux sociaux. L’intégrisme croit résister à l’air du temps, mais partage son communautarisme et son irrationalité...

En voici un nouvel exemple. Il y a quelques semaines, le diocèse de Dijon annonce que la messe selon la forme extraordinaire du rite ne sera plus assurée par des prêtres de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP) mais par un prêtre diocésain. Aussitôt le tradiland embouche les trompettes de l’Apocalypse ! Ses multiples sites présentent l’affaire de façon déformée, crient à la répression “anti-Tradition”, et appellent leurs troupes à pétitionner pour exiger de l’évêque – Mgr Roland Minnerath – le maintien de la FSSP.

Pourtant le communiqué du diocèse (à lire ci-dessous) est clair : si Mgr Minnerath s’est résolu à écarter la FSSP, c’est en raison de l’attitude de celle-ci.

La coopération entre un prêtre FSSP et le diocèse s’était bien déroulée de 2007 à 2016. Puis la FSSP avait transféré ce prêtre ailleurs. Et nommé à sa place des prêtres porteurs d’un autre esprit. Au lieu de vivre la communion fraternelle avec l’évêque et le clergé du lieu, ils ont entrepris de bunkeriser leurs fidèles dans le rejet de “l’Eglise conciliaire”, renouant ainsi avec la mentalité séparatiste de la Fraternité St Pie X. Mentalité d’autant plus dure dans son expression qu’elle est floue dans ses mobiles liturgiques et doctrinaux… En effet : 1. rejeter toute concélébration avec les autres prêtres, c’est faire comme si la forme ordinaire du rite était invalide : or les conseillers de Mgr Lefebvre eux-mêmes n’ont jamais pu démontrer cette invalidité parce qu’elle n’existe pas ; 2. sur le plan doctrinal, les raisons invoquées par les lefebvristes contre Vatican II sont réfutées depuis longtemps : notamment par les travaux de dom Basile Valuet, moine du Barroux (Le droit à la liberté religieuse dans la Tradition de l’Eglise, éd. Ste-Madeleine, 678 p.).

D’où vient que de jeunes prêtres FSSP en reviennent à un séparatisme qui déçoit une partie de leurs fidèles ?  Deux motifs à cela.

D’une part, la FSSP – fondée en 1988 par des prêtres FSSPX qui refusaient les sacres illicites de Mgr Lefebvre – a toujours été divisée entre deux courants : l’un soucieux de communion avec le reste de l’Eglise, et l’autre tenaillé par une nostalgie séparatiste.

D’autre part, un certain nombre des jeunes prêtres formés à la FSSP depuis 2013 sont marqués par les illusions “contrerévolutionnaires” nées de la Manif pour tous dans une fraction de la bourgeoisie de droite : ce qui leur donne une vision du monde arbitraire, dont le rejet de Vatican II n’est que l’une des composantes, et qui fait vivre ces jeunes dans le mirage d’une “reconquête” politico-religieuse ; posture très éloignée de ce que l’Eglise attend de ses prêtres.

L’affaire de Dijon ne signifie donc pas que le diocèse “déclarerait la guerre à la Tradition”, comme le prétendent non sans arrogance des gens qui ne savent pas ce que Tradition veut dire en théologie catholique. Et qui ignorent visiblement que Mgr Minnerath, traité par eux d’ignorant, est docteur en théologie et en droit canonique, membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi et membre émérite de la Commission théologique internationale. Et cet évêque n’a vraiment rien d’un “progressiste” : mais comment faire comprendre aux intégristes que leur manichéisme n’a rien à voir avec les réalités ?

 

 

 

 

COMMUNIQUÉ DU DIOCÈSE DE DIJON / 17 JUIN 2021

 Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre – Dijon : pour remettre les choses en perspective, le diocèse souhaite apporter quelques précisions.

 

<<   FSSP : le cahier des charges

La Fraternité Saint-Pierre (société de prêtres attachés au rite antérieur au concile Vatican II) a été accueillie dans le diocèse de Dijon en 1998 pour répondre aux demandes de quelques fidèles d’avoir la messe selon la tradition antérieure au concile Vatican II.

Il avait été convenu que le prêtre de la Fraternité devrait aussi célébrer de temps en temps avec les autres prêtres pour qu’il n’y ait pas séparation étanche entre les deux rites.

Après le départ du premier prêtre de la Fraternité en 2007 le diocèse voulait assurer lui-même ces célébrations dans l’ancien rite avec des prêtres diocésains. Le projet n’a pu se réaliser et il fut précisé à la Fraternité qu’un autre de leurs prêtres pourrait venir à Dijon à condition de ne pas refuser de concélébrer occasionnellement avec ses confrères diocésains.

Nommé en 2007, l’abbé Garban a rempli tout naturellement cette condition. Son supérieur voulait le transférer ailleurs dès 2010. Nous avons insisté pour avoir un prêtre prêt à concélébrer. Ne lui ayant pas trouvé de remplaçant à cette condition, le Supérieur l’a prolongé jusqu’en 2016.

Depuis lors les abbés nommés par la Fraternité se refusent à ce geste de communion sacerdotale et sacramentelle. Une telle attitude est révélatrice d’une conception de leur ministère que nous ne partageons pas. L’ancien rite ne doit pas créer une communauté parallèle. Les prêtres doivent être libres de célébrer dans l’un et l’autre rite, et les fidèles font toujours partie de leur paroisse territoriale.

Les fidèles leur sont attachés

Les prêtres de la Fraternité ont peu à peu développé d’une manière autonome une pastorale quasi-paroissiale, ce qui va au-delà du cahier des charges de notre accord initial. Depuis 2017 ils sont même deux prêtres à se partager l’assistance d’un petit groupe de fidèles. Petit à petit ce groupe s’est consolidé autour d’eux puisqu’ils leur prodiguaient en fait tous les services normalement assurés par les paroisses.

On comprend cet attachement. Une partie des fidèles va facilement d’un rite à l’autre. Une autre partie n’admet pas la messe ordinaire et rejette ce qu’ils appellent « l’Église conciliaire ». L’autorité diocésaine doit veiller à ce que la communauté catholique ne soit pas divisée. On aura compris qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de rite, mais de rite exclusif et de communauté séparée.

Proposition

Le blocage vient de l’attitude de la FSSP qui a exclu que ses prêtres célèbrent dans le rite ordinaire. Les fidèles ne comprennent pas ce blocage et se disent victimes de cet endurcissement. Le Supérieur de la Fraternité a nommé deux prêtres alors que nous en avions demandé un seul. La FSSP impose la formation d’une communauté dont une partie (les messages diffusés récemment le montrent) jette la suspicion sur l’Église diocésaine.

Comme aujourd’hui un prêtre diocésain, assisté par d’autres, s’est dit prêt à assurer le ministère selon le rite ancien auprès de cette communauté, nous restons cohérents avec la ligne que le diocèse a observée depuis 23 ans. La messe selon le rite ancien sera assurée et les services de catéchèse, aumônerie, patronage, préparation aux sacrements seront proposés par les paroisses, en particulier celles proches de Fontaine-lès-Dijon et de Dijon-Saint Bernard.

Si les prêtres de la Fraternité avaient accepté, comme leur prédécesseur, de marquer leur unité avec nous au moins dans quelques concélébrations et s’ils ne considéraient pas leur groupe de fidèles comme leur domaine exclusif, nous nous serions réjouis de leur contribution. >>

 

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Contrairement à ce que veulent croire les intégristes, le mot “intégrisme” n’est pas une injure "progressiste" : c’est un terme d'historiens, qui désigne une attitude politico-religieuse reposant sur une théologie et une ecclésiologie passéistes et confuses.

Commentaires

SOCIOLOGIQUE

> Rien de bien surprenant malheureusement. Cette situation ne s'explique ni par des raisons théologiques ni par des raisons liturgiques mais par des raisons sociologiques. Et c'est pour cela qu'elle resurgit régulièrement car la question sociologique qui résulte, pour une bonne part, de notre histoire, n'est pas dépassée.
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Écrit par : Le Pivain / | 18/06/2021

PAS D'ACCORD

> Je suis un lecteur assidu et toujours intéressé de votre blog dont je partage la plupart des préoccupations, et je suis en même temps un fidèle de la communauté desservie par la FSSP à Dijon. Je puis vous assurer que la description que vous faite de cette communauté (et que vous déduisez de la seule lecture du communiqué de presse de Mgr Minnerath)ne reflète en rien la réalité et que cette dernière est beaucoup plus complexe :
-Il ne s'agit en aucun cas d'une communauté bunkerisée, beaucoup de fidèles passant d'une paroisse à l'autre d'une manière naturelle.
-Les prêtres actuels la desservant, ni leur prédécesseurs d'ailleurs, n'ont jamais cultivé un quelconque entre-soi ou une méfiance vis-à-vis du reste du diocèse. De notoriété publique, ils s'entendent bien avec leurs confrères 'diocésains' de Dijon.
-L'assertion "rejeter toute concélébration avec les autres prêtres, c’est faire comme si la forme ordinaire du rite était invalide" est canoniquement fausse. D'ailleurs, les prêtres de la FSSP ne concélèbrent pas entre eux : fait-il en déduire qu'ils font comme si le rite extraordinaire était invalide?
-Mgr Minnerath reproche à ces prêtres 'd'avoir peu à peu développé d’une manière autonome une pastorale quasi-paroissiale' ce qui, traduit de la langue de buis en français, veut dire faire du catéchisme et monter un patronage auxquels ont recours une majorité de familles attachées au rite ordinaire, de préparer des catéchumènes au baptême, d'accorder des funérailles à un migrant démuni et de vivre en communauté à 2 plutôt que tout seul et isolé.
Vu de Dijon, la décision de Mgr Minnerath apparaît comme celle d'un prélat aigri par l'échec de la venue de la communauté Aîn Karem l'an dernier dans le diocèse, dont il impute la responsabilité à la FSSP alors qu'elle n'est due qu'à l'impréparation du projet. Mgr Minnerath est un évêque solitaire, cassant, incapable de dialogue,coupé de ses prêtres, et sa décision est la marque d'un autoritarisme clérical d'un autre âge. On a beau être docteur en théologie et droit canonique, on n'en reste pas moins un homme.
Je me fiche pas mal de ce dit le tradiland (composé de gens qui ne sont pas du diocèse) comme vous l'appelez. Ce que je vois ce sont les dégâts que fait la décision de Mgr Minnerath : l'unité du diocèse de Dijon en est d'ores et déjà abimée.


FS


[ PP à FS – J'ai lu aussi le témoignage d'Isabelle Meyer, qui ne va guère dans le sens du vôtre. ]

réponse au commentaire

Écrit par : François Schmitz / | 19/06/2021

SCHIZOPHRÈNES ?

> http://tradinews.blogspot.com/2013/04/abbe-florent-husson-la-barrette-de-st.html

Il y a, à Nancy, une chapellenie Bienheureux Charles de Habsbourg-Lorraine créée en 2014 pour la forme extraordinaire du rite romain ; à sa tête se trouve l'abbé Florent Husson, installé il y a sept ans - en présence des 'Europa Scouts' du diocèse... mais c'est une autre histoire.
Or ledit abbé Husson (le "P. Husson" pour l’Église "conciliaire" !) s'était fait en 2013 l'auteur d'un véritable pamphlet contre l'actuel pontife : "Benoît XVI, profond théologien dont la spiritualité était marquée tant par la patristique que la liturgie, avait des racines aux antipodes de la spiritualité des Jésuites" (ah oui ?) ou encore "Si on lit bien Saint Ignace, on en arrive à avoir l’impression que l’examen de conscience est plus important que l’assistance à la Messe" (sic !), ou enfin "la grande « hérésie » liturgique qui veut faire de la Messe une simple catéchèse" (re-sic).
Bref, ce prêtre est officiellement en communion avec le successeur de l'apôtre Pierre, priant pour lui à chaque Eucharistie, tout en déversant des tombereaux d'inexactitudes dans des publications traditionalistes. Un pied dans la Sainte Église, et un pied dehors. Comment faire Église, précisément, dans un tel contexte ? N'est-on pas à la limite de la schizophrénie ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/06/2021

LA COMMUNION

> https://www.lefigaro.fr/international/joe-biden-se-rend-a-l-eglise-apres-une-annonce-du-clerge-americain-sur-l-avortement-20210620
Une illustration, s'il en fallait, du degré zéro de culture religieuse : "L'eucharistie, ou communion, est un rite essentiel de la foi catholique, au cours duquel le fidèle reçoit l'hostie, symbole du sacrifice de Jésus-Christ."
Le journaliste du 'Figaro' qui a écrit cette phrase n'a peut-être jamais communié : l'hostie est le symbole de rien du tout, certainement pas du sacrifice de Jésus-Christ. Ce n'est pas un symbole. L'hostie est l'espèce sous laquelle est réellement présent le Christ, reçu par le fidèle en acte de communion à Sa personne, donc à Dieu.
De même, "Chaque évêque décide actuellement de qui peut recevoir la communion dans son diocèse" mériterait quelques nuances. C'est avant tout le fidèle qui, en âme et conscience, exprime son désir de communier au Christ, certain que s'il n'est pas alors en état de grâce, il ne communiera qu'à son propre péché...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/06/2021

NON À UNE EGLISE E.W.T.N.

> https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2021-06/etats-unis-eglise-document-eucharistie-politciens.html
Le 'tradiland' américain connaît lui aussi ses poussées de fièvre. Ainsi, il serait question d'exclure de l'eucharistie les hommes et femmes politiques catholiques et qui soutiennent la législation en faveur de l'avortement, de l'euthanasie et des unions homosexuelles.
Mais sans évidemment approuver aucune de ces législations, il en est d'autres - inaction devant le réchauffement climatique, mansuétude devant les paradis fiscaux, licenciements abusifs, détricotage du droit social - qui sont autant de structures de péché.
Ainsi, un sénateur catholique qui n'approuve pas l'avortement mais qui soutient l'industrie pétrolière en récusant le péché d'écocide pourrait-il continuer à communier ?
On l'a compris : l'initiative de la conférence épiscopale états-unienne est un piège. Les cardinaux Cupich et Tobin l'ont bien compris, et jusqu'au Siège apostolique qui y voit avec raison la source de nouvelles divisions. Non à une Église EWTN !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 21/06/2021

TÉMOIGNAGE

>Mon témoignage local :
- une messe de rite extraordinaire très belle,
- un chant grégorien magnifique,
- mais une homélie extraordinairement déplacée... (est-il bien normal de monter les fidèles contre une publication récente de la CEF, au milieu de la messe ?).
Enfin, n'était-il pas significatif de refuser de participer à la messe chrismale, avec l'évêque de Dijon ?
Que Mgr Minnerath fasse son devoir d'évêque (précisément avant d'avoir l'âge de sa retraite !) me rappelle le courage de Benoit XVI, qui n'avait pas hésité à se salir les mains pour traiter certains dossiers douloureux de l'Eglise, avant sa renonciation.
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 21/06/2021

Sans connaître de près le dossier en question, quelques observations : cher Monsieur, vous laissez entendre que les desservants de la FSSP à Dijon sont de jeunes abbés formés dans un esprit de reconquête post-Manif pour tous. Le desservant principal étant l'abbé Roch Perrel, qui quitta en 2006 la FSSPX pour l'IBP, avant de quitter l'IBP probablement peu après le conflit qui suivit son élection comme supérieur de l'IBP, en 2012-2013, pour la FSSP.
Difficilement un profil de jeune LMPT ! En revanche, effectivement, quelqu'un qu'on imagine bien refuser de concélébrer et faire des sermons inappropriés.
Par ailleurs, il y a une vaste hypocrisie à reprocher aux prêtres de la FSSP de faire le catéchisme, alors même que partout en France de nombreuses familles les recherches face à la faiblesse du catéchisme "ordinaire". Je connais une catéchiste "ordinaire", dans une autre ville qui, consciente de son absence totale de formation (que je confirme par ailleurs, la connaissant bien - j'espère juste que ça la motivera pour se former), met ses enfants au caté de la FSSP, parce que "je sais bien que c'est nul le caté de l'école : c'est moi qui le fais et je ne sais rien !"

J'ai des échos également d'un certain autoritarisme de Mgr Minnerath, échos qui ne viennent pas que du milieu tradi et que remontent à avant cette histoire. Je doute que ça aide beaucoup.

Non obstant par ailleurs la question de la concélébration, qui me laisse perplexe (imposer la concélébration en forme ordinaire à des prêtres qui, en général, ne savent pas célébrer en forme ordinaire, bon), et l'argument de l'entretien d'un esprit schismatisant qui est plus difficile à qualifier mais tout à fait vraisemblable quand on connait le milieu tradi et la FSSP, et a fortiori sachant que l'abbé est un ex-FSSPX ex-IBP (comme disait mon cousin au moment de l'affaire de Lyon : la FSSPX, c'est clair, ils sont dehors. La FSSP, ils ont un pied dedans, tout le reste dehors, et ils jouent de l'un ou de l'autre comme ça les arrange).

Edel


[ PP à Edel — J'ai dû surinterpréter ce qui m'était expliqué de Dijon. Il doit n'y avoir qu'un seul "jeune", celui qui a été installé sans l'accord de l'évêché.

Par ailleurs, on ne saurait reprocher à Mgr Minnerath son exercice de l'autorité, quand, ailleurs, la faiblesse d'autres évêques laisse se propager chez eux la situation malsaine fort bien décrite (et éradiquée) à Dijon par Mgr Minnerath.

Enfin, la question des catéchismes : un effort est fait depuis quelques années pour former des "dames catéchistes", après des décennies de grand n'importe quoi dont je ne connais moi-même que trop d'exemples. Mais ce problème-là n'efface pas l'autre problème : des prêtres FSSP peuvent enseigner le catéchisme de St Pie X à la virgule près, ça ne change rien au fait qu'ils développent, à l'encontre de l'Eglise qu'ils nomment à tort "conciliaire", une rébellion sournoise assez perverse – et très éloignée du 'sentire cum Ecclesia'. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Edel | 21/06/2021

à Edel :

> Cher Edel, vous rendez-vous compte de ce que vous écrivez ?... "Imposer la concélébration en forme ordinaire à des prêtres qui, en général, ne savent pas célébrer en forme ordinaire".
Évidemment qu'il faut exiger la connaissance parfaite de la forme ordinaire de tous les prêtres de rite romain, quels qu'ils soient. La forme ordinaire, comme son nom l'indique, est la manière ordinaire de célébrer dans l’Église latine : un prêtre peut avoir une appétence particulière pour la forme extraordinaire, mais il ne saurait en aucune manière méconnaître la forme ordinaire ou refuser de la célébrer.
Un prêtre de rite romain en communion avec Rome qui ne "saurait pas célébrer en forme ordinaire", cela correspond à mes yeux à un rejet de cette même forme ordinaire. Accepter la forme ordinaire du bout des lèvres sans jamais la pratiquer, comme le font ces groupes traditionalistes néanmoins en communion avec l’Église universelle, cela s'appelle une attitude pré-schismatique.
On comprend à présent pourquoi saint Paul VI, dès 1970, avait interdit l'usage du missel de 1962 : il craignait, avec raison, un schisme dans l’Église latine. En 2007, 'Summorum Pontificum' aurait dû être accompagné pour ceux qui y avaient recours de l'obligation de célébrer dans les deux rites. Il n'y a pas une forme A et une forme B de l'unique rite romain, il y a une forme habituelle, ordinaire, et une autre qui peut être employée à titre extraordinaire : il serait bon que les évêques rappellent cette évidence.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 22/06/2021

C'EST À VOIR

> je ne connais pas la situation de Dijon, mais j'aimerai juste voir la même exigence du respect du vœu d'obéissance envers les centaines de prêtres voire évêques (cf l'Allemagne ces dernières semaines) qui passent leur temps à contredire les positions de Rome, surtout de manière publique:! mais il est vrai que ceux-ci sont réputés "progressistes" donc du "bon côté" de l'histoire et des médias. Ce deux poids deux mesures et le grand n'importe quoi théologique et médiatique est la principale source de recrutement chez les tradis (plus encore que les questions de rite...)

Hotonnes


[ PP à Hotonnes – C'est à voir.

1. Des prêtres et des évêques contredisent Rome, mais sont-ils "des centaines" ? Les médias en donnent délibérément l'impression... et les tradis emboîtent le pas aux médias – que pourtant ils font profession de haïr.

2. Votre argument est totalement inadéquat en ce qui concerne Mgr Minnerath. Excellent théologien "romain" et canoniste de grande classe, il n'a pas agi sans motif dans l'affaire FSSP.

3. L'hétérodoxie affichée des progressistes n'excuse pas le comportement diviseur des intégristes (ni leur hétérodoxie rampante sur la validité de la forme ordinaire du rite).

Conclusion : ne pas mélanger des questions distinctes !]

Réponse au commentaire

Écrit par : Hotonnes / | 26/06/2021

@ Philippe de Visieux :

> pour arriver à ce que vous décrivez, il faudrait supprimer ou réformer en profondeur la FSSP, l'IBP, ainsi que plusieurs abbayes (le Barroux, Fontgombault et ses filles...), où la forme pratiquée est la forme extraordinaire, et où personne ne forme les jeunes prêtres à célébrer dans la forme ordinaire ; l'IBP a même écrit en toutes lettres dans ses statuts, approuvés par Rome, qu'il a l'usage exclusif de la forme extraordinaire.
Ce que vous demandez est quelque chose qui n'a jamais été imposé, dès avant Summorum Pontificum.
D'autre part, je ne connais personne d'autre que vous qui tienne que la formation seulement à la forme extraordinaire est schismatique ; c'est, en outre, un jugement de ces prêtres.
(Je précise que je ne suis pas tradi, et que la dernière fois que j'ai mis les pieds à une messe en forme extraordinaire devait être à un mariage en 2015).
En revanche, je fréquente largement assez de laïcs tradis pour savoir que l'esprit schismatique est beaucoup plus auto-entretenu, notamment par la fréquentation de divers sites internet (Benoit-et-moi, le Salon Beige), que par les discours sacerdotaux - même s'il y a des exceptions.
Par pure curiosité, quel âge avez-vous environ ? Pardonnez-moi mais j'ai l'impression d'un discours "de vieux" : à ma génération (j'ai environ 30 ans), l'existence de communautés des différentes formes est un acquis, et justement, Summorum Pontificum a énormément fait pour décloisonner et "dé-schismatiser" ces communautés.
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Écrit par : Edel / | 27/06/2021

Mgr MINNERATH

> Mgr Roland Minnerath a renouvelé dans son diocèse la pastorale de la confirmation, s'élevant contre une conception utilitariste du sacrement servant trop souvent à retenir les jeunes à l'aumônerie et redonnant tous son sens à ce sacrement dans l'ordre logique des sacrements de l'initiation baptême/confirmation/eucharistie.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 28/06/2021

à Edel

> P. de Visieux parle d'un problème grave et très réel, et vous lui répondez "OK boomer" ? C'est d'époque.
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Écrit par : amicie terray / | 28/06/2021

à Edel

> Ayant 46 ans vous me jugerez peut-être trop âgée pour être entendue, mais je ne suis pas d'accord avec vous sur la dérive née de l'exclusive jetée contre la "messe de Paul VI" par ces communautés sacerdotales. Derrière les prétextes canoniques qu'elles invoquent se cache (mal) une croyance persistante à l'invalidité de la forme ordinaire. Cette croyance engendre un séparatisme inavoué, tacite, mais toujours prêt à ressortir, et d'autant plus que ces communautés haIssent le pape sans l'avouer publiquement.
Alors oui, il y a problème grave, et l'excellent Mgr Minnerath a eu le courage de l'affronter.
Courage que peu d'épiscopes actuels partagent, hélas, car ils ferment les yeux sur ces attitudes de milieu. Ce qui n'empêche pas le milieu de se poser en victime persécutée.
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Écrit par : Elisabeth Aury / | 28/06/2021

à Edel :

> Merci pour votre sollicitude ; j'ai quarante ans, qui est un âge charnière, mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'une question d'âge.
En vérité, j'ai vécu mon initiation chrétienne dans une paroisse qui, à maints égards, bâclait la liturgie (en forme ordinaire, cela va de soi) : on était alors davantage 'esprit du Concile' que textes conciliaires, on vivait la messe davantage dans l'horizontalité que dans la verticalité, on parlait peu du mystère divin pour se concentrer sur l'entraide et l'amour du prochain.
L'homme qui me permit d'entrer réellement en communion et de louer Dieu fut le recteur d'une gigantesque basilique voisine (à Saint-Nicolas-de-Port), amateur du frère Gouzes plus que de Raymond Fau, nourrissant ses homélies de références constantes aux pères de l’Église, chantant l'hymne des chérubins à l'offertoire au milieu de volutes d'encens. C'était la même forme ordinaire que celle de mon enfance, mais célébrée avec beauté, verticalité et intériorité, plaçant Dieu et non l'homme en son centre.
Un jour, après la messe dominicale, je discutais avec ledit recteur (aujourd'hui à la Maison du Père) lorsqu'une cinquantaine de scouts d'Europe de passage, qui étaient restés à genoux en adoration, quittèrent les lieux sans même chercher à nouer le dialogue : ils étaient à l'évidence tradis, ce qui est tout à fait respectable, mais ils ne se sentaient vraisemblablement pas appartenir à la même Église. Celle qu'incarnaient le recteur et les fidèles de la paroisse, c'était cette "Église conciliaire" à laquelle ils pouvaient peut-être appartenir formellement au gré des ralliements à Rome, mais en laquelle ils ne se reconnaissaient manifestement pas.
Ce jour-là, je compris en quoi 'Summorum Pontificum' avait été trop loin. À mon sens, l'article 3 du Motu Proprio devrait être révisé de la sorte : "Si des communautés d’Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, de droit pontifical ou de droit diocésain, désirent, pour la célébration conventuelle ou de communauté, célébrer dans leurs oratoires propres la Messe selon l’édition du Missel romain promulgué en 1962, cela leur est permis, à condition toutefois que ces mêmes communautés continuent de célébrer, au moins une fois par semaine, dans la forme ordinaire".
Tolérer dans l’Église latine l'usage "exclusif" de la forme extraordinaire pour certains instituts aboutit, de fait, à un proto-schisme interne à cette même Église. Benoît XVI, en son temps, aurait dû exiger que la forme ordinaire soit célébrée par tous les instituts 'tradis' une fois par semaine voire par mois. Cela se fait à Saint-Eugène à Paris, où une messe quotidienne est en forme ordinaire, et c'est très bien : sans ces messes en forme ordinaire, quelle serait la différence d'avec Saint-Nicolas-du-Chardonnet ?
Je ne partage pas votre appréciation quant au lien qui existe entre refus de célébrer en forme ordinaire et attitude schismatique. Le Motu Proprio rappelle bien en son article premier que la forme ordinaire est "l’expression ordinaire de la lex orandi de l’Église catholique de rite latin". Un institut qui ne célébrerait jamais dans cette expression ordinaire la considère-t-il comme telle ? Un tel refus, revendiqué comme vous le rappelez par la FSSP ou par l'IBP, vient surtout du fait que ces formations sont lefebvristes par leurs origines et qu'elles se sont ralliées à Rome sans réellement adhérer de tout leur cœur à ce qu'elles continuent d'appeler le 'Novus Ordo'. Pensez-vous honnêtement que "l'expression ordinaire de la lex orandi", pour ces instituts, soit la messe de saint Paul VI ? Bien sûr que non : c'est la forme extraordinaire et elle seule. Là se trouve ce que j'appelle un proto-schisme car, en tirant profit du Motu Proprio, ces communautés n'adhèrent pas de pleine voix et de tout cœur à son article premier, qu'ils contournent. S'ils y adhéraient, il y aurait au moins quelques messes annuelles en forme ordinaire à l'abbaye du Barroux ou à la FSSP, comme c'est le cas à Saint-Eugène... "en évitant la discorde et en favorisant l’unité de toute l’Église" pour reprendre l'article 5 du Motu Proprio.
Comme vous, je pense que l'intention de Benoît XVI était louable en 2007 : décloisonner l’Église latine. Mais en pratique, il ne s'agissait pas de scinder cette dernière en deux. Ce qui aurait dû être un acquis, c'eût été de généraliser ce qui se pratique à Saint-Eugène à toute l’Église latine, d'avoir des paroisses ou des instituts biritualistes le cas échéant, en insistant sur l'obligation de célébrer, même a minima, dans la forme ordinaire. L'unité ecclésiale en aurait été préservée. À défaut, cela revient à admettre une forme de relativisme au sein de l’Église : moi, IBP ou FSSP, ne célèbre que dans la "messe de toujours" car, en mon for intérieur, je continue de penser que l'autre messe est hérétique, protestante, moderniste.
Pensez-vous réellement que 'Summorum Pontificum' a permis de résoudre ce problème et qu'il a "énormément fait" pour "dé-schismatiser" ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/06/2021

à Edel :

> Pour illustrer le contenu de mon précédent commentaire, je vous invite à prendre connaissance du communiqué de la FSSP suite à l'affaire dijonnaise.
Vous avouerez que certains des points avancés sont peu marqués par la volonté de faire Église :
- "La FSSP n’a pas « exclu que ses prêtres célèbrent dans le rite ordinaire » mais elle respecte la volonté de ses membres en la matière." : un prêtre FSSP qui refuserait de célébrer en forme ordinaire - et non pas, d'ailleurs, en "rite ordinaire" - à l'invitation de l'ordinaire du lieu ne se verrait donc pas rappeler par la FSSP qu'il s'agit de la forme normale, habituelle de célébration dans l'Église latine.
- "Cette question de la concélébration eucharistique, présentée comme absolument indispensable pour marquer l’unité" : on touche effectivement à la question de l'unité ecclésiale. Samedi à Saint-Sulpice, la messe d'ordination des nouveaux prêtres était concélébrée par un prêtre melkite qui a accepté de célébrer en rite romain ; inversement, le pape en Irak a célébré dans le rite chaldéen qui n'est pourtant pas son rite d'origine, etc. L'enfermement dans la forme extraordinaire revient, de fait, à un rejet de la forme ordinaire, à une négation de cette dernière. Dans certains diocèses, des prêtres traditionalistes ont refusé par le passé de participer à la messe chrismale car elle impliquait une concélébration dans la forme ordinaire.
- "Il semble anachronique, à une époque où le nombre de prêtres ne cesse de diminuer, de préférer se passer des services de deux [prêtres], au motif qu’ils ne sont pas assez polyvalents (ne célébrant qu’une seule forme liturgique)" : la question n'est pas d'être "polyvalent", mais bien celle de refuser, pour un prêtre en communion avec l'Église universelle, de concélébrer dans la forme ordinaire de la liturgie. Un prêtre peut choisir de ne célébrer que dans la seule forme ordinaire, car c'est la forme habituelle de célébration, mais il ne peut a contrario célébrer dans la seule forme extraordinaire à l'exclusion de toute autre.

https://www.fssp.fr/2021/06/18/a-propos-de-leviction-de-la-fraternite-saint-pierre-du-diocese-de-dijon/
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/06/2021

EXEMPLES

> Merci Philippe de Visieux pour le précieux exemple que vous nous indiquez !!
"le pape en Irak a célébré dans le rite chaldéen qui n'est pourtant pas son rite d'origine".
N'est-ce pas un geste exemplaire, d'une grande délicatesse ?
D'un autre côté le Barroux montre un autre exemple possible, en célébrant selon la forme extraordinaire, tout en produisant des écrits de grande qualité, confirmant leur positionnement en Eglise.
Le chemin de la FSSP n'est-il pas encore à rechercher ?
Si des prêtres se sentent appelés à célébrer uniquement dans la forme extraordinaire, peut-être faut-il les entendre sérieusement... et leur poser les questions de fond :
Par exemple
- comment manifestent-ils, en vérité, leur unité avec les évêques locaux ?
- comment répondraient-ils au souhait exprimé par BENOIT XVI : que les fidèles de CHACUNE des deux formes fassent l'effort de CONNAITRE l'autre forme et d'essayer d'en COMPRENDRE les fidèles (cité de mémoire, d'un "France Catholique" sur la Liturgie)
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 02/07/2021

BONNES ET MAUVAISES RAISONS

> Il n'existe AUCUNE raison légitime, pour un prêtre, de refuser de célébrer jamais dans la forme ordinaire universelle.
On peut très bien comprendre qu'un prêtre se sente attaché d'un amour prioritaire à la forme extraordinaire en latin.
On ne peut pas comprendre qu'il refuse de célébrer de temps en temps dans la forme ordinaire, puisque les plus acharnés "tradis" n'ont jamais réussi valablement à démontrer l'invalidité de cette forme.
Ou bien c'est qu'autre chose est en jeu : une chose illégitime. En clair : un mélange idéologique dans lequel la forme liturgique ne joue qu'un rôle d'appoint (la "messe en latin" faisant alors partie d'une panoplie de comportements signalant la "vraie droite de droite"). Exemple : le fondateur du BP, à cette époque "curé" de St-Nicolas-du-Chardonnet, déclarant que "la messe c'est important mais il y a aussi l'anticommunisme" : non-sens très révélateur). Je crains que ce ne soit l'état d'esprit aujourd'hui de jeunes FSSP, IBP, ICRSSP etc. Voire de certains "St-Martin", si j'en juge par ce qu'ils disent sur Facebook en ce moment...
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Écrit par : G. Delabare / | 02/07/2021

à G. Delebare :

> Concernant la "messe en latin", il convient de rappeler que la forme ordinaire est théoriquement dite en latin : le missel de 1969 fut promulgué dans la langue de Virgile.
Certaines paroisses, comme c'est le cas à la basilique Saint-Epvre de Nancy, proposent ainsi des messes dans la forme ordinaire en français la plupart du temps, mais également en latin une fois par semaine. C'est de mon point de vue une excellente initiative, car elle démontre que la "messe en latin" n'est pas antinomique du missel de saint Paul VI.

http://www.oratoire-nancy.org/messes-et-offices-a-st-epvre/
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/07/2021

à Isabelle Meyer :

> À noter également : saint Jean XXIII ordonna évêque Mgr Gabriele Acacio Coussa le 16 avril 1961 dans le rite byzantin pour l’Église melkite. Le pape ne fit pas alors usage de sa mitre mais de sa tiare, en guise de couronne, comme c'est le cas pour les prélats de rite oriental.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/07/2021

@ G. Delabare

> Si vous permettez une explication me semble nécessaire pour que chacun comprenne bien l'origine de cette phrase dont vous vous faites l'écho, du "curé" de St-Nicolas-du-Chardonnet déclarant, il y a quelques années, que « la messe c'est important mais il y a aussi l'anticommunisme »…
J'avais, pour ma part, relayé cette obsession du communisme en juin 2018 dans un bulletin de l'Archiconfrérie de Notre-Dame des Victoires où je me réjouissais de l'inscription du Centre Saint-Paul – créé par l'Abbé de Tanoüarn, cofondateur de l'Institut du Bon-Pasteur – à notre association mariale. Inscription que j'accueillais comme une manifestation de sa fidélité aux papes de l'Eglise "conciliaire"… Avec, je le reconnais, un optimisme un peu forcé !
Voici l'article en question :
« Unis au Cœur immaculé de Marie…
C’est un acte de confiance qui nous a réjoui le cœur : le 16 janvier dernier [2018], le Centre Saint-Paul, voisin de la Basilique, et où l’abbé Guillaume de Tanoüarn dispense une pastorale et une liturgie traditionnelles, s’est inscrit à l’archiconfrérie. Un signe de plus que ce prêtre de l’Institut du Bon-Pasteur est décidément en phase avec la réception du concile Vatican II et ne peut plus être confondu avec ces fidèles « tradis » qui prônent, la « conversion de Rome à la tradition » (sic).
Oui, nous accueillons comme une grâce chaque parole et chaque geste des tenants « de la tradition » qui montrent leur fidélité au Successeur de Pierre et à l’Eglise « conciliaire » (selon leurs propres termes). Nous rendons grâce pour chaque signe montrant qu’ils en ont fini avec la défiance trop souvent manifestée dans leurs rangs pour les papes qui déploient l’enseignement de Vatican II, tel saint Jean-Paul II.
Ainsi le pape polonais continue-t-il dans certains cercles d’être la cible de fidèles prétendant qu’il n’aurait pas fait, dans les formes requises, la consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie demandée par la Vierge Marie à Sœur Lucie de Fatima. Mais voyons plutôt les faits, et les fruits qu’ils ont portés.
Qu’avait donc dit Jean-Paul II, le 25 mars 1984 à Rome, dans l’acte de consécration du monde au Cœur immaculé de Marie, qui reprenait en partie les mots déjà prononcés par lui, le 13 mai 1982, à Fatima ? « – Reçois l’appel que, mus par l’Esprit Saint, nous adressons directement à ton Cœur, et avec ton amour de mère et de servante du Seigneur, embrasse notre monde humain, que nous t’offrons et te consacrons, pleins d’inquiétude pour le sort terrestre et éternel des hommes et des peuples. Nous t’offrons et te consacrons d’une manière spéciale les hommes et les nations qui ont particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration (…) ».
Cette dernière phrase englobait évidemment la Russie communiste, alors championne toutes catégories en matière de persécutions contre toutes les formes de « dissidence », et notamment contre les chrétiens.
Et donc, quels fruits a porté cet acte de consécration très catholique ? L’Histoire, dans une chronologie sainte, nous fournit la réponse. En moins de dix ans, le joug de l’athéisme et de la persécution imposé à ses peuples par l’Union soviétique et son parti communiste tombe définitivement. Cette libération se joue en trois dates, trois actes marquant clairement l’intercession de la Vierge Marie ! Jugeons-en plutôt.
Le premier acte a lieu le 22 août 1991, fête de Marie Reine dans la liturgie catholique (fête du Cœur immaculé de Marie pour la tradition !). C’est le jour de l’échec du putsch conduit par des ultraconservateurs communistes contre Mikhaïl Gorbatchev, président de l’URSS depuis mars 1985, éminent acteur de la « perestroïka » ; c’est aussi le jour où est rédigé pour la République socialiste fédérative de Russie, dirigée par Boris Eltsine, un premier décret d’interdiction du parti communiste.
Le deuxième acte se joue trois mois et demi plus tard, le 8 décembre 1991, fête de l’Immaculée-Conception dans la liturgie catholique. C’est la date officielle de la naissance de la Communauté des états indépendants (CEI) par suite de la signature du traité de Minsk ; le deuxième acte donc de la fin de l’URSS.
Enfin le troisième acte prend place le 25 décembre 1991. A tout Seigneur, tout honneur, c’est en effet le jour où les catholiques fêtent la naissance du Sauveur du monde, Jésus-Christ (les orthodoxes célébrant Noël le 7 janvier), que Mikhaïl Gorbatchev donne sa démission de président de l’Union soviétique. Avec cette démission, l’URSS disparaît totalement sur le plan institutionnel. Ce 25 décembre marque la fin du pouvoir communiste issu de la révolution de 1917. La persécution des Eglises, et en particulier de l’Eglise orthodoxe russe, n’a plus de raison d’être.
Nous avons là trois dates correspondant à de grandes fêtes catholiques, éminemment symboliques en ce qu’elles actent la naissance d’une Russie et d’une orthodoxie libérées du communisme… Et il ne s’agirait pas de la réponse adressée par « la Bergère Notre-Dame » – la très sainte Vierge Marie –, au bon berger du Vatican, le pape Jean-Paul II ?
De fait, si des tenants de la « tradition », que l’on dira « intégristes » car butés dans leur opposition à Rome et au concile Vatican II, refusent toujours d’envisager que la Miséricorde divine ait pu ainsi faire son œuvre à l’heure de « l’Eglise conciliaire », ce n’est certes pas le cas de cette communauté chrétienne de la rue Saint-Joseph conduite par l’abbé de Tanoüarn. Réjouissons-nous et profitons de l’espace que nous donne ce bulletin pour adresser à celui-ci une supplique : quand nous ferez-vous, Abbé Guillaume, la joie de concélébrer la messe avec notre curé-recteur, le P. Antoine d’Augustin ?… Vous êtes le bienvenu à ND des Victoires et tout particulièrement le premier samedi de chaque mois ! »
(Article publié dans le bulletin de liaison de l'Archiconfrérie de Notre-Dame des Victoires daté du 2 juin 2018).

Écrit par : D. Solignac (Denis) | 02/07/2021

à G. Delabare :

> https://twitter.com/InstitRousseau/status/1410527080677363713/photo/1
Une annonce qui risque de faire hurler beaucoup de "tradis"...
Le P. Giraud chez les franc-macs ! Je trouve très bien qu'il se rende rue Cadet, preuve que le "malheur à moi si je n'annonce pas l’Évangile" ne s'arrête pas à la porte des temples maçonniques !

PV


[ PP à PV – Les intégristes sont comme les petits-bourgeois judéens du 1er siècle membres eux aussi d'une Fraternité de "plus-que-purs" : ils n'ont aucun désir de parler avec des incroyants, parce qu'ils ne conçoivent leurs rapports avec autrui que sous l'angle du "pur" et de "l'impur". Pour la Fraternité des Perouschîm (en français les "Pharisiens"), la piété ne consiste pas à aider au salut d'autrui, mais à se préserver, soi, de toute "souillure"... D'où la haine pharisienne à l'encontre de Jésus : ils le haïssaient pour cette raison, exactement la raison pour laquelle nos intégristes haïssent le pape François.]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/07/2021

LES SECTAIRES

> En matière de catéchèse, Mgr Minnerath a voulu la rédaction d’un catéchisme pour tous les âges, qu’on ne peut pas suspecter d’être creux ou biaisant la foi catholique.
Une dame, devant la perspective du départ des abbés, s’inquiétait de ce que les enfants pourraient entendre s’ils étaient inscrits à la catéchèse dans la paroisse la plus proche.
Paroisse tenue par des prêtres de la communauté Saint-Martin, utilisant le catéchisme de l’évêque. Quelles horreurs pourraient-ils entendre, en effet…
C’est cet état d’esprit qui est désolant.
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Écrit par : Laurence / | 10/07/2021

MÉPRIS ?

> Les"Lefebvristes",quel mépris de votre part !

Karr


[ PP à Karr – Pourquoi "mépris" ? Le terme exact serait : "désapprobation totale et profondément motivée". ]

réponse au commentaire

Écrit par : karr / | 14/07/2021

LES PHARISIENS DU Ier SIÈCLE

> Cher Patrice
Je me permets, à propos des pharisiens du premier siècle, de vous recommander la lecture de cet ouvrage : https://www.laprocure.com/pharisiens-evangiles-histoire-mireille-hadas-lebel/9782226458278.html.
Il m'a été prêté par un ami prêtre peu suspect de complaisance vis à vis de ce micro milieu petit bourgeois que vous fustigez à juste titre.
Bien cordialement
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Écrit par : J-M Poublanc | 15/07/2021

UN MOTU PROPRIO

> https://www.la-croix.com/Religion/Entre-traditionalistes-eveches-tensions-sapaisent-2021-07-15-1201166385
Rome prépare un motu proprio sur la question des relations entre traditionalistes et diocèses : heureuse initiative ! Cela signifie que l'affaire dijonnaise n'est pas isolée : il est nécessaire d'éclaircir certains points.

PV


[ PP à PV – Oui, bonne nouvelle ! Car il y a nécessairement des problèmes, quand on connaît la vision globale d'un jeune clergé tradi déformé depuis 2013 par les mirages nés de la MPT... et la complaisance (associée) envers les cercles idéologiques ultras. J'ai connu en 1988-1989 la première génération de "ralliés" et son bonheur de revenir dans la grande Eglise ; mais ensuite, et plus fortement depuis neuf ans, s'est répandue dans ce milieu l'illusion (hétérodoxe) du "nous allons sauver l'Eglise, nous sommes son seul avenir". D'où l'apparition d'abcès comme à Dijon.]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/07/2021

à Isabelle Meyer :

> Vous mentionnez le Barroux comme abbaye traditionaliste mais néanmoins aucunement intégriste. Je souhaiterais signaler l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse animée par les chanoines réguliers de la Mère de Dieu ; ils sont eux aussi traditionalistes mais une récente conférence par un prêtre de leur communauté, le P. Jean-Baptiste Golfier, m'a fait voir leur pleine acceptation du magistère (citant longuement le pape François, etc.). On est loin des excités qui voient en "Bergoglio" l'incarnation de l'Antéchrist !
https://www.youtube.com/watch?v=kEKBbwE6qZ8
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/07/2021

DEUX SONS DE CLOCHE

> https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2021-07/motu-proprio-nouvelles-normes-liturgie-preconciliaire.html

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-pape-francois-reduit-fortement-l-usage-de-la-messe-en-latin-20210716

Deux articles, deux sons de cloche à propos du tout récent motu proprio concernant la question liturgique dans l’Église latine.
Le Saint-Père constate fort justement qu'il « est de plus en plus évident, dans les paroles et les attitudes de nombreuses personnes, qu'il existe un rapport étroit entre le choix des célébrations selon les livres liturgiques antérieurs au Concile Vatican II et le rejet de l'Église et de ses institutions au nom de ce qu'ils jugent être la ‘vraie Église’. Il s'agit d'un comportement qui contredit la communion, qui alimente cette tendance à la division […] contre laquelle l'Apôtre Paul a fermement réagi. »
Du côté du 'Figaro', les commentateurs de M. Guénois se lâchent : on se croirait sur un site sédévacantiste ! Florilège :
- "Un pape qui fait tout pour faire sombrer l’Église, en effaçant tout ce que Benoît XVI avait réalisé. Triste."
- "Pauvre Église. Elle en a vu d'autres depuis 2000 ans mais c'est la première fois que les attaques contre elle viennent du pape lui-même."
- "Il signe la fin de l’Église car seules les communautés tradi sont encore vivantes et en expansion et fournissent des jeunes prêtres issus du terroir."
- "Prochaine étape pour le jésuite de gauche : le catéchisme en écriture inclusive"
Autant de commentaires qui confirment le diagnostic d'un proto-schisme interne à la communauté ecclésiale. Il était urgent pour Rome d'intervenir, en espérant qu'il n'est pas trop tard.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/07/2021

LE FRONT ANTI-PAPE

> https://www.ncregister.com/cna/breaking-pope-francis-issues-restrictions-on-extraordinary-form-masses-in-new-motu-proprio
Un coup d’œil sur le 'Register' pour constater combien certains ne digèrent pas le dernier motu proprio. Toute l'arrière-garde bergogliophobe est de sortie : Zen, Sarah, peut-être bientôt Müller, Burke et Schneider.
Ces gens, à nouveau, se servent de cette nécessaire mise au point pour opposer François à son prédécesseur. Le Diviseur est à l’œuvre !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/07/2021

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